Bonjour à tous ! Merci pour vos nombreux commentaires, j'ai été très touchée par ce que vous m'avez transmis. Je ne pensais honnêtement pas vous retrouver tous fidèles au rendez-vous après plus de 2 ans d'absence. Je ne peux pas vous donner un rythme de parution pour ceux qui se posent la question, mais je vais essayer d'en faire un tous les 3 mois. Sur ce, bonne lecture !
Résumé des chapitres précédents :
La monarchie sera bientôt établie avec Severus Prince sur le trône. Le monde sorcier britannique est en effervescence et se prépare à la transition politique, avec toutes les contraintes que cela implique. Pendant ce temps, Vlad et Luna se sont fiancés. Cependant, Amiphilius Lovegood, épaulé par son ami Kingsley Shacklebolt, n'est pas heureux du nouveau lien de sa nièce avec un sorcier rattaché aux Cours des mirages et cherche à prouver l'implication de Vladmir dans la mafia sorcière.
— bla bla : Russe
— bla bla : Fourchelangue
bla bla : Ecrit
Chapitre 127 : Saturnalia des Wyllt
Installé à l'une des nombreuses fenêtres de la maison ancestrale des Wyllt, Alastor Maygrey observait les nombreux convives qui se mouvaient dans les jardins, loin de la foute. Heureusement, les Wyllt n'attendaient pas de lui qu'il entre dans les cercles auxquels l'élevait son adoption. Lui qui fuyait tous évènements sociaux devait assister aux Saturnalia et au bal associé, accueilli cette année par sa famille. Cette fête ancestrale était un évènement majeur pour le monde sorcier, d'autant plus la haute société traditionnaliste.
Les quatre cents invités virevoltaient au rythme de l'orchestre dans les jardins enchantés pour l'occasion, formant un ballet gracieux auquel même lui n'était pas insensible.
— Tout va bien ? demanda Mary-Ann.
Elle était nerveuse, vêtue d'une somptueuse robe dorée aux broderies élaborées. Les perles de corail sur le corsage formaient une dentelle délicate qui contrastait avec ses yeux bleus. Les jupons superposés donnaient de l'ampleur à sa tenue et la soie qui composait la dernière couche ondulait à chacun de ses mouvements. Elle était l'incarnation de la jeunesse aristocratique sorcière.
— Oui Pap, tout va bien, assura Alastor. Tu devrais retourner dans les jardins, tes hôtes ont besoin de toi et ton soupirant te cherche.
— Ce n'est pas mon soupirant !
— Ce gosse est dingue de toi, même moi je m'en rends compte, rit Alastor.
— Il veut demander à Kévin la permission de me faire la cour.
— Il a des couilles.
— Aly !
— Quoi ? Tu sais que ton frère peut être effrayant. Personne ne veut être de son mauvais côté, pas même moi. Londubat le sait.
— Sais-tu que le professeur Selwyn aussi compte demander la main de tante Diana ?
Alastor grogna un rire. Kévin allait être dans tous ses états. Heureusement qu'ils attendraient la fin du bal pour faires leurs demandes, car ce n'était pas le lieu pour discuter de tels sujets. Lord Wyllt avait organisé une magnifique réception, aidé de Mary-Ann et Lady Goyle. Les jardins étaient recouverts d'une neige poudreuse qui ne fondait pas. Des milliers de papillons aux couleurs vives tranchant avec le blanc immaculé volaient autour des convives et d'autres en feu tels des phénix créaient une douce lumière dans les jardins. Kévin s'était surpassé. La piste de danse occupait le centre du jardin. Une tonnelle constituée de centaines sphères en verre contenant lucioles, papillons et bougies éclairent les danseurs et l'orchestre en plus des papillons de feu. À proximité des falaises qui bordaient une partie du terrain, des grands buffets et des tables rondes de différentes tailles accueillaient les convives, dispersées un peu partout dans les jardins. Au déjà des jardins, l'autel rituel de granit se détachait, solennel, prêt à accueillir la cérémonie.
Alastor tira sur sa pipe et souffla des dragons, qui volèrent paresseusement autour d'eux. Il se délectait de la décadence de ses semblables. Un petit plaisantin, de la génération de Kévin et Vladmir, avait réussi à remplir une carafe d'alcool fort au nez et à la barbe de ses parents et s'enivrait avec ses amis. Lord Abbott dansait lascivement avec une femme qui n'était pas la sienne. Lady Abbott n'avait pas manqué le manège de son mari, son visage s'était brièvement éclairé de colère, mais discutait stoïquement avec une autre invitée. Alastor connaissait le tempérament de Lady Abbott. Il aurait apprécié une scène devant l'ensemble des convives mais elle était bien trop éduquée pour agir ainsi, malheureusement pour son plaisir. Marcus Selwyn triturait son verre de whisky pur-feu à quelques pas de Kévin depuis une demi-heure, surement en se répétant en boucle toutes les possibilités pour sa demande. Il finit par le voir cul-sec et aborda Kévin, qui quittait Lady Avery, Lord Macmillan et l'heres Yaxley.
— Il ne le fera pas ce soir, affirma Alastor. Ce n'est pas le bon moment.
— Demain, je pense. Tante Diane dort au domaine, tout comme Nev, Vlad, Drago et Hermione.
— Je sais.
— Comment le sais-tu ? Tu fais l'ermite depuis le début de la semaine pour éviter les préparatifs, taquina Mary-Ann.
— J'ai des yeux et des oreilles, ainsi que de bons indicateurs dans la maison, rit Alastor.
— Viens, dit soudain Mary-Ann en lui attrapant la main.
— Je n'ai pas envie d'y aller.
— C'est bientôt la présentation de Garance.
Alastor bougonna mais dût suivre la jeune fille dans les couloirs pour arriver sur le perron de la demeure familial des Wyllt. Kévin les attendait devant les marches, en surplomb des invités. Le trio attira rapidement l'attention de ses invités. Mary-Ann, après un échange de signes rapides avec son frère, s'installa à ses côtés. Alastor, quant à lui, resta légèrement en retrait mais fidèle à sa famille.
— Mesdames, Messieurs, commença Mary-Ann d'une voix claire, au nom de Lord Wyllt, je vous souhaite la bienvenue au bal du Solstice d'Hiver ! La cérémonie aura lieu à 23h à l'autel familial que vous avez tous pu apercevoir dans le jardin. Des paniers de fleurs seront apportés pour les oublieux.
Des rires se firent entendre. Il était de traditions d'offrir à Mère Magia des fleurs lors des célébrations mais il y avait toujours quelques étourdis qui oubliaient de prendre leurs propres offrandes.
— Lord Wyllt souhaiterait vous présenter une jeune fille chère à sa famille, qui mérite toute votre attention pour sa première apparition en société. Veuillez applaudir Lady Garance Elianor Goyle !
Garance s'avança dans une robe vaporeuse et délicate, toute en sobriété. Elle se glissa entre Mary-Ann et Kévin, qui lui avaient laissé un espace dégagé, et offrit aux spectateurs une révérence gracieuse. Des applaudissements s'élevèrent, saluant la nouvelle venue, certains plus forts que d'autres. Lord Wyllt tendit sa main et la jeune Lady Goyle la prit, se laissant guider au centre de la piste de danse pour son premier bal, un sourire éclatant sur les lèvres. Seule Pap vit Alastor s'esquiver aussi rapidement qu'il était venu avec un petit clin d'œil complice. Il préférait rester loin et observer.
Le lendemain matin, Kévin attendait son invité. Marcus Selwyn lui avait adressé la semaine précédente une demande d'entrevue. Il ne fallait pas être voyant pour deviner le sujet de l'entrevue et il l'avait donc accepté. Installé devant la fenêtre de son bureau, une tasse de thé à la main, il observait le domaine. Les elfes de maison avaient déjà nettoyé les jardins et aucune trace de la fête de la vieille n'était visible. Le crachin, de saison, rendait le temps humide et il était heureux que la journée d'hier fût exemptée de ce temps. Les bénédictions avaient cependant fait leur œuvre et malgré le froid, la végétation semblait surnaturelle.
La cheminée s'éclaira brièvement et la voix de Marcus Selwyn demanda s'il était disposé à le recevoir. Kévin agita sa baguette en direction des flammes, qui prirent la teinte verte caractéristique des voyages en cheminette pour lui donner l'accès. Le sorcier apparut devant lui, époussetant par habitude sa robe immaculée. Kévin nota le soin apporté à sa tenue, sobre et élégante, ainsi que la robe aux armes des Selwyn.
-Bonjour Lord Wyltt.
Kévin hocha la tête en salutation et lui proposa de s'asseoir en désignant une chaise. Son invité accepta une tasse de thé et après quelques échanges de politesse, Kévin se pencha en avant et appuya sa baguette magique sur sa gorge.
-Qu'elle est la raison de votre venue, Monsieur Selwyn ?
— Avec l'approbation de mon chef de famille, je vous demande la main de Lady régente Goyle, votre tante.
Âgé d'une soixante d'années, Marcus Selwyn avait perdu sa femme et ses deux enfants dans un raid mangemort pendant la guerre. Cousin de Lord Selwyn et professeur à Poudlard, il était un bon parti qui aimait sincèrement sa tante, elle-même amoureuse. Kévin était en réalité plus qu'heureux du choix de Diana, si éloigné de son infecte oncle moldu.
Qu'en est-il de Lady Goyle ?
— Je l'aime beaucoup et j'espère qu'elle m'acceptera. Je serais heureux de la revendiquer comme fille.
L'élèverez-vous comme votre propre enfant ?
— Oui, Lord Selwyn accepte que j'en fasse un serment magique.
Il y aura un contrat de mariage.
— Bien sûr.
Les clauses seront contraignantes.
— J'accepte, comme probablement Lord Selwyn.
Les contrats de mariage étaient toujours établis dans les familles honorables par les seigneurs ou dames, afin d'assurer leur consentement et leur protection. Contrairement à d'autres maisons, Kévin et Lord Selwyn tiendraient compte des demandes des fiancés et le tout serait validé par les avocats de leurs familles respectives.
Ne la rendez pas malheureuse, vous n'aimeriez pas les conséquences.
— Je ne veux que son bonheur.
Kévin le salua et envoya une note à son principal elfe.
Fais entez Lady Goyle dans mon étude.
Cette dernière attendait derrière la porte et Kévin lui adressa un sourire dès qu'elle la referma.
Il t'aime.
— Oui. Et je l'aime aussi.
Un contrat de mariage te protégera.
— Il n'est pas comme lui.
Je préfère en être sûr. Gaïdig et toi serez protégées et indépendantes. Les avocats se chargeront des détails.
— Kévin…
Je sais, j'en fais trop. Mais s'il te plaît, montre-toi digne de notre famille et implique-toi dans les négociations. Tu auras le dernier mot. Toujours.
— Tu es un vrai lord, maintenant.
Va rassurer son fiancé. Et qu'il te fasse une demande en mariage à la hauteur de notre famille, de toi et de la sienne.
Diana le serra dans ses bras.
— Merci mon chéri.
Je veux seulement ton bonheur.
Il ne mentait pas. Malgré son peu de protection dans sa jeunesse, sa tante avait une place importante dans son cœur. Il allait quitter son bureau quand Neville entra à son tour, l'air nerveux. Kévin soupira.
Oui.
— Je n'ai rien dit !
Oui, je t'autorise à faire la cour à Mary-Ann, écrivit Kévin.
Neville s'attendait à quelques protestations de la part de son ami farouchement protecteur, voir un peu de spectacle pour l'embêter. Mais Kévin savait que Neville aimait Mary-Ann, même si la jeunesse de sa petite sœur le perturbait encore. Mais les accordailles étaient faites pour après tout.
Autant dire que la suite des vacances scolaires fut reposante pour l'Alliance. Quelques devoirs de cours, diverses occupations de gestion des biens, mais aussi beaucoup de temps en famille et entre amis permirent à tous de se reposer avant la reprise. Kévin essayait avec l'aide des guérisseurs de Sainte-Mangouste de retrouver sa voix. Neville et Mary-Ann étaient plus proches de jamais bien que toujours sous la surveillance d'un chaperon. Drago et Hermione réussissaient à éviter leurs propres gardiens avec facilité, au grand dam de Lucius. Luna était fidèle à elle-même et trainait Vladmir à travers une chasse aux héliotropes qui – d'après Hermione – n'était pas que pour la zoomagicologie. Katya avait haussé les épaules lorsque son mari s'était plaint de la décadence des jeunes générations.
— Ils sont tous suffisamment matures pour ne pas prendre de risque, avait-t-elle dit avec un visage amusé.
Lucius avait fait mine d'être outrée avant que Katya ne lui rappelle ses aventures avec certaines sorcières à Poudlard avant d'être coincé dans son mariage avec Narcissa.
Deux semaines après, les étudiants étaient de retour à Poudlard. L'heure était déjà tardive en ce premier jour de cours, mais Dean Carrow – anciennement Dean Thomas – était encore installé à une table de la salle des héritiers. La directrice Londubat avait rouvert cette pièce, fermée depuis des siècles, en raison du nombre de Lords en activité au sein de l'école. Lord Dean Carrow, Lord Kévin Wyllt, Lady Garance Goyle, Lord Vincent Crabbe, Lady Hermione Granger… De nombreux étudiants de sa génération se retrouvaient à la tête d'une famille et d'un siège au sein du Magenmagot, avec des dossiers délicats à traiter. La salle des héritiers assurait la confidentialité des travaux menés en son sein et à laquelle aucun enseignant n'avait accès. Après un profond soupir, il se massa les tempes et reprit la lecture de sa pile de dossiers.
Les propositions de loi pour l'instauration de la monarchie s'enchaînaient au Magenmagot. Le ministère Malfoy avait créé une commission pour étudier les suggestions des citoyens magiques. Elle devait trier les propositions émises car la majorité des textes n'étaient pas recevables. Certaines idées étaient intéressantes et reprises, d'autres mettaient en lumière des rédacteurs particulièrement intéressants pour des postes de juristes. Une fois le tri réalisé, les textes étaient transmis aux membres du Magenmagot. Dean était intéressé par la proposition de loi d'une certaine Mlle Nancy McRobry, d'Édimbourg, sur la création de réserves magiques dans les lochs écossais. Le texte n'avait pas été retouché par la Commission avant d'être présenté au Magenmagot.
Après l'étude de plusieurs dossiers, Dean bailla et une tasse de café apparut à sa table, gracieuseté des elfes de maison. A la vue du travail qui lui restait à faire, il songea qu'il avait été stupide d'assister à la course de flightracing de Kemenov la veille. Le long de la Grande Muraille de Chine, elle avait privilégié la vitesse aux pièges. Il avait fini cinquième, sans blessure. Quelque chose effleura soudain son épaule et il dégaina immédiatement son couteau. Wyllt le bloqua fermement de sa main.
— Putain, Wyllt…
Tu es fatigué.
— Le rapport est pour samedi.
Il ne sera d'aucun intérêt si tu meurs d'épuisement.
— As-tu fini le tien ?
Pas commencé.
— Eh bien ! Tu ne dormiras pas jusqu'à samedi.
Nous sommes étudiants, nous avons une bonne raison pour ne pas rendre tous les travaux du ministère parfaitement.
— Hermione…
Hermione est surhumaine. Ne la prends pas comme référence.
Hermione avait confié son siège du Magenmagot au prince Rowle depuis de Lucius avait les jumeaux. Il recevait cependant chaque semaine plusieurs rouleaux de parchemin sur les projets de loi soumis au vote, car elle ne se consacrait complétement à ses devoirs. Pour une fois, Dean écouta Kévin. Tous les membres du Magenmagot devaient rendre le même rapport avant la séance de samedi et si le sien n'était pas parfait, personne ne s'en rendrait même compte. Dean regrettait l'époque où ses seuls devoirs difficiles étaient les devoirs de Flitwick. Cependant, il se voyait mal expliquer à Lord Black et Lady Macmillan qu'il avait préféré s'épuiser sur des dossiers du Magenmagot au détriment de ses notes scolaires.
La semaine de cours se passa rapidement, une routine calme et studieuse en façade – Hermione pleura son A en potions, Daphné eut une retenue de Black, Neville réussit une greffe inédite devant les yeux émerveillées du professeur Chourave – et les petits trafics réguliers de l'Alliance. Ainsi, Drago diffusa des photos de Weasley n° 6 à moitié nu avec Vane, qui lui permit de faire du chantage au rouquin. Kévin rompit en moins de trois jours avec Davis, avec une cagnotte de paris remportés par Susan qui avait dit qu'il ne tiendrait pas plus de 3 jours avec elle. L'Alliance se prélassait dans son Q.G. le vendredi soir, ses gains de la semaine calculés.
─ Dis-moi Neville, si je devais tuer quelqu'un afin que la mort semble naturelle, quel poison me conseilles-tu ? demanda Vlad discrètement en regardant ses amis joués aux cartes.
Blaise posait une carte sur celle de Colin, qui explosa. Théo, Daphné, Hannah, Susan regardaient avec expectative leurs propres jeux, inconscients de la discussion entre les deux mirages.
— Qui ?
— Shacklebolt.
— Amiphilus Lovegood ne restera pas sans rien faire, même si la mort de son ami paraît naturelle, souligna Neville. Luna se doute de ce que tu prépares ?
— Non, murmura Vlad.
— Tu programmes la mort de son oncle peu après vos fiançailles, c'est limite, même pour toi.
— J'anticipe. Je préfèrerai ne pas en arriver à ce point mais…
— Mais la prison n'est pas une option.
— La prison n'est pas une option, confirma Vladmir.
La solution la plus simple pour Vlad était de tuer Kinglsey Shacklebolt et Amiphilius Lovegood, mais cela peinerait de nombreuses personnes qu'il aimait. Alors Vladmir fit un nouvel effort pour les raisonner, plus percutant, en espérant que cela fonctionne quand il reçut au milieu de la soirée un message de l'Underground.
Kingsley Shacklebolt ne savait pas quoi faire. Il avait enfin trouvé une piste intéressante. Il contrôlerait les fonds de chaudron si Scrimgeour l'apprenait mais il ne voulait pas passer à côté. Il connaissait depuis quelques années un loup-garou qui vendait des filtres d'amour frelatés. Il fermait les yeux en échange de ses tuyaux sur les Cours mais depuis quelques temps Wulfric préférait distribuer de la Poudre de Soleil. Le loup avait donné le nom du fournisseur contre la tranquillité pour ses sept clients morts. Shacklbolt s'intéressait à la qualité de la drogue. Les langues de plomb assuraient qu'il s'agissait d'une potion unique, préparée par un maître. Depuis la mort de Slughorn, le seul anglais était Severus Prince, un allié de Vladmir Kemenov et accessoirement son futur roi. Les probabilités de Prince soit un mirage étaient élevées, mais sans preuve, l'accuser serait synonyme de suicide public.
Shacklebolt n'aimait pas les coïncidences. Sous polynectar, il attendait depuis une heure dans un cloaque de l'allée des Embrumes qui servirait de couverture à l'Underground. Il n'avait pas touché sa chope de bière – la boisson la moins forte – tout en simulant en boire à l'aide de discrets sorts d'évaporation. Il finit par se diriger vers les toilettes, à la recherche d'une porte dérobée ou d'un enchantement cachant quelque chose. Il ne vit pas le vampire apparaitre dans son dos. Des crocs s'enfoncèrent dans sa gorge et il n'eut pas le temps de réagir qu'il se sentit devenir léthargique.
— Ça suffit !
Shacklebolt était nauséeux et incapable de résister quand il fut poussé dans une pièce sombre. Il fit quand même la cape noire et les armoiries… Une triade ? Un héritier ? Kemenov ! Ce fut sa dernière pensée avant qu'il ne s'évanouisse. Vladmir secoua la tête devant l'attitude du vampire. Les gardiens d'Hermione ne négligeaient aucune menace, même minime et Caïn était trop protecteur. Kingsley ne menaçait que Kévin et lui. D'une voix sourde, il rappela au vampire que si le commandant des aurors mourait, aucun suspect n'atteindrait le poste en vie.
— Un corps se mange, répondit négligemment Caïn sans remord.
Un mirage emporta Shacklebolt dans les cellules du sous-sol. Le bar était la principale prison de l'Underground, mise en place par Sirius. Shacklebolt était prévisible. Keller avait pour mission de surveiller Lovegood et lui et Vladmir avait été averti dès que l'auror s'était présenté au bar. Il était tard et Vladmir s'était donc faufilé hors de Poudlard par un passage secret. L'auror commença à bouger légèrement après une longue heure d'évanouissement. Entre temps, sa tête avait été recouverte d'une cagoule, son corps dénudé et attaché à une chaise, dans une pièce glaciale.
— Kemenov ?
Personne ne répondit pas, cependant, Shacklebolt pouvait entendre la respiration d'un individu dans la même pièce que lui. Sirius le regarda de longues minutes trembler de froid, amusé que l'auror puisse le confondre avec le jeune homme. Vlad s'était installé en retrait, derrière une vitre sans tain pour ne pas être détecté. Leurs statures n'étaient pas exactement les mêmes mais les capes de mirages cachaient beaucoup de chocs. Il n'allait toutefois pas détromper son prisonnier la confusion pouvant jouer en sa faveur.
— Que faisiez-vous aux Noces du Soleil, commandant ?
Sa voix, déformée et soudaine, fit sursauter l'auror, qui se ressaisit vite.
— Je prenais un verre. C'est un bar.
Vaseux, attaché, sa magie partiellement drainée par quelque artefact à proximité, Kingsley était très inquiet sur son sort. Même les aurors n'étaient pas réellement préparés à être enlevés et torturés. S'il s'en sortait vivant, il se saoulerait au meilleur brandy du Claridge.
— Que faisiez-vous aux Noces du Soleil, commandant ? répéta Sirius avec la même intonation posée.
— Je… Je pensais à votre père, Vladmir Vassilievitch. Il a sauvé la vie de ma partenaire il y a dix-huit ans et je lui rendais homma…
— Je ne suis pas patient, commandant.
— Les mangemorts ont attaqué ce bar. Malefoy a blessé ton parrain alors ton père…
Sirius jeta un sort qui couvrit son épaule de sang, lui arrachant un hurlement, même si intérieurement, il se souvenait avec nostalgie de l'instant évoqué. Il portait encore la blessure de l'attaque sur sa cuisse.
— Piètre occlumencie.
Kinglsey avait subi différentes blessures au cours de ses années de service. Deux bras cassés et une malédiction en douze ans de service. Mais la douleur était différente. Le sort était sombre. Il n'avait pas seulement coupé sa chair, mais il brulait aussi son corps comme si son sang était en ébullition. Et l'attaque était psychologique. Elle était violente, dénudée d'empathie et elle était menée – dans sa tête – par un adolescent de seize ans. La pièce se refroidit encore plus et ses dents commencèrent à claquer violement.
— Que faisiez-vous aux Noces du Soleil, commandant ?
— Je rendais hommage à…
Un autre sort lui entailla la seconde épaule. La douleur fusa à nouveau dans son corps et Sirius fit baisser encore plus la température de pièce pour atteindre les 0°C.
— Que faisiez-vous aux Noces du Soleil, commandant ? Je vous laisse méditer sur votre réponse.
Kinglsey entendit la porte se refermer. Il ignora combien de temps il resta nu, affamé, assoiffé et enchaîné dans une cellule glaciale. Il n'y avait aucun son, pas même sa respiration. Il n'y voyait rien, pas la moindre lumière et la cagoule l'étouffait à moitié. Seules les odeurs de mort et de peur lui parvenaient, ainsi que la sensation de froid glacial. Il ne savait pas combien de temps il était resté ainsi mais il réalisa à un moment qu'il hyperventilait. Il dut s'évanouir car lorsqu'il revint à lui, il s'était souillé et il pleurait, ses extrémités incessibles. Son impression d'étouffer s'accentua à nouveau et il commença à suffoquer. Soudain, sa cagoule fut arrachée et la lumière lui brula les yeux. Il avala une profondeur bouffée d'air avant que sa vision ne s'adapte légèrement. Il put décerner trois personnes autour de lui, silhouettes floues à la présence écrasante autour de lui.
— S'il vous plait…
Kemenov était un monstre. La petite Luna avec lui… Il la tuerait un jour ou l'autre.
— Vous allez me tuer ?
— Pourquoi ?
— Que… Que voul… ?
— Qu'Amiphilius Lovegood ne s'intéresse plus aux Kemenov.
— Je jure… Je jure de défendre…. mère Magia… Je jure de faire respecter l'ordre et la loi de mon pays au prix de… de ma vie.
Sirius serra les dents devant le rappel. Il connaissait bien ce serment pour l'avoir prêté des années auparavant lorsqu'il avait intégré les rangs des aurors. Cependant son serment de mirage avait été prononcé avant celui d'auror, ce qui lui permettait de jouer sur le fil mince des contraintes magiques. Les héritiers des familles sorcières avaient des serments spécifiques en raison des magies familiales et grâce à son statut, il put éviter certaines phrases clés, notamment sur la mise en jeu de sa vie et de sa magie. Mais l'entendre était un rappel douloureux de ses souvenirs avec James.
— À votre guise.
Un mirage approcha un glaçon de feu liquide de son épaule blessée. Kingsley gémit d'effroi. Il brûlerait vif pendant un cycle lunaire et il finirait fou avant la fin.
— Non… Pas ça ! Je ferai n'importe quoi mais pas ça !
Sirius cacha son sourire. De sa mère, il avait retenu que la terreur était la meilleure des motivations. Pour le moment, Amiphilius et Kingsley vivraient. Keller continuerait toutefois à les suivre. Vlad préférait éviter de faire du mal à sa petite fée et Sirius appréciait Kingsley, il préférait ne pas le tuer.
— Je suis… libre ?
— Si votre maître le décide.
Kinglsey se rappela sa torpeur et blêmit effroyablement.
— Ce… C'était prévu ?
— Quelle importance ? Votre maître vous donnera ses ordres… commandant.
Pour assurer son emprise malgré sa vénérable puissance, Caïn mordit une seconde fois Kingsley. Sirius fit disparaître la plaie à l'aide d'une potion et appliqua une contrainte magique sur l'esprit de Shacklebolt pour qu'il n'évoque pas la partie torture si son asservissement était détecté.
Une heure plus tard, Kingsley Shacklebolt se réveillait avec une migraine d'hippogriffe dans son appartement. Une douleur à son épaule lui arracha un gémissement et ses souvenirs lui revinrent.
— Le fils de pute.
Il devait impérativement parler avec Amiphilius – quand sa tête aurait cessé de se fendre en deux.
Big apple : merci pour ton commentaire :) j'essaie de reprendre un rythme régulier mais ce n'est pas le plus facile !
Makiang4 : merci :)
Guest n°1 : merci à toi (et non, le tutoiement ne me dérange pas ^^)
Aussidagility : hum… non, tonton lovegood va pas être trop réglo XD
Ludovic Prevot : Merci pour votre retour, je suis ravie d'avoir réussi à vous toucher autant avec mon histoire ! J'espère que la suite ne vous décevra pas trop.
Astaroth671 : merci pour ton commentaire !
Makiang4 : alors, as-tu tout relu ? XD
Clo : merci pour ton com, surtout si tu es occupé sur une correction de ton côté !
Anonym V2 : et oui le grand retour… j'espère que ca te plait toujours !
Nour : merci pour ton commentaire ! Et oui, je reviens publier bien que ce soit sparodique !
Lia: merci à toi :)
Rosas : merci pour ta fidélité :) et pour wattpad, je dois m'en occuper
Oura-chan : merci pour ton commentaire !