Pensées Pittoresques d'une Poufsouffle
Auteur: Docteur Citrouille
Genre: Humour - Romance
Rating: Général
Disclaimer: Tout l'univers d'Harry Potter appartient à J.K. Rowling. Les autres viennent de ma petite tête.
Résumé: Polly McBee est la plus heureuse des sorcières: elle retourne à Poudlard! Mais entre les cours, les amis et le Quidditch, l'année va être mouvementée!
Petite note: Bienvenue dans ma première fanfic! J'espère que vous apprécierez de la lire autant que je prends plaisir à l'écrire! Je tiens à remercier ma chère Clapou Nette d'avoir lu et corrigé ce premier chapitre...
Bonne lecture!
Chapitre 1 – Le hibou
Maman m'a toujours dit que j'avais l'écharpe la moins bien éduquée du monde – ce à quoi je rétorquais en général un très spirituel : « Même pas vrai d'abord ! ». En temps normal, mon écharpe turquoise était tout à fait ordinaire : quand elle ne se lovait pas amoureusement autour de mon cou, elle aimait se prélasser au fond de mon lit ou au coin d'un bon feu de cheminée.
Il était vrai, cependant, qu'elle pouvait se montrer parfois un peu agaçante. Comme ce matin, par exemple. Ce fut elle qui me tira du sommeil. Sans aucune gêne, elle se glissa sous les couvertures de mon lit et, du bout de sa frange, me chatouilla le visage :
- Tu exagères, grommelais-je. Je faisais un beau rêve.
A tâtons, je mis la main sur mon réveil et soupirais : il était à peine midi moins le quart ! Je me frottais les yeux, tandis que mon écharpe me taquinait joyeusement - de peur sans doute que je ne songe à me rendormir. Baillant à m'en décrocher la mâchoire, je repoussais mes couvertures encore chaudes de sommeil et me levais. Tirant les rideaux de ma fenêtre, je grimaçais : il pleuvait. Encore. Avec un temps pareil, impossible de me rendre sur le Chemin de Traverse pour flâner dans les boutiques. Les vacances avaient commencées depuis bientôt trois semaines et se déroulaient dans une banalité des plus affligeantes.
Je nouais la ceinture d'un peignoir autour de ma taille et tentais de dompter ma chevelure hirsute, sans arriver à quelque chose de concluant. Mon charmant miroir me le fit remarquer en me lançant un sonore : « Tu pourrais te coiffer, espèce de débraillée ! ».
J'adore ce miroir, cadeau de mes grands-parents sorciers. Je tirais la langue à mon reflet, et remarquais alors qu'un bouton m'avait poussé au milieu du front. Dommage que je ne puisse pas encore utiliser ma baguette magique avant la majorité ! Un petit sortilège de pète-bouton, et le tour aurait été joué.
Tant pis, je me tartinerais le front de dentifrice.
Je m'arrachais à la contemplation de mon image sous le rire moqueur du miroir et tendis la main à mon écharpe qui s'enroula aussitôt sur mes épaules.
Je sortis de ma chambre et descendis l'escalier. Il n'y avait personne à la maison: papa m'avait prévenu la veille qu'il rentrerait sûrement tard de son travail, quand à ma mère, elle était partie en France depuis quelques jours pour la promotion de son dernier roman, Amour sur un Balai.
Seule donc, je me préparais un copieux petit-déjeuner. Bientôt s'aligna sur un plateau une tasse de chocolat crémeux, un verre de jus de citrouille frais, des œufs brouillés, des toasts et du bacon grillé. Prenant bien soin de ne rien renverser, je regagnais le salon et restais de longues minutes devant la télévision à choisir un programme convenable, avant d'arrêter mon choix sur une rediffusion du Top 50. Je m'installais alors confortablement sur le canapé en cuir blanc et posais en équilibre sur mes genoux le plateau.
C'est en beurrant mes toasts que j'entendis un bruit inhabituel: quelque chose tapait à la fenêtre de la cuisine. Allons bon ! Tout en rouspétant, je me levais pour aller ouvrir à un hibou porteur d'une lettre. L'oiseau se posa gracieusement sur la table et me tendit pompeusement sa patte. Je détachais le courrier et fronçais les sourcils en voyant qu'il m'était destiné : qui pouvait bien m'écrire pendant les vacances ? En regardant plus attentivement le cachet, je me rendis compte qu'il s'agissait des résultats de mes examens.
Les BUSE ! Comment avais-je pu oublier ?
Fébrilement, je déchirais l'enveloppe :
BREVET UNIVERSEL DE SORCELLERIE ELEMENTAIRE
POLLY MCBEE
A OBTENU
ASTRONOMIE : A
BOTANIQUE : E
DÉFENSE CONTRE LES FORCES DU MAL : E
ÉTUDE DES MOLDUS : O
ÉTUDE DES RUNES : A
HISTOIRE DE LA MAGIE : O
MÉTAMORPHOSE : P
POTION : E
SORTILÈGE : O
J'éclatais de rire, soulagée. J'avais obtenu un total de trois Optimal ! Je relus une nouvelle fois mes notes: le Piètre de Métamorphose ne m'inquiétais pas plus que ça, j'avais toujours été une catastrophe dans cette matière. Je fus en revanche déçue de mon Acceptable en Étude des Runes : j'étais persuadée d'avoir rendu une bonne traduction du texte imposé lors de l'examen…
Fière de mes résultats, je jetais une pincée de Poudre de Cheminette dans la cheminée, et me connectais au réseau du Ministère de la Magie. Ce fut la standardiste qui réceptionna ma demande:
- Ministère de la Magie, bonjour ! Oh non, pas encore…
- Bonjour, lançais-je d'un ton joyeux. J'aimerais parler à Callum McBee, s'il vous plait.
- Oui, oui, très bien, dit la standardiste dans un soupir résigné. Veuillez patienter le temps que je vous connecte.
Des dizaines de cheminées passèrent à toute allure devant mes yeux avant de s'arrêter devant le bureau de mon père. Il dictait son rapport à une plume à papote.
- Papa! hurlais-je. Devine quoi !
- Polly! s'alarma-t-il. Mais qu'est ce que tu… Il s'est passé quelque chose ?
- Non, mais… J'ai eu mes BUSE !
Je lui lu mes résultats, ne pouvant m'empêcher de sourire largement.
- Optimal en Histoire ? commenta papa. Sacrebleu ! Mais ta note en métamorphose me déçoit un peu… Enfin, je suis quand même très fier de toi, ma fille ! Et nous allons pouvoir… Oui ? Qui y-a-t-il ?
Dans les flammes de la cheminée, je vis un sorcier que je ne connaissais pas entrer, visiblement préoccupé et les bras chargés de rouleaux de parchemins.
- Callum ! s'exclama le sorcier. Où as-tu mis le rapport sur les goules de Cornouailles ? Il me le fallait pour hier soir !
Papa sortit le rapport demandé d'une pile de parchemins.
- Le voici, Monsieur. Désolé, je n'ai pas eu le temps de le corriger.
- Aucune importance, répondit le sorcier, soulagé. J'ai l'inspection sur le dos. Ils exigent des explications sur l'incident de… Oh ! Bonjour !
Le sorcier avait fini par remarquer ma tête au milieu du foyer de la cheminée.
- Je déranges peut être ? demanda t-il, en regardant alternativement mon père et ma tête.
- Non, non, pas du tout Amos ! Je vous présente ma fille, Polly. Elle m'appelait pour m'annoncer qu'elle avait obtenu ses BUSE.
- Mes félicitations, jeune fille ! s'exclama le dénommé Amos. Dans quelle maison es-tu ?
- A Poufsouffle, répondis-je.
- Ah ! Moi aussi, j'y étais. Et mon fils Cédric va commencer sa rentrée en septembre. J'en suis très content. C'est un bon garçon.
- Je n'en doute pas, Amos, répondit papa, exaspéré.
Le sorcier, visiblement ravi (d'avoir mentionné son fils ou d'avoir son rapport), me souhaita une bonne journée et quitta le bureau.
- C'était Amos Diggory, mon nouveau chef, m'expliqua papa.
- Il a l'air d'être… sympathique.
Papa leva les yeux au ciel et je pouffais de rire.
- Il parle à longueur de journée de son fils… « Mon Ced' a fait ci, mon Ced' a fait cela… ». C'est insupportable… Enfin. Tu enverras un hibou à ta mère ? Finit-il par me demander.
- Oui, oui, éludais-je.
- Tu le fais, jeune fille ! menaça mon père. Et ce soir, on fêtera ça tous les deux. Je vais demander… Oh ! Quoi encore ? gronda-t-il à l'adresse d'une sorcière qui entrait à son tour dans son bureau, affolée.
- Monsieur, il y a un code rouge ! Les gobelins de Gringotts viennent de se mettre en grève !
- Ça ne concerne pas notre département. Voyez ça avec le bureau de liaisons, rétorqua papa, à bout de nerf.
- C'est de notre ressort, monsieur, reprit la sorcière: ils menacent de relâcher leur dragon.
Papa lâcha un juron qui me choqua et donna l'ordre immédiat qu'une équipe d'intervention transplane en urgence. Puis, il se tourna vers moi:
- Il faut que j'y aille Polly. Je vais probablement rentrer tard. Sois une gentille fille et commandes un hibou, veux-tu ? Et envoie une pizza à ta mère !
Il quitta son bureau en catastrophe en hurlant à tout son service:
- Dites au gars de la brigade des Stupéfix de venir aussi, on va avoir besoin de leurs baguettes ! Le dragon est encore à la Banque ?
Je reculais précautionneusement la tête et me retrouvais à nouveau à la maison. Je me frottais les genoux, douloureux d'être restée si longtemps accroupi, et je secouais mon épaisse chevelure pour chasser la cendre qui s'y était accrochée. Mon écharpe s'ébroua à son tour et chercha ma main pour une caresse.
- Tu sais quoi? maugréais-je en lui retirant distraitement ses peluches. J'aimerais bien me transformer en dragon un de ces jours, comme ça, je pourrais avoir une conversation avec lui de plus de cinq minutes…
Je finis par me relever et fouillais dans le buffet à la recherche d'un parchemin vierge, d'une plume en bon état et d'un peu d'encre. Je mordillais le bout de la plume en quête d'inspiration, et ma chevelure s'éparpilla sur le papier quand je me penchais.
Chère maman,
J'espère que tu vas bien et que ton séjour à Paris te plaît beaucoup. Ici, il pleut depuis trois jours, c'est épouvantable. J'ai reçu ce matin les résultats de mes BUSE, je t'en joins une copie. Ne sois pas trop fâchée par mon Piètre en Métamorphose, tu sais que je n'ai jamais aimé cette matière. Je suis en revanche déçue par mon Effort Exceptionnel en Potion : je vais être obliger de suivre ce cours pendant deux ans encore !
J'ai hâte d'être à samedi pour te voir, tu me manques affreusement.
Polly.
Je notais l'adresse au dos d'une enveloppe (Mrs Mary Blythe, Auberge du Potiron, Chambre n°7, Allée du Chaudron, Paris, France) avant de monter au grenier, où notre vieil hibou, Archimède, faisait la sieste. Je dus l'amadouer pendant un bon quart d'heure avant qu'il accepte le long voyage pour porter le courrier.
Je le regardais s'éloigner, et, lorsque je fus sûre qu'il ne reviendrait pas (il nous avait fait le coup une fois), je retournais devant la télé pour regarder l'adorable George Michael se trémousser joyeusement sur la musique de Faith.
A bientôt pour le chapitre 2!
Docteur Citrouille