A LIRE AVANT DE COMMENCER :

Bonjour et bienvenue aux nouveaux lecteurs. Cette histoire comporte quelques OC (dont un personnage principal), a été transposée dans les années 2010 pour des raisons qui vous paraîtront évidentes par la suite.

Elle traite de la guerre, de la politique, du rapport à la presse, à la peur, à l'amour, à l'amitié, de ce qu'est de grandir, de ce que peut-être d'être parents, le tout, en mêlant de l'humour, du drame et de l'horreur. Aucun lemon n'est dans cette version de la FF, parce que ce n'est pas nécessaire à l'intrigue, et que vous lirez tout à fait mes allusions pas fines. Pour le reste, bon courage car c'est devenu un vrai pavé en quatre ans de travail – et nous en voyons le bout – et que ça reste une histoire très simple dont le plot tient sur un post-it, mais avec pratiquement rien d'inutile dedans. Bonne lecture :)

A la Moldue — Prologue :

Le sifflement strident de la bouilloire se répercuta dans tout l'appartement. Merlin sursauta, non sans émettre un miaulement accusateur en direction de sa maîtresse. Dieu qu'il détestait le bruit ! Jane coula un regard en sa direction et recracha une bouffée de fumée avant de poser sa cigarette. Elle s'arrêta en pleine phrase, au beau milieu d'un mot qui peinait à sortir, et se dirigea en direction de la kitchenette pour aller éteindre l'abominable machine. Dieu qu'ELLE détestait être interrompue en pleine écriture ! Se saisissant d'une tasse de la main droite et fouillant bruyamment la boîte à sachets de thé de la main gauche, elle assembla le tout d'un air absent. Merlin monta sur le plan de travail, la fixant d'un air résolument insolent, avant d'entreprendre une toilette tardive. Mais la jeune femme ne lui accorda pourtant aucune attention, oubliant jusqu'à la réprimande d'usage, toute à son travail. Elle jeta un carré de sucre dans le breuvage, éclaboussant au passage le pauvre animal qui en profita pour sauter par terre d'un air scandalisé. Mais, là encore, Jane n'y prêta guère d'attention. Elle repassait en mémoire sa dernière phrase, tentant vainement d'y trouver une suite fluide et pertinente. Elle soupira. Ce papier, elle devait le rendre le lendemain à la première heure, et voici qu'elle ne parvenait pas à en achever ne serait-ce que l'introduction.

Laissant son regard s'abîmer dans la contemplation de son félin, trop occupé à bouder, Jane retint soudainement son souffle, sa bouche s'articulant silencieusement. Oui, elle y était : voilà toute sa trame devant elle ! Le titre remanié, le chapô accrocheur, quelques bonnes phrases, … Tout s'écrivait dans sa tête à une telle vitesse que l'excitation lui en donna le tournis. Elle reposa brutalement la tasse sur le comptoir, et se posta en trombe devant son bureau. Ses mains tremblaient au-dessus du clavier. Elle se mordit la lèvre, une profonde ride du lion se formant sur son front. Inspirant longuement, elle se saisit de sa cigarette éteinte, la ralluma et tira dessus une bouffée si intense qu'elle s'en brûla la gorge. Elle était prête à reprendre du service !

La sonnette de l'appartement retentit. Merlin sursauta une nouvelle fois, miaulant derechef, tenant Jane responsable de tous ses maux. La jeune scribouillarde fronça les sourcils et regarda l'heure : 22h32. Elle attendit un instant, tendant l'oreille au maximum, les muscles de ses épaules contractés, les mains toujours en état de lévitation au-dessus du clavier. Peut-être qu'une minute passa. Peut-être bien deux, en fin de compte. Mais rien de plus. Elle se détendit et ralluma la cigarette, prête à terminer sa commande lorsque la sonnette la dérangea une nouvelle fois.

« Put… de… »

Elle ferma les yeux, inspira, expira, tira une nouvelle latte sur sa clope — qui n'en finissait pas de s'éteindre — lorsque deux coups secs frappèrent la porte. Jane se décida donc à se lever, passablement agacée et prête à en découdre avec le pauvre diable qui avait pris la résolution de l'emmerder. Elle ouvrit avec fureur la porte sur un « Quoi ?! » peu engageant, avant de tomber nez à nez avec deux hommes. Ils étaient si dissemblables que cela en devenait presque comique. L'un, était un vieillard à la longue barbe argentée, et aux cheveux noués en catogan. Il portait un costume en tweed mauve, avec une doublure en velours de la même couleur, mais piquée de légers strass. Le tout lui donnait l'allure d'un vieux fou échappé d'une foire de mauvais goût ou d'un hôpital psychiatrique pour vieilles stars du show-biz. Quant à l'autre… L'autre était nettement plus jeune, mais son air revêche, son regard d'obsidienne et son rictus méprisant mettaient la jeune femme mal à l'aise. L'homme en noir réussit le tour de force de lui faire oublier sur l'instant sa récente colère, et Jane reporta naturellement son attention sur l'homme aux mauvais goûts. Des deux phénomènes, il semblait être le plus aimable.

« 'Voulez quoi ? Articula-t-elle à peine.

— Bonsoir Miss, vous êtes bien Miss Smith ? Jane Smith ? Questionna le vieillard avec un air de bonhomie tout à fait charmant.

— Hmm… ? Tout dépend de qui la demande ou pourquoi…

— Oh, ne vous en faites pas Miss Smith, nous ne vous voulons aucun mal. Pouvons-nous entrer ? »

La jeune femme dévisagea le vieillard et fixa un instant l'homme sombre qui ne cessait de la regarder avec mépris. Aucun mal, peut-être, mais vu son air à lui, pas du bien, elle en était certaine !

« Ecoutez, je ne crois pas en Dieu, je ne veux pas que l'on sauve mon âme, maintenant, partez. Répondit Jane d'une voix épuisée.

— Miss Smith, nous ne sommes pas des démarcheurs, nous venons simplement parlementer avec vous, mais il serait plus prudent de le faire entre vos murs. Répliqua l'homme à la barbe, les yeux pétillants de malice.

— Je ne vous connais pas, Messieurs, il est plus de 22h00, je n'ai absolument pas de temps à consacrer à une œuvre charitable d'un quelconque cirque ou pour une quête pour les repris de justice. Termina-t-elle en jetant un regard en biais à celui qui la mettait tant mal à l'aise.

— Miss, nous ne sommes pas…

— Oh, Albus, vous ne voyez pas que cette Moldue a décidé d'être récalcitrante ? On entre, un point c'est tout ! S'exclama « le repris de justice » en bousculant Jane pour entrer. »

Avant même que la jeune femme ne puisse protester, l'homme en noir s'était introduit dans son appartement et s'était installé sur l'un des tabourets qui longeaient le bar. Quant au vieillard sympathique, il passa la porte dans un soupir désapprobateur avant de la refermer. Un cliquetis se fit entendre, signe que l'entrée était verrouillée. Jane ne put s'empêcher de réprimer un frisson d'effroi. Paralysée par la peur, elle regarda le vieillard s'emparer de la bouilloire et la remettre en marche, tout en disposant trois tasses prêtes à servir le thé. Jane resta interdite quand Merlin monta sur les genoux de l'homme désagréable pour réclamer quelques caresses. Qualifiant mentalement son chat de traître, elle s'assit néanmoins à l'une des chaises de la table de salon, à deux bons mètres des intrus.

« Pardonnez-nous, Miss, mais nous n'avions pas d'autre choix pour retenir toute votre attention. Commença le dénommé « Albus ».

— Je vous rassure, chaque fibre de pleutre qui est en moi vous est dédiée. Répondit faiblement l'écrivain.

— Allons, allons, mon enfant, vous n'avez rien à craindre ! Je suis Albus Dumbledore ! »