Auteur : pidwidgeon37
Titre original : The Sybil's Oracle Book 1
Traduit de l'anglais par dark_rogue
Sujet : années 4 à 7 de Severus à Poudlard.
L'ORACLE DE LA SIBYLLE
Talibus ex adyto dictis Cumaea Sibylla horrendas canit ambages antroque remugit, obscuris uera inuoluens.
(Traduction du latin : C'est en ces termes[avec de telles paroles] sortant du sanctuaire que la Sibylle de Cumes chante d'effroyables secrets et mugit ses réponses dans son antre, enrobant le vrai d'obscurités. Virgile Enéide. Livre VI vers 98)
(Traduction de la traduction anglaise) Par ces mots résonnant dans la caverne, la Sibylle de Cumae chantait des mystères terribles, entrelaçant le clair et l'énigmatique.
CHAPITRE 1- PROLOGUE
Le tout dernier jour de leur toute dernière année. Il y a seulement une semaine, cela avait semblé à la fois lointain et désirable, comme une oasis éloignée dans le désert torride de leur A.S.P.I.C.. La dernière semaine leur avait même fait miroiter l'illusion d'une petite éternité s'étendant devant eux - des heures paresseuses, gaspillées en passe-temps futiles. Et ensuite, soudain, la veille, le temps avait subrepticement commencé à passer à une allure plus rapide. La conscience émergea de faire des choses pour la dernière fois, avant très longtemps et, dans quelques cas, même de toute leur vie : Retourner un livre à la bibliothèque, du moins à cette bibliothèque, pour la dernière fois. Leur dernier repas à Poudlard. Faire leurs valises pour la dernière fois. Avant dîner --- leur dernier ---une promenade jusqu'au lac, s'asseoir là ensemble, donnant pour la dernière fois à manger au Calamar Géant, regardant le dernier coucher de soleil à Poudlard.
Une silhouette en robes noires s'avança à grands pas vers eux. Malfoy, sa main droite en visière, jeta un coup d'œil dans les rayons du soleil couchant. "Oh, non!" dit-il d'une voix traînante, "si je n'étais pas déjà heureux de quitter cette… prison, je serais au moins éternellement reconnaissant de ne plus avoir à la revoir."
Tandis que la silhouette se rapprochait, ceux qui étaient couchés paresseusement sur le dos dans l'herbe se redressèrent lentement, jusqu'à ce que tout le monde finisse par la regarder. Elle ne se déplaçait pas très vite, bien qu'elle marchât dans la descente et il lui fallut une ou deux minutes pour se trouver debout devant ses neuf camarades de maison, qui la regardaient fixement, leurs expressions couvrant la gamme entière depuis le sourire au froncement de sourcils. Il était difficile de dire comment elle le faisait, mais même dans ses robes noires de l'école, elle réussissait à ressembler à une libellule. Peut-être à cause de ses lunettes, qui étaient non seulement épaisses, mais aussi tellement grandes qu'elles couvraient presque la moitié de son visage. Après le fameux accident pendant sa cinquième année --- elle s'était presque étranglée avec ses colliers divers quand ils s'étaient attrapés dans la rampe du grand escalier, de telle sorte que ce qui aurait été une chute inoffensive des trois dernières marches se termina presque en une mort prématurée --- on lui avait interdit de porter son attirail habituel de pierres semi-précieuses. Tout ce qui restait était ses boucles d'oreille, dont elle possédait un choix impressionnant depuis le lapis- lazuli le plus profond à l'aigue-marine la plus brillante, de la nuance la plus délicate de jade à l'émeraude sombre, intense. Toute nuance possible de bleus et verts, jamais une autre couleur. Née sous le signe du Verseau, elle considérait évidemment comme son devoir d'avoir l'air aussi aqueuse que possible, et ce avec succès. Elle était habituée aux commentaires caustiques de ses camarades de Serpentard; ils ne manquaient jamais une occasion de la ridiculiser. Il en avait été ainsi pendant sept ans. Pourquoi cela devrait-il changer durant leur dernière journée ?
"Viens là Sibylle! Reste avec nous et fais-nous l'honneur douteux d'une dernière prédiction!" lui dit Malfoy, levant les yeux vers elle de sa façon insolente habituelle.
Mathilda Reynolds fit chorus "Oui, dis-nous ce que nous devons éviter à tout prix, pour que nous sachions quoi faire en tout premier lieu demain matin!"
Le groupe rit. Lentement, Sibylle Trelawney regarda de l'un à l'autre. Ils ne comprendraient jamais la vraie nature de la Divination. Comment pourraient-ils comprendre que de dévoiler les destins des gens ressemblait à marcher sur le fil du rasoir ? Avec plus de probabilité de blesser celui qui prédisait que celui à qui il était prédit. Une lutte continue pour l'équilibre, avec le risque omniprésent de chute. Mais ils ne savaient pas. Ils trouvaient cela drôle et peut-être était-ce mieux ainsi. Elle s'assit sur une couverture à côté d'Owen McNair.
"Que voulez-vous que je lise, alors ?" demanda-t-elle, "Cartes ? Paumes de la main ? Boule de cristal ?"
"Que dirais-tu de boyaux de grenouille ?" Les yeux de Clarissa Rosier brillaient d'attente. "Lucius apprécierait cela, pas vrai, Lucius ? Au moins la partie préparatoire."
Parmi le rire général, Lucius se mit lentement sur ses pieds. "Je serais très heureux de rendre ce service. Sibylle ?"
Elle hocha la tête. L'endroit où elle lisait leurs destins horribles n'importait pas. Que ce soit des feuilles de thé ou des cartes du ciel, un jeu de Tarot ou des boyaux de grenouille, tous montreraient la même chose. Des images floues qu'elle devait interpréter, des impressions vagues qui refusaient d'être traduites par des mots, mais qu'elle devait enfermer dans la camisole de force de la langue, pour les communiquer. Parfois elle sentait la vérité lui échapper au moment même où elle essayait de l'habiller dans le costume trompeusement simple du discours articulé. Mais c'était le dilemme éternel du clairvoyant. Elle l'avait senti dès le début, prête à accepter la réputation de charlatanisme que cela provoquait.
Les autres se mirent au travail et bientôt neuf grenouilles furent attrapées, assommées et alignées dans l'herbe. Malfoy prit la première dans sa main gauche et, avec le petit couteau il utilisait pour tailler ses plumes, il fendit le ventre blanc se bombant. Les membres de l'animal se déplaçaient convulsivement, observés avidement par le groupe de Serpentards.
Sibylle prit le petit cadavre et commença à scruter les intestins, cherchant tout signe du destin futur de Mathilda Reynold. Du moment où elle avait été répartie jusqu'au jour présent, tout le monde s'était toujours demandé pourquoi le Choixpeau avait identifié cette fille calme, discrète, aux cheveux de souris comme une Serpentard. Sur l'instant, elle observait Sibylle avec ses grands yeux bruns qui faisaient penser à une vache conviviale, quand bien même idiote.
"L'homme que tu aimes perdra son âme," dit finalement Sibylle.
"Comme c'est approprié," s'éleva la voix soyeuse de Severus Rogue, "En tant que fonctionnaire junior du Ministère, quel autre choix y aurait-il pour le pauvre Barty Croupton que de renoncer à sa personnalité contre une carrière splendide ? Ou est-ce que cette interprétation est trop … euh vaste ?"
"Bartemius n'a pas à 'renoncer à sa personnalité '," rétorqua Mathilda, visiblement fâchée, "Il est ambitieux, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué. Ou as-tu déjà oublié qu'il était préfet et Préfet en Chef ?"
"Cela n'est certainement pas un argument approprié," dit Clarissa Rosier, "Après tout, Lucius est Préfet en Chef et impliques-tu sérieusement que le Ministère l'embaucherait ?"
Les yeux de Lucius s'éclairèrent brièvement d'une lueur dangereuse quand il fit remarquer "Personne n'embauche un Malfoy, ma chère, nous sommes ceux qui embauchent, pas le contraire. Et, Mathilda, juste par curiosité : l'appelles-tu toujours Bartemius, même dans des situations plus, eh bien, plus intimes ?"
La fille rougit furieusement. "Tu n'as aucun droit de poser de questions si personnelles, Lucius, simplement parce que tu changes de petites amies si vite que les noms de plus d'une syllabe signifieraient trop de retard!"
Malfoy était sur le point de répliquer quand il vit, du coin de l'œil, que les grenouilles commençaient à bouger de nouveau. Il renouvela le sortilège stupéfiant et ramassa la victime suivante. "Quoi qu'il en soit, Mathilda … Qui est le suivant ? Considérant le fait que c'est une grenouille particulièrement laide, cela devrait être toi, Nott."
"Tout le monde n'a pas ta chance," répondit Cédric Nott avec irritation. "Mais bien, je serai le suivant."
Le ventre de l'animal fut ouvert au couteau et Sibylle Trelawney se concentra sur son contenu. C'était difficile, peut-être parce que Nott était non seulement extrêmement laid, mais aussi exceptionnellement insensible, si bien qu'établir n'importe quelle sorte de lien spirituel avec lui semblait désespéré. Sachant qu'elle n'allait pas être prise au sérieux de toute façon, Sibylle décida que Cédric Nott ne valait pas un effort plus conséquent. Il était préférable, dans son cas, d'inventer une prédiction.
"Je vois beaucoup d'argent," murmura-t-elle, seulement pour être interrompue par le rire collectif.
"Mais Sibylle, sa famille est riche!" dit Heather Avery, ricanant toujours.
"Merci de déclarer l'évidence. Il restera riche, alors. Mais il y a … attendez, je ne suis pas sûre … un accident ? Non, c'est une maladie mortelle. Désolée, Cédric."
Nott passa une grande main carrée dans ses cheveux qui ressemblaient à une brosse à toilettes et grogna "Tant pis."
Sibylle lui fit un sourire indulgent et se tourna vers une fille avec de longs cheveux noirs et lisses, la peau blanche et des yeux sombres à paupières lourdes. "Tabitha ? Veux-tu être la suivante ?"
"Je me fiche honnêtement d'être la suivante ou la dernière," dit Tabitha Al Faruk avec un froncement de sourcils moitié-dédaigneux, moitié-ironique, "Tant que tu ne prédis pas que St Jean veut rompre avec moi. Bien que," et elle renvoya ses cheveux vers l'arrière "je ne lui conseillerais certainement pas de faire cela."
"Je te le dirais certainement si cela allait arriver, ma chère," répliqua Sibylle d'une façon acide, ", mais à en juger de la manière dont il te regarde, j'ose dire que St Jean Lestrange préférerait renoncer à son métier d'enseignant et de Directeur des Serpentards que de même penser à t'abandonner."
"Qui sait," dit Tabitha rêveusement, "Il pourrait décider de démissionner de toute façon, si quelqu'un-" elle échangea un regard significatif avec Malfoy de dessous ses paupières à demi fermées " lui fait une meilleure offre. Mais je t'en prie, dis-moi ce que tu vois." Et elle fit un sourire arctique à Sibylle.
Il y avait une bonne raison pour laquelle la clairvoyante avait choisi la fille aux cheveux noirs comme suivante : elle avait toujours tendance à en terminer avec le travail désagréable d'abord et de garder le meilleur pour la fin. Depuis qu'ils avaient commencé l'école, les images et les sensations l'assaillant quand elle lisait l'avenir de Tabitha avaient toujours été les mêmes. D'abord, il y avait un crâne avec quelque chose qui ressemblait à un serpent glissant du trou qui était sa bouche, puis le crâne semblait exploser en un jet incandescent de feu et finalement il y avait le néant, par manque d'un meilleur mot pour décrire l'absence complète de couleur, de chaleur, de son ou d'émotion. Cela avait toujours effrayé Sibylle et elle n'avait jamais dit la vérité à l'autre fille. Aussi violente que soit la vision, c'était trop vague pour qu'elle puisse le mettre en mots. Ce n'était pas la mort et ce n'était pas la vie non plus. Elle ne savait simplement pas que dire. Aujourd'hui n'était pas une exception et donc elle se décida pour un accident d'avion, au grand amusement du groupe.
"Qu'as-tu en réserve pour moi, alors ?"demanda Owen McNair, essuyant les larmes d'hilarité de ses yeux. "Ne me dis pas que je vais voler vers la lune, comme ces fous de Moldus, et faire une rencontre mortelle avec un Veau de Lune!"
Sibylle examina la quatrième grenouille et secoua lentement la tête. "Non, je ne te vois pas avec un Veau de Lune, Owen. Je ne vois qu'une hache, rien d'autre. Alors peut-être est-ce la mort par décapitation."
"Connaissant Owen," interjeta Severus Rogue, "je dirais que c'est celui qui décapite les autres."
La moustache de McNair tressauta légèrement. "J'en serais heureux au-delà des mots. Merci, Severus."
Heather Avery, une fille costaude avec une queue de cheval blonde, rit sottement. "Tu ne me trancherais pas la tête, cependant, n'est-ce pas, Owen ?"
Il lui lança un regard dédaigneux. "J'ai vu ta tête servir à beaucoup de choses, ma chère, mais peut-être qu'être coupée serait ce qu'elle fait le mieux."
Elle rougit et des larmes montèrent à ses yeux. Elle resta silencieuse cependant, car elle était habituée aux remarques cruelles de son petit ami. De même que les autres. Personne ne semblait se soucier de sa détresse, Lucius gloussa même. "Dis-lui ce qui va arriver à sa tête, alors," dit-il d'une voix traînante, remettant à Sibylle une autre grenouille.
L'examinant soigneusement, elle dit "Toi, Heather, tu auras une très longue vie. Mais tu seras solitaire et mourras seule."
C'était la goutte de trop pour la blonde. Avec un sanglot, elle se remit hâtivement sur ses pieds et courut vers le château.
"Stupide pute!" murmura McNair.
"Je suis d'accord," dit Lucius, inclinant la tête, "Mais tu étais un peu injuste avec elle. Sa,euh, performance orale est bien au-delà de la moyenne. Maintenant, Sibylle, je crois que c'est mon tour. Fais de ton pire."
Avec Malfoy c'était comme avec Tabitha : la même image, depuis la toute première fois qu'elle avait fait une lecture pour lui. Seulement elle avait moins de difficultés avec lui parce que c'était beaucoup plus clair. "Comme toujours, Lucius. Aucune surprise là. Tu seras assassiné par ton meilleur ami."
Il sourit d'un air satisfait. "Après sept ans, même une vieille fraude obtuse comme toi aurait déjà dû comprendre que je n'ai pas d'amis. Mais merci tout de même."
Il restait trois grenouilles. "Ces dames d'abord alors, je suppose," dit Stuart Wilkes. "Non, je retire cela. Les femelles d'abord, puisque nous parlons de toi, Clarissa."
Clarissa Rosier leva seulement les sourcils. L'arrogance laissa place à l'enchantement quand Sibylle prédit une liaison amoureuse passionnée, une trahison et par la suite la mort violente de l'amant aux mains de Clarissa.
"Ah, l'amour! Le Crime passionnel!" ** soupira Lucius, posant de façon théâtrale sa main droite là où, du moins anatomiquement, il avait un cœur.
Clarissa frappa son autre main par espièglerie. "Tu es seulement jaloux!"
Il attrapa son poignet et tira, pour qu'elle tombe à la renverse et finisse étendue devant lui, levant les yeux vers lui avec un mélange de peur et de plaisir. "Peut-être suis-je l'amant, petite," ronronna-t-il. "Dans ce cas tu pourrais vouloir reconsidérer la deuxième partie de la prédiction." Il donna à son bras une torsion douloureuse, la relâchant seulement quand elle l'en supplia.
Avec une petite vague de la main vers Wilkes, Severus Rogue indiqua que c'était le tour du roux. Poussant ses lunettes sur son nez plein de taches de rousseur, geste qu'il répétait environ une centaine de fois par jour---Wilkes écouta les paroles de Sibylle. Il se marierait bientôt et aurait beaucoup d'enfants, qui à la fin se retourneraient tous contre lui.
"Seulement se retourner contre moi ou m'assassiner ?" demanda-t-il sincèrement.
"Je ne vois pas de meurtre, mais bien sûr, cela n'exclut pas-"
"Merci," l'interrompit-il à la hâte, "ce sera assez. Je vais très bien. Tu as été clémente avec moi aujourd'hui, Syb-Sibylle ?"
Le regard de la clairvoyante était devenu étrangement vague et ses mains s'ouvraient et se fermaient convulsivement.
"Une autre vision puissante, je suppose," dit Malfoy, roulant ses yeux. "Dieux, pense-t-elle vraiment que quelqu'un marche encore pour ces petits actes ?"
Après quelques secondes, son regard et sa position redevinrent normales, mais elle évita les yeux de Severus Rogue. "Non", dit-elle, retenant Malfoy qui allait tout juste découper la dernière grenouille, "Tu peux la laisser aller. J'ai quelque chose d'autre pour Severus."
Rogue brossa en arrière ses longs cheveux noirs et la regarda fixement avec colère et des yeux rétrécis. "Si tu essayes de dire que mon avenir vaut moins qu'une grenouille morte, merci, j'ai reçu le message."
Elle secoua la tête. "Certainement pas. Ne sois pas si susceptible, Severus. Je n'ai simplement pas besoin de la grenouille, alors pourquoi la tuer ? Quant à ton avenir, je t'en ferai part en temps voulu."
Il y eut une pause maladroite et Lucius jeta un coup d'œil à sa montre. "C'est l'heure du dîner, mesdames et messieurs, notre dernier dîner à Poudlard. Allons célébrer notre liberté!"
Ils se levèrent tous, rassemblèrent et plièrent leurs couvertures et se dirigèrent en traînant des pieds vers le château. Toujours visiblement offensé, Severus fit les arrières. Quand il parvint à l'entrée, il vit que Sibylle attendait là tandis que les autres étaient déjà entrés dans la Grande Salle. Elle ne dit rien et donna juste une petite pression rassurante à sa main avant qu'ils ne rejoignent le reste du groupe.
Le banquet d'adieux dura plus longtemps que les dîners habituels et ensuite, ils restèrent ensemble dans la Salle commune pour une dernière bièraubeurre. Un à un, ils se rendirent à leurs dortoirs, jusqu'à ce que seul Severus reste, regardant fixement dans les flammes mourantes de la cheminée. Il resta assis là pendant une longue période de temps, perdu dans ses pensées.
Un bruit ronronnant doux et un coup léger à sa jambe lui firent brusquement lever la tête de surprise, pour voir le Kneazle blanc de Sibylle le regarder fixement de grands yeux verts. Entre ses dents, il tenait une feuille de parchemin, pliée en un petit rectangle. Severus le prit et le déplia.
La mort et la renaissance seront ton destin
Et tu passeras une vie en enfer, séjour des démons.
L'amour tient la clef de la porte du ciel tien.
Ses yeux rencontreront les tiens et diront
Que ton âme a trouvé son compagnon.
Cet aperçu, de la douleur un instant te soulagera,
Laissera sa trace dans ton esprit,
Son image, cependant ne restera pas.
Alors l'obscurité son payement de nouveau revendiquera.
Celle-là est tienne si tu abandonnes celle-ci.***
"Oh, Sibylle,"murmura-t-il , "Tu t'es surpassée avec ce morceau d'ordures!" Il était sur le point de jeter le parchemin dans le feu, mais alors il se ravisa et, avec un petit sourire, sortit sa baguette, fit rétrécir le petit rectangle à la taille d'un ongle et le mit dans un médaillon qu'il portait sous ses robes sur une chaîne longue et mince d'argent. Puis il se dirigea lentement vers le dortoir pour rejoindre ses camarades déjà endormis. Pour la dernière fois.
**en français dans le texte
***note de grammaire : celle-là renvoie au nom féminin le plus lointain de la phrase tandis que celle-ci renvoie au plus proche.
Dans le cas présent Celle-ci désigne donc l'obscurité et Celle-là la fille.