« OS – Merci de votre aide, monsieur »

Oui, je sais, oui. Je pars encore pour vous publier un truc.

Sumimasen ...

Sauf que cette fois-ci c'est vraiment un OS en 3 parties puisque je l'ai fini. Ah, premier OS que je publie d'ailleurs…

Mais j'espère que vous allez aimer ! :p

/!\ un très léger AkaKuro /!\

Avec un soupçon de AoKise …

Et une petite pincée de MidoTaka.

( Rien d'exceptionnel, pas de scène explicite. )


C'était de plus en plus difficile. Autant moralement que physiquement. Il s'en était douté pourtant, mais il n'aurait jamais imaginé que ce serait à ce point-là… Cette nouvelle année marquait une nouvelle ère. Bon, peut-être qu'une personne extérieure à tout ça aurait trouvé ça exagéré, mais pour lui c'était totalement approprié. Il les avait tous combattu au moins une fois, et il savait qu'à chaque affrontement, les scores n'étaient pas à des kilomètres l'un de l'autre. Mais sincèrement, est-ce que c'était une raison pour ça ?

Est-ce que c'était une raison valable pour leur tortionnaire de coach d'avoir au moins quintuplé la difficulté de leur entraînement par rapport à celui de l'année dernière ?

Kuroko soupira, encore sur le chemin du retour jusque chez lui. Même exténué serait un mot bien faible pour le décrire actuellement. Les joueurs de la génération des miracles allaient être, pour l'Interhigh, plus remontés que jamais. Ça allait être encore plus dur pour Seirin de gagner contre eux. Midorima ne se laisserait pas faire facilement et devait avoir grandement amélioré son jeu de passe avec Takao. Le pied de Kise était maintenant certainement guéri et son perfect copy avait dû être peaufiné. Murasakibara serait très remonté de sa défaite et plus que tout prêt à les écraser, comme il le disait si bien. Aomine serait sur le qui-vive et sans doute apte à entrer dans la zone à n'importe quel moment, toujours plus dangereux. Et le pire pour Kuroko était Akashi. Définitivement. Son ancien capitaine avait dû réfléchir à comment contrer telle ou telle technique toutes les vacances, s'armant d'une défense en béton et parce que rien n'était jamais trop beau, il devait avoir trouvé d'autres techniques plus puissantes les unes que les autres. Digne de l'Empereur qu'il restait, même après avoir perdu et être revenu à peu près à la normale.

Quelque chose de dure et de froid stoppa sa marche, le faisant reculer de quelques pas et causant une légère douleur en plein milieu de son front. Il était tellement plongé dans ses pensées tout en somnolant à moitié qu'il s'était prit un poteau électrique. Ce n'était vraiment pas sa journée…

Il replaça quelques mèches bleus correctement et ses pas refoulèrent à nouveau les graviers.

Il n'avait plus de temps pour lui en ce moment. Pas qu'il soit spécialement quelqu'un qui aimait prendre soin de lui, mais il y avait un minimum. Un esprit sain dans un corps sain. Non, ça ne marchait plus pour Kuroko… Un esprit sain se fait bien vite piétiner dans un corps épuisé. À quand remontait son dernier bain moussant, déjà ? Enfin, bien sûr que oui il se lavait ! Mais les douches n'avaient jamais été ce qu'il préférait. Il n'avait plus le temps de se prélasser dans de l'eau chaude pendant des heures durant. C'était pour dire, même ses week-end se résumaient à dormir, faire ses devoirs, réviser et faire les tâches ménagères dont il devait s'acquitter. Il voulait désespérément lire… Même le verbe ''aimer'' ne lui paraissait pas assez puissant pour définir à quel point il aimait des mots et des mots par milliers couchés sur des pages blanches. Et surtout, depuis combien de temps n'avait-il pas bu de milkshake à la vanille ? Tout ça le fatiguait, il voulait juste se poser et ne penser à rien, ne se soucier de rien. Juste lui et seulement lui, sans rien ni personne pour le déranger.

Alors quoi maintenant, même son propre organisme allait finir par l'agacer lui-même ?

Ses pensées l'avaient finalement mené à marcher plus loin que prévu. Beaucoup plus loin. Et même sans parler de distance, il s'était engagé dans des chemins dont il n'en avait jamais vu les trottoirs et ne savait actuellement pas se situer.

Ses jambes commençaient à trembler sous son poids et une emprise à l'intérieur de son ventre commença à se faire de plus en plus insistante. Sa peau se fit blême et son corps complètement mou. Il prit soudain conscience qu'il faisait une crise d'hypoglycémie. Kuroko en avait fait rarement, deux fois même, c'était dire. Mais lorsque s'était arrivé, c'était à l'époque de Teiko et il avait été entouré de ses camarades, qui avaient tout de suite pu lui trouver du sucre pour se calmer. En même temps, avec Murasakibara dans les parages, ils avaient vite réussi à l'aider. Là, il était en pleine rue, il ne savait même pas où et il se sentait doucement tomber au sol, le manque d'énergie et de sucre se faisant ressentir tout au travers de son corps.

Il aurait dû laisser tomber mollement son cadavre au sol, criant de désespoir pour que quelqu'un lui vienne en aide, puis dans une veine tentative, il se serait emparé de son téléphone pour appeler Kagami mais il aurait été trop faible pour luter, se laissant tomber dans les abîmes profonds et ténébreux de l'évanouissement.

Mais non. Au lieu de ça, il sentit deux bras puissants l'encercler par la taille avant sa chute et un gloussement grossier résonner derrière lui.

- Et bah, qu'est-ce que tu fous gamin ?

Il avait entrevu quelques secondes le visage de son sauveur qui était un type grand et assez banal, puis il le traîna d'un air joyeux jusqu'à un banc où il le lâcha bêtement, Tetsuya ne se faisant pas prier pour s'y laisser asseoir.

- Désolé de vous déranger… Je… Je ne me sens pas très bien.

L'inconnu éclata d'un rire gras et morne, attirant directement l'attention du bleuté. Ce garçon, qui avait sûrement un peu plus que son âge, paraissait étrange.

- T'as mal où mon petit ? Tu veux un pansement ?

Il n'aimait pas que son interlocuteur le surnomme ainsi mais ce n'était pas vraiment le moment de faire un cours de politesse, le malaise dans son métabolisme le tiraillant toujours tranquillement. Et puis ce jeune homme ne devait pas avoir un mauvais fond, puisqu'il affichait un grand sourire même s'il n'était pas des plus ravissants sur ses lèvres et qu'il l'avait aidé à se redresser et l'avait amené au banc le plus proche près du trottoir. Des tas de personnes seraient sûrement passées à côté de lui, ignorant son mal-être, si elles avaient été là. Et encore, elles ne l'auraient pas remarqué.

- Je suis en manque de sucre…

Il sentit deux mains claquer gentiment contre ses joues de part et d'autre de son visage, entourant presque la quasi totalité de ce dernier. Kuroko réprima une grimace de dégoût quand il se rendit compte que les mains de son homologue étaient très moites.

- Ça tombe bien, j'ai un bonbon sur moi. Tu le veux petit gosse ?

Est-ce que cet adolescent en croisait beaucoup des petits gosses de seize ans ? Mais bon… Le regard bleu ciel de Kuroko s'illumina instantanément, la personne qui lui faisait face lui apparaissait maintenant comme un véritable ange tombé du ciel. L'autre rigola encore à gorge déployé de ce rire que le joueur fantôme qualifia d'insupportable aux oreilles sensibles et il sortit de son pantalon un petit emballage rouge flamboyant, entortillé de façon à montrer que la sucrerie était petite et carré. Mais cela suffirait largement, puisqu'il pouvait constater que ce n'était pas non plus une énorme crise de manque de sucre qui le prenait.

- Merci de votre aide, monsieur.

- T'es un sadomaso ou quoi ? Tu veux pas dire maître non plus ? J'ai vingt ans gamin, ok je suis majeur mais quand même…

Puis, encore, comme si son humeur plus que guillerette ne le quittait pas, il se plia en deux, des larmes roulant sur ses joues. Kuroko était sûr d'une chose : il ferait un parfait acteur dans la comédie, aillant l'air de pleurer de rire sur commande, dans le sens propre du terme.

Choisissant d'ignorer ce garçon encore plus excité que Kise, il déballa la petite merveille et la fourra instantanément dans sa bouche. Ses yeux s'étaient fermés quand il avait sentit le goût sucré fondre sur sa langue et couler doucement le long de sa gorge, un certain plaisir le prenant.

- T'inquiète, ça va aller beaucoup mieux. À plus !

À cette salutation, Kuroko rouvrit ses yeux et vit cet étranger lui tourner le dos accompagné d'un petit signe de la main. Il était certes bizarre mais heureusement qu'il avait été là pour lui. Le numéro onze aurait eu du mal à gérer la situation tout seul.


De ses doigts fins, il lui fit de petites caresses sur son ventre, rencontrant une parcelle de poils toute douce au centre. Il continua le petit moment de détente et de sorte de tendresse qu'il s'octroyait, fermant doucement les yeux.

- Franchement Shin-chan, il t'a coûté super cher, t'aurais pu en prendre un plus simple.

Il sortit brutalement de son cocon, son coéquipier bien aimé lui aillant tiré. Il retira ses doigts de l'amas de fourrures de son panda en peluche qu'il avait fraîchement acheter le matin même et le posa à côté de lui.

- Idiot, je dois prendre ce qu'il y a de mieux pour mettre toutes les chances de mon côté.

- Si un jour Oha-Asa désigne une personne pour être ton objet porte-bonheur, je la plains vraiment !

- Je te rassure, il n'y a aucun risque que ça soit toi.

Le garçon aux cheveux corbeau tourna légèrement sa tête vers Midorima Shintaro, un air amusé planté sur le visage.

- Et si un jour c'était le cas ?

- Alors tu resteras collé à moi.

- Même aux toilettes ?

- Même aux toilettes.

- C'est pas super sexy tout ça… La perspective de la douche m'excite plus Shin-chan !

- Pitié, tais-toi, Takao…

L'As de Shutoku soupira, exaspéré.

- De toute façon, Oha-Asa ne pourrait donner ton nom pour te citer comme étant le porte-bonheur des cancers.

- Non, mais qui sait, si il dise que ce jour-là c'est l'être aimé qui portera chance…

Il agrémenta sa réplique d'un clin d'œil provocateur et le vert le regarda simplement avec un air blasé.

- Continue de pédaler ou tu ne ressortiras pas vivant de tout ça, Takao.

Le brun gloussa de sa façon si habituelle de le faire et reprit une cadence plus accélérée, répondant aux attentes de son très cher ami dont il n'avait pas omit de remarquer la légère teinte rouge qui ornait ses joues.

Midorima expira de bien-être quand le vent passa dans ses cheveux, lui faisant un bien fou après l'entraînement dont il venait de sortir. On était vendredi soir et la soirée allait être exclusivement dédiée à la relaxation dont il avait extrêmement besoin.

Il se redressa d'un seul coup dans la petite remorque que traînait avec tant bien de mal Takao accroché à son vélo, soudain attentif aux moindres bruits alentours. Venait-il de rêver ? Était-il en proie à des hallucinations ?

Un rire fort et doux à la fois brisa le calme qui semblait emplir la rue, rire qui ne manqua pas d'interpeller Midorima et Tako.

- Ouah, et bah, y en a qui rigolent bien… Enfin ça fait toujours plaisir la joie de vivre des autres !

Alors le superstitieux n'avait pas inventé le bruit précédemment entendu ? Sauf que cette fois, il avait été plus fort, permettant à son ami de l'entendre aussi. C'était comme si la personne se rapprochait d'eux à grands pas.

- Arrête-toi sur le bord de la route, Takao.

- Hein ?

- S'il te plaît, fais ce que je te dis pour une fois.

Kazunari s'exécuta malgré qu'il ne comprenait pas le comportement si soudain de son partenaire. Il le vit sortir rapidement du pousse-pousse, objet chanceux en main, et s'éloigner.

- Où est-ce que tu vas Shin-chan ?

- Je vais vérifier quelque chose. Surtout ne bouge pas, je reviens.

Oui, il fallait absolument qu'il en ait le cœur net. Il l'avait déjà entendu rire par le passé. Ça avait été extrêmement rare et à chaque fois que ça arrivait, son ancienne équipe et même lui, étaient absorbés par cette scène comme si c'était la dernière fois qu'ils l'entendaient. C'était entièrement différent de celui qui s'était fait entendre il y a quelques secondes. Normalement, il était doux, calme et bas. Très bas, si bas qu'il ne fallait rien de trop puissant autour pour l'écouter attentivement. Alors oui, même si ça n'avait pas été le même, il avait reconnu la voix.

Il tourna au coin de la rue et ses pensées se confirmèrent.

- Tu peux m'expliquer ce qu'il te prend, Kuroko ?

- Shintaro!

Le vert remonta ses lunettes sur son nez, perplexe. Shintaro, hm ? C'était la première fois qu'il l'entendait prononcer son prénom. Ce n'était pas normal. Il savait Kuroko trop poli pour se permettre de l'appeler ainsi sans lui demander la permission avant. Surtout sans suffixe honorifique.

Il s'attarda alors plus sur l'apparence du bleuté et fronça les sourcils. Son corps était un peu penché avant, comme si son poids avait été triplé pour lui-même et qu'il avait du mal à le porter. Il se tenait tellement négligemment que cela choqua quelque peu Midorima, lui qui l'avait toujours vu se tenir si droit, même fatigué après un match. De toutes petites gouttes de sueurs perlaient le long de son front et il paraissait un petit peu essoufflé, comme si il avait couru. Ses yeux semblaient hagards et… Comme si ils étaient un peu rouge ? Le shooter pensa même que de loin, il les voyait larmoyants.

Il se fichait pas mal de son ex-coéquipier, il l'avait toujours dit et affirmé. Et c'est ce que tout le monde pensait. Mais il n'était pas non plus sans cœur et faisait attention à ceux qui l'entouraient. Il s'autorisait simplement à être inquiet quand il le fallait, quand c'était nécessaire. Il ne s'emportait pas comme Aomine et n'était pas aussi impliqué que Kise. Pas prévenant comme Murasakibara et pas aussi protecteur qu'Akashi. Mais là, il devait bien avouer qu'il avait envie de s'autoriser à l'être. Juste un peu.

- Kuroko, est-ce que tu peux m'expliquer ce que tu fais loin de chez toi et dans cet état ?

Le bleuté lui sourit, complètement ailleurs, n'aillant pas l'air d'avoir prit la question en compte.

- Est-ce que, aussi étonnant que ça puisse paraître, tu as bu ?

- Non, mais j'ai mangé le meilleur bonbon de ma vie, Shintaro !

Et il rit à nouveau, semblant être… Heureux et détendu ? Mais qu'est-ce que ça voulait bien dire ? Il savait que la prise d'alcool donnait un boost et de la joie à certaines personnes, mais quand même… Et quelle était cette histoire de bonbon, au juste ?

À trop réfléchir, il ne remarqua que peu après que Kuroko s'était allongé par terre, un sourire béat scotché aux lèvres.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je m'ennuie alors j'essaie de m'occuper.

Midorima soupira, mi-exaspéré mi-inquiet. Il s'avança un peu vers l'Ombre et le jaugea.

- Tu peux te relever seul et rentrer chez toi ?

- Non.

Dit-il avec un sourire… C'en était presque déprimant.

- Tu auras la plus grosse dette du monde envers moi après ça Kuroko, sois-en sûr.

Le numéro six releva le plus petit sans légère difficulté et passa un bras derrière son cou. Instinctivement, Kuroko entoura sa taille de son bras et s'agrippa à sa hanche. Le tout en souriant niaisement, bien entendu. Midorima le dirigea donc vers là où Takao s'était arrêté, décidé de l'emmener avec lui pour réfléchir plus posément.

- Shintaro, est-ce que tu m'aimes bien ?

- Non, je te déteste.

Et en cet instant présent, oh que oui, il le détestait. Au final, il ne savait plus vraiment si il préférait un Kuroko neutre ou un Kuroko un plus bavard et joyeux. Non, il préférait très clairement la première version. Il avait déjà Takao et Kise dans sa vie, et rien que ça lui donnait des envies de suicide. Rajouter une autre personne lui causerait un trouble mental trop profond pour être soigné. Que Oha-Asa le protège…

- Shin-chan ?!

Takao, en apercevant le revenant avec une personne pas si inconnue que ça cramponnée à lui, se redressa sur son vélo, des points d'interrogations à la place des yeux.

- Je ne sais pas ce qu'il a. Je préfère l'emmener chez moi pour l'instant, attendre qu'il se calme puis le mettre dehors.

Il fronça les sourcils en regardant Kuroko, paraissant légèrement anxieux.

- Qu'est-ce qu'il a ?

- Je n'en sais rien. Ramène-moi, pour l'instant.

Midorima largua donc un Kuroko emplit de joie de vivre dans la petite remorque en bois, sentant déjà les problèmes arriver. Plus les maisons défilaient sous ses yeux à l'allure que Takao pédalait, plus il regrettait de ne pas tout simplement avoir prit le téléphone du bleuté et contacté ses parents ou ses amis…

Dans quelle situation c'était encore fourré Kuroko Tetsuya ?!


Soit je vous poste la suite dans une heure le temps de revoir un peu le tout ou demain.

Partagez-moi vos ressentis ! :3