Disclamer: Les personnages ne sont malheureusement pas à moi mais appartiennent à leur auteur Tadatoshi Fujimaki. De même, je ne tire aucun profit de cette histoire.
Le soleil venait seulement de se lever, inondant la plaine verdoyante de l'immense royaume de ses rayons matinaux, et déjà, Taïga se trouvait à la fenêtre de sa chambre, regardant la cité encore endormie. De grande taille malgré le fait qu'il n'était âgé que de quinze ans, il arborait une chevelure flamboyante, dont les pointes étaient brunes, et des yeux de braise. Il était l'unique héritier au trône de ce grand royaume et avait donc reçut une éducation particulièrement stricte depuis son plus jeune âge, ce qui lui avait valu de rester enfermé la plupart de sa vie entre les murs du palais. Ainsi, il ne connaissait pas grand-chose de son royaume et des habitants qui y vivaient.
Taïga avait toujours été désespérément seul. Sa mère, que tous au sein des serviteurs disaient être une femme de grande bonté, avait succombé à un mal violent alors qu'il n'était qu'un nourrisson, ne lui laissant aucun souvenir d'elle, et son père ne prenait pas le temps de s'occuper de lui. En fait, il ne le voyait que très rarement, à l'occasion de quelques repas ou bien pour se faire rabrouer quand les résultats de ses études étaient plus que catastrophique, déjà qu'ils n'étaient pas réellement bons en temps normal. Ainsi, la seule personne qui lui tenait compagnie la plupart du temps était le conseiller du roi, Shoichi Imayoshi. L'adolescent ne s'était jamais vraiment sentit à l'aise avec cet homme qui n'avait ses yeux noirs que très rarement ouverts, caché derrière des lunettes à monture sombre, en accord avec sa chevelure. Selon Taïga, il avait l'air vicieux et sournois, surtout quand il arborait son étrange sourire, un peu comme un serpent. Ceci étant dit, c'était un peu le cas de tous les nobles qui entraient dans le palais lors de gala ou de conférence, tous en train d'essayer de s'octroyer les faveurs du roi.
L'adolescent soupira en se détachant finalement de la fenêtre de sa chambre. Lui aussi, il aurait aimé être libre comme les oiseaux qu'il voyait voler dans le ciel, loin de cette cage dorée dans laquelle il avait grandi. Parce que oui, il lui suffisait de demander pour obtenir ce qu'il voulait mais malgré ça, il lui manquait quelque chose d'essentiel, quelque chose qui ne s'achète pas : de l'affection, de l'amour, des amis. C'était tout ce qu'il voulait. Mais non, au lieu de cela, il était gardé prisonnier dans ce maudit palais tandis que sa vie était soigneusement orchestrée par son père, ayant déjà prévu de le marier à la princesse du royaume voisin, fille qu'il ne connaissait même pas, pour monter sur le trône par la suite. Ce n'était pas vraiment une vie…
C'est à ce moment-là qu'il entendit du vacarme provenant du hall. Curieux et n'ayant rien d'autre à faire, l'adolescent s'y rendit pour apercevoir le conseiller avec quelques gardes, se tenir devant la porte.
- Vous sortez aujourd'hui ?, questionna alors le jeune homme en s'approchant.
Les hommes furent surpris avant de se retourner vers lui.
- Tiens, Votre Altesse Taïga ? Vous êtes déjà réveillé ?, questionna Imayoshi, son éternel sourire aux lèvres.
- Comme vous pouvez le voir, soupira l'adolescent, agacé. Mais je vous ai posé une question et vous êtes prié d'y répondre.
- Sa Majesté le roi votre père est actuellement en réunion et je suis donc chargé de faire un petit tour de la ville à sa place. Après tout, il a été fait mention qu'un voleur roderait dans les parages.
- Je viens avec vous !, s'exclama immédiatement Taïga.
Après tout, il avait enfin une chance de se promener ailleurs que dans les couloirs richement décorés du palais et ne comptait donc pas la laisser filer.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Après tout, vous n'êtes jamais allé au-delà du jardin du palais, la ville est un endroit qui vous est totalement inconnus et qui pourrait être hostile.
- Ce n'est pas grave, je ne risquerai de toute manière rien avec tous ces gardes et mon père n'en saura rien. S'il vous plait !
- A votre guise Altesse !
Un immense sourire apparut sur le visage de l'adolescent, trop heureux qu'on lui accorde enfin le droit de sortir. Rapidement, il se chaussa et prit une veste avant de s'approcher des gardes et du conseiller, prêt.
- En revanche Votre Altesse, ne vous éloignez pas de l'escorte, est-ce clair ?
- Oui très !
En fait, Taïga se moquait un peu d'être entouré d'une horde de gardes tant qu'il pouvait enfin fouler ses terres et visiter la ville dont il n'apercevait que vaguement le toit des habitations depuis sa fenêtre. Et il rencontrerait son peuple aussi ! Est-ce que tous les habitants vivaient dans de grandes maisons ? Est-ce qu'eux aussi portaient des vêtements de soie et de riches bijoux comme ceux qui venaient parfois au palais ? Toutes ces questions allaient enfin trouver une réponse.
Ainsi, il remonta l'allée de l'immense jardin du palais, le cœur battant à tout rompre tandis que les portes dorées s'ouvraient enfin sur la ville. Taïga se mit alors à regarder tout autour de lui, telle une girouette, ce qui l'entourait. Les rues pavées regorgeaient de monde, les habitants discutant entre eux, tandis que des étalages exposaient de nombreux produits, embaumant délicieusement l'air. Les commerçant, ne faisaient d'ailleurs que vanter les mérites de leurs marchandises afin d'attirer les acheteurs. Bien sûr, tous les villageois s'inclinaient devant l'escorte royale, saluant également le prince qui faisait sa première sortie.
- C'est quoi les pancartes que l'on peut voir à côtés de la nourriture ?, questionna finalement l'adolescent à son conseiller en regardant les articles.
- Les prix Votre Altesse. Sachez qu'ici, pour obtenir quelque chose, il faut donner de l'argent en échange. C'est ainsi que les commerçant parviennent à gagner leur vie.
- Ah bon ?
Taïga regardait donc les étalages avec attention. Lui qui avait l'habitude qu'on lui donne tout sans rien avoir à verser en contrepartie, c'était un principe qui lui apparaissait un peu étrange mais bon, pourquoi pas. L'argent ne tombait pas du ciel après tout alors il fallait bien que le peuple trouve un moyen d'en avoir. Mais alors que l'adolescent regardait tous les magasins pendant que le conseiller parlait avec des marchands, un énorme vacarme se fit entendre du fond de la rue.
- Au voleur ! Rattrapez-le !
L'homme qui s'époumonait essayait de rattraper un jeune homme qui courait, les bras chargés de nourriture qu'il venait manifestement de prendre sans payer. Et il était très rapide, le marchand se faisant semer à vue d'œil. Ne pouvant rester devant une telle scène sans rien faire, Taïga entreprit de poursuivre le petit voyou, le suivant dans un dédale de ruelles étroites. Cependant, le fuyard finit par s'arrêter, se retrouvant dans une impasse.
- Et merde !, jura-t-il entre ses dents.
Le prince héritier arriva alors, le faisant se retourner. Il devait être du même âge tous les deux, bien que le voleur semblait un peu plus grand. Il arborait des courts cheveux bleu nuit ainsi que des yeux saphirs que l'adolescent se surprit à contempler. Mais ce qui lui fit le plus étrange, c'était le teint hâlé du garçon se trouvant devant lui, couleur de peau qu'il n'avait jamais vu.
- Toi ! Rends ce que tu as volé au marchand, tout de suite !