Disclamer: Les personnages ne sont pas à moi, malheureusement, mais appartiennent à leur auteur Tadatoshi Fujimaki. C'est une histoire qui n'a aucun but lucratif et que j'écris avant tout pour me faire plaisir et la partager avec autruis.
Rating T car elle aborde un sujet qui peut être quelque peu délicat.
Sur ce, bonne lecture à vous :)
Le réveil annonçait seulement sept heures et déjà, Daiki était devant le miroir de sa chambre, à enfiler l'uniforme de son lycée. De grande taille, la chemise blanche qu'il portait contrastait grandement avec sa peau sombre, le tout recouvert d'un pantalon et d'un blaser bleu foncé, de la même couleur que la cravate qu'il nouait autour de son cou. Ces vêtements étaient d'ailleurs en accord avec ses cheveux et ses pupilles, couleur saphir.
S'il s'était levé aussi tôt ce matin, ce n'était pas parce qu'il était un élève studieux, ça non, mais parce qu'aujourd'hui était la rentrée, qui plus est son tout premier jour dans son lycée. Finit les collégiens immatures, place à de futurs adultes. Du moins, c'est ce qu'il espérait vivement pour le changer un peu de son horrible quotidien.
C'est à ce moment-là qu'il entendit frapper à la porte de sa chambre.
- Dai-chan, je peux entrer ?
- Ouais.
La porte ne tarda pas à s'ouvrir sur Satsuki, son amie d'enfance, qui entra dans la pièce, visiblement déjà prête. Elle portait une jupe plissée blanche, en accord avec sa chemise et son blaser, le tout accompagné d'un petit foulard rouge noué soigneusement autour de son cou. Cela faisait ressortir la couleur rosée de ses longs cheveux, accordée à celle de ses yeux.
Daiki la salua légèrement d'un signe de tête. Il faut dire que, orphelin, il avait toujours vécu avec son amie d'enfance et le père de celle-ci, bien que l'homme soit souvent absent en raison de son travail. Ainsi, les deux jeunes gens s'étaient toujours plus ou moins considéré comme frère et sœur.
- Tu es déjà prête Satsu ?
- Comme tu peux le voir, je ne veux surtout pas être en retard le premier jour. Mais tu as mal noué ta cravate Dai-chan.
Elle s'approcha pour l'aider mais le jeune garçon se décala en soupirant, ne la laissant pas faire.
- Tu es anxieux pour ce matin non ?
- Bof non. Il se passera ce qu'il doit se passer.
La jeune fille ne répondit rien à ça, s'asseyant sur le lit de son ami. Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle savait pertinemment qu'il avait la fâcheuse tendance à tout garder pour lui sans jamais faire part de ses états d'âmes, de ses tourments. Ça le soulagerait pourtant sûrement un peu mais le jeune homme était pire qu'une tête de mule. Il était toujours là pour essuyer les larmes de Satsuki et panser ses blessures mais ne voulait surtout pas que qui que ce soit s'occupe des siennes.
- C'est vraiment dommage qu'à partir du lycée, les établissements ne soient plus mixtes, reprit-elle finalement. On ne pourra pas être ensemble cette année.
- Ouais…
- Je ne serais plus dans la classe de Tetsu ! Dire que je ne pourrais le voir que sur les trajets le matin et le soir, à condition bien sûr qu'on ait les mêmes horaires. C'est vraiment nul d'avoir séparé les garçons et les filles !
- C'est parce qu'il ne faut pas que de quelconques relations amoureuses puisse compromettre les études. On vit dans un monde où l'échec n'est pas toléré, tout comme les différences…
- Je sais tout ça, soupira la jeune fille. Si on n'est pas très bon en cours, il faut impérativement avoir une activité dans laquelle on excelle pour compenser.
Elle se leva cependant et vint près de son ami pour lui poser une main rassurante sur son épaule, bien que beaucoup plus petite que lui.
- Ne t'en fais pas, je suis sûre que tout va bien se passer pour toi. On est plus au collège, les gens seront plus matures et plus tolérants.
- Bah de toute façon, je m'en fous !, assura Daiki d'un ton sec en haussant les épaules.
Cependant, Satsuki savait très bien que le jeune homme ne le pensait pas. Depuis qu'il avait commençait l'école, à savoir en maternelle, sa vie avait été dure mais il avait toujours pu compter sur son soutien. Alors elle espérait vivement que durant les trois années de lycée, sachant qu'elle n'était plus à ses côtés, tout se passerait bien.
- Je t'enverrais quand même un message pour te dire comment ça se passe pour moi et prendre de tes nouvelles, d'accord ?
- Fais ce que tu veux, je m'en cogne.
- On fera comme ça alors ! Maintenant viens, le petit déjeuner est prêt.
Daiki approuva d'un signe de tête et suivit la jeune fille jusque dans la cuisine où ils s'installèrent pour manger. Le repas se passa d'ailleurs dans un silence pesant, uniquement troublait par la radio que Satsuki allumait tous les matins pour écouter les informations du jour, même si ce n'était jamais vraiment intéressant.
Une fois qu'ils eurent finit, ils firent rapidement la vaisselle avant de prendre leurs affaires pour se rendre vers leurs écoles respectives.
- Je me demande si le lycée est vraiment très différent du collège, déclara finalement la jeune fille. Je suis un peu anxieuse.
- Je ne vois pas pourquoi. Tu m'as bien dit que certaines de tes amis aussi y serait ? Et puis tu t'entends toujours très bien avec pratiquement tout le monde alors je me fais pas trop de soucis pour toi.
- Oui mais on ne sait jamais. Enfin bon, c'est ici que je te laisse Dai-chan. A ce soir !
Le jeune homme leva les yeux pour voir le lycée en pierre blanche dans lequel étudierait son amie les trois prochaines années.
- Ouais ben à ce soir.
La jeune fille lui adressa un signe de main auquel il ne répondit pas avant de se remettre en chemin très lentement vers son propre établissement, en briques rouges, qui se dressait plus loin au fond de la rue.
Il arriva ainsi rapidement, même trop rapidement à son goût, devant les grilles en fer forgées de la cour de son établissement dans lequel il entra pour se diriger vers le hall sur les portes duquel se trouvait les listes de la constitution des classes. D'ailleurs, en s'y rendant, il avait bien entendu des murmures sur son passage mais avait préféré les ignorer.
Il n'eut pas longtemps à chercher son nom, le trouvant dans les secondes B, avant de regarder la composition de sa classe. La plupart des noms appartenaient à des élèves qui n'étaient pas dans son collège, mais, pour son dégoût, il put constater qu'il se trouvait avec Hanamiya et Haizaki, deux garçons qu'il n'avait jamais pu supporter. Ce n'était pas du tout de bons élèves, raison pour laquelle l'un deux avait redoublé, ce qui lui avait valut de les avoir ensemble dans sa classe déjà l'année passée.
Mais ce qui retint le plus l'attention du métis, c'est qu'il était dans la classe de Kagami Taiga cette année. Ce garçon était déjà très populaire dans son collège et Daiki s'était déjà surpris à le contempler plusieurs fois, même s'il préférerait mourir que de l'admettre.
Le métis ne resta pas plus de temps devant les portes et entra pour commencer à chercher sa salle de cours, qu'il n'eut aucun mal à trouver grâce aux pancartes installées au bas des escaliers. De toute façon, il aurait tout le temps d'apprendre à se repérer dans les couloirs durant ses trois années de scolarité en ces lieux.
Appuyé contre le mur à côté de la porte, il ne tarda pas à entendre la sonnerie retentirent avant que les élèves ne montent vers leurs salles. D'ailleurs, tous ceux qui passèrent devant lui le regardèrent avec dégout tandis que d'autres le pointait du doigt en ricanant. Bien qu'habitué à ce genre de comportement, cela l'agacé toujours autant.
- Ca alors ! T'es toujours là toi ? Les gens qui te logent t'ont toujours pas viré ?
Daiki releva la tête pour dévisager celui qui se trouvait devant lui. De grande taille, il arborait des cheveux coiffés en dreadlocks, des yeux couleur cendre aux airs mesquins et un sourire suffisant, surtout qu'il avait un tic hautement insupportable consistant à se lécher le bout du pouce à intervalles réguliers : Haizaki Shôgo
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
- Ouh là, toujours aussi agressif à ce que je vois, ricana le jeune homme. Je me disais juste que, personne ne voulant de toi, cette famille ne faisait pas exception à la règle. Sérieux, pourquoi tu t'obstine à vivre alors que personne ne veut de toi ? A ta place, j'irais me suicidais, comme ça tu arrêteras de souiller l'air qu'on respire par ta présence.
Le métis ne tarda pas à l'empoigner par le col, bien décidé à lui faire ravaler ses paroles. Hors de question de le laisser déblatérer toutes ses âneries dès le premier jour. Cependant, c'était sans compter sur le professeur qui arriva à ce moment-là.
- Pas de violence ici, le réprimanda-t-il. Vous vous faites bien remarquer dès la première heure jeune homme. Vous viendrez me voir pendant la pause.
- Quoi ? Mais attendez, c'est lui qui…
- Je ne veux pas le savoir !
Daiki entendit toutes les autres personnes se mettre à ricaner derrière lui.
- Vous l'avez vu celui-là sérieux ?
- Ouais mais c'est pas étonnant. T'as vu sa couleur de peau ? Les gens comme lui, on dit que c'est des bêtes sauvages.
- Et puis en plus, parait qu'ils puent tous !
Le métis serra les dents à se les briser tandis que le professeur faisait entrer ses élèves, l'ayant laissé dans le couloir pour qu'il entre le dernier. Ainsi, une fois qu'il ne restait plus que lui dans le couloir, il fut enfin invité à entrer pour qu'on lui désigne sa place, une table seule perdue tout au fond de la salle, comme si le simple fait de se trouver près de lui pouvait transmettre une quelconque maladie.
Daiki s'y rendit donc, ignorant les remarques qui fusaient sur son passage, avant de s'installer pour regarder par la fenêtre. Dans ce fichu monde dans lequel il vivait, tout n'était que conformité. Sauf que voilà, lui avait une couleur de peau étrange par rapport aux autres et étaient donc catalogué au rang « d'anormal » voir même de « monstre ». C'est pourquoi, depuis qu'il était petit, il était victime de racisme, que ce soit de ses camarades de classes, de leurs parents ou même de ses professeurs. Il avait espéré sincèrement que tout changerait en entrant au lycée mais hélas, c'était à tort. Heureusement, il y avait des gens comme Satsuki et son père qui savait voir au-delà des apparences et qui avait accepté de le recueillir là où tout le monde le rejetait.
Il écouta d'une oreille distraite leur professeur leur parler du programme, recevant à intervalles réguliers des boulettes de papier sur sa table contenant des insultes. Non vraiment, ses camarades semblaient aussi immatures que les collégiens, voire pire. La seule consolation qu'il avait pu trouver était de voir que Kagami, lui, n'était visiblement pas comme ça, ne lui ayant pas fait la moindre remarque.
Et durant la pause, il fut bel et bien convoqué par le professeur qui se donna à cœur joie de lui rappeler le règlement intérieur ainsi que de lui coller la première punition de l'année, n'essayant même pas de dissimuler le bonheur que cela lui procurer.
Daiki prit donc le papier et quitta la salle, ignorant toutes les discussions que son passage provoquait. Il continua à marcher devant lui avant de trouver une porte, menant manifestement au toit et sur lequel était inscrit Interdit aux élèves. Il décida donc de l'emprunter, certain de ne croiser ainsi personne.
Une fois sur le toit, il profita de la vue que cela lui offrait sur la ville avant de sentir son portable sonner.
De: Satsu
A: 10h 35
Finalement, tu avais raison, ma rentrée c'est super bien passée. Mise à part quatre ou cinq, les filles de ma classe ont toutes l'air super sympa ^^. Et toi alors ? Tout se passe bien ? Dis-moi :)
Daiki soupira en regardant le message tout en s'asseyant contre les barrières. C'était vraiment bien pour son amie que tout se passe au mieux, même s'il n'en avait jamais douté. Mais il aurait largement préféré qu'elle ne s'occupe pas de sa rentrée à lui. Il se décida tout de même à lui envoyer un message.
A: 10h 37
Ça se passe bien aussi. Rien à voir avec le collège, j'ai une bonne classe, je sens que cette année sera mieux que les précédentes.
Daiki envoya son sms avant de lâcher son portable sur le sol et de poser sa tête sur ses genoux. Les trois années qui l'attendaient dans cet établissement allait être un véritable enfer.