Breathe me - Sia
Ouch, I have lost myself again
l Lost myself and I am nowhere to be found.
The Unspoken Truth
- Joli bague.
Lily leva ses yeux verts sur son interlocuteur et son sang ne fit qu'un tour. Sa gorge s'assécha et une sensation de fraîcheur parcourut tout son corps. Elle essaya d'ignorer le frisson qu'elle ressentit et pestiféra contre elle-même de ne pas encore trouver de mots à dire à son interlocuteur.
Mais comment trouver un mot ? Alors qu'elle se trouvait dans un autre pays, qu'elle était en vacance, qu'elle n'avait pas vu ce visage depuis si longtemps et qu'elle ne s'attendait pas à s'émouvoir autant.
La vie se riait bien d'elle. Encore lui, encore au moment où elle pensait à lui et comme par magie il était là, à la fixer derrière ses lunettes, un regard pétillant comme toujours. Elle remarqua cependant un détail, la barbe. Comme s'il n'avait pas été assez beau avant… Comme s'il avait besoin de faire tourner plus de têtes…
« Bon Lily… Maintenant ferme ta bouche et trouve des mots intelligents ! » Pensa-t-elle.
- Je ne… Qu'est-ce que tu fais ici ? Je veux dire, je ne m'attendais pas…
- A me voir ici ? Moi non plus. J'ai une réservation dans ce restaurant, je venais d'entrer quand je t'ai vu…
« Et que mon cœur s'est arrêté, que j'avais hais ta beauté, que j'avais hais cet effet que tu m'as fait encore… Après tout ce temps ! » Aurait-il dû dire.
- …Et je suis venue te saluer.
- Oh !
Elle le fixa à nouveau, sentant ses mains moites, soudain, elle se rappela qu'elle était entrain de tenir sa main gauche, qu'elle regardait sa bague qu'elle faisait tournoyer, quand il était apparu, elle baissa ses yeux et regarda cette bague puis le refixa à nouveau.
- Félicitations, je présume… pour tes fiançailles…
- Merci… Je… Je ne sais pas quoi te dire, tu es la dernière personne que je m'attendais à voir.
- Tu veux que je partes ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
- Alors tu veux que je reste ?
- James !
- Ok, bye.
Il pivota et s'empressa de s'éloigner de la table de cette femme.
- Est-ce qu'un jour nous serons capable d'avoir une conversation normale ?
- Ça ne dépend que de toi. Dit-il en revenant sur ses pas et s'asseyant à présent dans la chaise en face d'elle.
Elle ne le quittait pas des yeux comme si elle avait peur de détourner le regard et ne plus le trouver.
- Bien sûr que ça ne dépend pas que de moi ! J'étais juste en train de t'expliquer, que je suis loin de mon pays, du tien et pourtant regarde. De toutes les personnes, il a fallu que je te rencontre toi et maintenant..
- Tu pensais à moi ?
Elle le fixa et fit la moue avec sa lèvre. Il ne changerait jamais décidément.
- Je pensais à ma vie, à mon avenir, mon passé, pas à nous spécifiquement.
- Ben oui, il n'y a pas de nous de toute façon. C'est ça le plus ironique dans l'histoire.
- Ironique ? Tu trouves de l'ironie là-dedans toi ?
- Oui… Parce qu'au fond la seule personne avec qui j'aurai pu être sérieux est celle qui ne m'a jamais prise au sérieux. Je ne sais même pas si pour toi, il y'avait un nous.
- Quoi ? S'écria Lily plus fort qu'elle ne le voulait. Tu te fous de moi ?
Ils se toisèrent à présent et James sourit malgré la tension. Il sentait son cœur s'embraser et pesta que personne n'ait réussi à le faire sentir aussi vivant. Lily cligna des yeux lentement, elle respira puis lança avec une voix plus calme.
- Tu dis ça juste pour que je te dise ce que tu as envie d'entendre.
- Non. Ça n'a plus d'importance de toute façon, non ? Dit-il avec un ton mauvais en montrant sa bague.
- Oui.
James la regarda de ce regard enveloppant, il la dénudait presque. Quand il faisait ça, elle avait l'impression d'être nue et vulnérable, elle n'arrivait jamais à soutenir son regard longtemps, il lui faisait peur et elle ne sut jamais pourquoi. Il se leva brusquement, fit un pas, puis s'arrêta ensuite un pas en arrière puis revint s'asseoir et soutint son regard.
- C'est qui ? Lui, tu le crois au moins ?
- Comment ça, lui, je le crois au moins ?
- Ben oui, tu l'as torturé combien de temps avant de lui donner sa chance lui ?
- Arrête ! Tu fais ça pour m'énerver encore.
Il émit un rictus en coin qu'elle prit pour de la moquerie, mais qui n'était qu'un voile cachant son mal. Penser à elle avec un autre homme… Il avala sa salive.
- Tu me l'as dit tellement de fois que ça t'amusait de me faire rager.
- Non, j'ai dit que tu étais jolie quand tu étais énervée.
Lily sentit son cœur battre. Ils se turent, il était en colère et elle le vit, puis contre toute attente, il sourit légèrement en radoucissant son regard
- Tu l'es toujours.
- Ne…
Elle voulait lui dire de ne pas lui dire ce genre de chose, mais ses oreilles et son cœur voulaient toujours en entendre plus.
« Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de le regarder ? Bon sang, même l'hypnose est plus facile à rompre que ça ! » ragea-t-elle contre elle-même.
- Tu ne veux pas que je te dise ce genre de chose.
- Oui. Murmura-t-elle.
- Pourquoi ? Parce que tu es fiancé ? Moi, je ne le suis pas…
- Tu ne dois pas me dire ce genre de chose.
- Comme si ça pouvait te toucher d'une manière ou d'une autre. De toute façon, tu ne m'as jamais cru… ça doit être pour ça que j'étais ou ta relation secrète, ou le deuxième homme dans l'histoire. Tu m'as rejeté pour des broutilles, par manque de foi et pour des choses que tu n'as jamais vécue, juste parce que tu as peur !
- Tu as fini ? Je t'ai rejeté pour des choses que je n'ai pas vécues ? Alors tu appelles quoi, te supplier presque de m'attendre. J'avais tout plaqué et je venais pour partir en vacance avec toi, quand j'arrive à l'endroit du portoloin, il n'y a personne… tu sais ce que ça m'avait fait ça ?
- Tu avais un retard d'une heure bon sang ? Comment je pouvais le savoir ?
- Tu aurais pu m'attendre ou penser que j'avais une bonne raison de ne pas être là ?
- Après quelques minutes, j'ai ramassé ma fierté et je me suis dit que tu m'avais encore une fois abandonné en route, je te rappelle que tu me l'avais déjà fait ce coup et tu ne m'as jamais donné espoir au fond.
- Et toi ? Tu veux qu'on en parle, tout était contre nous, toi et moi, et je t'ai cru quand tu es apparu dans ma vie pour la énième fois et j'ai cru tout ce que tu m'as dit et une semaine plus tard, alors que je laissais tout derrière moi, des gens qui m'aimaient vraiment, je t'ai choisi ! Et toi tu n'as pas attendu.
- Tu ne m'as pas donné de raison d'y croire cette fois encore, pas après t'avoir couru après et te voir me rejeter pendant sept ans. Tu ne m'as jamais donné de signe. Lily j'avais parcouru 12 km de plage à ta recherche pour que tu me ries au visage une fois, je prenais des trajets différents au boulot juste pour tomber sur toi, j'ai passé notre scolarité à te pourchasser et toi, rien…
- Et les lettres ! Et les putain de lettres, cinquante six lettres ! Pas cinquante six jours ! Cinquante six lettres écrites pendant douze ans, où je me réveillais au beau milieu de la nuit et j'avais ton image devant les yeux, où je rêvais de toi, où soudainement dans les endroits les plus improbables tu apparaissais comme aujourd'hui et que je ne pouvais plus t'enlever de la tête, où j'étais dans les bras de quelqu'un d'autre et que tu venais me pourrir l'esprit, me tourner la tête ! Cria-t-elle presque… Des lettres que je m'écrivais tard le soir, parce que je ne pouvais parler à personne de ça. Personne ne savait… Personne ne comprendrait, pas quand j'étais toujours aussi bien entourée.
- Je les ai lu ces lettres, mais le jour où tu me les as donné, tu parlais de nostalgie et de passé, tu me disais voilà à côté de quoi nous sommes passé, tu ne m'as laissé plus aucune chance de dire que ces sentiments que tu appelais passé était mon présent ! Et même après ça, j'ai retenté, même après qu'on ne se soit pas parlé pendant un an, que je sois dans un autre pays et que je pensais que tu n'étais jamais venu au portoloin, je suis revenu vers toi. Tu sais ce que tu étais pour moi, Lily.
- Non…
- Si… Tu ne voulais juste pas y croire. Je te l'ai dit à quatorze ans, à dix-huit ans, à vingt ans, à vingt deux ans… Tu ne voulais pas me croire…
- Bien sûr que je voulais te croire ! Tu disais seulement, mais quand on arrivait aux actes, devant moi, tu étais aux abonnés absents !
- Parce que tu m'intimidais bon sang ! Cria-t-il cette fois.
Il se passa la main dans les cheveux et regarda ailleurs, il soupira bruyamment, se tortilla dans son siège, puis ses yeux dorés se posèrent à nouveau sur elle. Lily. Elle avait l'air perdue.
- Tu n'as jamais remarqué à quel point je me transformais en idiot à côté de toi ? Les phrases sans aucun sens, les silences interminables ? Je n'avais aucune espèce de contrôle sur moi-même. Tu sais, ironiquement, tu croyais que j'étais un goujat égoïste et bien je suis sûr que tu as ta part de responsabilité là-dedans, parce que tu m'as brisé le cœur Evans !
Soudain, elle le revit, le garçon adolescent qui avait un visage d'ange et une énergie folle, le garçon qui lui avait déclaré sa flamme en espagnole, pensant qu'elle ne comprenait rien. Le garçon qui a quinze ans, était rentré en cachette dans sa chambre pour lui voler un baiser alors que son père était à côté, le garçon qui avant de devenir arrogant et célèbre lui avait offert un bracelet qu'elle avait encore. Evans, il l'appelait par son nom de famille, pour qu'après qu'il l'épouse, avait-il dit, il l'appellerait Potter et ça lui ira mieux… Puis la vie est arrivée.
- Je ne pouvais m'empêcher de te regarder, de te surveiller et d'attendre que tu veuilles de moi, c'était ridicule, j'étais obsédé par toi. On aurait dit que j'étais dans un film, ces choses qui se passaient au fond de moi. Continua-t-il avec une voix plus rauque.
Lily vit que sa colère se transformait en douleur. Elle avait eu peur, elle pouvait se l'avouer aujourd'hui, tout ce qu'il décrivait, elle le connaissait par cœur et plus… Aujourd'hui contrairement à avant, elle lisait dans ses yeux et elle réalisa qu'elle avait toujours pu le faire, mais sa peur l'avait paralysée et l'avait fait douté.
Elle avait souffert suffisamment dans sa vie, orpheline à quinze ans, abandonné par le reste de sa famille a dix-sept ans, pauvre, seule, maltraitée, agressée… La Lily d'avant était une guerrière qui s'était promise de se protéger envers et contre tout, même l'amour.
- Quand j'étais avec toi, je voulais vraiment tout plaquer pour toi, mais toi, tu ne montrais jamais rien… Oui, dans tes lettres tu t'étais ouvertes moi comme tu ne l'avais jamais fait, mais c'était des lettres du passé, le jour où j'attendais un signe de toi…
Il mit sa main dans sa veste en dénim et en sortit un paquet de cigarette. Il ne prit pas la peine de demander à Lily si la fumée la dérangeait.
- Ce truc qu'on avait d'apparaitre dans la vie l'un de l'autre. Comme tu disais dans ses lettres, je l'avais aussi… Tu sais je voyais des gens juste un mois auparavant et je n'arrivais pas à avoir leur visage en mémoire. Alors que toi, au beau milieu d'un match, je voyais ton visage devant moi. J'en connais tous les détails…
Il la regarda dans le fond de ses yeux et chaque mot qu'il posa fut comme une caresse sur son corps. Elle était de plus en plus troublée, son cœur battait si fort qu'elle voulait l'arracher.
- Chaque tache de rousseur, chaque cils…
Il pencha la tête et regarda ses lèvres.
- Ton sourire, ta ride au coin…Dit-il avec un ton plus sensuel.
Il scruta tout son visage et celui-ci s'embrasa, la caresse virtuelle continuait.
- Ton cou, tes cheveux… ces yeux, tes yeux… Ce regard !
Lily déglutit, elle respirait fort et ses yeux devenaient flamboyant, elle voulait qu'il s'arrête de parler avant qu'elle n'envoie valser la table entre eux, qu'elle saute sur ses genoux, lui tient le visage entre ses mains et l'embrasse à en perdre la raison, elle l'embrasserai jusqu'à ce qu'il étouffe, elle l'embrasserai jusqu'à ce qu'ils aient mal, jusqu'à ce que la passion lui fasse mordre ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle lui transmette à quel point lui et elle étaient douloureusement exquis.
- Tu m'as rendu ce que je suis. Tu avais peur que je ne sois qu'un coureur qui couche avec tout ce qui bouge. Et je le suis maintenant, mais tu en es responsable, parce que ce que je t'aimais…
Il s'arrêta de parler et essaya de déchiffrer les émotions défilants sur son visage, il ne comprenait pas si elle allait exploser, pleurer, l'embrasser, lui jeter un sort, le déshabiller… Elle se leva instinctivement, ouvrit sa bouche, puis la referma.
- Tu quoi ?
- Je te l'ai déjà dit.
Elle s'appuya sur la table avec ses deux mains, puis lui tourna le dos. Elle respirait fort, elle fit quelques pas loin de la table, puis revint, évita son regard et se rassit.
- Pourquoi ? Pourquoi James ? Pourquoi aujourd'hui tu es plus transparent que tu ne l'as jamais été. Il m'est presque arrivé de te supplier d'être honnête mais tu ne pouvais pas. Tu mettais cette barrière pour sûrement te protéger, mais pourquoi ? Ces dernières années, tu ne pouvais pas… Alors que… Pourquoi tu me dis tout ça aujourd'hui ? Dit-elle avec une voix brisée.
James réalisa qu'elle avait mal. Ses yeux rayonnants quelques secondes plus tôt étaient larmoyants à présent.
- Ça faisait mal d'avouer tout ça, après tout ce que j'avais avoué avant, après que mon amour-propre ait pris beaucoup de coups. ça faisait mal.
- Aujourd'hui non. Dit-elle plus pour elle-même que pour lui. Mais aujourd'hui peut-être que c'est à moi que ça fait mal… D'entendre, de comprendre certaines choses…
- Ça te passera. Dit-il froidement.
Ils se turent et il détourna les yeux, mais elle ne pouvait pas. Elle savait que si elle cessait de le regarder, elle cesserait de vivre à nouveau. Elle passerait en mode survie et être avec lui redeviendrait juste cette chimère après laquelle ils avaient couru pendant quatorze ans.
- A une époque. Commença-t-il en s'adossant de manière à l'aise à sa chaise. Je pensais que tu étais de toute façon trop pour moi… trop futée, trop belle, trop indépendante, alors j'ai choisi la facilité, alors je me suis contenté de peu… et c'est ce que tu fais maintenant. Dit-il en la regardant à nouveau.
- Quoi ? Tu n'as pas le droit… Tu ne sais pas qui c'est, James, sinon tu ne dirais pas ça !
- Toi, tu le connais, alors parle moi de lui.
- Je n'ai aucune obligation de te dire quoi que ce soit…
Elle était en colère, alors il sourit. Ce jeu l'amusait avant, la sortir de sa zone de confort, de sa cachette, faisait qu'elle devenait plus impulsive, elle laissait libre court à ses sentiments, et quand elle le faisait, elle ne contrôlait plus rien, alors il pouvait s'immiscer, l'attirer, l'aimer sans mégarde.
- Je n'aurai pas du venir te saluer…
Il se leva, en sachant pertinemment, qu'il jouait avec ses sentiments et qu'elle l'empêcherait de partir maintenant qu'elle avait besoin de passer ses nerfs. Seulement, il n'était pas le seul à la connaitre par cœur, elle aussi savait quand il jouait, et Lily avait plusieurs arcs à son arme.
- Oui… Susurra-t-elle.
James déglutit. Elle le regardait si intensément, elle entrouvrit ses lèvres sans le quitter des yeux. Alors il se rassit.
« Voilà ! Pauvre clébard, il suffit qu'elle te regarde comme ça pour que tu deviennes son esclave »
- Alors pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Je te regarde comment ?
- Tu sais…
- Non…
- Comme si ce gars n'était pas une bonne décision.
- Il n'y a pas de décision James, il y a le destin. Et toi et moi, il s'est ligué contre nous depuis longtemps, nous ne sommes pas destinés à être ensemble, même si… On se battait souvent, on… C'était passionnant, on se détruisait souvent…Et… Tu sais, tu m'as brisé le cœur aussi, et pas qu'une fois…
Elle but une gorgée de son thé et se pinça la lèvre.
- Personne ne le sait, personne n'était au courant, et je n'aime pas en parler. Mais… Tu te rappelles, quand je me suis auto-invité chez toi, il y a deux ans. La dernière fois qu'on s'est retrouvé ensemble. Envers et contre tout, j'ai ressenti un besoin urgent de n'écouter personne, ni ce qu'auraient dit mes amis, ni ma conscience… Rien… J'étais impulsive à nouveau et j'avais ce besoin vital de te voir. Je ne savais même pas pourquoi.
James posa ses coudes sur la table et approcha son corps, réduisant l'écart entre eux.
- Je m'en foutais que mon mec me voit, les voisins, je n'en avais rien à ciré de tout ruiner, que ta copine nous trouve. Je me suis juste pointé et j'ai fini par t'embrasser. Mais dès que je l'ai fait… J'ai regretté… Je…Ce que je pensais être un besoin vital pour passer à autre chose, avait plutôt fait office de déclencheur, tout ce dont je m'étais battu pour, tout ce que j'avais passé mon temps à oppresser, est remonté à la surface… Et ça faisait mal, je me jetais dans la falaise sans aucune protection… Un mal de chien !
Elle approcha son corps de la table et posa sa main sur la table.
- Et j'essayais de te le faire comprendre mais tout ce que tu voulais était du sexe. Tu étais passé à autre chose, mais tu n'allais pas dire non à une fille qui se jetait littéralement sur toi.
Il regarda Lily longtemps, puis secoua la tête en craquant ses jointures.
- Non, Lily. Non. Quand tu me touches c'est comme si mon corps prend feu, quand tu m'as embrassé tu as éveillé en moi des choses qu'aucune femme ne peut. J'étais en flamme, je te voulais, bien sûr que je te voulais, mais parce que ce que je ressentais pour toi, je ne l'ai jamais ressenti, personne ne me faisait cet effet avec seulement un baiser… Et si tu ne t'étais pas enfui, je t'aurai sûrement fait l'amour… Je te l'avais dit après, je t'avais dit que je voulais plus parce que ça aurait été génial. Et après que tu sois parti, il m'a fallu des mois encore pour te faire sortir de ma tête.
Un silence s'installa, ils étaient troublés tous les deux.
- Tu es vraiment honnête aujourd'hui, c'est troublant. Déclara-t-elle en souriant à moitié.
Il sourit.
- Marlène m'a dit que tu étais fiancé, je m'étais alors promis de te donner cette fin que tu voulais. Je sais que tu pensais que j'étais un connard
- Et moi une connasse qui t'a brisé le cœur. Dit-elle en souriant légèrement.
Il lui rendit son sourire et elle crut mourir. Tous ses organes se coalisèrent contre elle, son estomac, sa gorge, son cœur…
- Oui, mais même quand je savais que tu étais un goujat, j'ai jamais voulu te faire souffrir, j'ai toujours voulu que tu sois heureux !
- Moi aussi, sinon, j'apparaîtrais pas de temps à autres juste pour demander si tu allais bien.
- J'ai toujours pensé que tu faisais ça pour me faire un petit coucou du genre : « Hé Lily, je suis là, je vais jouer encore avec ton esprit, j'existe toujours tu sais, allez aime-moi encore ! »
Il éclata d'un rire franc pendant qu'elle le regardait avec adoration.
- Comme si tu m'as jamais vraiment aimé ! Dit-il.
- Bien sûr que si… Murmura-t-elle. Bien sûr que… tu es idiot… je…je…
Elle ne souriait plus et une ride s'était formé sur son front, sa respiration s'était accélérée et il voulut la prendre dans ses bras.
- Je t'ai aimé comme je n'ai jamais aimé quelqu'un, James. Dit-elle avec une voix brisée.
James entendit son cœur rater un coup. S'était-il arrêté ? Il la regarda avec curiosité, cherchant la faille. Il aurait donné un rein pour entendre cette phrase et la voilà qui le disait comme si c'était la chose la plus naturelle et évidente. Sa tête était sens dessus-dessous, il ne savait plus rien. Il plongea dans ses iris verts et s'empêcha d'écouter ses pulsions, il voulait accourir vers elle, la soulever dans ses bras, l'emmener dans l'hôtel là-haut, l'épouser et lui faire l'amour jusqu'à la fin des temps.
- Ce genre d'amour qui fait que tu te détestes, parce que tu es rien, parce que tu n'as plus aucun contrôle sur quoique ce soit…
- Tais-toi.
Il serrait les poings tout en fermant les yeux.
- Tu as quand même réussi à le contrôler cet amour, alors tais-toi ! Toi, tu l'as contrôlé…
- Non, j'ai juste arrêté les dégâts avant qu'on se détruise mutuellement. Personne n'est aussi fou pour se faire briser le cœur par la même personne plusieurs fois.
- Sauf moi… Dit-il
- Et moi.
- Qu'est-ce qui te fait croire qu'on est pas détruit même sans cet ce qu'on avait ?
- Le fait que tu sortes avec Emmeline depuis des mois et que ça se passe bien, que tu es une star comme tu le voulais, que tu es tout ce dont tu rêvais, et moi j'ai une bonne vie, j'ai Benjy…
- Benjy Fenwick ? C'est lui que tu vas épouser ?
- Oui… Murmura Lily.
Sa mâchoire vacilla, il se mordit la lèvre et laissa passer un rictus.
- Effectivement, tu as bien choisi une vie modèle alors… Tu ne t'es jamais dit et si ?
Elle regarda sa bague à nouveau.
- C'est ce que tu faisais quand je suis venu ?
- Ça sert à rien d'avoir ce genre de pensée.
- Et si c'était moi qui avait mis cette bague à ton doigt.
Lily sentit sa gorge se serrer, elle en avait rêvé tellement de fois qu'à présent cette question était une douleur plus qu'un espoir.
- Et si ma mère était encore vivante, et si on me haïssait pas pour mon sang et si je n'avais pas pris cette mission en France pour venir te trouver, ou si j'étais venu et que tu n'étais pas avec Hestia Bones.
- Quoi ? Cria James le regard ahuri.
- J'étais là-bas, j'avais quitté Diggory que j'allais sûrement finir par tuer, tellement il m'exaspérait, j'avais couru vers l'ordre et j'avais pris la mission la plus dangereuse envers et contre l'avis de tous, même Dumbledore hésitait à me la confier, il m'envoya alors avec Benjy et je m'en foutais de ce qui allait m'arrivait, tout ce qui comptait était que j'allais te trouver, j'étais décidée à venir te voir et devine ma surprise quand j'arrive sur le terrain de Quidditch et que tu es dans les bras de Hestia.
- Oh mon dieu ! Sirius me l'avait dit que tu viendrais et j'ai attendu que tu te pointes, il m'avait dit qu'il t'avait entendu chercher mon adresse, mais tu n'es jamais venu.
- Tu m'avais menti, tu m'avais dit que toi et Hestia c'était fini, et quelques mois plus tard quand je me pointe, tu es dans ses bras.
- Quoi ? Mais non, on était pas ensemble.
- James, c'est du passé, ce n'est pas la peine de mentir.
- Lily, elle était en vacance avec sa famille, ils étaient venus une fois me voir après mon match. Et je les avais salué après ma victoire, c'est tout, je ne l'ai plus revu.
Lily éclata d'un rire nerveux, pendant que James la regarda incrédule.
- Tu vois, même quand nous on veut le destin se fout de nous ! Lança-t-elle avec peine.
Il commençait à croire qu'elle avait raison, toutes les fois où il pensait qu'il allait enfin avoir Lily Evans, le destin se jouait d'eux.
- Je suis désolé que tu aies autant souffert par ma faute.
- Je te retourne l'excuse.
- Tu n'es même pas capable de demander un pardon propre à toi. Taquina-t-il.
- Pardon d'avoir été la cause de tes malheurs. Continua-t-elle en souriant, quelques uns d'entre eux, parce que faut avouer que tu as le don de t'en fourrer dedans seul.
Il éclata de ce rire enfantin qu'elle adorait.
- Et puis tu as été honnête avec moi, alors je te dois bien une autre vérité.
Elle soupira, ferma les yeux et il imita des roulements de tambours.
- Je ne t'ai jamais détesté pas même quand je détestais souffrir, pas une seule fois, même si je te l'ai dit un million de fois…
Il sourit.
- Au contraire je t'ai beaucoup aimé…
Il sourit de plus belle.
- Moi aussi, Lily et je ne suis même pas sûr qu'un jour ça partira entièrement. Mais comme tu as dit, quatorze ans qu'on se bat contre le destin qui nous sépare. Il faut juste que je m'y fasse maintenant…
- A quoi ?
- Que c'est pas mon nom que tu porteras.
« Alors demanda-moi de porter le tien et je te suis même en enfer, là, maintenant ! »
Il se leva sans cérémonie et la salua de loin. Il ne pouvait pas s'approcher plus, ils avaient fini sur une note plus au moins bonne, alors il n'allait pas tout ruiner en s'approchant d'elle, il ne savait pas où il en était avec elle. Il n'allait pas tenter le diable.
Lily laissa tomber ses bras tout au long de son corps, elle se sentit vide. Comme chaque fois, qu'il partait. Soudain, elle paniqua. Pourquoi, elle avait encore envie de courir après lui et de lui crier qu'elle l'aimait encore. Elle ressentit cet élan impulsif qui l'avait mené à lui toutes les fois pendant ces années. Cet élan, qui après qu'elle ait opprimé ses sentiments et écouté sa raison, se réveillait un jour et lui intimait de tout laisser derrière elle pour aller trouver la seule personne qui n'était que superlatif pour elle.
Elle avait plus mal avec lui. Mais elle avait aussi les sourires les plus sincères, les rires les plus profonds, les larmes les plus dures, l'amour le plus grand, la colère la plus grandiose, le bonheur le plus extatique. Elle vivait avec lui, il touchait son âme et son être au plus profond, alors pourquoi restait-elle assise ainsi ?
Parce que son fiancé venait d'entrer dans le restaurant. Elle lui sourit et se redit cette phrase qu'elle se répétait à chaque fois pour se raisonner.
« C'est passionnel, mais destructeur, nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre. »
To be continued... Rendez-vous dans le deuxième et dernier chapitre.