Avertissement : Je pense que je peux mettre G sans trop de crainte. Si jamais ça venait à changer, je vous avertirais, peut-être que vers la fin… enfin on verra… (faut déjà que j'y arrive à la fin !)
Disclaimer (pas moyen de l'éviter celui-là !) : A part quelques personnages de mon invention que vous reconnaîtrez immédiatement, je ne possède rien ni personne ! tout est à JK Rowling.
Spoilers : Les quatre premiers tomes (hors canon pour les tomes 5, 6 et 7)
Résumé général : Pour garder un peu de suspense, je ne peux pas vous dévoiler l'intrigue entièrement. Pour le moment, ce que vous avez besoin de savoir, c'est que l'on est en 1975 et que les Maraudeurs entrent en cinquième année. Et l'année promet d'être riche en surprises et en événements.

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AVERTISSEMENT

J'ai commencé à imaginer cette fic en juillet 2001.

J'ai publié le premier chapitre en avril 2002.

En mars 2003, j'ai dû la retirer de ffnet et la reposter (la fic comptait alors 14 chapitres). D'où la date qui apparaît actuellement à côté de "published".

Je n'avais donc à ma disposition que les quatre premiers tomes pour imaginer mon histoire. Quand le tome 5 est enfin paru, j'étais trop avancée dans mon intrigue pour faire marche arrière.

Puisque je ne me suis basée que sur les quatre premiers tomes, vous trouverez de très grandes différences avec le canon, en particulier tout ce qui concerne la famille Black. Les Horcruxes et les reliques n'existent pas. Tous les personnages qui sont apparus à partir du tome 5 ne seront pas non plus présents (à une exception qui apparaîtra dans le bonus 2 et 4).

Merci de votre attention et bonne lecture.

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Chapitre 1 – L'anniversaire

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Le repas avait duré longtemps (bien trop longtemps !) et c'était seulement à l'annonce que Henry Potter arriverait avec un peu plus de retard que prévu, que les enfants avaient eu le droit de quitter la table. Ils ne se l'étaient pas fait répéter une deuxième fois et s'étaient éloignés le plus loin et le plus vite possible des adultes et de leurs conversations assommantes. James Potter, qui fêtait en ce 27 août son quinzième anniversaire en compagnie de toute sa famille, s'était laissé tomber dans l'herbe sèche. Les bras croisés sous la nuque, il observait le ciel immensément bleu et désespérément vide. Thomas, un jeune homme de dix-neuf ans aux cheveux ébouriffés, se pencha au-dessus de lui et lui fit un grand sourire.

« A quoi songes-tu, Potter ?

– Moi, à ta place, je demanderais plutôt à qui ? » rectifia avec un sourire malin un garçon aux cheveux mi-longs et noirs : Sirius Black, l'ami d'enfance de James Potter, le complice de tous les crimes. Mais à cet instant, James ne se sentait pas vraiment de faire l'éloge de sa longue amitié avec le garçon. Il fronça les sourcils et lança un regard furieux à Sirius.
« Tu commences à m'énerver avec cette histoire. »

Will tourna vers les deux garçons un regard interrogateur.

« Quelle histoire ? »

Sirius, toujours sourire aux lèvres, s'apprêtait à répondre, mais James bien plus prompt que ce dernier, lui sauta dessus, les mains fortement appliquées sur la bouche.

« Rien ! Il ne veut rien dire du tout ! Il n'y a aucune histoire ! » s'écria James quelque peu paniqué.

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En rentrant dans la cuisine ce matin là, James n'avait d'autre envie que de farfouiller le placard à la recherche d'une friandise (peut-être une Aile d'Ange ? ou une Langue Fourchue ?) ; aucun grand projet d'avenir en somme, juste une petite faim ou une gourmandise à assouvir. Il avait seulement eu la déveine d'arriver en pleine séance d'exercice de "perception supra-sensoriel" (ne pas oublier les guillemets !) à laquelle Cassandra s'astreignait deux fois par semaine, plus les week-ends. D'une voix d'outre-tombe, la vieille sorcière avait prophétisé un épanchement du cœur du garçon pour son insupportable camarade de classe, Lily Evans. James avait protesté, juré, promis, craché qu'il n'éprouverait jamais rien d'autre que de la rivalité et de l'antipathie pour la jeune sorcière. Mais Cassandra avait persisté et rien de ce que James avait pu dire ne l'avait fait revenir sur sa prédiction.

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Sirius ne pouvait contenir le fou rire qui l'agitait malgré le regard courroucé de James. Thomas se gratta le bout du nez, visiblement quelque peu embêté, puis il se tourna vers son jeune frère.
« Je ne sais pas pour toi, Will, mais en ce qui me concerne, il est hors de question que je ne sache pas ce qui se trame. »

Et sans aucun signe annonciateur, Thomas se jeta sur James afin de libérer Sirius. Très vite, la libération se mua en une bataille, amicale, certes, mais tout de même musclée. Par-dessus l'épaule de Sirius qui l'avait plaqué contre le sol, James vit Will prudemment reculer de quelques pas et observer, sourire aux lèvres, la tournure que prenaient les événements – tournure qui n'était d'ailleurs pas réellement en sa faveur. James, bien que sportif, n'était pas un gros gabarit et Sirius avait aisément le dessus sur lui la plupart du temps. Mais avec Thomas en plus contre lui, ses chances étaient pratiquement réduites à néant. Effectivement, en quelques secondes, James fut immobilisé au sol, face contre terre, alourdi de Sirius et Thomas qui, assis fièrement sur son dos, faisaient de grands signes de victoire. Il essaya désespérément de s'extirper du poids des deux garçons, mais ils le tenaient fermement.

« Bon ça va, vous pouvez vous lever maintenant ! Je ne voudrais pas être méchant, mais vous êtes lourds ! gronda James vexé d'avoir été battu.

– A condition que tu nous expliques cette histoire ! » marchanda Thomas en riant.

– Pas question ! » grogna James. Il se tourna alors vers son cousin qui regardait le trio d'un air incertain. « Eh ! Will, tu ne pourrais pas m'aider ? » implora-t-il.

Will fit soudain mine de peser le pour et le contre. Puis un sourire quelque peu diabolique éclaira son visage et avec un cri de guerre, il se jeta sur Thomas et Sirius, les entraînant avec lui dans son élan. Les quatre garçons se redressèrent aussi rapidement que possible et se firent face le visage décidé, James et Will dans un camp, Sirius et Thomas dans l'autre. Ils affichaient tous des sourires assurés. Sourires qui disparurent, dès que Thomas tira de sa poche sa baguette magique.

« C'est pas du jeu, ça ! s'écria Will outré. Nous n'avons pas le droit de nous servir de la magie, nous.

– Et alors ? » répondit Thomas avec un sourire quelque peu vicieux sur le visage.

Les deux cousins se regardèrent et arrivèrent à la même conclusion, il ne leur restait plus qu'une solution : fuir le plus vite possible ! Et dans toute la propriété des Potter, on n'entendit plus que cris et rires : Thomas poursuivait James à coups de sorts plus ou moins inoffensifs dans le jardin, tandis que Will et Sirius s'affrontaient à coups de coussins dans le salon.

« Thomas Edward Potter, tu n'es qu'un vil Serpentard ! » s'écria James hors d'haleine, coincé entre le mur et son cousin. Le sourire de Thomas s'agrandit et il tendit sa baguette. « Tu ne jetterais quand même pas un sort à ton cousin ? » plaida James sans vraiment l'ombre d'un espoir. Il ne connaissait que trop bien le regard qu'affichait à l'instant Thomas

« Oh ! Tu sais, toutes ces histoires de famille…»

Thomas laissa sa phrase en suspens alors qu'il s'approchait un peu plus de James, lui coupant absolument toute retraite. James tenta de rire, mais le son se coinça dans sa gorge.

« Chroma ! » s'exclama Thomas.

James ferma les yeux, s'attendant à ressentir une douleur quelconque. Mais comme rien ne venait, il les rouvrit prudemment. Il ne constata pas immédiatement le changement et pensa que son cousin s'était trompé dans la formule (ce qui était d'ailleurs fort peu probable quand on connaissait Thomas : Thomas ne faisait jamais aucune erreur). James commença par toucher ses oreilles, son nez, ses cheveux pour vérifier qu'ils étaient tous encore en place ou n'avaient pas pris une forme peu conventionnelle. Mais rien ! Lorsqu'il vit ses mains. Oh ! il les avait toujours, et elles comportaient bien leurs deux paires de cinq doigts, non ce n'était pas ça. Ce qu'il y avait, c'est quelles changeaient de couleur, se déclinaient selon les tons de l'arc-en-ciel. Et s'il n'y avait que les mains ! Mais c'était tout le corps, du bout de ses chaussures jusqu'à la pointe de ses cheveux. Devant la déconfiture de James, Thomas éclata de rire. James ne savait que décider entre colère et amusement. Mais lorsqu'il croisa les regards, d'abord abasourdis puis amusés, de Sirius et Will et quand enfin il les vit secouer de violents fous rires, il se laissa aller à la bonne humeur générale. Leurs rires furent finalement interrompus par une voix féminine qui les rappelait à table. Thomas se mit debout et épousseta ses vêtements.

« Tante Météra nous appelle. Ça doit être l'heure d'ouvrir tes cadeaux, James ! » conclut-il en chassant les dernières larmes de ses yeux.

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A l'approche de James, toute l'assistance éclata de rire.

« Je pense qu'ils trouvent que ce bleu jasmin ne te va pas trop au teint, plaisanta Thomas.

– Ne l'écoute pas ! » fit, Sirius. James lança un regard reconnaissant à son ami. « Moi, je suis sûr qu'ils trouvent que tu as bonne mine, » reprit Sirius en ricanant. Et les éclats de rire repartirent de plus belle.

Le regard de James se posa sur l'énorme gâteau aux couleurs vives, autour duquel lévitaient quinze bougies (il les recompta mentalement : des fois qu'on lui en aurait oubliées !) et il oublia de se vexer. Météra Potter, la mère de James, se pencha sur son fils pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Il sentit ses longs cheveux noirs lui tomber dans la nuque et le chatouiller.

« Tu dois toutes les souffler en même temps pour que ton vœu se réalise. »

James hocha la tête en signe d'assentiment. Mais c'était loin d'être une tâche facile ! Plus les bougies ensorcelées se consumaient, plus leurs déplacements gagnaient en rapidité et imprévisibilité. James, comme tous les jeunes sorciers, connaissait le secret : il fallait obliger les bougies à se rassembler en un seul endroit et, sans attendre une seconde, souffler tout ce que ses poumons contenaient d'air. Et pour cela il n'y avait qu'une technique.

James inspirait profondément, tandis que des yeux il suivait la bougie la plus lente. Il souffla alors une première fois, pas trop fort pour ne pas l'éteindre, mais suffisamment pour ameuter tout le troupeau. Et le reste s'enchaîna en quelques secondes. Toutes les bougies se précipitèrent autour de leur semblable afin de raviver sa flamme vacillante ; James savait que c'était le moment. Il expira avec force tout l'air qu'il avait emmagasiné dans ses poumons. Les quinze petites flammes s'éteignirent en même temps et les bougies, vaincues, tombèrent sur le gâteau. Vidé de tout air, James inspira profondément puis se tourna vers sa mère, le visage triomphant. Météra Potter sourit et lui déposa un baiser sur la joue.

« Bon anniversaire ! » lui chuchota-t-elle à l'oreille.

Et dans un éclair bleu et un bruit d'explosion sec, elle fit apparaître sur la table un cadeau empaqueté. C'était le signal. Tous les convives sortirent alors de leurs poches, de leurs manches ou de leurs sacs de fines baguettes de tailles et de bois divers. Ils firent d'amples mouvements des mains (certains même se cognèrent) et dans un concert assourdissant d'explosions, la table fut jonchée de paquets polymorphes et multicolores.

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L'attention de James fut immédiatement attirée par un petit paquet secoué de tremblements. Les paquets spasmodiques n'avaient rien d'inhabituel à l'anniversaire d'un sorcier, mais celui-ci avait pour particularité de pousser de petits miaulements.

« Je crois que tu devrais commencer par celui-ci, » dit Will en désignant le susdit paquet.

James s'approcha de la boîte et la saisit précautionneusement (des fois qu'elle exploserait ; avec ces paquets ensorcelés, on ne savait jamais !). Il venait à peine de dénouer le ruban mauve qu'une ombre noire surgit de la boîte. En un cri de surprise, tout le monde recula.

« Mais qu'est-ce que… ? » bégaya Mirabelle Potter, la grand-mère paternelle de James, qui en avait perdu son chapeau. « J'ai failli avoir une crise cardiaque ! ajouta-t-elle en posant la main sur son cœur.

– On aurait dit un diable sortant de sa boîte, commenta l'oncle Firmin en remettant les lunettes qui avaient glissé de son nez.

– Je savais bien que c'était une mauvaise idée de l'enfermer dans un carton, cette pauvre chatte ! Ça, c'est du Thomas tout craché ! grommela Will à genoux à la recherche du petit animal.

– Toujours à critiquer ! grogna Thomas, également à quatre pattes.

– Ca y est, je la vois ! s'écria Sirius. Ne bougez pas Mr Potter, elle est à côté de vous. James, elle est de ton côté, tu la vois ? »

James aperçut en effet près de la grosse botte boueuse de son grand-père, une petite boule de poils noirs, tremblante de frayeur. James avança doucement la main au-dessus de la minuscule tête mangée par deux immenses yeux bleus. Il n'eut pas le temps d'attraper la peau du cou : d'un coup de reins, le félin s'était retourné et avait planté griffes et canines dans sa main. James réprima une grimace mais, sans brutaliser le minuscule animal, il l'attira à lui. Visiblement étonnée par le manque de réaction de son assaillant, la petite chatte jeta un regard en coin à James. Elle avait baissé sa garde et ne put parer la seconde main qui se posa sur sa tête. Mais le contact, loin d'être brutal, était paisible et même agréable. Elle desserra alors ses mâchoires, libérant la main de James et surprit tout le monde en ronronnant. James la souleva et la porta à hauteur du regard.

« Dis Will, est-ce qu'elle a un nom ?

– Non, c'est à toi de choisir. »

Après quelques minutes de réflexion et plusieurs propositions de son entourage (Nuit, Sissi, Bijou et toute la panoplie), un sourire éclaira le visage de James.

« Diablotine ! s'exclama-t-il avec triomphe.

– Diablotine ? fit Thomas avec une mine pensive. Ce n'est pas un peu trop long pour un si petit chat ?

– Et puis elle a une tête bizarre ta chatte ! ajouta Sirius.

– Parce que ce n'est pas vraiment un chat, expliqua Igma Potter, la mère des deux cousins de James.

– Qu'est-ce que c'est alors ? demanda James intrigué.

– C'est un croisement entre un chat nain et un Kneazle, connu aussi sous le nom de…

– … Fléreur…, acheva James les yeux fixés dans les prunelles du petit félin.

– En effet. Au début je voulais prendre un véritable Kneazle, mais Will m'a rappelé qu'il fallait signer des tas de papiers. C'est tout un bazar… Ah ! parfois, je trouve que le ministère devrait s'occuper de choses un peu plus sérieuses que la réglementation de la vente de Kneazle.

– Maman ne se remet pas que l'on ait découvert que notre voisin tentait d'élever un Basilic, expliqua Will à James et Sirius en attrapant une part de gâteau que lui tendait Météra Potter.

– Un monsieur si gentil, ajouta tante Igma avec une voix plaintive.

– Qui élevait quand même un basilic, maman, rappelle-toi, ironisa Thomas qui avalait d'une bouchée sa part de gâteau sous le regard incendiaire de son père, Edward Potter.

– Ce n'est peut-être pas une véritable Kneazle, mais je trouve, Igma, que vous gâtez quand même un peu trop James, » dit Météra Potter en servant une tasse de thé à sa belle-sœur.

Edward fit un vague geste de la main signifiant qu'il n'y avait vraiment rien de spécial dans le fait de faire plaisir à son neveu. Météra Potter lui sourit gentiment en lui resservant une deuxième part de gâteau. Les trois frères Potter étaient bien connus pour avoir un solide appétit.

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Edward était l'aîné des trois frères, Henry le cadet et Firmin le benjamin. Seul Firmin n'était pas marié et apparemment ne semblait pas prêt de "se laisser passer la corde au cou", comme il disait. La plupart du temps, il voyageait, étudiant les magies du monde entier. Il se vantait également de parfaitement connaître le monde Moldu, fait dont James et ses cousins n'étaient pas aussi certains. En effet, l'oncle Firmin avait été incapable de leur expliquer d'une manière certaine la différence entre deux sports Moldus très populaires semblait-il, à savoir le football et le basket-ball. Mais l'oncle Firmin avait toujours une ou deux histoires amusantes (ou effrayantes) à raconter et avait ainsi émerveillé les trois cousins toute leur enfance. Edward Potter était un Langue-de-plomb, c'est-à-dire qu'il travaillait dans le Département des Mystères. Et en sa qualité de Langue-de-plomb, Edward Potter n'était pas habilité à parler de ses activités pour le Ministère de la Magie. Cela n'empêchait pas l'oncle Edward d'être un très bon discoureur et même un sacré narrateur. James l'avait toujours suspecté d'être un peu bonimenteur, mais n'avait jamais réussi à le mettre au pied du mur. Au cours d'un voyage en Hollande, Edward avait rencontré Igma et ils ne s'étaient plus quittés. Igma était une Moldue et ne le cachait pas, elle adorait le monde de la magie et ne cessait jamais de s'émerveiller (même devant le plus simple des miroirs bavards). Et puis il y avait Henry Potter, le père de James.

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– Mais non ! Elle était tellement adorable, que nous avons tous craqués. Appelle-la comme tu veux, mon chéri, ajouta Igma à l'adresse de James. Diablotine c'est très mignon.

– C'est quand même un peu long ! ponctua Thomas.

– Oh la barbe ! On l'appellera Dia pour faire plus court ! maugréa James.

– Dia ? C'est mignon mais ça ne veut rien dire ! continua Thomas.

– Tu peux parler toi dont le hibou s'appelle Trois-Yeux ! » remarqua Will avec amusement.

Météra Potter attrapa la petite chatte et la regarda attentivement.

« Donc voilà le nouveau membre de la famille Potter ? Enchantée Diablotine, je suis Météra Potter. Si tu ne me salis pas toute la maison, on s'entendra très bien.

– Elle dit ça, mais ce n'est jamais elle qui fait le ménage. Je parie qu'elle ne connaît même pas le sort de dépoussiérage, chuchota James, suffisamment fort pour que tout le monde l'entende.

– C'est bien vrai ! Mais je connais un sort de frottement des oreilles, très cher fils dont tu pourras me dire des nouvelles si tu continues de te moquer de ta pauvre mère. »

Et devant l'air faussement effrayé de James, Météra Potter partit d'un rire tel qu'on en entendait peu de part le monde. Il y avait quelque chose de magnifique dans son rire et d'un peu magique. Normal pour une sorcière, aurait-elle répondu.

« Pourrais-je savoir ce qui te fait rire ainsi ? » demanda une voix qui surgit de derrière.

Un homme, vêtu d'un costume qui détonnait au milieu de l'assistance, tant il était atypique (c'est-à-dire Moldu), arrivait des enveloppes dans une main et un paquet, mal dissimulé derrière son dos, dans l'autre.

« Bonsoir Henry ! Nous en avons eu assez de t'attendre ! Nous avons commencé sans toi, expliqua Météra Potter en allant à la rencontre de son mari.

– Vous avez bien fait ! répondit l'homme, en déposant un baiser sur le coin des lèvres de sa femme. Je suis désolé, j'ai fait aussi vite que j'ai pu.

– Henry, je sais que tu aimes beaucoup les habits Moldus, et crois bien que je n'ai rien contre eux, mais j'aimerais quand même bien que tu t'habilles décemment quand nous venons te rendre visite, grogna Eliott Potter.

– Tu vois, je t'avais dit, qu'il n'apprécierait pas ! » se moqua Météra Potter.

Henry haussa les épaules en riant. Faire enrager son père à propos de sa tenue était pour lui un amusement sans nom. Mirabelle Potter décida d'intervenir.

« Je ne pense pas que ce soit vraiment le moment de discuter mode, fit-elle remarquer en faisant un geste du menton vers la table jonchée de cadeaux.

– Oui, James a encore plein de cadeaux à ouvrir ! » s'exclama Sirius presque aussi impatient que James, qui commençait à trépigner sur place.

Henry déposa alors sur la table un paquet sans rigidité. « Et puis j'ai aussi ça pour toi, ajouta-t-il en tendant les deux enveloppes à James. Ces deux pauvres chouettes attendaient désespérément sur le bord de la fenêtre que quelqu'un s'intéresse à elles. »

James reconnut immédiatement l'écriture de ses deux autres amis : Remus Lupin et Peter Pettigrow. Tous deux n'avaient pas pu se joindre à la petite fête donnée en l'honneur de son anniversaire. Ce soir, c'était la pleine lune et la condition de loup-garou de Remus lui interdisait de sortir. Quant à Peter Pettigrow, il était en voyage en Grèce avec sa mère. James n'avait aucune idée de ce que faisait le père de Peter. Le garçon ne lui en avait jamais parlé et James se doutait que la situation était un peu plus compliquée que la normale. James voulut lire les deux lettres mais Thomas l'en empêcha.

« Au diable ce qu'ils peuvent bien raconter ! Ouvre tes cadeaux ! »

James jeta un regard lourd de reproches à son cousin. Mais ses yeux se posèrent alors sur le paquet long et étroit et il en oublia tout le reste.

« Thomas a raison, James, reprit Henry, tout le monde attend avec impatience que tu ouvres tes cadeaux. »

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Il fallut pratiquement une demi-heure à James pour ouvrir tous ses paquets. Non qu'ils fussent en si grand nombre, mais parce qu'ils étaient pratiquement tous ensorcelés (c'était-à-dire piégés). James dut résoudre des énigmes tortueuses (et surtout tordues : Comment un sorcier fait-il pour casser trois pattes à un canard ?), prendre garde à ne pas froisser le papier (dans les deux sens du terme), découvrir des codes secrets pour avoir le droit d'ouvrir des boîtes qui contenaient encore d'autres boîtes. Il ne savait jamais s'il était au bout de ses peines ou si une nouvelle épreuve l'attendait au tournant d'un ruban ou d'une étiquette. Mais toutes ces petites peines valaient vraiment la montagne de cadeaux qu'il reçut. L'oncle Firmin lui avait rapporté de son dernier voyage d'étranges galettes plates et noires qui, selon lui, faisaient de la musique. James en doutait fortement mais il ne voulut pas froisser son oncle et garda sa remarque pour lui. Grand-père Eliott et Grand-mère Mirabelle lui avaient offert toute une collection de grimoires, certains tout à fait bénins mais d'autres contenant quelques sorts qui firent grimacer Météra Potter. Esther Black, la mère de Sirius, meilleure amie de Météra et également marraine de James, avait apporté un jeu Moldu qu'elle avait magiquement modifié. C'était là une de ses passions et d'ailleurs son métier : reprendre des objets Moldus et les ensorceler. Elle exerçait en particulier son talent sur les jeux de sociétés. En l'occurrence, elle s'était penchée sur un jeu qui répondait au nom de Cluedo (une histoire sordide de meurtres apparemment). Le jeu n'était pas à mettre entre toutes les mains, puisque qu'elle avait inscrit sur la boîte Pour sorciers avertis et les illustrations animées de sorciers sur le couvercle ne cessaient de lancer des regards menaçants et de brandir poignards, pieux et baguettes.

« Tu me diras ce que tu en penses, fit Esther Black. C'est une version expérimentale, si ça te va, je le commercialiserai.

– C'est une lourde responsabilité ! dit James avec un sourire gêné.

– Oh ! je te fais confiance, tes remarques à propos de mon dernier projet étaient une vraie mine d'or. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous deux ! dit-elle à l'adresse de son fils et de son filleul.

– Tu t'ennuierais ! répondit Sirius avec moquerie.

– C'est bien vrai ! déclara-t-elle avec un grand sourire. Mais là je suis plongée dans un grand projet qui m'occupe parfaitement.

– Encore un jeu Moldu ? demanda Météra en lui servant une tasse de thé.

– Non pas du tout ! Un jeu totalement original et entièrement originaire du monde de la Magie. J'espère qu'il marchera.

– Il marchera comme toutes tes autres inventions, assura Henry avec sympathie. Tes échecs ensorcelés font un vrai malheur ! »

Esther lui rendit un sourire plein de gratitude. James reprit l'ouverture de ses cadeaux. Pâris Black, le père de Sirius, lui avait également apporté quelque chose en sa qualité de parrain : un poignard en argent. « Idéal contre les loups-garous. » James et Sirius échangèrent un regard nerveux.

Pâris Black était un sorcier-guerrier. Il travaillait dans la Brigade Spéciale sous les ordres de Météra Potter. Il avait tendance à toujours offrir comme cadeau quelque chose qui se rapportait immanquablement à la guerre, ce qui avait d'ailleurs pour conséquence de renfrogner Henry Potter qui était un Médicomage et appréciait assez peu tout ce qui blessait et, à plus forte raison, tuait. Habituellement, Henry Potter et Pâris Black s'entendaient très bien et étaient excellents amis, mais lorsque au cours d'une conversation le sujet du métier qu'exerçaient Météra Potter et Pâris Black arrivait, le ton montait inévitablement.

Pour éviter toute confrontation entre les deux hommes, James se dépêcha de continuer d'ouvrir ses paquets. Il s'attaqua enfin aux cadeaux de ses parents, et en particulier celui que sa mère avait fait apparaître en premier et qu'il avait eu envie d'ouvrir immédiatement. Sous les yeux avides de Thomas, Will et Sirius, James déchira le papier bleu azur. Et des cris d'admiration et de stupeur s'échappèrent de toutes les bouches, lorsque James en extirpa le rutilant et authentique Haley 5000 – aucune perte dans les virages et accélération instantanée.

Mais la véritable surprise de James vint du dernier cadeau que son père avait déposé. Intrigué, il déchira prudemment le papier (des fois qu'il aurait été ensorcelé lui aussi) et découvrit une étrange chose. Quand il le toucha, James reconnut bien qu'il s'agissait d'un tissu mais son apparence était inhabituelle. On aurait dit de l'eau courante. A l'exclamation de sa famille et à l'expression d'envie de Thomas, James comprit qu'il s'agissait de quelque chose de particulièrement précieux. « C'est une cape d'invisibilité », lui dit son père en la nouant autour de son cou. Sa mère poussa un soupir .

– Je sens qu'il va encore passer une année très studieuse ! » Remarque qui fit rire tout le monde.

« Puisqu'il n'y a aucun moyen pour leur faire renoncer à leurs petites expéditions, autant se débrouiller pour qu'ils ne se fassent pas prendre ! » expliqua Henry Potter en regardant son fils disparaître sous le magnifique tissu. James avait un sourire ravi sur les lèvres (même si personne ne l'avait vu).

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Depuis qu'il était inscrit à Poudlard, sa mère se plaignait sans cesse de recevoir continuellement des lettres de la nouvelle directrice-adjointe Minerva McGonagall pour lui relater les "exploits" de son fils et de ses amis. Météra Potter, après quelques disputes, avait fini par comprendre qu'il n'y avait rien qu'elle puisse faire, alors elle se contentait dorénavant de lever les yeux au ciel et de soupirer avec consternation. Henry n'avait pas du tout la même approche : il riait beaucoup. « On ne va à Poudlard qu'une fois dans sa vie ! » et faisait taire sa femme en lui rappelant quelques petites aventures qu'elle avait eues, elle aussi, du temps où elle était élève à Poudlard. Le résultat était alors immédiat, Météra Potter se détendait et éclatait de rire. C'était alors à celui qui se souvenait le mieux de leurs frasques. Esther Black était, en général, celle qui connaissait le mieux chaque détail de leurs péripéties. Pâris Black affectait de ne jamais se souvenir, jusqu'à ce qu'il intervienne dans une conversation parce qu'Esther, selon lui, malgré tout ce qu'elle prétendait, se trompait.

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Dissimulés sous la cape d'invisibilité, Sirius, Will, James (et Dia cachée dans la capuche de la cape de James) avaient passé toute l'après-midi à voler en rase-mottes dans la prairie derrière la maison et à effrayer Mrs Winter (une affreuse vieille femme qui n'avait pas son pareil pour calomnier tout le voisinage). Chacun des garçons avait son balai, mais aucun ne pouvait rivaliser avec le Haley 5000 de James. Thomas, quant à lui, avait rejoint les adultes dans une conversation assommante sur la nouvelle loi que le Ministère de la Magie tentait de faire passer au sujet de la réglementation d'un sort dont James n'avait jamais entendu le nom jusqu'alors. Puis quand la nuit avait commencé à tomber, les invités s'étaient levés pour prendre congé de leurs hôtes. Sirius avait alors demandé le droit de rester dormir. Esther Black et Météra Potter s'étaient regardées avec appréhension, mais dans un soupir simultané avaient toutes deux hochées la tête en même temps. Les deux garçons avaient affiché un sourire ravi. Météra Potter avait remercié un par un tous ses convives avant de les raccompagner à la cheminée dans laquelle ils disparaissaient avec des volutes de fumée. Puis Cassandra, la vieille nourrice, avait débarrassé la table et remis un peu d'ordre dans la maison. Il n'y avait aucun Elfe de Maison chez les Potter et n'y en avait jamais eu (et n'y en aurait jamais). « Les Moldus ont aboli l'esclavage, il y a un certain temps. On peut leur reprocher beaucoup de choses mais, là-dessus, nous devons prendre exemple sur eux. » avait tempêté Henry Potter lorsqu'un collègue lui avait conseillé de prendre des Elfes de Maison à son service.

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James et Sirius gravirent les escaliers en courant et entrèrent précipitamment dans la chambre de James.

« Enfin tranquilles ! » soupira Sirius en se laissant glisser contre la porte. Puis il leva un regard brillant vers James. « Alors ? demanda-t-il énigmatiquement.

– Maîtrisé ! répondit avec malice James. Et toi ?

– Pareil. Depuis le début des vacances. Nous n'étions vraiment pas loin ! »

James hocha la tête.

« Je suis content ! Ca nous a demandé de sacrés efforts, mais ça valait vraiment le coup ! T'as bien fait gaffe à t'entraîner uniquement dans le bureau de ton père ? ajouta James un peu inquiet.

– T'inquiète ! Ils n'ont rien pu détecter de mon côté. Et toi ?

– Pareil ! J'étais tout le temps dans le bureau de mon père. J'ai eu, par contre, beaucoup plus de mal à me cacher de Cassandra, ajouta-t-il en faisant la grimace. Elle était persuadée que je cherchais à piquer des potions et autres onguents. »

Sirius fit signe qu'il compatissait.

« Qu'est-ce que disent Peter et Remus ?

– Je ne sais pas, je n'ai pas encore ouvert leurs lettres. » James sortit de sa poche les deux enveloppes un peu froissées. « Par laquelle je commence ? »

– Peter ! s'exclama aussitôt Sirius. Je veux savoir s'il a finalement réussi. Il était vraiment loin du but avant les vacances ! »

James hocha la tête et tendit une enveloppe à Sirius pendant qu'il ouvrait l'autre. Il la décacheta et en sortit un parchemin plié soigneusement et un miroir de poche.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda James en examinant l'objet. Il m'a pris pour une fille ou quoi ?

– Je ne sais pas. Lis la lettre, il explique peut-être, » proposa Sirius.

James déplia le parchemin et lut à voix haute.

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Bon anniversaire James ! Et salut à Sirius (je suppose qu'il est là !).

« Tu supposes bien mon pote ! » ricana Sirius.

Mes vacances en Grèce ne se passent pas trop mal. Excepté que ma mère n'arrête pas de s'extasier pour n'importe quoi et qu'à la longue ça devient un peu ENERVANT ! Le monde de la sorcellerie grec est assez intéressant, plein de légendes assez incroyables, d'ailleurs je pense que la plupart ne sont que des fabulations. Les sorciers Grecs sont très orgueilleux, pire que les Français et croyez-moi, ce n'est pas peu dire !

A chaque été, Peter partait avec sa mère dans un pays. A quinze ans, il avait plus voyagé que les trois autres garçons réunis.

J'ai tout de même trouvé quelque chose de marrant : un Réveliroir.

James regarda le petit miroir de poche qu'il y avait dans l'enveloppe.

Ca ne montre pas vraiment l'avenir, mais le visage que l'on aura plus tard, il suffit de dire un chiffre pour le nombre d'années de plus qu'on veut avoir… Le seul problème c'est qu'il faut le dire en grec…

« Ca c'est bien Peter ! » commenta James entre deux éclats de rire.

Sinon, il y a d'autres trucs qu'on peut lui demander, comme montrer le visage de quelqu'un, dévoiler la personne que l'on a au fond du cœur (ce qui est un peu stupide parce que normalement on sait qui on a au fond du cœur…) et d'autres trucs de ce genre, je t'envoie le manuel des formules (bon, bien sûr, il est en grec, mais je suis sûr que tu trouveras une formule de traduction !)

Au revoir,
Peter.

PS : Ca y est, j'y suis parvenu ! Je ne maîtrise pas encore très bien, mais si je m'entraîne bien, je suppose que, d'ici la fin des vacances, j'y arriverai. Ne t'inquiète pas James, je me débrouille pour m'entraîner dans des lieux magiquement protégés, ce qui n'est pas très dur à trouver en Grèce, il n'y a que ça !

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Sirius poussa un cri de victoire.

« Un moment, j'ai cru qu'il n'y arriverait pas ! Mais je suis rassuré maintenant !, fit James.

– Remus ne sera plus tout seul les nuits de pleine lune et on va pouvoir s'amuser comme jamais ! »

James acquiesça de la tête alors que son sourire s'agrandissait à l'idée de la performance qu'ils avaient tous trois accomplie et surtout à l'idée des perspectives qui s'ouvraient maintenant devant eux.

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A quinze ans, Peter Pettigrow, Sirius Black et James Potter, à la barbe et au nez de tous, avaient réussi à devenir des Animagi, haut fait de magie qui n'était pas à la portée de tous. Peter avait eu du mal au début et, un moment, James et Sirius avaient désespéré qu'un jour qu'il n'y parvienne. Mais Peter était entêté et l'idée de ne pas pouvoir participer aux futures aventures de ses amis lui avait donné le courage d'affronter les difficultés. Tout avait commencé lorsqu'en première année, James avait découvert le secret de Remus Lupin. Les trois garçons loin de s'effrayer (peut-être à l'exception de Peter qui était soudainement devenu très blanc) avaient décidé de soutenir leur ami dans la douloureuse épreuve, en devenant eux-mêmes des animaux. C'était ainsi que depuis maintenant trois ans, les trois garçons s'exerçaient à devenir des Animagi. Et, ils venaient enfin d'atteindre le but fixé !

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Sirius tendit la seconde lettre à James qui l'ouvrit rapidement.

Salut et bon anniversaire James.
Hello, Sirius.

Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir être des vôtres (fichue pleine lune !). J'ai hâte de vous revoir le 1er septembre sur le quai de la gare. Peter m'a écrit qu'il maîtrisait sa transformation pratiquement à tous les coups. Je suppose donc que vous ne devez plus rencontrer aucune difficulté. C'est bien la première fois que je suis impatient que la prochaine lune se lève…
Vous ne devinerez jamais quel est le client qui vient consulter ma mère ces temps-ci ! Le capitaine de Quidditch de l'équipe d'Angleterre ! Apparemment, il ne sait pas quelle formation choisir pour la prochaine coupe. Ca n'annonce rien de bon ! Je savais bien, Sirius, que c'était une mauvaise idée de remplacer Gin Hemingway !

Sirius poussa un grognement. « Ce n'est pas parce qu'il va voir une tireuse de cartes que ça veut dire qu'Arnold est un mauvais entraîneur ! » James fit la grimace, il était loin d'être aussi optimiste que Sirius.

Eva Lupin, la mère de Remus, était réputée comme l'une des meilleures tireuses de tarots de toute la Grande Bretagne. De grands dirigeants (Sorciers et Moldus) venaient lui demander son avis sur d'importantes questions. Elle savait également lire dans les étoiles mais le faisait moins souvent. Les étoiles étaient, selon elle, plus traîtresses. Remus se moquait beaucoup du prétendu don de sa mère auquel il ne croyait que très peu. Eli Lupin, le père de Remus, se gardait bien de faire tout commentaire sur les activités de sa femme. Caché derrière un pseudonyme, il écrivait tranquillement des histoires pour jeunes enfants moldus. Remus n'avait jamais voulu donner un exemplaire à ses amis du travail de son père, mais James avait découvert qu'il s'agissait des aventures d'un jeune sorcier qui vivait dans le monde moldu et essayait d'en comprendre le fonctionnement. Ça marchait très bien à ce qu'il en avait entendu dire.

Tu trouveras joins à cette lettre, ton cadeau d'anniversaire : une roue du destin.

James fit tomber de l'enveloppe un petit objet circulaire. Il n'était pas plus grand que la main et était constitué de bois pour le disque et de métal pour le bord et les délimitations. Le disque était séparé en douze portions égales, chacune décorée d'une manière différente des autres. En y regardant d'assez loin, on aurait pu confondre l'objet avec une horloge. Excepté qu'il n'y avait qu'une aiguille dont on pouvait modifier la position selon son bon plaisir. Il n'y avait pas non plus la présence du moindre chiffre.

Tu ne peux te servir de chaque section qu'une seule fois, c'est peu, mais maman m'a assuré que ça marchait. Il y a la Chance, le Courage, la Volonté, la Guérison, la Puissance, l'Amour, le Temps, la Malchance, le Sommeil, la Mort, le Rêve et le dernier est le Mystère. Mais je t'expliquerai un peu mieux comment ça marche plus tard, pour le moment je te déconseille de t'en servir.

Bye !
Remus.

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« C'est bien Remus ça ! Il offre des trucs dangereux mais te dit de ne pas t'en servir ? Tu me montres ! »

James tendit l'item à Sirius qui l'observa avec intérêt. A ce moment là, la porte s'ouvrit et Cassandra entra. James fronça les sourcils.

« Tu pourrais frapper avant d'entrer ! Si nous étions en train de nous déshabiller ? »

Cassandra haussa les épaules. « James ! Sirius et toi, vous m'avez été confiés dès votre naissance. Je vous connais par cœur. »

James se renfrogna. Il n'aimait pas quand Cassandra jouait les deuxièmes mères avec lui.

« C'est différent maintenant ! Nous ne sommes plus des gamins ! »

Cassandra mit ses mains sur ses hanches et détailla de James de bas en haut. « Et alors quoi ? Tu crois que parce que tu as pris quelques centimètres, que ta voix déraille et que tu commences à avoir du poil au menton, ça va changer quelque chose ? » James se sentit soudain très mal à l'aise et Sirius se balança d'un pied sur l'autre. « Sachez jeune gens, reprit Cassandra, que j'ai vu beaucoup de choses dans ma vie et apparemment plus que vous ne le pensez. » Cassandra leur jeta à tous deux un regard moqueur. Sirius rougit légèrement quant à James, il feignit la décontraction en affichant un sourire bien plus crispé qu'il ne le croyait. « Allez ! Poussez-vous de là petits hommes ! Il faut que je fasse le lit pour Sirius. »

Et sans ajouter un autre mot, alors qu'elle allait mettre les deux garçons à la porte, elle vit l'objet que Sirius tenait encore dans la main.

« Où as-tu eu ça, Sirius ? »

Sirius lança un regard paniqué à James.

« Euh…, » fit James qui ne savait pas s'il devait le cacher ou le montrer : Remus les avait prévenus que cela pouvait être dangereux. Cassandra fronça les sourcils et le détailla avec méfiance.

« Vous êtes allés piquer ça dans les affaires de Mr et Mrs Potter !

– Non pas du tout ! s'exclama James. C'est Remus qui me l'a envoyé comme cadeau. »

Si Cassandra commençait à les soupçonner d'avoir fouillé dans les affaires de ses parents, il valait dans ce cas mieux lui dire la vérité. Cassandra n'était jamais aussi terrible que lorsqu'il s'agissait des affaires des parents de James.

Cassandra regarda avec ahurissement les garçons. « Mrs Lupin a laissé son fils t'envoyer un tel objet ? » demanda-t-elle d'un air dubitatif en s'emparant de la roue.

– Euh… Je ne sais pas si elle est vraiment au courant, en fait…, avoua James, gêné.

– C'est bien ce qu'il me semblait ! James tu ferais mieux de laisser ça dans un coin et de ne pas y toucher !

– Pourquoi ? demanda avec intérêt Sirius.

– Une Roue du Destin est un objet d'une grande magie, c'est comme laisser un Retourneur entre les mains d'inconscients comme vous ! dit-elle d'une voix sévère.

– Qu'est-ce que fait une Roue du Destin ? demanda James aussitôt, sans relever la remarque de Cassandra.

– Elle modifie de manière irrémédiable le destin des gens et aucune magie ne peut inverser ce qui a été fait.

– Pas même une autre Roue ? » demanda Sirius, visiblement aussi captivé que James.

Cassandra leur jeta un regard embêté. Elle était en train de se demander si elle n'en avait pas trop dit et excité encore davantage la curiosité naturelle des deux garçons. En soupirant, elle se pencha à nouveau sur l'objet. Après quelques secondes de silence et un rapide examen, elle le tendit à James.

« Celui-là m'a l'air cependant de n'être qu'un jouet. Fort heureusement ! ajouta-t-elle. Apparemment chaque possibilité ne peut servir qu'une fois et il n'est que peu divisé également. Mais cela ne veut pas dire qu'entre de mauvaises mains comme les vôtres il ne ferait pas de dégâts, » prévint-elle en les scrutant du regard.

James reprit l'objet et l'examina avec attention. « Tu veux dire que je peux vraiment tuer quelqu'un avec ça ?

– Probablement pas avec celui-là ! Mais avec un vrai, oui ! Mais ne rêvez pas ! se dépêcha-t-elle d'ajouter. Vous ne pourrez pas vous en procurer facilement ! Le Ministère surveille avec une grande attention leur utilisation.

– Mais on ne veut tuer personne ! » se défendit Sirius véritablement outré. Cassandra ne semblait pourtant pas convaincue par le ton du garçon. « Tu nous connais quand même Cassandra ! ajouta-t-il.

– Justement ! gronda-t-elle.

– Et comment fait-on pour s'en servir ? » demanda James qui ne prêtait aucune attention aux insinuations de Cassandra. La vieille sorcière poussa un nouveau soupir.

« Je sens que je vais le regretter ! Il faut pointer la flèche qui est là sur l'option choisie et, pour ce simple objet, je suppose qu'il suffit de donner simplement le nom complet de la personne à qui on destine le sort. Après, il doit y avoir pour chaque option quelques particularités, mais je ne connais pas assez cet objet pour te les décrire. A ta place, James je n'y toucherais pas… vraiment !

– Tu peux compter sur moi, Cassandra ! » et James affecta de prendre un air de petit ange innocent, Sirius l'imita immédiatement et Cassandra poussa un soupir (sûrement pas le dernier).

– Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas du tout confiance. »

Les deux garçons éclatèrent de rire. Météra Potter choisit ce moment pour entrer dans la chambre.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

– Rien maman, » mentit James.

Météra Potter jeta un regard suspicieux à son fils et son filleul et soupira, exactement du même soupir que celui de Cassandra.

« James, je ne sais pas quoi faire de ton chat, il n'arrête pas de pleurer dans son panier, » fit-elle en tendant la petite boule de poils.

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Météra Potter avait interdit à James de monter Dia dans les chambres et l'avait obligé à la déposer dans un panier qui lui avait été aménagé dans la cuisine. Les cris d'indignation de James n'avaient rien pu contre la décision maternelle. Henry Potter n'avait été d'aucun secours pour son fils. Pour une question de sûreté, il n'allait jamais à l'encontre de la volonté de sa femme. Mais apparemment, les gémissements de Dia avaient eu raison de la détermination de Météra Potter.

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« Ce n'est pas un chat mais une chatte, maman ! corrigea James.

– Eh bien mon garçon, si tu soucies tant de ce détail, occupe-toi un peu plus d'elle, coupa Météra Potter.

– Mais c'est toi qui ne voulais pas que je la monte !

– Vraiment ? Je ne m'en souviens pas ! » fit Météra Potter sur un ton faussement dégagé avant de sourire.

James saisit la petite boule de poils qui tremblait comme la dernière feuille d'un arbre. Sirius se pencha vers le petit animal et gratta la tête du bout de son doigt, aussitôt une petite patte griffue jaillit et se planta dans son doigt.

« Ouille ! Mais c'est un vrai diable cette bestiole ! s'exclama-t-il avec mauvaise humeur en auscultant son doigt.

Maintenant qu'elle était dans les mains de James, Dia ne couinait plus et ronronnait même.

« C'est le grand amour ! ironisa Météra. Demain, nous avons une journée chargée, nous devons aller faire les courses sur le Chemin de Traverse. Il va y avoir foule, il faudra donc se lever tôt. (Les deux garçons firent la grimace.) Eh pas de ça ! Donc vous ne vous couchez pas trop tard et si vous avez faim, vous irez vous servir dans la cuisine. Je ne veux pas que vous embêtiez Cassandra ! Compris ?

– Vous sortez ? » demanda James intrigué.

Météra prit un air sérieux. « On a appelé ton père en urgence.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Sans qu'il ne s'en aperçoive, le ton de James s'était fait inquiet.

« Une sale histoire ! fut le seul commentaire de Météra. Ma présence est également requise, » ajouta-t-elle encore plus gravement.

Sirius et James se regardèrent alors que Cassandra devenait plus blanche qu'un linge.

« Soyez prudente, Mrs Potter, articula la vieille sorcière avec difficulté.

– Ne t'inquiète pas Cassandra. Le mal a déjà été fait… malheureusement. » Météra resta quelques secondes silencieuse, avant de se tourner à nouveau vers James et Sirius. « Vous avez compris les garçons ? Je ne veux pas que vous vous couchiez trop tard.

– Est-ce que papa, sera là-bas aussi ? » s'inquiéta Sirius.

Météra scruta le visage de son filleul. « Je ne devrais pas te le dire normalement, Sirius, mais oui, il y sera. Mais, comme je viens de le dire, il n'y a pas de raison de s'inquiéter. D'accord ? » Sa voix s'était voulue confiante et son visage s'était fait souriant. Imperceptiblement, elle avait réussi à calmer l'inquiétude de Sirius. « Bonne nuit ! » dit-finalement Météra avant d'embrasser les deux garçons. James n'aima pas ça. Non que les baisers de sa mère l'embarrassent – il avait dépassé cet âge – mais en général, ils signifiaient que sa mère partait affronter un danger.

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Toute la bonne humeur était partie, James et Sirius restèrent silencieux pendant que Cassandra terminait d'installer le lit d'appoint.

« Cessez de vous inquiéter ! Nous parlons du capitaine Météra Potter et de son lieutenant Pâris Black. Il n'y a pas dans toute l'Histoire de la Magie, deux sorciers-guerriers aussi puissants qu'eux, » déclama avec fougue Cassandra pour les rassurer.

James et Sirius sourirent faiblement mais le cœur n'y était pas, le masque de confiance de Cassandra retomba aussitôt : elle aussi se faisait du souci. Elle avait élevé Météra et avait fini par la considérer comme sa fille.

La situation politique n'avait cessé de se détériorer ces trois dernières années. Un sorcier maître dans la Magie Noire, Lord Voldemort, semait la peur partout où il passait, corrompant, tuant, massacrant, détruisant. Météra et Henry Potter n'avaient jamais autant travaillé que ces trois dernières années. Chacun dans leur domaine, tous deux étaient devenus deux figures importantes pour les sorciers du pays. L'un combattant, l'autre soignant. Pourtant, James savait très bien que ses parents se seraient bien passés de telles conditions pour devenir aussi célèbres.

« Vous voulez manger quelque chose ? » demanda Cassandra faisant peu de cas de l'ordre de Météra Potter. La vieille sorcière savait bien qu'il valait mieux qu'elle s'occupât du repas des garçons que de les laisser seuls aux fourneaux.

James n'avait plus du tout faim soudain et secoua la tête (Sirius fit de même), mais il sentit Dia bouger dans ses mains, et pensa qu'elle aurait peut-être faim.

« Tu veux bien trouver quelque chose pour elle ? » dit-il en désignant du menton la petite chatte qui frottait sa tête à l'intérieur des paumes de ses mains. Cassandra hocha la tête en signe d'assentiment et quitta la pièce. Sirius se laissa tomber sur le lit de James.

« Je me demande ce qui s'est encore passé.

– Probablement une autre maison détruite… Je me demande bien pourquoi ils ont appelé mon père. Ils ne laissent jamais de survivants derrière eux. » James se tut, il avait l'esprit plein de scènes sanglantes. Le coup de poing que Sirius donna sur la table le tira de sa rêverie morbide.

« J'en ai assez ! s'énerva Sirius. Je jure que lorsque je serai assez puissant, j'irai leur faire avaler leurs capuchons à ces saletés de Mangemorts !

– Et moi je me charge de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé ! » James avait prononcé la formule toute faite que l'on associait au mage noir Lord Voldemort avec beaucoup d'ironie.

Être le fils d'une sorcière-guerrière avait profondément influencé James (peut-être bien plus que d'être le fils d'un médicomage). Il avait grandi en écoutant Cassandra raconter combien sa mère était une grande sorcière. Il avait vu sa mère s'entraîner, s'entêter et monter en grade. Il avait entendu les chuchotements qu'elle déclenchait sur son passage. Mais surtout, James s'était approprié tous les enseignements que sa mère avait bien voulu lui transmettre.

La peur était irrationnelle, lui avait expliqué Météra dès qu'il avait été en âge de comprendre. « La peur, c'est la perte du contrôle et la perte du contrôle c'est le chemin vers le désastre. Celui qui ploie sous sa peur, James, s'effondre et ne se relève jamais. Certes, il est normal d'avoir peur. C'est humain. Mais il te faut apprendre à connaître ta peur, pour qu'elle devienne inoffensive. Approprie-toi ta peur et plus jamais elle ne te blessera. La base de la connaissance est la nomination. James, toute chose doit toujours avoir un nom. Il y a tellement de mots, il y en a forcément un qui convient à ta peur. Et surtout, surtout, ne craint jamais ce nom. La peur du nom renforce le pouvoir de la chose. Si tu as peur du noir, habitue-toi à lui le jour. Si tu crains les chiens, achète-toi un chiot et élève-le… ou bien un dragon pour les rôtir. » La première fois, James n'avait pas tout compris, ni la deuxième, et pas davantage la troisième. Mais à force de l'entendre, il avait fini par connaître par cœur le conseil de sa mère et il était maintenant fortement imprégné en lui. James avait donc toujours refusé d'appeler autrement que par son nom Voldemort. Sirius avait suivi la logique de son ami. Il était pour lui hors de question d'avoir peur de quelque chose que James ne craignait pas.

James s'était soudain senti très fatigué et un coup d'œil à Sirius lui avait permis de comprendre que son ami était dans le même état. Ils avaient attendu que Dia ait fini sa gamelle et s'étaient couchés sans un mot. James avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil et ce n'est que lorsque Dia avait quitté le bord du lit, où il l'avait déposée, pour venir se nicher dans son cou qu'il avait fini par s'endormir.

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Fin du premier chapitre


Oui, je sais ça ne démarre pas vite, mais ça me plaisait d'imaginer un peu le genre de vie de famille que pouvait bien mener James et donc qu'aurait pu mener Harry s'il n'y avait pas eu ce satané rat. Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça me coûte d'essayer de rendre Peter sympa alors que je n'ai qu'une envie : lui lancer les dragons aux fesses

MAJ : 10/04/11