Note d'auteur : Bonjouuuur ! :D Cette fic est ma participation à un concours sur HPF organisé par Catie, "Sept années à Poudlard (ou ailleurs...)", pour lequel il nous fallait écrire sur 7 années d'école d'un personnage, dans une des nombreuses écoles de magie du monde, avec pleeeeein de contraintes différentes à chaque chapitre et un thème différent à suivre à chaque fois ! J'adore avoir beaucoup de contraintes, plus mon cadre est réduit, plus je prends plaisir à écrire, mais c'est vrai que pour certains chapitres c'est sacrément difficile... :) J'espère que cette fic vous plaira en tout cas

Le personnage que j'ai choisi est mon OC, Fiona Cornfoot, une petite Irlandaise de 2 ans la cadette du trio, soeur de Stephen Cornfoot qui est de la génération HHR. J'ai déjà pas mal écrit sur elle, je vous indiquerai à la fin de la fic où la retrouver si elle vous a plu :)

Un énoooooorme merci à Eve qui s'est attelée à la lourde et longue tâche de bêtater cette fic

Texte 1
Thème : Amitié improbable
Contrainte : Cinq phrases qui se suivent doivent commencer par les lettres formant le mot « Soleil », dans le même ordre (S-O-L-E-I-L).

Quelques points de lexique :
• Le début du chapitre parle des montagnes Galtee, c'est une chaîne de montagnes dans le comté de Limerick, dans le sud-ouest de l'Irlande.
•Tír na nÓg est le pays de l'Eternelle Jeunesse dans la mythologie celtique irlandaise, un peu l'équivalent d'Avalon, c'est une sorte d'au-delà où les dieux se sont retranchés quand les humains sont venus habiter l'Irlande.
• Le mot "siofra" signifie "petit elfe" et se prononce [chifra].
• "Móraí" est un qualificatif affectueux pour une grand-mère, un peu l'équivalent de "mamie" en français, et se prononce [mori].

Bonne lecture !


Jouant machinalement avec sa baguette, Fiona alla s'accouder à la fenêtre de sa chambre pour observer les montagnes Galtee s'éclairer doucement à mesure que les rayons du soleil dépassaient l'horizon. C'était étrange de se dire qu'elle ne reverrait pas ce paysage avant Noël.

Son regard se baissa vers la lande irlandaise et un sourire fleurit sur son visage lorsqu'elle aperçut la silhouette familière de sa grand-mère au loin. Fiona se rua alors hors de sa chambre, dévala les escaliers et sortit en trombe de la maison pour courir à sa rencontre.

La lande était encore couverte d'un mince voile de brume, mais Fiona la connaissait par cœur. Chaque ornière, chaque pierre lui était familière, elle aurait pu y courir les yeux fermés.

— Móraí ! cria-t-elle joyeusement.

Elle se jeta au cou de sa grand-mère qui chancela un peu sous l'énergie de sa petite fille.

Siofra, je pensais que tu dormais encore, dit Brianna Cornfoot d'une voix amusée en caressant sa chevelure ébouriffée.

— Impossible ! s'exclama Fiona en sautillant, faisant rebondir ses boucles rousses sur ses épaules. Pas aujourd'hui ! Móraí, je vais à Poudlard, tu te rends compte ! À Poudlard !

— Je le sais, siofra, tu as dû me le répéter une bonne centaine de fois, je pense que même à Tír na nÓg il sont au courant…

Fiona éclata de rire et prit le bras de sa grand-mère pour l'aider à marcher jusqu'à leur maison. Mais Brianna lui fit signe de s'arrêter quelques mètres avant le muret de pierre.

— J'ai quelque chose à te donner Fiona, pour ta rentrée.

Intriguée, la fillette la regarda sortir de sa poche un petit livre qu'elle lui tendit. Fiona s'empressa de l'ouvrir, curieuse de savoir ce qu'il racontait, mais à sa grande surprise…

— Oh… mais il est vide ?

— C'est un carnet de voyage, siofra.

— Je ne comprends pas, Móraí…

Brianna s'assit lentement dans l'herbe humide de rosée et sa petite-fille s'agenouilla près d'elle, intriguée.

— J'ai vécu à Poudlard parmi les plus belles années de ma vie, Fiona. Oh, c'était il y a très longtemps, mais je me le rappelle comme si c'était hier.

Une lueur éclaira son regard, comme si les souvenirs scintillaient dans sa mémoire.

— Tu es sur le point de vivre une grande aventure Fiona. Ces sept années vont t'apporter bien plus que tu ne l'imagines. Tu changeras, beaucoup. Tu te découvriras des talents que tu ne soupçonnes pas encore, et tu deviendras une très grande sorcière ma petite-fille, j'en suis convaincue.

Fiona baissa les yeux en fronçant le nez.

— Et si je n'y arrive pas ? murmura-t-elle, soudain angoissée. Et si je suis juste… une sorcière comme les autres ?

Une main vint caresser sa joue, elle releva les yeux, croisant les prunelles claires de son aïeule et son doux sourire.

— Fiona, tu sais que quoi que tu fasses, quoi que tu deviennes, je serai fière de toi. Ton père n'était pas le meilleur élève de Poudlard, oh ça non tu peux me croire, il m'en a fait voir ! Mais quand je vois l'homme qu'il est aujourd'hui, quand je vois les deux merveilleux petits-enfants que lui et ta maman m'ont donnés… pour rien au monde je ne voudrais changer quoi que ce soit. Les résultats scolaires ne sont qu'une partie de ce que tu vaux. Le plus important se trouve ici… murmura-t-elle en mettant une main sur son cœur.

Fiona sourit et vint se blottir contre elle, sans penser à la rosée qui traversait ses vêtements. Elle serra le carnet dans ses bras, le nez froncé par la perplexité. Comment allait-elle le remplir ?...

— Tu sauras en temps voulu, souffla sa grand-mère en embrassant sa chevelure ébouriffée.

~oOo~

Son cœur battait à toute vitesse, Fiona se sentait comme au bord d'un précipice, partagée entre peur et excitation. Onze heures sonnèrent. Les élèves se dépêchaient de monter dans le train, criant des au revoir, agitant les mains. Entendant l'horloge, Fiona s'empressa de grimper dans le train après avoir embrassé une dernière fois ses parents. Ils allaient terriblement lui manquer… L'aidant à monter, son grand frère Stephen prit sa valise tandis qu'elle serrait contre elle la cage de sa chouette Macha, qui dormait paisiblement.

Son cousin Seamus lui ébouriffa les cheveux avec un grand sourire.

— Le petit elfe devient grand ! dit-il joyeusement. Enfin, façon de parler, car tu es toujours haute comme trois pommes…

— Fais gaffe, répliqua Fiona, je connais plein de sortilèges maintenant, Stephen m'en a même appris un qui fait pousser des asperges par les oreilles !

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour essayer d'apercevoir le quai par la fenêtre de la porte, sans succès. Seamus avait malheureusement raison, elle était microscopique…

— Attends, dit Stephen en passant la cage de Macha à Seamus, je vais t'aider.

Il la souleva par la taille et elle put s'accouder à la fenêtre tandis que le train s'ébranlait, projetant des nuages de vapeur dans la gare. Fiona agita vigoureusement sa main à mesure que le train avançait, gardant les yeux rivés sur sa mère qui lui faisait de grands signes et son père qui lui envoyait des baisers. Lorsqu'ils entrèrent dans le tunnel et que le quai disparut, Fiona sentit des larmes couler sur ses joues, qu'elle essuya d'un geste vif. Fichus courants d'air…

La cage de Macha d'une main, son énorme valise de l'autre, Fiona se fraya un chemin dans le couloir du train au milieu des autres élèves qui allaient d'un compartiment à l'autre. Les compartiments étaient tous pleins, à son grand désarroi, les élèves paraissaient déjà tous se connaître, c'était désespérant.

Tous… Non ! Fiona soupira de soulagement lorsqu'elle en trouva un qui n'était occupé que par une petite fille, et elle sourit en s'apercevant qu'elle ne lui était pas inconnue. Elles s'étaient rencontrées sur le Chemin de Traverse, au Royaume du Hibou. Elles portaient chacune une robe verte ce jour-là, c'était donc tout naturellement qu'elles avaient sympathisé.

— Asteria ? dit Fiona d'une voix hésitante en ouvrant la porte du compartiment. Coucou, tu te souviens de moi ?

Le visage de la fillette brune, à l'expression d'abord fermée et presque craintive, s'éclaira d'un grand sourire.

— Fiona ! Oui bien sûr que je me souviens de toi ! Tu… tu veux venir ? Il n'y a personne d'autre ici.

Sans se faire prier, Fiona s'installa dans le compartiment, posant délicatement la cage de Macha sur la banquette à côté d'elle. Asteria l'aida à hisser sa valise dans le filet à bagages puis se rassit, en arrangeant soigneusement sa robe pour ne pas la froisser.

Fiona sourit en songeant à sa tignasse indomptable, ses mains couvertes de taches d'encre – parce qu'écrire avec une plume sans s'en mettre plein les doigts relevait de l'exploit – et le bas de sa robe couvert de poils de chats et de taches de rosée qui tranchaient beaucoup avec le raffinement de sa compagne de voyage. Une aristocrate… Elle gardait un vague souvenir de la mère d'Asteria, qui avait coupé court à leur conversation. Une femme froide et l'air peu avenant, typiquement l'idée que Fiona se faisait de la société sorcière aristocratique, de ceux qui se prévalaient de leur statut de Sang-Pur… Les Cornfoot étaient une famille de Sang-Pur, mais elle était bien contente de ne pas faire partie de ce monde rythmé par le protocole, l'étiquette et des traditions douteuses…

— Alors, tu as une idée de la maison dans laquelle tu veux aller ? demanda Fiona joyeusement.

— Non, pas vraiment… Mes parents aimeraient bien que j'aille à Serpentard, comme Daphné. C'est ma sœur, précisa-t-elle. Toute ma famille y a été mais je ne crois pas que je serai à la hauteur…

Elle paraissait sincèrement inquiète et Fiona s'exclama :

— Il n'y a pas de meilleure maison qu'une autre ! Dans ma famille, on est allés dans les quatre, et personne ne vaut moins qu'un autre ! Ma tante était à Serpentard, et mon grand-père aussi, mais mon frère est à Serdaigle, comme ma grand-mère et ma maman, mon papa à Poufsouffle, j'ai un cousin à Gryffondor… Tes parents seront fiers de toi quoiqu'il arrive !

Asteria tourna la tête et fixa son regard sur le paysage qui défilait. Elle ne semblait pas vraiment convaincue.

— En tout cas, j'espère qu'il y aura moins de problèmes que l'an dernier, reprit Fiona, soucieuse de changer les idées de sa compagne de voyage qui semblait un peu morose.

— Oui, acquiesça Asteria d'un air un peu plus détendu, ma sœur m'a parlé de tous les Sang-de-Bourbe pétrifiés, c'est horrible…

Fiona se figea, abasourdie. L'épouvantable insulte l'avait presque fait sursauter, elle espérait très fort avoir mal compris…

— Tu… tu n'as pas dit ça ?

— Dit quoi ?

Le pire était qu'elle semblait réellement surprise de la réaction de Fiona. C'était donc ça, les familles aristocratiques ? Du mépris pour les nés-Moldus, à tel point qu'ils les considéraient comme impurs sans le moindre état d'âme ? Fiona sentit une colère sourde monter en elle, ainsi qu'une petite envie de pleurer. Elle qui croyait s'être trouvé une amie…

— Sang-de-Bourbe est la pire insulte qui existe, gronda-t-elle. Tu dis que leur sang est sale, comme si le fait d'avoir des parents moldus pouvait rendre impur, c'est horrible ce que tu dis !

Asteria écarquilla grand les yeux, l'air sincèrement choquée.

— Mais je… j'ai entendu ma sœur et ses amis les appeler comme ça, je… je ne savais pas que c'était une insulte, je croyais que… que c'était comme ça qu'on les appelait…

— La bourbe, c'est la boue, la terre, ça ne t'a pas un peu dérangée ?

— Je… je n'ai pas réfléchi… Je croyais que leur sang avait peut-être une couleur différente ou…

Elle baissa la tête, ses yeux brillaient, mais pas d'amusement. Fiona resta bouche-bée. Ses parents lui avaient toujours répété que cette insulte était une des pires choses qu'on puisse dire, que les nés-Moldus étaient égaux aux Sang-Pur, aux Sang-Mêlés, que la puissance magique n'avait aucun lien avec la pureté du sang. L'an dernier, une camarade de Seamus née-Moldue avait été pétrifiée, et c'était la meilleure de son année…

— Ils ne l'ont jamais dit devant mes parents, murmura Asteria d'une voix un peu tremblante, sans lever les yeux. Ils parlaient de nés-Moldus devant eux. Je n'ai jamais pensé que c'était parce que c'était une insulte…

Elle s'essuya rapidement les yeux et ses mains se crispèrent sur sa jolie robe, chiffonnant le tissu. Fiona se sentit un peu honteuse de l'avoir si vite agressée, mais elle ne pouvait pas se douter qu'il existait des familles où même si l'on ne prononçait pas le mot « Sang-de-Bourbe », on n'imposait pas pour autant aux enfants de ne jamais l'employer…

Elle se leva, un peu hésitante, avant de s'asseoir à côté d'Asteria et de poser sa main sur son épaule.

— Je croyais que tout le monde savait qu'il ne fallait pas le dire, souffla-t-elle gentiment.

— On ne me l'a jamais appris… Je n'aimais pas que les copains de ma sœur se moquent des nés-Moldus, mais… j'ai dit le mot une fois quand ils étaient là, et ils m'ont laissé rester avec eux, je croyais que c'était un peu un mot secret pour faire partie de leur groupe…

Elle leva les yeux vers Fiona qui lui sourit sincèrement.

— Je ne le dirai plus jamais, promit-elle, le visage grave.

~oOo~

Les paysages défilaient par la fenêtre tandis que les deux fillettes liaient connaissance, le Poudlard Express fendait la campagne anglaise, traçant son chemin vers les Highlands.

Il s'était mis à pleuvoir. Plus ils avançaient vers le nord, plus la pluie se faisait violente, martelant contre les vitres du train, obligeant les deux fillettes à hausser la voix pour se faire entendre parfois. Il faisait sombre au dehors, ils n'allaient sûrement pas tarder à arriver. Elles avaient déjà enfilé leurs robes de sorcières, et lorsque le train se mit à ralentir, elles échangèrent un sourire plein d'impatience.

Fiona essaya de distinguer la gare ou le château par la fenêtre, mais il faisait trop sombre et la pluie sur les carreaux empêchait de voir quoique ce soit. Asteria sortit une petite montre à gousset de sa poche et fronça les sourcils.

— C'est bizarre, on est très en avance…

Dans les couloirs, aucun élève ne sortait avec ses bagages, mais Fiona entendit plusieurs portes s'ouvrir et des gens s'interpeller.

L'arrêt du train fut si brutal que Fiona dégringola de sa banquette, entrainant la cage de Macha dans sa chute. Les lumières s'éteignirent tout à coup, plongeant tout le train dans l'obscurité.

— Fiona, qu'est-ce qui se passe ? souffla Asteria, des tremblements dans la voix.

— Aucune idée… On est peut-être en panne ?

À tâtons, elle récupéra la cage de sa chouette, qui hulula de mécontentement, parfaitement réveillée.

— Désolée, lui dit Fiona, si ça peut te consoler j'ai les fesses en compote…

Elle sentit la main d'Asteria agripper son bras, tremblante. Des élèves se déplaçaient dans les couloirs, elle entendait les compartiments voisins résonner de protestations lorsque l'un se faisait écraser les pieds ou s'asseyait sur un de ses camarades par mégarde.

— Il vaut mieux rester assises, dit Fiona en essayant de prendre une voix assurée. On va bientôt repartir, j'en suis sûre.

Elles s'assirent en silence, Asteria tremblait, ses mains crispées sur le bras de Fiona qui avait sorti sa baguette magique. Elle songea que s'il y avait un problème plus grave qu'une panne, son sortilège d'asperges dans les oreilles ne leur servirait pas à grand-chose…

Il faisait très froid, le chauffage s'était visiblement arrêté en même temps que toute la machinerie. Fiona avait une drôle d'impression, comme une sourde envie de pleurer. Le couloir était désert à présent, ils allaient sûrement bientôt repartir…

— Fiona… couina Asteria en se recroquevillant sur elle-même. Dans le couloir…

Le souffle de Fiona se bloqua dans sa gorge lorsqu'elle vit ce qui venait de s'arrêter devant leur porte. Elle n'avait jamais vu une chose pareille. On aurait dit une ombre gigantesque, vêtue d'une grande cape, masquant entièrement son visage – du moins l'endroit où devait se trouver son visage, si cette créature en avait un…

Ce froid n'était pas normal. Et cette boule dans la gorge, toujours, ces souvenirs tristes qui lui revenaient sans qu'elle puisse les faire fuir par une pensée heureuse… Elle passa son bras autour des épaules d'Asteria qui tremblait comme une feuille.

Soudain une vive lueur éclaira le couloir, et brutalement la créature disparut de son champ de vision, ainsi que la sensation de froid et cette boule dans sa gorge, comme si elles n'avaient jamais existé…

Quelques instants plus tard, le train se ralluma et se remit en marche. Fiona resta immobile quelques instants, Asteria serrée contre elle, le cœur encore battant de ce qui venait de se passer. Stephen ne lui avait jamais parlé de ça, lors de ses deux premières années…

La porte de leur compartiment s'ouvrit sur un homme au visage fatigué qui leur sourit et se dirigea vers Asteria, recroquevillée et tremblante. Il posa une main sur son épaule et elle se redressa comme s'il l'avait brûlée, l'air terrifié.

— Je suis le professeur Lupin, dit-il d'une voix douce. Tenez, prenez cela, vous vous sentirez mieux.

Il lui tendit une Chocogrenouille qu'Asteria prit avec hésitation. Elle en croqua un petit morceau et en quelques instants ses couleurs commencèrent à revenir, lui donnant meilleure mine, comme si elle se réchauffait.

— Prenez-en vous aussi, dit-il à Fiona avec un sourire. Ça ne peut pas faire de mal.

Il ressortit du compartiment, les laissant seules et perplexes.

Un instant plus tard, la porte se rouvrit et Fiona sentit un soulagement sans borne l'envahir en voyant Stephen entrer.

— Fiona ! s'exclama-t-il en se précipitant vers elle. Ils sont partis, ne t'en fais pas, tu vas bien ?

Elle hocha la tête, les dents serrées pour s'empêcher de pleurer. Stephen se tourna vers Asteria, encore pâlotte et légèrement tremblante.

— Ça va aller ? dit doucement Stephen en se penchant vers elle. Tu n'as rien à craindre, ils sont partis…

— C'est bon Cornfoot, fit une voix autoritaire à l'entrée du compartiment, tu te charges de ta sœur, je me charge de la mienne.

Stephen se redressa et toisa la jeune fille qui venait d'entrer, que Fiona supposa être Daphné. Elle s'assit près d'Asteria et se mit à lui parler tout bas avec une douceur qui contrastait avec sa froideur de tantôt.

— C'était quoi ? demanda Fiona à son grand frère, sentant enfin son cœur se calmer et la boule disparaître de sa gorge.

— Des Détraqueurs, répondit Stephen. Ils sont sûrement à la recherche de Sirius Black, tu sais le criminel en fuite, Maman et Papa nous en ont parlé.

Elle hocha la tête, peu désireuse pour l'instant de savoir ce qu'étaient des Détraqueurs, mais ils portaient bien leur nom car elle se sentait effectivement joyeusement détraquée depuis leur passage…

~oOo~

L'arrivée à Poudlard lui redonna sa bonne humeur, et lorsque le Choixpeau cria un tonitruant « SERDAIGLE ! » après que le professeur Flitwick l'eut posé sur sa tête, elle se précipita vers sa nouvelle maison d'un pas joyeux, accueillie chaleureusement par Stephen d'une bourrade dans l'épaule, un grand sourire aux lèvres.

Le professeur Flitwick appela « Greengrass, Asteria », et la joie de Fiona redoubla quand sa nouvelle amie les rejoignit, d'un pas plus timide, jetant un regard furtif à la table des Serpentard où Fiona aperçut Daphné qui adressa un gentil sourire à sa petite sœur, ce qui eut le mérite de rendre ses dernières couleurs à Asteria.

Tous ces visages rayonnants, ces rires, et puis cet endroit magique, plus beau que dans ses rêves… Elle éprouvait tellement de bonheur qu'il lui semblait que c'était comme si le Détraqueur n'avait jamais existé.

~oOo~

Le soir venu, blottie sous son édredon bleu et bronze, Fiona prit le carnet que lui avait offert sa grand-mère, une plume et un flacon d'encre. De sa plus belle écriture, elle traça les premières lignes de son voyage :

Détraqueur : grande créature à cape noire, donne froid et rend triste.
Contre le froid et le chagrin : manger du chocolat.


Note de fin : J'espère que ce premier chapitre vous a plu ! Pour ceux qui ont déjà lu mes (nombreux) textes sur Asteria, cette amitié entre les deux fillettes n'est sans doute pas une surprise, même si je n'avais pas décidé avant d'écrire cette fic de quand elle datait^^

Ah oui, je m'excuse par avance mais j'écris "Asteria" et pas "Astoria", même si c'est l'orthographe désormais canon depuis L'Enfant maudit, parce que pendant longtemps il y a eu un flou autour de l'orthographe de ce prénom, et autant Asteria est une déesse grecque, fille de Titans, autant Astoria est une chaîne d'hôtel et d'électroménager, donc bon, j'ai vite fait mon choix, qui était bien plus cohérent avec le prénom de sa soeur Daphné, qui est le nom d'une nymphe^^ Donc j'ai toujours écrit Asteria et je n'arrive pas du tout à passer à Astoria, j'espère que ça ne gênera pas votre lecture :/ (promis, il n'y aura pas de Rémus, Lilly, Ginnie et Hermionne :mg:)

Ah oui, et puis juste pour info, je voulais le mettre dans le chapitre mais ça faisait trop de mots, donc je le mets ici : le prénom de la chouette de Fiona, Macha, est celui de la déesse-mère et une des trois déesses guerrières chez les Celtes, créatrice du peuple des Tuatha Dé Danann (peuple de la déesse Dana Dans la vallée wohoooo Pardon.), peuple légendaire qui aurait régné sur l'Irlande avant l'arrivée des Gaëls.

J'ai écrit un petit OS sur la rencontre entre Fiona et Asteria sur le Chemin de Traverse, si vous voulez lire, c'est "Le début d'une aventure" :D

Merci beaucoup d'avoir lu, j'espère que ça vous a plu et que vous appréciez Fiona, et n'hésitez pas à commenter, ça me fait toujours très plaisir d'avoir des retours