Chapitre 18
_ Non, je ne peux pas le pardonner, répéta-t-il plus fermement.
Il rouvrit les yeux et regarda Rumiko qui l'avait protégé lorsqu'il avait voulu détruire les armoires électriques sur lesquelles ils étaient tombés par hasard dans cette crevasse en voulant échapper au tigre blanc. Les armoires étaient détruites, mais elle? Dans quel état était-elle?
Il reporta son attention sur sa sœur qui n'en menait pas large. Dans la comédie qu'ils avaient tous joué pour faire croire à leur brouille, elle avait été très loin. Bien qu'il sache que tout était du flan, il avait tout de même un peu souffert de ses paroles. Mais elle les regrettait amèrement, il le voyait bien. Et à présent que les caméras et micros étaient enfin désactivés, il pouvait parler librement.
_ Ne t'en veux pas, Nat. Tu as bien joué ton rôle. Je n'ai pas cru à ce que tu m'as dit. Pas un seul instant. Et je te demande pardon pour ce que je t'ai dit.
_ Je... je regrette tellement, fondit-elle en larmes. Même si ce n'était pas vrai, ça m'a fait mal de te dire tout ça. Pardonne-moi, Hide!
_ Ce n'est pas à toi que j'en veux, Nat, dit-il d'une voix froide. C'est à cette ordure d'Iwagaki. Maintenant qu'on a le champ libre, on va le massacrer, lui et son cartel. On a assez joué. Je ne m'arrêterai qu'une fois que j'aurai sa tête.
_ Eh, ça va? lança Masao depuis le haut de la crevasse, cinq mètres plus haut. Nat? Hide? Rumi?
_ On est là, Masa! dit Hide tout fort. Mais Rumi est blessée et inconsciente. Il va falloir la sortir de là, et vite!
_ Noue la corde sous ses épaules, lui ordonna Masao. Gen et moi allons la tirer, et toi et Nat resterez sous elle au cas où.
_ D'accord.
Natsumi passa le nœud coulant sous les bras de sa cousine, et Hide l'amena juste au-dessous de Masao. Puis elle s'éleva dans les airs lentement, et il ne la lâcha qu'au tout dernier moment. Il la vit monter avec angoisse, la peur s'emparant de ses organes et comprimant ses poumons, comme s'il était de nouveau atteint par le neurotoxique qui avait failli le tuer. Il sentit la main de Natsumi sur son épaule.
_ Ça va aller, Hide. Elle va s'en sortir.
_ Comment tu vas, toi? la questionna-t-il, détournant la conversation et ses émotions à fleur de peau. Qu'est-ce qui t'est arrivé à la tête?
_ Commotion, dit-elle simplement. Quand vous avez tout fait péter, je suis tombée sur une pierre. La faute à pas de chance.
_ On va sortir du parc et foncer à l'hôtel dès que possible, expliqua-t-il. Là on appellera la cavalerie, et toi et Rumi allez évacuer la zone et filer à la clinique. Nous on va finir le boulot.
_ Hide, je...
_ Non, lui dit-il d'un ton sans réplique, déterminé. Cette fois c'est non, Nat. Et je pense que tu sais pourquoi.
_ Oui, je le sais, soupira-t-elle alors que la corde redescendait. Mais c'est bien pour ça que je voulais rester.
Elle s'accrocha à la corde et lui dit tandis que ses cousins la remontaient:
_ N'oublie pas que tu n'est pas un tueur, Hide. Tu es un homme, avec ses peurs, ses joies, ses peines et ses tourments. Ne deviens pas comme Papa il y a trente ans.
Elle regagna la surface et il médita ses paroles. Sa sœur savait si bien lire en lui. Mais il n'était pas son père. Il ne serait pas l'Ange de la Mort. Juste un nettoyeur qui ferait son boulot et débarrasserait le pays d'un fou sanguinaire. Ça n'avait rien de personnel. Bon, admit-il, peut-être un peu, quand même.
Il remonta avec la corde, et fut à l'air libre quelques secondes plus tard. Masao lui tendit la main pour le remettre debout, qu'il accepta volontiers, et les deux cousins se donnèrent une accolade appuyée.
_ Pardonne-moi, mon frère, lui murmura Masao à l'oreille, lui arrachant une larme d'émotion. Tu sais que je ne pensais pas un mot de ce que je t'ai dit, et je sais que toi non plus. Mais je te promets que j'aime Nat et que je prendrai soin d'elle.
_ Je le sais, Masa, répondit Hideyuki sur le même ton. Et je sais que personne d'autre que toi ne veillera sur elle comme tu le feras. Je ne pouvais pas espérer avoir un meilleur beau-frère. Mais vous avez le temps. Et pardonne-moi, je t'en prie.
Masao lui tapa gentiment dans le dos, geste qu'il ne retourna pas vu l'état du dos de son cousin, et s'écartèrent avec un sourire de connivence. Puis Genzo lui serra la main et lui demanda sérieusement:
_ Tu sors avec ma sœur?
_ Oui, confessa-t-il sans détour, le fixant droit dans les yeux.
_ Vous n'avez pas...
Genzo rougit et Hideyuki se sentit offensé.
_ On s'est embrassés, on s'est enlacés, on s'est couchés dans les bras l'un de l'autre, on a couru devant un tigre qui voulait nous croquer main dans la main, on a sauté ensemble dans cette foutue crevasse, on a inspectés les armoires électriques ensemble, on a tout fait disjoncter ensemble et elle s'est placée devant moi pour se prendre l'arc électrique toute seule! s'énerva-t-il, rouge de colère. Tu veux d'autres détails ou ça te suffira? Qu'est-ce que tu crois?
_ Excuse-moi, balbutia piteusement le fils Ijuin. Je n'aurais pas dû.
_ Non, se calma Hideyuki, tout comme je n'aurais pas dû la laisser faire. Elle est blessée à cause de moi.
Il tapa sur l'épaule de son cousin qui hocha la tête puis rejoignit Natsumi qui était agenouillée près de Rumiko toujours inconsciente et pâle, et il constata en lui prenant la main qu'elle était gelée. Sans hésitation il retira sa veste de survêtement et aida Natsumi à la lui enfiler. Il était en tee-shirt par un froid glacial mais il s'en fichait. Seul l'état de Rumiko comptait, et la rage qui bouillonnait en lui l'immunisait efficacement contre le froid.
_ Je vais veiller sur elle, dit Natsumi en s'asseyant à côté d'elle, derrière un rocher. Faites ce que vous avez à faire.
_ Prends son revolver, lui enjoignit Hideyuki, le cœur brûlant d'une intense soif de revanche. Et n'hésite pas à te défendre. Mais essaye de ne pas tuer, s'il te plaît. Tu vas être un brillant médecin, un jour. Tu dois sauver des vies, pas en prendre.
_ Compte sur moi, dit Natsumi avec son sourire rayonnant qui l'attendrissait à chaque fois.
Il lui fit un bisou sur le front, puis posa ses lèvres sur celles de Rumiko et lui chuchota, se moquant de son auditoire gêné:
_ Prends soin de toi, mon amour. Je vais te sortir de là. Tiens bon en attendant.
Il se releva, plus résolu que jamais, et lui et ses cousins s'éloignèrent d'une dizaine de mètres. Genzo lui dit:
_ On a pas mal de mines. Ça te dit?
_ Oh que oui, sourit-il férocement. Installe un périmètre de vingt mètres si c'est suffisant.
_ Ça l'est. Elles ont un rayon d'action de dix mètres. Les filles ne risqueront rien.
_ Parfait. Masa?
_ Ouais?
_ Toi et moi on y va au corps à corps. Tu es partant?
_ Tu parles, Charles! Depuis qu'on est là-dedans j'en meurs d'envie! s'enthousiasma l'ado blond, jouant négligemment avec son canif.
_ Ne meurs pas tout court, c'est tout ce que je te demande.
_ T'en fais pas. J'ai pas encore eu mon premier baiser, moi, ajouta-t-il d'un ton plus éteint. On ne sort même pas ensemble. Elle a besoin de temps.
_ M'étonne pas, fit Hideyuki en observant Genzo installer ses mines comme s'il confectionnait des bijoux d'orfèvrerie. Sois patient, elle en vaut la peine.
_ Je le sais, dit Masao, plus confiant. J'ai toute la vie devant moi.
_ Bon état d'esprit. Bon, on les attire ici?
_ C'est quand tu veux!
Hideyuki sortit son revolver et tira en l'air. La détonation résonna dans le silence du parc, et bientôt ils entendirent une cavalcade qui se rapprochait. Genzo avait juste fini de poser ses mines et les rejoignit, souriant de toutes ses dents.
_ On va enfin commencer les festivités! se réjouit-il en se frottant les mains. Vous croyez qu'il y aura à bouffer dans les cuisines de l'hôtel?
_ J'espère pour toi, dit Hideyuki, concentré. Mais le patron est à moi. J'ai pas mal de choses à lui faire payer.
_ Et s'il file à l'anglaise? voulut savoir Masao.
_ Je le traque. Hors de question de le laisser en vie. Il fait trop de dégâts.
_ Je te suis, dit le sino-américain.
_ Moi itou, dit Genzo en opinant du chef. Ce salaud va payer ce qu'il a fait à ma sœur.
_ Il va payer pour nous tous, et toutes ses victimes, dit gravement Hideyuki, sentant les auras à une trentaine de mètres. Ils arrivent.
_ Celui qui s'en fait le plus? proposa Masao, taquin.
_ D'accord. Une bouteille de saké.
_ Tenu, dit Genzo.
Les trois cousins souriaient lorsque les hommes débarquèrent dans l'espace dégagé qu'ils occupaient. Tout de suite Hideyuki vit qu'ils avaient affaire à une vingtaine d'hommes de main sans cervelle. Ces derniers, en les voyant debout devant eux, ne se posèrent en effet aucune question et foncèrent sur eux. Évidemment, ce qui devait arriver arriva.
Quand la poussière, les lambeaux de chair et de vêtements et les débris des trois mines déclenchées furent retombés, Hideyuki constata qu'il ne restait plus personne à combattre. Sur les vingt hommes, seuls trois étaient encore en vie, et plus pour très longtemps. Même s'il le voulait il ne pourrait les sauver, alors il les regarda mourir. Il n'y prit aucun plaisir, mais il n'était pas non plus indifférent. Ces hommes ne comptaient pas, certes, mais c'étaient des hommes. Leur mort était triste.
Il se blinda et attendit la deuxième vague. Les douze combattants suivants, plus méfiants, approchèrent plus lentement et évitèrent le cercle de mines. Ceux-là se servaient de leur cerveau, se dit Hideyuki qui se mit en position de défense, armé de son kunaï. Masao brandissait son canif, et Genzo avait les poings levés.
La mêlée qui suivit fut brève mais intense. Les trois cousins, travaillant dos à dos et de concert, repoussèrent la moitié de leurs adversaires vers les mines restantes qui en firent de la charpie, et affrontèrent les autres avec détermination et férocité. Hideyuki tua le premier homme d'un coup de lame dans le cou, et le deuxième en lui sectionnant la jugulaire, comme le ninja de la veille.
Il regarda ses cousins qui en finissaient avec leurs opposants, et s'aperçut que deux combattants étaient postés à une dizaine de mètres. Il courut vers eux, flanqué de ses acolytes, et s'apprêtait à s'occuper d'eux lorsque les deux hommes, lançant leurs armes au loin, se jetèrent à genoux et s'inclinèrent devant eux.
_ Pitié! supplia l'un d'eux. Nous ne vous ferons aucun mal! Nous voulons juste vivre!
_ Alors conduisez-nous à l'hôtel, leur ordonna Hideyuki, les menaçant de son kunaï.
_ Tout ce que vous voulez! tremblèrent-ils. Vous êtes aussi forts que des tigres!
_ Et aussi féroces, ajouta Genzo avec son sourire terrifiant.
_ Gen? Masa? dit Hideyuki.
Ses cousins acquiescèrent silencieusement et allèrent chercher les filles, Hideyuki tenant en respect les hommes prostrés.
_ Où est Iwagaki? les questionna-t-il. Combien d'hommes reste-t-il dans le parc? Et à l'hôtel?
_ Tous les hommes restants sont venus, chevrota le combattant de droite. Nous sommes les derniers survivants. Les autres membres du cartel sont partis, et Iwagaki aussi.
_ Où ça? gronda Hideyuki, rageur. Où sont-ils partis?
_ Au... Au Honduras, bredouilla l'homme terrorisé tandis que les garçons et Natsumi revenaient, Genzo portant sa sœur comme un fétu de paille. Le tigre d'argent a des bases un peu partout en Amérique centrale. C'est de là que part la drogue.
_ Et au Japon? demanda-t-il, furieux.
_ L'entrepôt que vous avez détruit il y a quatre ans était le seul. Le quartier général est ici, à l'hôtel Shintaro. Le patron n'a pas eu le temps de faire venir d'autres cargaisons de drogue au Japon depuis. Le préjudice d'il y a quatre ans était trop important, il a fallu toutes ces années pour s'en remettre.
_ Bon, dit Masao après quelques secondes de silence. Qu'est-ce qu'on fait?
_ On appelle tante Saeko, décida Hideyuki. Ensuite, je pars pour le Honduras.
_ Je viens avec toi, dirent ensemble ses cousins.
Il sourit, ils étaient vraiment sur la même longueur d'onde, tous les trois. Ils formaient une bonne équipe, et il pouvait remettre sa vie entre leurs mains sans aucune hésitation.
_ Je vois, dit Natsumi, les lèvres pincées et les yeux tristes. Et nous on va rester ici.
_ Oui, lui confirma simplement Hideyuki.
Nul besoin de se lancer dans un grand discours, elle savait déjà tout. Elle n'avait que douze ans et l'avenir devant elle, elle ne serait pas nettoyeuse mais médecin, et elle pourrait veiller sur leurs parents à sa place. Et sur Rumiko.
La laisser elle derrière lui serait très douloureux, après qu'il ait enfin pu lui avouer tout ce qu'il ressentait pour elle, entendre avec stupéfaction et joie ce qu'elle ressentait pour lui, et la nuit passée dans les bras l'un de l'autre, à s'embrasser et s'enlacer tout simplement.
Mais elle non plus ne serait pas nettoyeuse, et elle en était consciente. Sa passion, c'était l'informatique. Elle était un véritable génie, alors elle trouverait du travail sans aucune difficulté, et créerait peut-être même sa propre entreprise. Elle était tellement mordue, se rappela-t-il avec tendresse, l'ayant souvent entendue lui parler de téra-octets, de torrents, de pare-feux et plein d'autres termes techniques auxquels il ne comprenait goutte.
Mais le plus urgent, se dit-il en revenant à l'instant présent, c'était de la soigner au plus vite. Il fit se lever les deux combattants et s'adressa à eux tout en les tenant en respect avec son revolver qu'il avait dégainé:
_ Bien, emmenez-nous à l'hôtel.
Tous se mirent en route, et il se rapprocha de Rumiko, juchée sur les épaules de son frère. Elle était toujours très pâle, mais semblait avoir plus chaud.
_ Elle va bien, Hide, le rassura Genzo. Je sens son cœur battre régulièrement, et sa respiration est un peu meilleure que tout à l'heure.
_ Tant mieux, dit-il simplement, un peu tranquillisé.
Il jeta un œil derrière lui. Masao soutenait Natsumi qui ne pouvait plus poser son pied par terre, et les deux semblaient apprécier leur proximité. Il eut un sourire en coin. Quand ils reviendraient du Honduras, Natsumi tomberait dans les bras de son beau cousin comme un fruit bien mûr, il en mettrait sa main à couper.
Il vécut les heures qui suivirent comme dans un brouillard. Ils avaient appelé Saeko qui avait rappliqué en quatrième vitesse, et eurent le temps de lui raconter leurs aventures avant que ses collègues n'arrivent pour investir les lieux et perquisitionner le quartier général du tigre d'argent. Elle les renvoya en leur promettant de les tenir au courant, et ils avaient filé en douce, "empruntant" une des camionnettes du cartel abandonnée sur place, et s'étaient rendus à la clinique.
À leur arrivée, Kazue les avaient accueillis avec un grand cri et un flot de larmes, et enlaça étroitement Masao qui ne se plaignit que lorsqu'elle appuya un peu trop fort sur les griffures de son dos. Puis elle emmena tout le monde se faire soigner.
Hideyuki dut subir toute une batterie de tests pour vérifier son état neurologique et s'il ne souffrait pas de séquelles provoquées par le gaz. Mais tout était en ordre. Par précaution une infirmière lui banda l'épaule qui avait été démise avec ordre de la ménager pendant quelques jours, et ses divers petits bobos furent rapidement traités, notamment ses mains qui eurent droit à des bandages propres.
Kazue revint le voir, et il l'assaillit de questions anxieuses sur Rumiko.
_ Comment elle va, tante Kazue? L'arc électrique a fait des dégâts? Ses organes sont atteints? Est-ce qu'elle va s'en remettre? Est-ce qu'elle a repris conscience? Est-ce que...?
_ Holà, du calme! l'interrompit-elle en riant. Tout va bien, elle s'est réveillée et va très bien. On lui fait passer d'ultimes examens, mais a priori tout est en ordre. Ses organes n'ont pas souffert de l'arc électrique. Alors respire, tout va bien.
_ Je peux aller la voir? lui demanda-t-il, extrêmement soulagé.
_ Bien sûr, dès que j'ai fini de t'examiner.
_ Et comment va ma sœur? Et Masa et Gen?
_ Ils vont bien. Ta sœur a une belle entorse, mais sinon ça va. Masao s'est fait lacérer le dos, mais ça va guérir. Et je vais même pouvoir faire disparaître les cicatrices en appliquant mon sérum spécial dessus. Genzo est le seul parmi vous à s'en être sorti indemne. Vous trois avez échappé au pire, heureusement les antidotes que vous avez pris étaient excellents. Aucun de vous n'aura de séquelles. Vous avez eu beaucoup de chance.
Il remarqua les larmes qui perlaient au coin des paupières de sa tante, et se sentit un peu coupable. Mais elle était enceinte, avec les hormones de grossesse qui mettaient ses nerfs à fleur de peau et décuplaient ses émotions. Et ils étaient en vie, c'était tout ce qui comptait.
Elle l'auscultait à présent, et lui trépignait d'impatience, mourant d'envie de se précipiter au chevet de Rumiko, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Il se figea, et Kazue le remarqua immédiatement.
_ Qu'y a-t-il, Hide?
_ C'est mon père, dit-il sombrement, les émotions en vrac mais le visage fermé. S'il te plaît, fais-le entrer et donne-nous quelques minutes, tante Kazue.
La médecin y consentit, alla ouvrir la porte et s'écarta, et Hideyuki, assis sur son lit en tailleur, se mit à fixer ses mains croisées.
_ Bonjour Ryo, l'entendit-il dire. Je vous laisse.
_ Merci, lui dit Hideyuki d'un ton neutre.
La porte se referma derrière elle, alors il leva la tête et fit face à son père.