Chapitre 19

Ryo Saeba se tenait devant Hideyuki, impassible comme toujours, mais le jeune homme nota qu'il avait une épaisse enveloppe dans la main. Et son regard était doux et empli de regret. Il allait parler, plutôt décidé à enterrer la hache de guerre, lorsque son père le devança. Celui-ci se mit soudain à genoux devant lui et s'inclina en disant, la voix tremblante d'émotion:

_ Pardon, mon fils. Je te demande pardon. Si tu savais comme je regrette tout ce qui s'est passé! J'ai été stupide et obstiné, et je n'aurais jamais dû te parler comme je l'ai fait. Et je sais que tu es prêt, c'est moi qui ne l'étais pas. Pardon, Hide.

_ Relève-toi, Papa, je t'en prie, dit Hide, un peu honteux et très embarrassé.

Jamais son père ne s'était incliné ainsi devant qui que ce soit, et c'était un crève-cœur que de le voir prostré au sol de cette manière. Mais le nettoyeur ne bougea pas. Hideyuki dut aller le relever lui-même, et vit avec horreur des larmes sur les joues de son père. C'était vrai qu'il avait été profondément blessé, mais depuis il avait vécu bien pire, ce qui lui avait permis de relativiser. Alors il enlaça son père et lui dit, le serrant dans ses bras:

_ C'est oublié, Papa. Tu as mon pardon.

Le nettoyeur, visiblement très soulagé, resta un moment le visage sur l'épaule de son fils qui apprécia leur étreinte. Il avait voulu que son père soit fier de lui et le reconnaisse à sa juste valeur, et accepte son choix de vie. Et apparemment c'était chose faite pour la dernière partie.

Ryo s'écarta au bout d'une minute supplémentaire et lui dit, le tenant à bout de bras:

_ Je suis si fier de toi, Hide. Tu es un vrai pro. Et tu as su protéger ta famille. C'était de l'excellent travail, et je serais très honoré si tu acceptais de prendre la place de ta mère à mes côtés.

_ J'en serais plus qu'honoré, dit-il au bout de quelques secondes, luttant pour contrôler sa voix qui chevrotait d'émotion et pour garder ses larmes à l'intérieur. Mais ça va devoir attendre un peu, Papa. Je pars.

_ Je m'en doutais, fit le nettoyeur, peu surpris. Mais où vas-tu? Et pourquoi?

_ Au Honduras. Je vais traquer Iwagaki.

_ Il vous a échappé?

_ Il s'est tiré comme un lâche avec une grande partie de ses hommes avant qu'on ne puisse atteindre l'hôtel, expliqua Hideyuki avec ressentiment. Mais après ce qu'il nous a fait, il est hors de question qu'on le laisse battre la campagne. Il est fou à lier.

_ Oui, Saeko m'a brièvement dit ce qu'elle a trouvé dans le parc, dit Ryo gravement. Mais je ne connais pas les détails.

_ Assieds-toi, ça va être long.

Durant son récit, Hideyuki vit son père pâlir, serrer les poings de rage et d'anxiété et ses yeux se voiler d'inquiétude. Mais il ne pipa mot et écouta religieusement jusqu'au bout. À la fin, il lâcha un gros soupir et dit:

_ Vous avez eu beaucoup de chance, mais surtout vous avez bien géré. Je ne pense pas que Mick, Umi et moi aurions pu faire mieux, au contraire. Et je comprends que tu veuilles partir. Mais, Hide, si le tigre d'argent a des bases dans toute l'Amérique Centrale...

_ Je sais, confirma son fils sérieusement, le cœur lourd. Ça veut dire que je vais être parti pendant un moment.

Ryo garda le silence, l'air sombre et un peu malheureux. Hideyuki voyait à ses épaules tombantes et à ses traits fatigués que la nouvelle lui pesait. Mais il eut la surprise d'entendre:

_ Lorsque Saeko m'a répété ce que vos deux prisonniers lui ont avoué sur le tigre d'argent, je me suis douté que tu ne t'arrêterais pas maintenant. Et s'il y a bien une chose que je peux comprendre, c'est de vouloir effectuer une mission jusqu'au bout. On se ressemble sur ce point, sourit le nettoyeur. Alors vas-y, mon fils. Je sais que tu réussiras, et que tu te forgeras ta propre réputation en chemin. On t'attendra, Natsumi, ta mère et moi.

Hideyuki n'en revenait pas. Son père était fier de lui, l'encourageait et le soutenait! Il hésita à se pincer mais se retint. Il ne put que balbutier:

_ Merci, Papa. Je... je ne m'attendais... vraiment pas à ça.

_ Tu as changé, lui dit gentiment Ryo, mais moi aussi j'ai changé. Tu m'as fait changer. Et je ne ferai pas deux fois la même erreur.

Ils gardèrent le silence quelques instants, puis Ryo lui demanda:

_ Tu sais comment faire sortir ton arme du Japon?

Hideyuki le regarda avec surprise. Il n'avait pas encore réfléchi à l'aspect logistique de son départ.

_ Non, avoua-t-il avec dépit. Aucune idée, pour l'instant. Et je n'ai même pas de passeport! réalisa-t-il.

_ Alors j'ai ce qu'il te faut, lui dit son père en lui tendant l'enveloppe.

Hideyuki la prit et l'ouvrit. À l'intérieur il trouva trois passeports pour ses cousins et lui, avec leurs vrais noms mais de faux détails, trois cartes de membres du club d'air soft de Shinjuku, et trois visas pour le Honduras. Il était sidéré.

_ Comment...? Comment as-tu fait? Comment as-tu su?

Il fixa Ryo qui sourit d'un air modeste.

_ J'ai eu beau être un idiot et ne pas accepter ton choix de vie, j'avais quand même pris mes précautions. Mick et Umi également. On a fait faire vos faux passeports et vos fausses cartes d'air soft depuis un bon bout de temps, au cas où. Et pour le visa, rien de plus simple. Saeko m'a prévenu il y a deux heures que le tigre d'argent s'est replié au Honduras. J'ai alors passé un coup de fil à mon faussaire, et il m'a fait ça en une heure à peine. C'est un bon. Il est cher, mais vous serez tranquilles. Et pour vos armes, tes oncles s'en chargent. Ils sont en train d'adapter de fausses pièces d'air soft dessus, que vous pourrez enlever facilement, et préparer des attachés-case avec mousse pour les faire voyager en soute très officiellement. C'est plus sûr comme ça, car rien ne dit qu'une fois là-bas vous pourrez mettre facilement la main sur une arme.

_ Merci, Papa, dit sincèrement Hideyuki, très touché.

Le nettoyeur prit un air gêné.

_ C'est le moins que je puisse faire pour t'aider, Hide. Tout ce que je te demande, c'est de revenir vivant.

_ Je ferai de mon mieux, promit le jeune homme.

_ Quand comptes-tu partir?

_ Dès que possible. Je ne veux pas laisser trop d'avance à Iwagaki.

_ Je vais me renseigner pour les avions, dit Ryo. Mais tu sais que ton cousin Masao est blessé au dos?

_ Il va me dire que ce sont des égratignures, fit Hideyuki en haussant les épaules. Je le connais. Je m'occuperai de ses bandages, et lui s'occupera de mes mains.

_ Vous n'avez pas froid aux yeux, et ça me plaît, sourit Ryo, un brin nostalgique. Mais passe voir ta sœur avant de partir. Elle est bouleversée, même si elle essaie de le cacher.

_ Oui, je le sais, dit-il, son cœur se serrant. Rumi aussi va être malheureuse.

_ J'ai cru comprendre que vous sortiez ensemble, en effet. Au moins toi, tu n'as pas eu peur de tes sentiments. Je ne peux que t'admirer pour ça.

Hideyuki regarda son père avec surprise. Il savait que ce dernier avait mis sept ans avant de se décider à avouer ses sentiments à Kaori, mais jamais il n'aurait pensé que son père puisse l'admirer un jour. Il finit par détourner le regard, gêné.

_ Tu veilleras sur Maman?

_ Comme toujours, répondit Ryo qui se rembrunit. J'espère juste qu'elle n'est pas atteinte par la maladie d'Alzheimer. Ce serait terrible pour elle.

_ Oui, acquiesça-t-il avec anxiété. J'essaierai de t'appeler mercredi soir, pour savoir, et parler à Maman.

_ Ce serait bien. Elle sera tellement triste de ton départ.

_ Je reviendrai, assura-t-il, rivant de nouveau ses prunelles grises à celles identiques de son père. Je reviendrai et je pourrai la serrer dans mes bras.

_ Je compte sur toi pour ça, dit Ryo en se levant.

Hideyuki l'imita, et alla étreindre son père, ce dont il mourait d'envie depuis qu'il l'avait relevé. Le nettoyeur, surpris, lui rendit très vite son étreinte, et ils restèrent enlacés pendant dix délectables secondes.

_ Merci pour tout, Papa, murmura le jeune homme, ému.

_ Merci à toi, mon fils, dit Ryo, la voix un peu étranglée. Je... je vais voir pour les avions, et je reviens. Je vous conduirai faire vos bagages et à l'aéroport, mais si tu veux rester un peu...

_ C'est gentil, Papa, déclina-t-il gentiment, mais on doit partir aujourd'hui. Je vais aller voir Nat et Rumi.

_ D'accord. On se retrouve dans une demi-heure.

_ Très bien.

Le nettoyeur lui adressa un dernier sourire puis sortit de la chambre. Il le suivit après avoir ramassé ses quelques affaires et entendit le son de la voix de sa sœur qui résonnait faiblement dans le couloir. En passant devant une porte de chambre, celle-ci s'ouvrit sur Genzo et Masao. Les trois garçons firent une pause en se fixant longuement. Hideyuki devait savoir. Finalement Masao parla:

_ Alors on part tout de suite?

_ Tu as dix minutes, mais après moi, acquiesça Hideyuki, esquissant un sourire.

_ Dix minutes? Ce que vous pouvez être bavards, fit dédaigneusement Genzo en se dirigeant vers ce qui semblait être la chambre des filles.

_ On verra quand ce sera ton tour de trouver l'amour, Gen chéri, le taquina Masao.

_ Peuh! Ça ne risque pas d'arriver.

_ On ne dit pas "Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau."

_ Tu sais très bien pourquoi je dis ça! s'énerva Genzo.

_ Et moi je ne vois pas le problème! répliqua Masao, se fâchant un peu. On en a déjà parlé pas mal de fois. Tu crois que c'est parce que tu as la carrure de Dwayne Johnson que tu ne trouveras pas un gars qui te trouvera à son goût?

_ Non, c'est parce que des gars du milieu attiré par d'autres gars, ça ne court pas les rues!

_ Que tu crois! Figure-toi que l'autre jour, les yakuzas qui voulaient nous tuer et qu'on a neutralisés, mon père et moi, étaient clairement en couple. Alors ce n'est pas impossible que tu croises un jour un nettoyeur comme toi.

_ Je ne crois pas que ce soit possible, admit finalement Genzo, les yeux remplis de tristesse. Je ne me fais pas d'illusions.

_ Ne perds pas espoir, Gen, lui dit Hideyuki, posant la main sur son épaule.

_ Je ne sais pas non plus comment vont réagir mes parents quand ils l'apprendront, ajouta le géant, vérifiant que personne n'était dans les parages. Surtout mon père.

_ Il n'y a aucune raison qu'il réagisse mal, lui assura le fils de Ryo. Après tout, tes parents ont quoi, vingt ans d'écart? Ils ne sont pas non plus un modèle de couple conventionnel.

_ C'est vrai, mais...

_ Relax, Gen, dit calmement Masao. On va partir tout à l'heure, et tu vas prendre du recul. Ça va te faire du bien.

_ Si ça ne me tue pas, dit sombrement Genzo.

_ Aucune raison, asséna sérieusement Hideyuki, fronçant les sourcils. Masa et moi, on assurera tes arrières. On est une équipe.

_ Merci, les gars, dit Genzo, un peu ému derrière sa façade de colosse impassible. Allez, je vais dire au revoir à ma sœur avant que tu ne l'accapares, Hide.

_ Je suis un peu triste, avoua Masao avec un air de regret. Je ne serai peut-être pas là pour la naissance de mon petit frère ou ma petite sœur.

_ N'oublie pas qu'on part pour protéger nos familles, lui dit gentiment Hideyuki avec un pincement au cœur. Si on ne fait rien, je suis quasiment certain que le tigre d'argent s'en prendra à eux pour nous atteindre. Tu vas protéger ton petit frère ou ta petite sœur en éliminant la menace au-dessus de sa tête, et tu le ou la verras très bientôt.

_ Tu as raison, dit Masao en hochant la tête. Allez, je vais dire au revoir à Nat.

_ Moi d'abord, mais je n'en ai pas pour longtemps.

Les trois garçons frappèrent à la porte des filles et entrèrent. Masao et Genzo allèrent saluer Rumiko tandis que Hideyuki se plantait devant sa sœur. Celle-ci le regarda fixement, puis lui demanda, dépitée:

_ Vous n'auriez pas pu attendre demain, histoire qu'on passe la soirée ensemble?

_ Non, lui répondit-il simplement.

Elle soupira et ouvrit ses bras. Il l'enlaça tendrement, en silence, ne communiquant qu'avec son aura, et il lui transmit tout ce qu'il ressentait pour elle et leur famille. Elle ne dit rien non plus, lui insufflant son amour et son courage, et taisant du mieux qu'elle pouvait son chagrin de le voir partir risquer sa vie.

Ils se séparèrent et elle lui dit quand même:

_ Reviens vite et en un seul morceau.

_ Je ferai de mon mieux, dit-il calmement, contrôlant ses émotions. Et toi, veille bien sur toi et sur Papa et Maman.

Elle acquiesça et sourit bravement puis dit au revoir à Genzo qui ne s'attarda pas et quitta la pièce. Et Hideyuki croisa Masao qui voulait lui aussi saluer Natsumi, tandis qu'il s'approchait de Rumiko. Cette dernière, ravalant ses larmes tant bien que mal, se précipita dans ses bras qu'il écarta pour elle. Elle ne put contenir ses sanglots, et il la serra contre lui, posant sa joue au sommet de sa tête et caressant doucement son dos.

_ Ça va aller, ma chérie, lui murmura-t-il doucement. Je ne penserai qu'à toi pendant mon absence.

_ Laisse-moi venir avec toi! le supplia-t-elle.

_ Non, Rumi, refusa-t-il le cœur lourd. J'ai besoin de toi ici pour veiller sur notre famille. Et tu n'as que douze ans. Impossible que tu passes pour une adulte. Ta place est ici.

_ Je le sais, dit-elle, le visage enfoui dans son tee-shirt et sanglotant toujours. Mais j'ai tellement peur de ne plus te revoir! Et on vient à peine de sortir ensemble! C'est tellement injuste!

_ Oui, mais je reviendrai, Rumi. Je te reviendrai, je te le promets. Il faut qu'on mette le tigre d'argent hors d'état de nuire, et ensuite on aura le champ libre. Tu m'attendras? lui demanda-t-il avec un peu d'appréhension.

_ Bien sûr, releva-t-elle la tête en fronçant les sourcils. En douterais-tu?

_ Absolument pas, lui assura-t-il.

_ Et toi? rétorqua Rumiko sur un ton qui se voulait mordant mais qui n'était que craintif. Pourras-tu attendre de me revoir? Tu rencontreras peut-être d'autres filles, plus âgées que moi, plus belles, et...

_ Ne pense pas à ce genre de choses, la coupa-t-il avec un soupçon de colère. C'est toi que j'aime, Rumi, et aucune autre fille ne peut faire le poids face à toi. J'attendrai le temps qu'il faudra, ma vie entière si nécessaire, mais mon cœur n'appartiendra qu'à toi.

Elle plongea son regard dans le sien, et y lut visiblement ce qu'il voulait lui faire passer, car elle sourit entre ses larmes et se rapprocha de lui. Il pencha la tête et leurs lèvres entrèrent en contact. Ce baiser d'au revoir avait une saveur particulière, mais il était tout aussi délicieux et extraordinaire que le premier baiser qu'ils avaient échangé derrière un rocher du parc de l'hôtel Shintaro. Était-ce seulement la veille?

Il entendit vaguement Masao sortir de la pièce au bout de ce qui lui sembla une poignée de secondes, et s'écarta à contre-cœur de sa bien-aimée. Il devait partir, même si tout ce qu'il voulait à cet instant précis était de rester dans ses bras pour l'éternité. Mais il devait protéger sa famille et abattre le tigre d'argent. Alors il l'embrassa une dernière fois, lui murmurant:

_ Prends soin de toi, mon amour. Je t'aime.

_ Je t'aime, Hide, pleura-t-elle en le laissant partir.

Il sortit rapidement, ne voulant pas céder à son cœur rugissant de douleur à leur séparation, et retrouva ses cousins qui l'attendaient dans le couloir.

_ J'ai dit au revoir à ma mère, dit Masao. On peut y aller.

_ Mon père ne va pas tarder, dit Hideyuki, consultant sa montre et essayant de chasser sa détresse. Allons l'attendre dans le hall.

_ Pour les affaires, intervint Genzo, on peut prendre celles qu'on a laissées chez le Professeur. On a des munitions et l'argent du pachinko de Nat.

_ Et mon père m'a donné nos papiers, ajouta le fils de Ryo en donnant les cartes à ses cousins, admiratifs. Vos paternels sont en train de trafiquer nos armes.

_ De l'air soft? lut Masao avec un grand sourire. C'est une idée génialissime!

_ Made in Saeba, dit-il avec un petit sourire, ses yeux le picotant.

_ Courage, Hide, lui souffla Masao en posant sa main sur son épaule alors qu'ils se dirigeaient vers le hall de la clinique.

_ C'est dur, confessa-t-il, inspirant fortement pour contenir son émotion qui menaçait de déborder.

_ Je sais. C'est dur pour moi aussi. Même si je n'ai toujours pas eu mon bisou.

Hideyuki ne put s'empêcher de rire faiblement à l'expression dépitée de son cousin qui sourit en retour. Ils arrivaient dans le hall quand Ryo entra en coup de vent, avisa leur présence et leur dit:

_ Il y a un avion pour Tegucigalpa dans deux heures, avec escale à Phoenix. Si vous voulez le prendre, on ne doit pas traîner.

_ D'accord, Papa, dit Hideyuki, se ressaisissant du mieux qu'il pouvait. On doit aller à la résidence du Professeur.

_ OK.

Ils filèrent dans la fidèle Mini du nettoyeur et se hâtèrent de préparer un sac avec toutes leurs affaires chez le Professeur.

_ Les balles! réalisa Masao avec anxiété. Ça ne passera jamais pour des billes d'air soft!

_ Si, si tu les mets là-dedans, dit Mick, arrivant à point nommé et en tendant un petit sac en nylon à son fils. C'est un tissu spécial qui empêche les rayons X de passer, avec un imprimé de produits d'hygiène qui apparaîtra sur l'écran de l'opérateur. Merci le génie du Professeur.

_ Il va nous manquer, dit Falcon en posant les attachés-case sur la table de la bibliothèque où les garçons et Ryo préparaient leur départ. Voilà vos armes. Vous passerez la douane sans anicroche avec ça.

_ Merci, Papa, dit Genzo.

Le géant se contenta de prendre son fils estomaqué dans ses bras, et Mick fit de même avec Masao.

_ Soyez prudents, leur dit simplement l'Américain, soucieux.

_ Promis, dirent les garçons.

_ On doit y aller, annonça Ryo.

L'embarquement, bien que stressant pour Hideyuki, se passa sans aucun problème. Il repensa à l'accolade de son père tandis que l'avion roulait sur la piste, au regard de Natsumi et au baiser de Rumiko lorsqu'il décolla. Il avait déjà le mal du pays. Mais il reviendrait.