Préambule : Le rating M veut dire que Bakugo va dire beaucoup de gros mots et probablement se faire plaquer contre un mur/matelas/n'importe quelle surface par Kirishima.

Un merci spécial à l'illustrateur Kev Kapalsky qui m'a fait l'honneur d'illustrer ce premier chapitre !


– Le cours est fini, voilà, fit Aizawa en bâillant.

Eijiro Kirishima se leva de sa chaise, rangea ses affaires dans son sac à dos et le passa sur son épaule. L'apprentissage et les cours étaient difficiles à mener de front et il commençait à se sentir à la ramasse dans plusieurs matières. Heureusement que Bakugo l'aidait à rester à jour. Ce dernier se planta devant lui avec son perpétuel air renfrogné.

– Tu veux faire quoi ? demanda Eijiro en souriant.

Ils avaient fini leur journée relativement tôt et avaient plusieurs heures devant eux avant le couvre-feu. Katsuki haussa les épaules.

– J'm'en fous tant que je me pieute tôt, j'ai rattrapage demain…

– T'es une vraie petite mamie ! plaisanta Red Riot.

– La ferme ! Débrouille-toi tout seul pour les maths ! gronda Katsuki en jetant violemment une liasse de feuilles sur son bureau.

Il enfouit ses mains dans les poches et se dirigea vers la sortie. Eijiro eut un petit sourire et récupéra les photocopies que Bakugo lui avait faites pour qu'il rattrape les cours qu'il avait manqués. Toujours aussi colérique… Il lui emboita le pas.

– Merci ! On révise à la bibliothèque ou à l'internat ?

– Si on reste dans la salle commune Kaminari va s'incruster et j'ai la flemme de lui faire le topo à ce boulet ! Il pige que dalle !

– C'est pas très viril de laisser tomber un pote dans le besoin ! le rabroua Kirishima.

Katsuki soupira. Kirishima n'avait pas forcément tort mais ça, impossible qu'il l'admette. Ils passèrent devant la cantine.

– Tu veux boire un truc ?

Katsuki opina et alla s'installer à table pendant qu'Eijiro allait chercher leurs boissons. Bakugo consulta distraitement son téléphone tout en restant en alerte : il dégainait son aura répulsive à chaque fois qu'un élève avait la prétention de vouloir s'installer à la même table que lui.

– Mec, t'es pas obligé de faire flipper tout le monde ! rit Kirishima en lui tendant un verre de thé glacé.

– Je voulais pas qu'on nous dérange, c'est tout, répondit-il tout en scrollant sur son téléphone.

– Des nouvelles intéressantes ? demanda Red Riot en s'asseyant.

– La cote de popularité du Dieu Sylvestre a encore augmenté et Mount Lady fait des pubs pour shampoing, rien de fou… dit Katsuki en rangeant son téléphone.

– Je vois… Et t'en es où de ton idée d'attaque spéciale ?

Eijiro sirota une gorgée de thé glacé alors qu'un éclat d'enthousiasme naissait dans les yeux de son camarade.

– J'ai pas encore trouvé le moyen de faire ça sans tout faire péter mais ça avance…

– T'as toujours besoin de moi pour les entraînements alors ?

– Toujours ! s'exclama-t-il dans ce qui semblait être un sourire.

Kirishima sourit à son tour, il était content d'avoir trouvé le partenaire idéal pour s'entraîner : s'il résistait aux explosions de Bakugo, rien ne pourrait l'atteindre. Ils finirent leur thé glacé avant de reprendre le chemin de l'internat de la seconde A et décidèrent, finalement, de réviser dans la salle commune malgré le bruit et le remue-ménage.

Non loin, sur les fauteuils, Denki les observait travailler et hésitait à les rejoindre. Kirishima se frottait la tempe avec l'extrémité de son crayon. Il n'arrivait pas à résoudre cette équation particulièrement difficile. Bakugo se pencha vers sa feuille et lui indiqua l'endroit où il s'était trompé dans son calcul sans lui donner la réponse. Quelque chose dans la scène foutait des frissons à Kaminari ou plutôt, l'absence de quelque chose.

– Pourquoi Katsuki ne crie pas sur Eijiro ? s'enquit-il.

– Parce que ce n'est pas un crétin fini comme toi, soupira Kyoka.

– Il n'a pas totalement tort, intervint Mina, on dirait un petit couple.

– Ça doit être ça la bromance ! commenta Ochaco, des paillettes plein les yeux.

Une veine gonfla sur le front de Bakugo : il avait tout entendu tandis que Kirishima restait totalement imperméable à leur environnement tant il était concentré. Ses pupilles rouges s'illuminèrent soudain et il compléta son calcul.

– Ça y est ! Je crois que j'ai compris !

Bakugo ne savait pas ce qui le gênait le plus entre le regard plein de reconnaissance de Kirishima ou la discussion qu'avait lancée Denki mais il savait d'instinct quand il fallait se barrer avant que ça dégénère.

– Cool. Je vais courir ! dit-il en se levant brusquement.

C'était crédible, il faisait beaucoup de sport en plus des entraînements obligatoires de UA et ça l'épuiserait assez pour qu'il s'endorme comme une masse.

– Je viens aussi ! fit Eijiro.

Il devait bosser sa condition physique s'il voulait améliorer son alter de durcissement et Bakugo avait un bon rythme.

– Si tu veux, mais ne compte pas sur moi pour t'attendre !

– T'inquiète, pas besoin, je serai devant toi ! répliqua Kirishima en passant le dos de l'index sous le nez.

Bakugo avança d'un pas, galvanisé par la compétition :

– T'es sûr de toi ?

Alors qu'ils étaient sur le point de s'élancer dans les escaliers, Denki les interpela :

– Hé, les gars, vous sortez…

– Ouais ! firent-ils en cœur.

– … ensemble ? acheva Kaminari.

Katsuki et Eijiro se figèrent, tétanisés.

– Heiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ? Mais t'es complétement con ma parole ! Je vais t'exploser ! gronda Bakugo en attrapant Denki par le col de son tee-shirt.

Katsuki se tourna vers Eijiro en quête de soutien mais il ne vit qu'une chose sur son visage : ses rougissements de pucelle. Son cœur se ratatina sur lui-même comme si quelqu'un avait plongé la main dans sa poitrine, s'était saisi de son organe et s'amusait à le titiller avec des doigts crochus. Qu'est-ce qui lui arrivait bordel ?

– Hé ! Dis quelque chose tête de pioche ! gronda Bakugo en relâchant sa proie pour asséner à Eijiro une tape derrière la tête.

– C'est pas cool Denki ! protesta faiblement Red Riot en baissant la tête. Je vais me changer.

Il sortit et Katsuki le suivit dans les escaliers non sans avoir préalablement lâché un « tch » d'agacement. C'était quoi cette réaction ? Impossible d'avoir l'air plus suspect ! Il ne craquait quand même pas pour lui ? Bakugo releva la tête pour observer Kirishima de dos. À la chevelure écarlate se mêlait deux bouts d'oreilles rouges. Il déglutit. Impossible, il se faisait des idées…

Ils grimpèrent les trois étages en silence, enfin presque, le cœur de Katsuki battait beaucoup trop vite et fort contre ses tempes. Se retrouver seul avec Eijiro dans les escaliers lui faisait comme un frisson glacé sur les avant-bras. Il se frictionna la peau et contracta les épaules. Kirishima s'arrêta devant la porte de sa chambre.

– À-à toutes ! bafouilla-t-il en se glissant à l'intérieur sans oser croiser son regard.

Katsuki fronça davantage les sourcils si c'était possible et entra dans sa chambre pour se changer. Ça puait cette affaire ! Il le sentait mal.

Eijiro se changea aussi vite qu'il le put, se mit deux claques et sortit. Un homme, un vrai, ne perdait pas toute dignité face à un malentendu débile que tout le monde avait déjà oublié. Il accueillerait Katsuki avec un sourire, comme d'habitude.

– Déjà prêt ? fit-il en riant.

Il espérait que son visage ne trahissait pas son trouble parce qu'il se sentait rougir.

– Je t'avais dit que j'étais le plus rapide.

Le regard d'Eijiro fut capté par une bouloche coincée dans la chevelure en pétard de la bombe humaine. Par réflexe, il tendit le bras pour l'attraper mais Katsuki le repoussa violemment. Qu'est-ce qu'il lui voulait l'autre à tenter des rapprochements chelou ?

– Oï tu fous quoi ?

– T'as un truc dans les cheveux, expliqua Eijiro en levant les mains en signe de reddition.

Les joues de Bakugo s'empourprèrent et ça fit de drôle de petits chocs électriques dans l'estomac de Kirishima.

– T'as cru… commença ce dernier avec un sourire goguenard.

– Ta gueule ! gronda Katsuki avec une expression menaçante.

Red Riot passa le bras autour des épaules de son camarade.

– T'as cru que j'allais te faire quoi ? ricana-t-il, les pommettes rouges.

Les rougissements de Bakugo prirent plus d'ampleur tout comme les décibels de sa voix.

– Ta gueule, je te dis ! Me touche pas !

Il le repoussa mais tellement faiblement que c'en était pitoyable. Eijiro était toujours solidement accroché à ses épaules.

– Allez Katsuki, repousse-moi pour de vrai, sinon je vais me faire des films…

Et il se demanda à quel moment la voix de l'imbécile heureux était devenue aussi grave et sensuelle. La chaleur partit de l'extrémité de son oreille et gagna l'intégralité de son visage. Il envoya néanmoins son poing dans la mâchoire de Kirishima.

– Arrête tes conneries ! gronda Bakugo en reprenant ses esprits.

Eijiro relâcha son alter de durcissement ainsi que les épaules de son compagnon.

– Ok, mieux ! fit-il en se frottant le visage.

Le coup de son camarade lui avait remis les idées en place et il se sentait con de s'être laissé emporter par le moment. Il inspira profondément et tenta de calmer l'affolement de son cœur. Pourquoi battait-il si vite d'ailleurs ? Sûrement l'adrénaline causée par le coup de poing de Katsuki…

Ils descendirent les escaliers en silence encore trop embarrassés pour échanger des paroles ou même un regard. Bakugo fronçait les sourcils si fort qu'il en avait mal au front. Pourquoi Denki avait ouvert sa gueule ? Il avait cassé Kirishima avec ses conneries et maintenant l'ambiance était ultra bizarre ! Il jeta discrètement un œil vers son compagnon qui pianotait sur son téléphone et celui-ci capta son regard.

– J'ai fait une playlist pour courir, tu la veux ?

Katsuki opina, soulagé de voir qu'Eijiro était de nouveau lui-même. L'air frais du soir balaya les derniers restes de son trouble. Il enfila son casque et lança la playlist de Kirishima.

– On va jusqu'au terrain d'entraînement Gamma et on revient ? proposa-t-il.

Eijiro acquiesça et mit ses écouteurs avant d'en retirer un pour parler :

– Au fait, juste pour qu'on soit clair, ça me dérangerait pas de sortir avec toi mais on peut rester potes, ça me va aussi.

Il monta le son et partit en flèche, laissant derrière lui un Katsuki incroyablement écarlate.


Bavardages de l'auteure : Helloooo ! Merci d'avoir lu jusque là ! J'espère que ça vous a plu ! Le jour de publication des chapitres va être un peu aléatoire mais vous pouvez compter sur au moins un chapitre par semaine ! N'hésitez pas à commenter votre lecture, c'est ultra motivant pour écrire !