Disclaimer : Cela paraît évident, non ? Tout est à elle, rien est à moi ! Bref, rendons à Mrs Rowling ce qui lui appartient…

Note : Un million de merci à Zofia pour son béta-readage absolument nécessaire (je ne sais pas qui en a le plus souffert, entre elle et moi " ). Donc voilà, ceci est la version corrigée (et un peu revue) de ma fiction, j'espère que ça pourra vaguement vous plaire. Faites attention, mes chapitres sont truffés de retour dans le passé, donc ça peut surprendre… Bonne lecture !

Chapitre 1

Rentrée

- Abbot, Hannah !

Une petite fille blonde se dégage, tremblante, de la masse des élèves de première année. Elle s'approche d'un pas hésitant du tabouret où trône le Choixpeau magique. Elle s'assied, et le coiffe d'une main peu assurée.

Deux secondes.

Deux secondes d'angoisse atroce la tiraillent. Ira-t-elle chez ces horribles Serpentard ? Peut-être chez les téméraires Gryffondor ? Ou alors chez les studieux Serdaigle ? A moins que ce ne soit chez les bons et gentils…

- Poufsouffle !

Elle se lève, rouge comme une pivoine, et court presque vers la table qui a éclaté en ovations, pour échapper aux regards scrutateurs des élèves et professeurs. Elle s'affale presque sur la chaise que lui propose la préfète, tremblant de tous ses membres. Elle aurait presque préféré des examens d'entrée.

- Birds, Antigone !

Des murmures s'élèvent cette fois de la Grande Salle.

" Birds ? Mais cette race de mages noirs ne s'était-elle pas éteinte au cours du siècle précédent ? "

Une jeune fille sort néanmoins des rangs et marche d'un pas tranquille vers le chapeau magique. Elle est grande pour ses onze ans, et les longs cheveux noirs qui lui tombent au bas du dos ne font qu'accentuer son âge. D'immenses yeux marines se détachent de sa peau blanche. Elle passe l'item magique sur sa tête. Cette fois, le choix semble plus difficile, et il ne se décide qu'au bout de dix longues secondes.

Serdaigle ? Serpentard ? Gryffondor ? Poufsouffle ?
Serpentard ? Serdaigle ?

- Serpentard !

Lentement, elle repose le Choixpeau sur son socle, et se dirige, le visage neutre, vers la table qui lui a été attribuée. Aucune surprise, aucune joie, aucun dégoût. Personne ne saura ce qu'elle pense de se retrouver dans la maison du Seigneur des Ténèbres. Ils apprendront juste qu'elle s'y attendait.

- East, Batistian.
- Serpentard !

Seigneur, c'est le vingt-huitième qu'on nous envoie ce soir ! Et sur seulement quatre-vingt-trois première année !

Je savais qu'avec le retour de Voldemort, la plupart des sorciers de Grande-Bretagne quitteraient l'Angleterre pour les Etats-Unis, mais aussi peu de nouveaux dans les autres maisons, ça devient carrément ridicule…

- Johnson, Stella.
- Gryffondor !

Ah, tout de même…

- Johnson, Tiphania.
- Gryffondor !

Et, mais il y en a combien comme ça ?

- Johnson, Zita.
- Gryffondor !

Des triplettes, apparemment… En tout cas, elles vont sans doute faire remonter la moyenne de Gryffondor.

Bon, j'ai faim, moi, ils la terminent, cette répartition ?

Ah, enfin la petite dernière… Pulchérie Zuber !

Quel nom ! Les parents avaient dû boire trop de whisky Pur Feu, quand ils l'ont déclarée au ministère.

Tiens, grande surprise, encore pour Serpentard !

Si je compte bien, ça nous en fait trente-deux, contre vingt Gryffondor, seize Serdaigle et quinze Poufsouffle. Et ben ! Les tables d'à côté semblent un peu vides, sans compter les parents trouillards qui ont retiré leur progéniture de l'école, qui devient peu sûre, avec le Seigneur des Ténèbres qui veut la peau de Harry Potter.

Il est où celui-là d'ailleurs ?

Ah, vu ! Dis donc, je pensais pas qu'on pouvait changer autant en deux mois ! Il a pris au moins trente centimètres ! Par contre, il ressemble à un mort-vivant. Il est en deuil, ou quoi ? Il fait une de ces têtes…

- Et bien, Birds ? Tu mates Potter ?

- Exactement, Parkinson.

Une blonde me dévisage, un sourire narquois aux lèvres. Quelle plaie, cette fille, quelle plaie ! Comme si j'avais rien d'autre à faire que de m'enticher de Potter.
Oups, je l'ai vexée. Je sens que sa vengeance va être terrible.

- S'il vous plaît, un peu de silence. Le directeur souhaiterait vous dire un mot avant que vous ne partiez vous coucher.

Et c'est reparti pour les recommandations habituelles ! Six ans qu'il nous les répète, l'ancêtre, il pourrait peut-être changer de disque, non ?

La forêt est interdite, je sais.

Pas de magie dans les couloirs, je sais.

Nouveau prof de défense, je sais et je m'en fiche, j'abandonne cette matière aussi pourrie qu'inutile.

Les équipes de Quidditch seront constituées au mois d'octobre, je sais, et de toute façon, jamais il n'y aura de filles dans cette équipe de crétins machos de serpents visqueux.

Elle enfourche son balai et décolle. Le vent lui siffle aux oreilles, l'air entre dans sa robe, elle a froid mais elle est heureuse. Elle est la dernière à passer, mais elle sait qu'elle est meilleure qu'eux. Le Quidditch est la seule chose capable de lui faire oublier l'ennui mortel qu'elle vit ici. L'évaluation se passe très bien, et elle sait qu'elle a fait le score le plus important. L'équipe se concerte un moment, puis Marcus Flint annonce le résultat.

- Drago Malefoy, clame-t-il.

Elle manque de tomber à la renverse. Le fait qu'elle soit une fille ne peut pas être la seule raison. Elle se tourmente l'esprit pendant une semaine. Puis lors du premier match, elle a la révélation. Il a payé pour faire partie de l'équipe. Payé en espèces.

Sept magnifiques Nimbus 2001.

Ce qui ne les empêche pas de perdre contre Gryffondor.
Potter attrape le vif d'or sous le nez de Malefoy, malgré un bras cassé. Jamais elle n'a autant souhaité la défaite de son équipe.

Mais, après tout, Malefoy sait très bien que j'aurais dû être choisi à sa place ; et comme il est capitaine cette année, j'ai peut-être une chance comme gardienne.

Les résultats des BUSE ? Oui, il serait temps.

Sous prétexte que le ministère était débordé à cause de Son retour, ils n'ont pu nous transmettre nos résultats. Pour combler le retard, on aura droit à la place à une cérémonie officielle avec tout le tintouin, remise de diplômes, les félicitations du ministre.

Pourquoi pas la couronne de lauriers pendant qu'on y est !

Tout ça histoire de faire briller Serdaigle et de ridiculiser les autres maisons. C'est Londubat qui va en baver, et devant toute l'école, en plus !

Génial, on a maintenant droit au discours comme quoi l'union fait la force, la division donnera du pouvoir à Voldemort et patati patata.

Brrr, ce que je n'aime pas entendre ce nom dans sa bouche ! Je ne suis pas la seule, apparemment, puisque toute la Grande Salle tressaillit, quelques individus mis à part, tels Potter, qui n'écoute pas un mot de ce qui est dit, ou encore Granger, qui elle par contre, boit les paroles du directeur avec une telle ferveur qu'elle pourrait réciter le discours à la virgule près.

Je ne sais pas pourquoi ce nom me gêne, prononcé par lui. Je n'ai aucune difficulté à le prononcer, même si je ne me donne pas en spectacle en le criant sur tous les toits.

Par exemple, quand c'est Potter qui le dit, il y a tellement de dégoût et de haine dans sa voix que je me demande s'il n'a pas vraiment envie d'aller gerber.

Pour Dumbledore… Il en ressort une impression de froideur, une sensation de peur qui prend aux entrailles et donne une furieuse envie d'aller aux toilettes. Je n'ai jamais vu le directeur réellement furieux mais, à mon avis, mieux vaut ne pas traîner dans le coin quand cela se produit.

Bon, continue ton discours, vieux croûton, de toutes façons, ça m'étonnerait que beaucoup de Serpentard t'écoutent.

Les nouveaux préfets en chef sont… tintintin… Granger, je l'aurais parié ! Et… et… Hein ?

MacMillian ?

C'est qui ce bouseux ? Sûrement le gars de Poufsouffle qui est en train de se pavaner.

Oulala ! Regard noir à son adresse de la part de Malefoy.

Je sens que notre Dragon va lui faire payer cher ; spectacle à ne rater sous aucun prétexte !

- Bon, les nains de première année, c'est par ici !

Oui, vu combien il est énervé, ce sera très cher !
Parkinson s'approche lentement de lui et…

Non !

Pas devant toute la Grande Salle, quand même !

Mais si, elle est bien train de lui mordiller l'oreille !

D'accord, depuis qu'ils savent qu'ils seront mariés à leur sortie de Poudlard, ils se livrent souvent à ce genre de petits jeux dans la salle commune, mais là, devant toute l'école…

Ça doit être à cause leurs fiançailles. Très belle cérémonie, d'ailleurs.

Ils prononcent le serment en se tenant la main, les yeux dans les yeux. Ils ne s'aiment pas.
Ou pas encore.
Les mariages arrangés ne favorisent pas l'amour. Mais les deux sorciers n'ont pas discuté ce choix de leurs aînés.
Comme leurs parents avant eux, comme leurs grands-parents ainsi que tous leurs ancêtres, ils s'uniront, de gré ou de force.
Pour la pureté de sang. Et par ce qu'Il le souhaite.

Une jeune fille, aux cheveux noirs comme la mort, regarde les fiançailles avec indifférence. Et dire qu'un jour, elle devra y passer aussi… Elle ne voulait pas venir, mais son grand-père l'y a obligée.

Seuls les sorciers au sang pur ont été conviés à la cérémonie, et difficile de trouver un sang plus pur que le sien.

Ah, on arrive devant l'entrée de la salle commune. Et qu'est-ce que nos charmants préfets nous ont choisi comme mot de passe, cette année ?

Retour

Je vous jure ! Ça sent la graine de Mangemort, là-dedans ! Inutile de préciser qu'il s'agit d'un hommage direct à Sa renaissance.

Enfin, passons.

Quelle joie de retrouver ce pitoyable dortoir que je me vois obligée de partager avec Parkinson et ses comparses.

L'avantage c'est qu'elles m'ignorent la plupart du temps.

Mmmh, le bonheur de se glisser dans ces draps chauds…

Demain, remise officielle des BUSE.

Je me demande combien j'en ai, et combien avec la mention "Optimal".

Je dois être la première de Serpentard pour la plus part des épreuves.
La théorie était sur cent points, la pratique sur deux cents.

Est-ce que j'ai été meilleure que Granger, pour une fois ?

Peut-être en étude des Runes, elle avait l'air au bord de la crise de nerfs en sortant de l'examen, l'année dernière.

Ou alors en Astronomie, vu qu'elle n'a rien fait à la fin de l'examen, à part regarder les ennuis qu'il arrivait à Hagrid. J'aime beaucoup le demi géant, mais je n'allais quand même pas rater mon BUSE pour contempler sa cabane.

- Birds ?

Mais c'est pas vrai ! Deux fois qu'elle m'adresse la parole en une soirée, elle me prend pour sa confidente ou quoi ?

- Pourquoi tu regardais Potter tout à l'heure ?

Allons donc ! Elle remet ça sur le tapis.
Le dortoir semble avoir reçu un sortilège de stupéfixion. Les filles tendent l'oreille. Je les entends presque penser…

" Quoi ? Comment ? Serait-il possible que l'arrière arrière arrière petite fille du tristement célèbre Mordicus Birds, qui tua chacune de ses douze femmes en leur lançant des sorts tirés de la Magie Noire Ancienne, après qu'elles lui eurent donné une trentaine d'enfants, serait-il possible la dernière descendante de cette lignée maudite soit amoureuse, et de Potter de surcroît ? "

Je vois le raisonnement se profiler peu à peu dans leur esprit, et chacune à leur tour, elles explosent de rire.

Parkinson se rend enfin compte de l'énormité qu'elle vient de proférer, et son rire suraigu couvre bientôt celui des autres.

Elle voit, quand elle veut, elle peut y arriver toute seule.

Je me recouche, elles n'ont plus besoin de moi.

- Alors, Birds ?

Mais c'est pas possible, elle a un cerveau de Niffleur ou quoi ? Elle croit vraiment que je veux épouser celui qu'elle considère comme son pire ennemi ?

Restons zen.

- Tu veux vraiment savoir ?

Elles sont pendues à mes lèvres. Attention, la révélation de la rentrée ! J'en connais qui vont être déçues.

- Je me demandais…

Suspense.

- …quel secret pouvait cacher le Survivant, pour ressembler à un cadavre.

Un hippogriffe en train de danser la carioca dans la chambre n'aurait pas provoqué plus d'effet.

Dans trois secondes, elles vont toutes se mettre à parler en même temps et je pourrai enfin me coucher.

Trois…

Elles me regardent, avec des yeux ronds.

Deux…

La bouche de Mélanie Partview descend jusqu'à ses genoux.

Un…

Le coton avec lequel Théodora Garner enlevait son maquillage tombe par terre.

Zéro.

Avec une synchronisation parfaite, elles se sont mises à brailler des suggestions, qui vont d'un mariage secret jusqu'à la résurrection de ses parents.

Merlin ! Que ces filles sont prévisibles.

D'une manière générale, la plupart des personnes de cette école le sont. J'arrive à deviner la plus part des actions des Serdaigle, des Serpentard et des Poufsouffle. Les Gryffondor sont plus compliqués, avec leur tendance à agir sur un coup de tête.

Potter surtout.

Il n'y a que pendant les cours de potions que j'arrive à le prévoir. C'est un vrai régal de voir ses affrontements avec Rogue ; il n'y a pas un cours qui ne se termine avec des points en moins, une très sale note, des devoirs supplémentaires ou, dans le meilleur des cas, une retenue.

A part l'année dernière, où pour quelque obscure raison, le maître des potions l'a totalement ignoré pendant le troisième trimestre.

Malefoy nous a donné sa petite version des faits. Il aurait surpris Potter prenant des cours de rattrapage en potions avec notre vénéré directeur de maison, et il pense qu'à partir de là, il y a anguille sous roche et qu'il s'est produit quelque chose pendant l'un de ces cours.

Il est cependant très peu probable que Rogue donne de son précieux temps à Potter avec des heures supp de potion, et il m'étonnerait que celui-ci soit allé en réclamer.

Il est vrai que sa meilleure note en potion doit être un E, mais Londubat est tout de même beaucoup plus mauvais que lui, et Rogue ne lui donne pas pour autant des cours supplémentaires.

Donc le mystère reste entier sur ces prétendues leçons et la raison pour laquelle Rogue faisait comme si Potter n'existait pas.

Ca doit concerner son père, leur sujet de dispute favori. Je sais que Rogue et Potter senior ont fait leur scolarité ensemble et que ce n'était pas la franche entente. Et pour ne rien arranger, Potter junior est le portrait craché de son regretté papa.

Je sens que les cours de potions vont être terriblement ennuyeux sans lui, cette année.

- Birds, t'es pas sérieuse quand tu dis ça ?

Mais qu'elle aille se faire voir à Azkaban, celle-là ! Y a pas marqué Rita Skeeter, ici.
Comme si Potter n'avait jamais eu de mystères autour de lui. Le simple fait qu'il soit encore en vie en est un.

- Je dors, Parkinson. Tu lui demanderas en personne.

- - - - - -

- Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !

Quelle imbécile a mis le réveil à une heure pareille ? Il est… six heures trente !
Mais je vais les tuer !

- Debout les filles, hurle Parkinson de sa voix haut perchée. Il faut que nous nous préparions pour la remise des Buuuuuuuuuuuuuuses !

Ben voyons.

Et elles se lèvent à six heures trente pour ça.

Bon, c'est vrai que pour Partview, Garner et Bulstrode, il y a beaucoup de travail. Parkinson, elle, s'est nettement arrangée depuis juin dernier. D'abord, elle a perdu cet air de chien moldu, le Boulkrog ou quelque chose du genre. Ensuite, ses formes se sont considérablement développées (remarque, à seize ans il était temps !). De toute façon, il m'aurait fortement étonnée que les Malefoy aient accepté un laideron dans leur famille ; il est vrai que Drago est beau comme un dieu !

Pourquoi elle se lève, alors, si elle est parfaite au point de pouvoir épouser un Malefoy ? Les mystères de l'esthétique et du raffinement de cette fille m'échappent.

Bon, je vais me lever puisque cette bande de crétines en a décidé ainsi. Elles sont en train de choisir leur plus bel uniforme pour l'occasion. De quoi ont-elles peur ? Que Fudge remarque un faux pli ? Ou alors peut-être pour plaire à leurs…

Mais quelle idiote je fais !

Les parents seront là, bien évidement ! Et par conséquent, Père et Mère aussi ! Mais qu'est-ce que je fais encore au lit ?

Pitié, faites que je sois parfaite !

La petite fille frappe à l'immense porte de bois massif, terrorisée. Celle-ci s'ouvre d'elle même sur un vaste et sombre bureau, faiblement éclairé par des bougies dont la cire dégouline lentement sur les chandeliers d'argent massif. Les murs sont couverts de bibliothèques poussiéreuses et de tableaux représentant les ancêtres de sa famille, qui la fixent d'un air inquisiteur.
Au centre de la pièce, un bureau de chêne semble dominer la salle et derrière, dans un fauteuil de velours noir, son grand-père la regarde froidement.

- Avance, Antigone.

Elle s'approche, docile, comme soumise à l'imperium. Il garde le silence pendant quelques secondes, la jaugeant du regard.

- Demain tu pars pour Poudlard pour la première fois.

Elle acquiesce.

- Tu sais que j'aurais préféré que tu ailles étudier à Worlesterhood.

Nouveau hochement de tête.

- Malheureusement, le ministère craignait que ton don n'y prenne trop d'importance, aussi Fudge a interdit ton entrée là-bas.

Il se lève, contourne le bureau et s'approche de l'enfant.

- Aussi, je veux que tu donnes le meilleur de toi même, Antigone. Que tu sois irréprochable, intouchable. Je veux que tu donnes le meilleur de toi même, pour qu'à partir de ta sixième année tu puisses commencer à le maîtriser. Tu comprends ?

Elle hoche de nouveau la tête, mais le léger tremblement qui la parcourt trahit la peur qui l'habite.

Il la gifle violemment. Elle vacille sous le choc mais se redresse aussitôt. Il la frappe de nouveau. Le sang jaillit de sa bouche, elle s'effondre en larmes sur le tapis. Il la contemple alors d'un air satisfait.

- Bien, je vois que cela commence
à rentrer.

- Tu te lèves, finalement, Birds ?

Ta gueule, pouffiasse.

- Tes grands-parents te font peur, peut-être ?

Je m'arrête de chercher au fond de ma malle l'uniforme que je garde pour les visites de Père et Mère.

Je vais la tuer.

Elle a dû le sentir venir, puisqu'elle arrête aussitôt de me narguer pour se réfugier dans la salle de bain.

Si elle savait de quoi elle parle.

Elle se sentirait plus vulnérable qu'une simple moldue.

J'entre dans la salle de bain. Parkinson me regarde tremblante, sentant que sa dernière heure est arrivée.

Pauvre imbécile, si tu crois que j'ai du temps à perdre avec toi.

J'entre dans la douche, et elle, ne croyant pas à sa chance, se sauve dans le dortoir en courant.

L'eau coule, gelée, sur ma peau blanche. Mes longs cheveux noirs, aux reflets presque bleutés, se collent contre mon corps. Je n'ai plus qu'une envie, assouvir le désir que je retiens depuis tellement longtemps. Lentement, je me laisse descendre le long du mur, pour m'accroupir sous le jet, qui continue de cracher son eau froide sur mon dos brûlant.

Je ne dois pas me relâcher.

Ce serait tellement agréable.

Il s'en rendra forcément compte.

Juste un instant.

Il ne faut pas…

Je ne peux plus retenir le flux en moi. Je me laisse aller.

La magie sort doucement de mon corps. Un soulagement tel que je n'en ai jamais ressenti m'envahit. Le feu qui me dévorait de l'intérieur s'estompe, remplacé par un bien-être inimaginable. Mes larmes, brûlantes, se mêlent à l'eau, gelée, qui dégouline sur mes joues pâles.

…Monsieur…

Je ne suis plus l'insondable, l'incompréhensible, la mystérieuse Birds.

…Dans la douche…

Je ne suis plus que la petite Antigone, accroupie et nue sur le carrelage de la douche.

…Antigone…

La petite Antigone qui perçoit enfin la fraîcheur de l'eau.

- Antigone !

Je reprends soudain contact avec la réalité. Mon corps récupère sa chaleur habituelle, la magie qui s'était peu à peu échappée réintègre brutalement mon âme.

Une serviette rugueuse frotte ma peau.

Quelqu'un me porte dans ses bras.

Je sens qu'on me dépose sur mon lit.

On m'introduit un liquide dans la bouche que j'avale malgré moi.

Ma vue s'éclaircit soudainement, et les bourdonnements qui parvenaient à mes oreilles deviennent les cris perçants de Pansy qui hurle que cette folle de Birds a encore fait des siennes.

Mais pire que tout, si c'est possible, la personne qui se tient à côté de moi n'est autre que… Rogue !

- Vous viendrez me voir avant la remise des BUSE, Mlle Birds.

Il sort après avoir ordonné à Parkinson de bien vouloir cesser de hurler. Je me redresse lentement, sous le regard du Boulkrog en chef qui, si elle le pouvait et si je ne lui faisais pas aussi peur, me lancerait un Avada Kedavra pour se débarrasser de moi et de tous les ennuis que j'apporte.

- Alors toi ! C'était bien le jour de nous faire ta petite crise ! La salle de bain est - une fois de plus - dévastée, et elle pue la Ma…

Je la regarde avec toute la haine que je peux. Elle se tait brusquement, et tourne les talons pour se précipiter hors de la chambre, vers la salle de bain des préfets. Les autres la suivent, mais pour aller utiliser celle des cinquième année. Je passe la tête par la porte de la nôtre.

En effet, c'est un véritable désastre.

Et Père va le savoir.

Il n'y a plus qu'à espérer un miracle.

- Fin du premier chapitre –

Vala. Fanfiction a zigouillé toute ma mise en page, j'espère que ça reste compréhensible ; je poste le prochain chapitre au retour des vacances (septembre / octobre 2004). Bisou, et merci d'avance pour vos commentaires.

Coline