LE CHOUCHOU DU PROF (teatcher's pet)
Coucou ! Me revoilà avec un nouveau chapitre ! Pfffiou ! Pour un premier essai de traduction j'ai peut-être vu un peu grand ! Les chapitres sont en effet très longs et pour moi qui ne suis pas du tout anglophone, c'est un peu ardu.
J'apprécie donc d'autant plus vos encouragements . Je vais essayer d'aller au bout, la fic le mérite, mais j'espère que vous allez continuer à m'encourager (appel du pied non déguisé)
À ce propos un grand merci pour vos gentilles reviews Litany riddle, Miss Jad, Gred, Alana Chantelune, SLIA, Geneviève, Miss Zabini et Yumi.
Je te pardonne Miss Jad pour ce que tu as fait (j'en aurais sûrement fait autant ! Lol ! Par contre je t'admire d'avoir tout lu dans l'après midi ! J'espère que depuis tes neurones ont refait surface ! En ce qui concerne l'histoire, je trouve qu'elle a un intérêt supplémentaire avec les deux personnages de son cru que Cobalt y a introduit. Ils sont vraiment intéressants (d'ailleurs elle poursuit leur histoire sur son LJ). Mais on ne les voit pas encore dans ce chapitre.
Ne t'inquiète pas Alana, j'avais effectivement demandé la permission à Cobalt avant d'entreprendre la traduction de sa fic.
Et merci pour les précisions que tu as apportées. J'avais corrigé le 'grillé' mais je n'avais absolument pas vu la 'leçon' ! Et pourtant c'est pas faute de lire et rerelire !
Comme quoi j'aurais sans doute besoin d'un oeil externe. Si le job de bêta reader tente quelqu'un, la place est libre ... (mais c'est pas très bien payé je dois dire !)
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Précautions d'usage de l'auteur :
Avertissement : léger AU (univers alternatif). Techniquement, si c'était dans l'univers HP, ce serait situé à l'époque des maraudeurs. Soyez également avertis qu'il s'agit d' un slash qui implique une relation entre deux hommes.
James, Peter et Sirius ont environ 18 ans.
Pairings : Sirius Black/Rémus lupin
disclaimer : je jure solennellement que je suis prête à beaucoup de choses avec ces personnages, mais je les rendrai à Mme Rowling dès que j'en aurai terminé.
Résumé : quand le professeur Lupin arrive à Hogwarts, Sirius Black est déterminé à tout pour le faire virer suite à un pari avec James. Et il est prêt à N'IMPORTE QUOI pour gagner ...
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CHAPITRE DEUX
« Je continue de penser que c'est pas une bonne idée. »
Peter parcourait nerveusement le dortoir d'un pas rigide tandis qu'il lançait des regards furieux vers James, confortablement installé sur le sol au milieu d'une pile de vêtements. Sirius, allongé sur son lit, observait le garçon enrobé à travers la fente de ses yeux mi-clos, un sourire nonchalant aux lèvres.
« Tu t'inquiètes trop Pete, » déclara James, tout en promenant une main dans ses cheveux désespérément rebelles, « C'est pas comme si l'école ne pouvait pas faire appel à un autre professeur. »
« Mais c'est pas la question ! » s'exclama Peter, « Il n'a pas l'air très riche et même sans parler de ça, c'est cruel. » Il fronça les sourcils et croisa les bras cessant son va et vient. « Je vous demande de ne pas faire ça c'est tout, ok ? » Il tourna des yeux suppliants vers Sirius, qui se contenta de bailler.
« Où est passé ton courage Peter ? »
Le garçon se redressa avec colère. « C'est pas une question de courage Sirius, il s'agit simplement d'agir de façon correcte, et je pense que ce que vous faites est mal. »
James se décida à intervenir « N'importe quoi. On ne fait rien de mal Pete. Et puis d'ailleurs il ne va rien lui arriver de grave. » Il sourit et sauta sur ses pieds. « Cette histoire va me rapporter 50 gallions, et alors je t'achèterai une caisse entière de chocogrenouilles, ça te va ? »
« Qui a dit que tu allais les gagner ces 50 gallions ? » Sirius n'avait pas bougé mais ses yeux étaient à présent grand ouverts et son visage bien éveillé.
« Comme si tu allais vraiment faire virer un prof » se moqua James, « Il est impossible que tu y arrives Black. »
« Ah oui ? T'en es sûr ? »
« Absolument. »
« Mesdames et messieurs ; ici présent James Potter, l'expert officiel incapable de permettre à des professeurs de garder leur emploi.»
« Waah ! Je suis surpris que tu connaisses des mots de plus d'une syllabe ! »
« P'tit con ! »
« ... Je retire ce que je viens de dire. »
Sirius adressa un geste grossier à destination de James, avant de rouler sur lui-même pour fixer le mur. « D'ailleurs, ce sera du gâteau avec ce Lupin, tu verras. Tout ce qu'il faut que je fasse, c'est le rendre tellement nerveux qu'il commettra de lui-même une erreur. Et alors je n'aurai plus qu'à empocher ma juste récompense. »
Derrière lui, James releva un sourcil tandis que Peter grognait de dégoût. « Qu'est ce qui te rend si sûr de toi Sir ? »
Sirius, toujours face au mur, sourit. C'était un petit sourire mauvais, que ni James ni Peter ne virent, et quand il parla, il n'y en avait nulle trace dans sa voix. « Oh, rien de particulier, appelez ça de l'intuition ... »
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« Le lézard Lorat à trois langues ne se trouve que dans les terrains marécageux »
Remus sourit à la classe qui était en train de prendre des notes consciencieusement.
« En théorie j'aurais dû laisser ce genre de sujet à votre professeur de Soins aux Créatures Magiques, mais le Lorat est exceptionnellement dangereux et il est souvent utilisé comme animal familier par bon nombre des plus ... disons ... excentriques mages noirs d'Afrique. » Il fit une pause et attrapant le livre de textes, il indiqua une gravure soigneusement dessinée de l'animal « Comme vous pouvez le voir, il possède un regard hypnotique, et projette un poison rapide et mortel qui peut tuer un homme en moins de trois minutes. »
La fille en face de lui – qui se dépêchait de recopier chaque mot tout en mâchonnant sa lèvre inférieure – grimaça.
Dissimulant un sourire, Remus referma le livre avec un clap sonore et s'adossa à son bureau, bras croisés. « A présent nous allons voir les différentes façons de détruire un lézard Lorat, mais la plus efficace ... » Il fut soudainement interrompu par un coup brutal frappé à la porte, suivi d'un piétinement.
« Oui ? »
Il y eut un grincement et Sirius passa la tête dans l'embrasure de la porte.
Ses cheveux sombres retombaient en désordre autour de son visage, de petites mèches arrivant aux coins de sa bouche. Ses yeux étaient légèrement écarquillés et sa robe froissée, comme si elle avait été enfilée à la hâte.
« Heu ... professeur ? »
Remus se raidit et ses lèvres se réduisirent en une ligne mince. « Oui ? Qu'y a-t-il ? »
Sirius avança d'un pas dans la pièce, retenant visiblement un sourire moqueur. « Le professeur McGonagall voudrait savoir si elle peut emprunter 'Malédictions et Médications' pour sa classe de travaux avancés. »
« Bien entendu. » se retournant, Remus prit le livre sur son bureau.
« Merci professeur » à présent Sirius souriait pour de bon tout en continuant d'avancer pour saisir le livre.
Remus sursauta lorsque leurs mains se frôlèrent, et il se recula rapidement comme s'il s'était brûlé. « C'est bien naturel » Il tourna le dos, s'attendant à ce que l'élève s'en aille, mais une toux polie derrière lui, lui indiqua qu'il n'en était rien.
«Encore une question, professeur. » Le visage de Sirius était l'image même de l'innocence tandis qu'il dévisageait le professeur visiblement nerveux de ses yeux gris et perçants. « Je me demandais ... est-ce que vous pourriez m'aider pour cet exposé que vous nous avez donné hier ? Je n'ai pas bien compris la section sur les contre sorts qu'on doit y inclure. »
« Hum ... » Remus cligna des yeux, complètement désarçonné. « Eh bien, je... » Il se racla la gorge et réalisa que toute la classe avait les yeux fixés sur lui « Bien sûr Sirius. » Il adressa au garçon un faible sourire, luttant pour regagner la maîtrise de soi malgré la sonnette d'alarme qui s'était mise à hurler dans sa tête.
« Vous n'aurez qu'à passer dans mon bureau après le dîner. »
« Merci bien » Sirius lui sourit et, s'emparant du livre, il sortit de la pièce très fier de lui.
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« Quelle journée. » McGonagall soupira et s'écroula dans un des fauteuils de la salle des profs. Faisant léviter jusqu'à elle une tasse de thé et une assiette de biscuits à travers la pièce, elle s'enfonça légèrement et, rejetant la tête en arrière, elle ferma les yeux. « Ces satanés troisième année se sont débrouillés pour transfigurer un bureau en une moitié de cheval. »
« Une moitié ? » Dumbledore leva un sourcil depuis son siège. « Qu'ont-ils fait de l'autre moitié ? »
« C'était toujours une table. »
« Ah, je vois. »
« Et pour couronner le tout, j'ai dû en découdre avec Potter et Black pendant le dernier cours de la journée » McGonagall fronça les sourcils (les paupières toujours closes) et s'enfonça un peu plus dans son fauteuil. « Ils se sont arrangés pour provoquer une bagarre en jetant un sort à deux Serpentards des derniers rangs. J'ai dû envoyer trois élèves à l'infirmerie pour qu'on leur arrache des plumes. Je les ai menacés tous les deux de renvoi de l'équipe de Quidditch, mais d'un autre côté j'aimerais bien voir les Gryffondors gagner la coupe. Je ne sais vraiment plus quoi faire avec eux. »
Flitwick émit un grognement de sympathie tout en grignotant un biscuit. « Ces deux là, sont désespérants » soupira-t-il « Je suis surpris que vous ne les ayez pas déjà renvoyés, Albus. »
Dumbledore sourit par dessus sa propre tasse de thé. « Je crois que chacun possède en soi un potentiel, même M. Potter et M. Black, et les renvoyer ne servirait qu'à détruire ce potentiel. »
Remus se mordit la lèvre et renversa le reste de son thé. « Est-ce qu'ils ont des difficultés à suivre dans leurs matières ? »
« Ah ! » s'exclama McGonagall en rouvrant les yeux. « Il y aurait au moins une justice si c'était le cas, Lupin. Mais non, ces deux là mettent toute leur énergie à créer un maximum de pagaille et ils se débrouillent en plus pour obtenir des résultats exceptionnellement brillants. Ils sont intelligents, ça ne fait aucun doute. »
« Pourquoi posez vous cette question ? » Les yeux bleu fade de Dumbledore se plissèrent par dessus ses lunettes.
Remus haussa les épaules, un peu mal à l'aise. « Sirius m'a dit qu'il ne comprenait pas certains sujets que j'ai abordé hier. J'ai été assez surpris étant donné les réponses parfaites qu'il m'avait données en cours. »
« Black ne pas comprendre quelque chose ? Ça serait nouveau. » McGonagall pinça des lèvres en haussant un sourcil. « On dirait plutôt qu'il prépare quelque chose. Je serais sur mes gardes si j'étais vous. »
Remus déglutit avec peine, un sentiment de malaise lui parcourut la peau. « Eh bien, je ne voyais pas ce qu'il pouvait y avoir de mal dans ... » commença-t-il.
« Grave erreur. » l'interrompit Flitwick, « Sérieusement, Sirius Black est un perturbateur. Il prépare quelque chose, je vous le garantis. »
« Je ... »
« Ne les écoutez pas Remus » Dumbledore souriait, désirant apaiser l'inquiétude et l'embarras de son collègue. « Sirius a bon coeur, réellement » (McGonagall émit un petit reniflement exprimant ses doutes) « Et puis on ne sait jamais, vous pourriez devenir le modèle dont il a besoin pour le guider vers le droit chemin. »
« Oui ... eh bien ... » Remus toussa avant de se lever brusquement et de lisser sa robe, « J'ai promis que je le verrais pour lui expliquer quelques passages du cours ... » Sur ce, tournant les talons, il sortit de la pièce précipitamment.
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Alors qu'il approchait de son bureau, la vue de la haute et mince silhouette en jeans délavé et T-shirt qui se tenait devant sa porte lui fit battre le coeur légèrement plus vite. Remus hâta le pas tout en sortant la clef de sa poche et en prenant soin d'afficher une expression neutre. « Désolé Sirius, je suis en retard. »
Le garçon sourit, passant une main dans ses cheveux qu'il avait laissé libres. « Pas de problème professeur. » Ses lèvres se tordirent dans un petit sourire et Remus nota quelque peu confusément qu'elles étaient bleues.
« Qu'est-ce qui s'est passé avec vos... hum... » Remus dessina un tracé dans l'air au niveau de ses lèvres.
« Pardon ? Oh ... » Sirius se toucha légèrement les lèvres du bout des doigts, « bonbons 'Tempêtes '. Colore-langue. » Tandis que Remus ouvrait la porte, il fouilla dans sa poche et en sortit un paquet légèrement aplati « Vous en voulez un ? »
« Non merci. » Remus lui adressa un sourire chaleureux et alluma les chandelles d'un mouvement de baguette. « A présent, prenez une chaise et je vais essayer de vous expliquer les contre sorts sur lesquels vous buttez. Y en a-t-il un en particulier ? »
Sirius secoua la tête tout en traînant une chaise à travers la pièce jusqu'au bureau. « Non, c'est plutôt l'esprit général des contre sorts et comment on doit les inclure dans notre exposé. »
« Eh bien l'esprit général est relativement simple. » Remus se pencha pour fouiller dans un tiroir et y prendre un morceau de parchemin et une plume. « Vous devez simplement faire un peu de recherche. Quel sorcier a découvert tel contre sort ; comment y est-il parvenu ; pourquoi s'y est-il intéressé – il existe souvent une histoire intéressante derrière cet aspect là en particulier. Prenez Edwards par exemple. Il est devenu célèbre pour un contre sort qui bloquait efficacement le 'sort de la chouette' ».
« Le 'sort de la chouette' ? » Sirius semblait intéressé malgré lui.
« Mmmm. Un très méchant sort celui là. Connu principalement pour avoir été utilisé au moyen-âge. La majorité des Moldus le connaissaient sous le nom de peste, ou 'Mort Noire'. Dans tous les cas, pour les sorciers il comportait un aspect encore plus désastreux. Contracter la maladie, et par conséquent le sort, signifiait que le sorcier ou la sorcière risquait, purement et simplement, de perdre le contrôle de ses pouvoirs magiques. Dans ce cas, il pouvait révéler son état de sorcier aux Moldus par inadvertance. »
« Et pourquoi l'a-t-on appelé le 'sort de la chouette' ? »
« Oh, parce que les Moldus pensaient que les sorcières avaient l'habitude d'utiliser des chouettes » Remus sourit et écrivit le nom du sort sur un morceau de papier. « Pourquoi ne pas faire une recherche sur ce sort et sur le contre sort d'Edwards pour votre exposé. C'est un sujet assez facile »
Sirius approuva et se rapprocha. « Et combien doit-on en inclure ? »
« Environ trois ou quatre ça suffira » Remus n'avait pas noté le léger mouvement de l'élève. « Personnellement je prendrais ceux du livre de textes, même si je pense que ce serait probablement une bonne idée de présenter une étude indépendante. Vous seriez ainsi presque certain d'obtenir une excellente note. »
« Oh » Sirius se pencha et subtilisa sa plume des mains du professeur, le prenant par surprise. Il griffonna une petite note au bas du parchemin et fronça les sourcils. « Vous en voyez quelques autres que vous pourriez me recommander ? »
« Il y a aussi l'Avada Kedavra'. »
Sirius eut l'air songeur. « Je ne pensais pas que nous étions même seulement autorisés à avoir connaissance de celui là. »
Remus haussa les épaules; « Nous l'étudierons au cours du prochain trimestre, ainsi, techniquement, vous auriez pris un peu d'avance. » Les yeux d'ambre effleurèrent le visage de Sirius presque sans le vouloir et s'y arrêtèrent.
L'élève fixait le parchemin, le visage concentré. L'extrémité de sa plume balayait doucement ses lèvres bleutées tandis que ses yeux gris orage parcouraient le document en face de lui. Ses cheveux avaient glissé d'un côté, exposant sa nuque pâle (et Remus se demanda l'espace d'un instant s'il l'avait fait délibérément) et retombaient sur une de ses épaules.
Secouant la tête, le jeune professeur tenta de rassembler ses esprits. « Ahem ... oui. Ainsi le sort 'Avada Kedavra' serait une bonne idée. »
Sirius tourna la tête, et Remus se retrouva capturé par le regard perçant de son élève. « Quel autre sort pourriez-vous me recommander, professeur ? »
« Eh bien je pense que je devrais plutôt vous laisser décider de ça, » murmura Remus, la gorge soudainement sèche. « Pourquoi ne pas faire des recherches à la bibliothèque ? »
Un sourcil se leva. « Mais je ne saurais pas par où commencer. Peut-être pourriez-vous m'aider ? »
'Sirius Black est un perturbateur. Il prépare quelque chose, je vous le garantis ...'
« Je ... je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Je serais probablement plus une gêne qu'une aide. » Remus sourit faiblement, mais son sourire se figea tandis que le souffle chaud de Sirius chatouillait sa joue.
« Bien sûr que non, tout seul je vais mettre un temps fou. » Le sourire de Sirius s'était fait suppliant. On aurait pu penser que son expression était sincère n'eût été la petite, l'étrange lueur dans son oeil qui suggérait une autre motivation.
« Non vraiment. » Remus déglutit, combattant l'envie soudaine de se reculer, de s'éloigner du contact. « J'ai beaucoup de travail à faire. »
« Seulement pour une demie heure alors, » Sirius s'approcha encore plus près, ne voulant visiblement pas abandonner « Et je vous promets que je ne demanderai plus aucune aide. »
« Très bien. » Remus se remit debout; « Mais nous devrions nous dépêcher. Madame Pince va fermer la bibliothèque bientôt et j'aurai besoin de lui parler pour qu'elle nous autorise à l'utiliser un peu plus longtemps. »
Sirius sourit, les yeux à demi plissés. « Merci professeur. »
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Un embrasement de chandelles scintillait au centre de la bibliothèque, entre les étagères plongées dans la pénombre. Dehors la nuit était tombée, et ainsi la plus grande partie de la pièce avait été envahie par l'obscurité, mais Sirius avec un pragmatisme dont Remus ne l'aurait pas cru capable, avait tout simplement fait apparaître plus de chandelles.
Le professeur et l'élève se tenaient assis à l'une des tables nichée au centre de la bibliothèque et surplombée par d'énormes rayonnages. Des notes, des plumes et des morceaux de parchemins étaient éparpillés un peu partout sur la table et des piles de livres chancelaient dangereusement sur les bords.
Sirius, de retour avec un nouveau tome, fit une pause comme il contournait un rayonnage et déposa le dernier livre sur une nouvelle pile. « J'en ai trouvé un autre sur Edwards, » annonça-t-il en se rasseyant dans le siège à côté de Remus « Je pense que ça doit être celui-ci. »
Remus découvrait avec surprise qu'il passait un très bon moment. C'était finalement agréable de côtoyer quelqu'un proche de son âge et Sirius avait fait preuve d'une incroyable patience tandis que le jeune professeur lui expliquait soigneusement les sorts et contre sorts et la façon de les formuler dans son exposé. La demie heure de départ était passée depuis un bon moment déjà et Remus avait complètement oublié son intention de partir.
« Je crois que nous en avons suffisamment. » Il sourit à Sirius et attrapa le livre pour le placer devant eux. « Nous devons en avoir à peu près neuf rien que sur Edwards. »
Sirius approuva, l'air pensif. « Je n'avais jamais réalisé qu'il y en avait autant sur les sorts. » commenta-t-il.
Remus haussa les épaules. « Tout le problème est de savoir quoi chercher, » dit-il d'un air absent tout en feuilletant le livre à la recherche de passages intéressants.
« Mmm. » Sirius le dévisageait.
A la lumière des chandelles les cheveux clairs et en bataille du professeur étaient striés de mèches blondes, son visage jeune et fatigué paraissait encore plus jeune et il se mordillait inconsciemment la lèvre inférieure tandis qu'il feuilletait rapidement et presque amoureusement les pages de ses doigts minces. Sa frange retombait devant ses yeux et, alors que Sirius l'observait, elle fut repoussée impatiemment.
« Ah ah ! » l'exclamation triomphante de Remus ramena Sirius au présent. « C'est bien ce que je pensais. »
« Quoi ? »
Remus regarda Sirius penché par-dessus son épaule, une mèche de ses cheveux noirs taquinant la joue du professeur. « Ce livre contient un chapitre entier de contre sorts. Vous pouvez utiliser celui-ci. »
« Vraiment ? » Sirius s'efforça de paraître intéressé, alors qu'il s'en moquait pour ainsi dire totalement. La tiédeur de la peau du jeune homme qu'il sentait à travers sa robe commençait à le distraire légèrement, et il secoua la tête pour essayer de chasser son trouble. ' Concentre-toi Black. '
Le mouvement avait distrait Remus de son explication et il cligna des yeux, prenant soudain conscience de l'heure. « Bon sang Sirius, pourquoi ne m'avez vous pas dit qu'il était si tard ? » Il se leva, obligeant l'élève à se reculer pour éviter d'être heurté par inadvertance. « Vous auriez dû avoir regagné votre dortoir depuis plus d'une heure. » Secouant la tête, Remus rassembla les livres en une pile, et les regroupa d'un même côté. « Voilà, allez remettre ceux là derrière le bureau pendant que je range un peu. »
Sirius approuva et disparut rapidement en direction de l'entrée de la bibliothèque, jurant entre ses dents. Il venait tout juste de trouver la position idéale quand ce satané professeur avait réalisé l'heure qu'il était. Pestant, il poussa les livres derrière le bureau tout en combattant un brusque sentiment de colère. 'Bon,' pensa-t-il dans un soudain accès de philosophie, 'le prof est là depuis seulement deux jours, et James n'a pas donné de limite de temps pour notre pari ... ' il faudrait simplement qu'il y travaille encore un peu plus.
Un petit sourire détendit ses lèvres tandis que sa bonne humeur lui revenait aussi soudainement qu'elle avait disparu, et il s'en retourna pour tomber sur Remus qui l'attendait debout devant la porte de la bibliothèque.
« Prêt ? » le professeur lui sourit et agrippa la poignée de la porte. « Si vous avez le moindre problème en retournant vers votre dortoir, dites simplement que vous étiez avec moi. »
Sirius approuva. « Merci professeur. »
Il traversa rapidement la pièce pour se placer tout près de Remus tandis que celui-ci éteignait les chandelles avec précaution et sursauta involontairement lorsque la dernière s'éteignit, plongeant ainsi la pièce dans une obscurité absolue. Il chancela légèrement, ses doigts frôlant un tissu auquel il se raccrocha instinctivement en essayant de retrouver son équilibre. Il y eut un cri étouffé « Ahh ! » et il sentit Remus chanceler à son tour.
« Ca va Sirius ? »
Troublé, Sirius chercha la poignée de porte à tâtons. « Ça va – c'est juste que je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse aussi noir. »
« Non, moi non plus. » il y avait un trait d'humour dans la voix de Remus et il sursauta quand il sentit des doigts se promener sur sa joue. « Je pense que la porte est de l'autre côté. » ajouta-t-il tandis que Sirius marmonnait un juron dans sa barbe.
« Désolé. » les doigts du garçon, quoi qu'il en soit, ne bougèrent pas, posés sur sa pommette. La voix de Sirius se fit entendre, pensive.
« Professeur ? »
« Oui ? »
« Quel âge avez-vous ? »
« C'est un peu personnel comme question vous ne trouvez pas ? » Remus recommençait à se sentir mal à l'aise, et il réalisa que Sirius devait se tenir tout près – il pouvait sentir la chaleur de son corps. « Mais si vous y tenez, je n'ai pas tout à fait vingt ans. »
« C'est assez jeune pour être professeur non ? » les doigts de Sirius glissaient lentement le long de sa joue, comme s'il tentait de mémoriser le visage de Remus par le toucher.
« Oui assez » commença Remus qui se maudit en entendant le léger tremblement de sa voix « Je ne suis pas allé à l'université. »
« Et vous enseignez ? » La voix de Sirius était basse, amusée, chaude et Remus commença silencieusement à chercher la poignée de la porte, soudainement conscient de leur proximité dans le noir, de l'incongruité de la situation et le plus inquiétant de tout, de ce qu'il ne s'en inquiétait pas autant qu'il aurait du.
Les doigts avaient atteint le coin de ses lèvres et s'y posèrent pendant un instant. « Pourquoi n'êtes-vous pas allé à l'université ? »
« Ca… ça ne me convenait pas. » Remus ferma les yeux, priant pour que Sirius ne suspecte pas le mensonge et qu'il trouve enfin la porte. Chaque fois qu'il parlait, ses lèvres frôlaient la douce extrémité de ses doigts. « Et puis ça ne vous regarde vraiment pas » ajouta-t-il.
« Ah. » les doigts de Sirius dessinèrent la ligne extérieure de ses lèvres dans le noir « Bien, (et Remus réalisa avec un frisson involontaire que sa voix s'était faite légèrement plus basse, presque voilée) « Merci de votre aide professeur. »
Il y eut un soudain éclat de lumière quand Sirius ouvrit la porte brusquement et avant que Remus n'ait même le temps de retrouver ses esprits, l'autre jeune homme avait disparu dans le couloir si rapidement, qu'il était difficile d'imaginer qu'il s'était jamais tenu là un instant plus tôt.
A suivre ...