Hello, c'est moi mais cette fois-ci avec une autre histoire que teatcher's pet. Rassurez-vous, je ne laisse pas tomber la traduction, mais j'avais besoin d'une petite récréation. Depuis presque un an que je la traduis, je dois avouer que je sature un peu.
Alors comme j'avais beaucoup aimé cette petite histoire je me suis dit que je pourrais en faire profiter ceux qui ne l'ont pas déjà lue. Il s'agit d'un recueil de one shots sur la vie de Remus et Sirius élevant le petit Harry. Si vous aimez, je traduirai la deuxième histoire que Nuitah a déjà publiée. Et elle m'en a promis une troisième pour bientôt.
Bonne lecture ...
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Au sujet des fleurs et des abeilles ...
Remus se tenait assis à son bureau, lisant les copies que ses élèves moldus lui avaient rendu un peu plus tôt ce jour là. Il présentait l'image même de la tranquillité, et Sirius aurait préféré rester là à le contempler depuis l'embrasure de la porte, mais l'homme qui travaillait si paisiblement était bien plus à même que lui de venir à bout des difficultés, et en particulier du genre de difficultés que Sirius avait récemment rencontrées.
« Moony on a un problème » finit-il par dire.
Remus se retourna dans sa chaise. « Sirius Black, je t'assure que ça me fera beaucoup de peine, mais je vais devoir t'enfermer dans la cave si tu me dis que tu as envoyé mon vélo dans le fond du lac encore une fois . »
« Oh oui, ça aussi ... » dit Sirius, tout en s'asseyant sur l'autre chaise de la pièce. Les menaces de cave revenaient au moins deux fois par semaine et il ne les prenait pas très au sérieux (bien qu'une part de son esprit tordu était persuadé qu'un de ces jours Moony mettrait réellement ses menaces à exécution) . « Mais enfin Rem, je ne peux pas 'apparaître', je ne peux pas voler, est-ce que je dois en être réduit à marcher ! »
« Si tu n'étais pas aussi borné je t'aurais appris comment te tenir sur ce satané engin et tu ne finirais pas dans le lac à chaque fois ! Pêcher le poisson c'est déjà assez assommant ; mais je suis encore beaucoup plus fatigué de devoir pêcher mon vélo ». À ce moment de la discussion le visage de Remus s'était teinté d'une délicate nuance de rouge, ce qui rendit Sirius ridiculement heureux. Un Moony tout rouge était irrésistible.
« Je suis désolé Rem, mais écoute ; j'irai le repêcher dès demain matin et je te le réparerai, ok ? Un Padfoot repentant était tout aussi irrésistible qu'un Moony tout rouge.
« J'aimerais autant pas Pads, la dernière fois que tu as essayé de réparer mon vélo, il est resté rose fluo pendant plusieurs semaines avant que je ne trouve le contre sort. »
« C'était un accident »
« Tu sais Padfoot, pour quelqu'un d'aussi fier de sa virilité, tes accidents finissent relativement souvent en rose fluo »
« J'aimerais qu'on change de sujet »
Remus éclata de rire puis regarda amoureusement Sirius, qui fixait le sol d'un air boudeur. « Et c'était quoi l'autre problème ? » demanda-t-il. Il fut surpris de voir Sirius se tortiller sur sa chaise, mal à l'aise. Peu de choses rendaient Sirius Black mal à l'aise.
« Quand j'ai emmené Harry chez les Ragil il m'a demandé pourquoi David Ragil appelait l'un des ses papas 'mam' »
« Oh »
« Comme tu dis »
Tous deux restèrent silencieux pendant un moment. « He bien, il a six ans ; on devait bien s'attendre à ce qu'il ait besoin un de ces jours de la fameuse conversation sur les fleurs et les abeilles »
« On ne sait pas grand choses des fleurs Moony »
« Oui eh bien les fleurs et les abeilles version 'enfant élevé par des papas gays ' je pense »
« Il y a déjà ma version pour ça »
« Qu'est ce que tu lui as dit Sirius ? » le ton de Remus lui rappela furieusement la cave.
« Je lui ai dit que 'mam' était le mot français pour 'papa'
« Vraiment très malin de ta part ça Padfoot »
« Et qu'est ce que j'étais supposé lui dire ' écoute Harry, il existe des idiots par ici qui préfèrent vivre leur vie avec des femmes, mais que Merlin me vienne en aide, je n'arrive pas à comprendre pourquoi' ! »
« Ça aurait été encore plus malin »
« C'est pourquoi j'aimerais que ce soit toi qui lui expliques Moony. Tu sauras quoi lui dire »
Quelques heures plus tard, un Harry Potter de six ans était assis sur un coin de la table de cuisine, regardant avec curiosité ses deux pères qui semblaient très nerveux. Ils étaient assis de l'autre côté de la table, la fixant un peu comme ils l'avaient fait plusieurs années auparavant, quand ils s'étaient assis dans le bureau de McGonagall après avoir été pris dans un placard à faire des choses qu'ils ne mentionneraient jamais dans cette conversation, ni d'ailleurs dans aucune autre conversation impliquant leur enfant.
Bien sûr ils se souvenaient tous deux que Harry n'était pas vraiment leur enfant. Et ils veillaient à ce que Harry s'en souvienne aussi. Il connaissait ses parents Lily et James. Il avait un album rempli de photos d'eux, et un tas de soirées pleines d'histoires sur eux, racontées par les deux personnes que les Potter aimaient le plus. Au début, Remus et Sirius n'avaient même pas pensé que Harry les appellerait papa. Ils avaient envisagé d'être oncle Padfoot et oncle Moony, comme ils l'étaient à l'origine, mais quand on élève un enfant, on ne peut pas tout contrôler, et ceci faisait partie des choses dont ils avaient perdu le contrôle.
« Comment s'est passé ton après-midi chez David mon p'tit loup ? Interrogea Remus en ôtant les lunettes du nez de Harry pour les nettoyer.
« Cool ! Dave a un jeu vidéo où on peut bombarder les sept merveilles du monde ! Il m'a laissé détruire les pyramides ! »
Bien sûr pensa Remus, de toutes les villes moldues dans le monde, il avait fallu que Dumbledore choisisse une ville américaine. Comment était-il supposé faire de Harry un petit sorcier anglais poli et bien élevé dans ces conditions ?
« Il y a quelque chose dont on doit te parler Harry » dit Remus gentiment.
Harry jeta un regard rapide vers Sirius, qui, d'après son expérience en matière de 'discussions sérieuses' avec Moony, n'allait pas tarder à sortir un commentaire taxant de barbantes les discussions sérieuses et de bien plus intéressantes les crèmes glacées .
Sirius resta silencieux et Harry sut qu'il s'agissait de quelque chose de vraiment grave cette fois-ci.
« Harry » reprit Remus, pas encore très sûr de la façon dont cette conversation allait se dérouler. « Tu sais qu'il existe deux sortes de personnes dans le monde ? »
« Ouais, certaines personnes ont les cheveux gras et les autres pas » répondit joyeusement Harry. Sirius lui avait expliqué ça l'autre jour, et Harry savait qu'il serait fier qu'il s'en rappelle aussi précisément.
Rémus fusilla du regard l'autre homme qui, pour le moment, trouvait le plafond particulièrement intéressant.
« Non Harry, je voulais parler des hommes et des femmes. »
« Oh comme M et Mme Ragil ? »
« Oui Harry, comme les parents de David. »
« Je voulais demander à Dave pourquoi l'un des ses papas porte des robes, mais à ce moment là il m'a montré ce jeu et j'ai oublié. »
« Alors à ce propos Harry, David n'a pas deux papas, mais il a un papa et une maman. »
« Tu veux dire que l'un de ses papas est français c'est ça ? Papa me l'a déjà expliqué. Je peux aller dehors maintenant ? » Harry commençait à s'ennuyer. Jouer à la balle avec Padfoot à l'extérieur était bien plus intéressant que de rester assis dans la cuisine à discuter des Français, et il venait tout juste d'emprunter un ballon qui brillait dans le noir.
« Non Harry, 'mam' n'est pas en réalité le mot français pour 'papa' ; c'était simplement l'une des plaisanteries de Sirius. »
« Comme la fois où il m'a rendu rose fluo ? »
« C'ETAIT UN ACCIDENT. » Sirius avait fini par abandonner sa silencieuse contemplation du plafond.
« Bien sûr » Remus n'allait pas laisser Sirius changer de sujet cette fois-ci et il continua.
« Le fait est mon p'tit loup, que le papa de David est un homme, comme Sirius et moi, et que la maman de David est une femme et qu'ils vivent ensemble, ainsi que la plupart des hommes et des femmes. »
Il y eut un moment de silence. Puis Harry parla.
« Pourquoi ? »
Sirius et Remus échangèrent des regards inquiets. Ils l'avaient craint celle-là.
« He bien Harry, les hommes et les femmes, ils ... hé bien ils s'aiment les uns les autres en principe. D'autres non et c'est bien, mais quelques uns si, et c'est bien aussi, tu vois ? » Remus ne faisait plus que marmonner.
Harry le dévisageait, les yeux ronds.
Alors Sirius prit la parole.
« Ce que Rem essaye de te dire Harry, c'est que tous les hommes ont besoin de quelqu'un qui soit fâché contre eux quand ils font des choses idiotes, comme envoyer le vélo dans le lac, ou dire au facteur qu'il est plus lent que la plus lente des tortues, ou donner à un garçon de sept ans une boite pleine de glaces (Harry : « c'était pas idiot, je les ai toutes mangées ! » Remus : « Et tu as été malade pendant deux jours ! »). Quelques hommes aiment que les femmes soient fâchées après eux, d'autres préfèrent que ce soit des hommes qui soient en colère contre eux. Moi par exemple, je ne voudrais personne d'autre au monde que mon Moony pour crier sur moi que je suis stupide.
Ils étaient à nouveau tous silencieux. Et à nouveau ce fut Harry qui rompit le silence;
« Ok »
L'expression identique qui se peignit sur les visages de Remus et de Sirius était amusante. Elle fit rire Harry. Puis il prit ses lunettes étincelantes des mains de Remus et se leva.
« Tu viens jouer à la balle avec moi ? Demanda-t-il joyeusement.
Il faisait nuit, et le ballon brillant emprunté par Harry s'envola au dessus du pré.
Il était beaucoup plus simple d'expliquer à Harry pourquoi l'un de ses papas se changeait en un gros chien noir à volonté que de lui expliquer pourquoi ce même papa embrassait son autre papa pour lui souhaiter une bonne nuit pensa Remus. Pourtant Sirius était doué pour ça quand il s'y mettait. Sans doute en rapport avec sa façon quelque peu immature d'envisager la plupart des situations qui se présentaient. Cependant, quand le temps viendrait de la prochaine étape des explications sur les fleurs et les abeilles, il laisserait son Padfoot se charger de la conversation et s'assoirait tranquillement pour profiter du spectacle. Il ne l'admettrait jamais devant Sirius et son ego déjà surdimensionné, mais Remus trouvait sa façon irrationnelle et adorable d'expliquer les choses, plus que délicieuse.