IL PLEURE DANS LE NOIR

Disclaimer : Le chewing-gum c'est très vulgaire ! Le chewing-gum ça m'exaspère !

A/N : Bonjour à tous ! Je vous présente mon nouveau bébé en date, une DMHG pour changer XD L'histoire est assez difficile à résumer et de toute façon, je ne trahirai pas son contenu ici, je vous laisse le découvrir par vous-même… Sachez toutefois que ce n'est PAS un UA et qu'il n'y a aucun OCC, vous savez comme je n'aime pas trop ça :) 16 chapitres sont prévus et j'uploaderai 1 fois par semaine ! Enfin, étant donné que dans ma fic, Voldie et ses chiens de garde ne sont pas nécessaires à l'action contrairement à mes autres DMGH (l'histoire en aura d'ailleurs assez en elle-même) j'ai décidé pour une fois de faire de cette fic une post Poudlard ! Cela se passe quelques mois à peine après la fin de la 7ème année et la chute de Voldemort. J'ai commencé cette fic l'automne dernier et après quelques petits peaufinages, la voilà pour vous ! L'idée de départ est basique et a déjà été explorée en littérature mais débordant d'idées sur ce thème pour en faire quelque chose qui je l'espère, sortira du commun, j'ai voulu m'y essayer ! Le reste, vous le saurez en lisant… ;) Et j'en profite pour faire un énorme bisou à ma Zazo chérie qui a lu mes chapitres avant leur publication en me donnant à chaque fois son précieux avis, merci ma puce, j'ai adoré notre échange de fics respectives ! Bonne lecture !


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Invisible

(Drago)

Lorsque j'ouvris les yeux ce matin-là, il me sembla alors avoir dormi un siècle. Désagréable impression, légèrement malsaine. Pourtant, je ne m'étais endormi que la veille au soir. Je m'en souvenais d'ailleurs parfaitement. Quelques jours seulement après le combat final.

Potter avait finalement anéanti le Seigneur des Ténèbres, au prix de quelques pertes dans les deux camps. Ma tante Bellatrix était morte durant la bataille, mon père était toujours en prison alors que ma mère, n'ayant jamais été Mangemorte, vivait toujours à la maison en bonne santé, Merlin soit loué, et Severus Rogue avait été innocenté, reconnu espion pour l'Ordre. De même, il avait décidé d'arrêter d'enseigner pour se consacrer à sa vie privée et à ses recherches personnelles. Et grâce à toutes les émotions psychologiques qu'il avait eu à subir ses dernières années, le Ministère avait accepté de lui accorder une retraite précoce.

C'étaient là les nouvelles les plus importantes pour moi, puisqu'ils étaient mes seuls proches. Personnellement, cette défaite ne m'avait pas particulièrement affecté ; j'avais déjà déserté les deux camps un bon moment de cela déjà, désirant finalement devenir mon propre maître. Je n'étais à présent plus qu'un banni, un être dont tout le monde se moquait, renié des deux camps… Mais je m'en fichais, au moins, j'étais libre à présent.

Cette fatigue et cette impression de long sommeil me venaient certainement de toutes les émotions que j'avais subies ces derniers jours, avec la destruction de Voldemort… Même si je n'avais pas été directement concerné, psychologiquement, cela m'avait tout de même fait un certain choc.

Ce fut donc les jambes cotonneuses et le visage tiré que je me levais ce matin-là. Je m'étais encore endormi tout habillé. Et après m'être un tant soit peu arrangé d'un geste rapide, je descendis les marches de l'escaliers afin d'aller manger.

En arrivant en bas, je croisais Tindom, le nouvel Elfe de Maison de ma mère au visage hypocrite. Je m'attendais à ce qu'il me salue par des courbettes, comme chaque matin avant de me proposer un petit-déjeuner, mais l'idiot ne sembla même pas avoir remarqué ma présence.

–Tindom, je veux des œufs brouillés ! ordonnai-je d'une voix sévère. Dépêche-toi !

Mais le stupide Elfe ne prit même pas la peine de répondre et partit à tout allure vers l'étage avant que j'aie le temps de le rattraper.

Poussant un juron exaspéré, je poussais alors la porte de la cuisine, où je vis ma mère et Severus Rogue – lequel était son nouveau compagnon – déjà attablés devant le petit-déjeuner.

–Bonjour, fis-je.

Ma mère continua à siroter son thé comme si de rien n'était tandis que Severus poursuivait, imperturbable, la lecture de son journal.

–Eh bien, vous êtes en forme ce matin, ironisai-je. Y aurait-il…

Mais je stoppais subitement ma phrase. donc était ma chaise ? Pourquoi n'y avait-il que deux tasses, deux assiettes, deux paires de couverts uniquement ?

–Je ne suis pas autorisé à manger, aujourd'hui ? lançais-je, sarcastique.

Toujours aucune réaction. D'abord Tindom, ensuite eux… Quel était donc leur problème, à la fin ? Tout le monde dehors me snobait déjà, en raison de ma déchéance des deux camps. Mes proches n'allaient tout de même pas s'y mettre, eux aussi !

–Où diable suis-je supposé m'asseoir ? insistai-je avec agacement.

Mais une fois de plus, seul le silence accompagné de froissement de journal de Severus me répondit.

–Maman ! m'exclamai-je alors, sérieusement en colère. Severus ! Hé, ho !

Pourquoi m'ignoraient-ils donc ? Qu'avais-je fait ! Alors que j'allais une nouvelle fois tenter de me faire entendre, la voix de ma mère m'interrompit.

–Le Ministère n'a toujours aucune nouvelle de Drago, l'entendis-je soupirer d'une voix triste que je lui avais rarement entendue. Selon eux, il n'y a plus grand-chose à faire…

–Cela fait déjà un mois qu'il a disparu, Narcissa, répondit Severus d'une voix compatissante. Il ne devait plus supporter d'être vu comme un lâche par tout le monde. Ou alors, il a été…

–…tué par les pro-Voldemort toujours en vie, acheva ma mère en se prenant le visage dans les mains. Mais le pire est vraiment de ne pas savoir…

En entendant cela, j'ouvris des yeux ronds, totalement choqué. Mais à quoi jouaient-ils ! J'étais là, ils n'étaient tout de même pas aveugle, Merlin ! Et qu'est-ce que ce un mois d'absence signifiait donc ! La veille encore, je discutais avec eux ! Mais l'inquiétude me força tout de même à me tourner vers le grand calendrier sorcier accroché au mur, affichant quotidiennement la page du jour.

Mes yeux s'écarquillèrent en voyant cette énormité. Le calendrier affichait la date du 10 août… Et nous n'étions que le 13 juillet ! J'en étais certain ! Ils devaient certainement me faire une farce de mauvais goût, ce n'était pas possible !

–Je te comprends, Narcissa, murmura Severus en l'attirant à lui avec douceur.

–MAMAN ! hurlai-je complètement paniqué, à présent. SEVERUS ! Je suis là !

Toujours aucune réponse, excepté quelques larmes qui vinrent rouler sur les joues pâles de ma mère, m'ignorant toujours.

–JE SUIS LA ! m'égosillai-je d'une voix hystérique. Pitié arrêtez, ce n'est pas drôle, vous me faites peur !

Je continuais à hurler et à m'agiter dans tous les sens, en vain. Ils ne réagissaient toujours pas.

–Bon, cette fois, la plaisanterie a assez duré ! m'énervai-je en m'avançant d'un air menaçant vers Severus.

Mais alors que j'allais l'attraper par le col pour l'obliger à me regarder en face, ma main droite, au lieu de le heurter, n'attrapa… que du vide ! Choqué, je vis alors avec horreur ma main… traverser le corps de Severus, sans que lui ne s'en rende compte ! Comme si j'étais… transparent, invisible…

Inexistant.

Affolé, je poussai un cri d'horreur et me tournais d'un geste vif et apeuré vers la grande horloge de la cuisine ornée d'un miroir. Et là, je découvris, terrifié, que sur les trois personnes présentes dans la pièce, deux seuls reflets répondaient à l'appel.

J'étais un sorcier, j'avais même pratiqué la magie noire, à une époque. Par conséquent, vous vous doutez bien que j'en avais vu, des choses impressionnantes, étranges et complètement effrayantes. Mais rien de tout ce que j'avais vu jusqu'alors ne pouvaient égaler l'ahurissante horreur qu'était de s'apercevoir que l'on existait plus… Rayé de la carte. Comme… mort.

Il n'existait rien au monde de plus horrifiant.

–Regardez-moi ! gémis-je encore une fois, en essayant avec désespoir de toucher Severus, ma mère, les meubles…

Mais rien à faire : je traversais quasiment tout ce que je touchais, excepté le sol ; la gravité exerçant apparemment toujours la même force sur moi.

« Je suis en plein cauchemar » songeai-je, horrifié. « Oui, un cauchemar, c'est sans doute ça… Et lorsque je me réveillerai, tout sera redevenu normal… Cela m'apprendra à manger trop de biscuits avant d'aller dormir… »

Mais malgré cet optimisme, j'avais malheureusement tort.

Rien ne changea. Le lendemain fut tout à fait pareil : j'étais toujours invisible et mes proches continuaient à agir comme si j'étais mort. Pareil pour le surlendemain, le jour d'après, et le jour encore d'après…

Durant tout ce temps, j'essayais vainement de communiquer avec eux par tous les moyens possibles. Je hurlais jusqu'à ce que ma gorge me brûle. Je me mettais à courir dehors, dans l'espoir d'être finalement vu ou entendu par quelqu'un…

Mais cela était aussi désespéré que vain. Je demeurai Drago l'invisible… D'ailleurs, qu'étais-je, au juste ? Tout le monde me croyait mort… J'avais peut-être effectivement eu un accident dont je ne me souvenais pas et étais à présent une sorte de fantôme, de revenant ? Mais si c'était le cas, que faisais-je encore sur terre ? Je ne voyais personne d'autre comme moi… Peut-être devais-je accomplir quelque mission avant d'avoir droit au repos éternel ?

Néanmoins, j'avais également une autre explication, bien plus rationnelle. Quelqu'un avait dû me jeter un puissant sortilège de magie noire dont j'ignorais tout, destiné à me rendre fou. Cela devait sans doute être l'objectif de cette personne car c'était vraiment le meilleur moyen pour sombrer dans la folie : j'étais invisible depuis à peine deux semaines que déjà, ce manque de contact humain et cette ignorance perpétuelle commençaient à me faire perdre la raison.

J'avais bien pensé à aller consulter des livres dans une bibliothèque pour savoir à quel genre de sortilège j'avais à faire et comment y mettre fin, mais à quoi bon ? Tout ce que j'essayais de toucher me traversait la main… Et à moins de lire par-dessus l'épaule de quelqu'un comme par hasard arrêté à LA bonne page à L'endroit où je me trouvais, je n'avais aucune chance de découvrir ce qui m'était arrivé.

Qu'allais-je devenir ?

Je crois que c'est à peu près à ce moment-là que j'ai vraiment failli perdre l'esprit. J'ai craqué. Je ne pouvais plus rien faire. Plus être vu, ni entendu, ni sentir… J'en avais même déjà presque oublié la sensation de toucher une peau humaine, c'était insupportable… J'avais besoin de parler, de communiquer, de sentir, d'être perçu… Je haïssais cet être fantomatique que j'étais devenu, et je haïssais par-dessus tout le fait d'ignorer pour quelle raison et en de quelles circonstances…

Je pensais ne plus jamais pleurer de ma vie. Parce que j'étais un homme, que j'étais fort, que je pensais qu'après la mort de Voldemort, plus rien ni personne ne pourrait désormais autant me torturer. Mais j'avais tort, car le sentiment de ne plus être était pire que tout. Et durant les semaines qui suivirent, jamais je ne trempais autant mes oreillers de mes larmes invisibles, mes cris devenant de plus de plus imperceptibles et désespérés.

Car jamais personne ne m'entendrait.

Jamais.

J'étais prisonnier de moi-même, enfermé dans le noir.

J'étais mort… Et la seule chose que je souhaitais à présent, c'était que mon esprit suive…


A/N : Voilà donc ce premier chapitre qui lance tout simplement l'histoire ! La prochaine fois, les cris de ce pauvre Drago vont finir par être entendus… mais par la dernière fille qu'il avait envie de voir… A la semaine prochaine pour la suite ! Pleins de bisous !