Adolescences tardives

Adolescences tardives

/Papa. Dis, pourquoi on ne va jamais voir papi?/ /Scorpius, qui t'a foutu ces idioties dans le crâne?/ /Rose Weasley./ Drago soupira. Il avait fallu qu'elle tienne de sa mère. Il devrait aller parler à Granger, ceci ne devait pas se propager. Post T7

Me revoici avec une nouvelle fiction. Cela faisait quelque temps qu'elle traînait dans mes brouillons (et sur mon ordinateur). Pour l'instant, le synopsis est vague. J'imagine que c'est, comme bien d'autres auteurs, une façon de creuser un petit peu cette fin hâtive de la série des Harry Potter, avec son épilogue qui a du mal, en ce qui me concerne, à me contenter.

Voilà pourquoi j'explore un peu cet entre-deux: entre la fin et l'épilogue. Dix-neuf années ne peuvent après tout pas s'être déroulées sans heurt! (ce ne serait pas amusant, non?)

Ah, aussi, le couple Hermione/Ron ne m'a jamais tant plu que ça...

Disclaimer: Tout à JKR, sauf les personnages sortis de mon imagination...

Pairing: HGDM, what else?

Et des petites reviews, avis positifs comme négatifs, que je sache si l'expérience de cette nouvelle histoire en vaut le coup!

Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.

Antoine de St Exupéry

oOo

Chapitre I

/ Ou comment faire comprendre aux enfants que les questions, c'était nul comme plan. /

oOo

.- Papa. Dis, pourquoi… Pourquoi on ne va jamais voir papi ?

Le petit garçon de six ans posait ses yeux opalescents et inquisiteurs sur son père. Se dressant sur la pointe des pieds pour ne pas être totalement caché par l'imposant bureau d'acajou, il attendait. Face à lui, son père soupira profondément tout en repliant à grand bruit le journal qu'il lisait encore tranquillement quelques secondes plus tôt.

.- Scorpius…

.- C'est vrai. Je veux dire… On ne va pas le voir à Noël, ni à Pâques, ni pour son anniversaire. Pourquoi ?

.- Qui t'a encore foutu ces idioties dans le crâne... grogna le père d'un air furieux.

.- Personne, car ce ne sont pas des idioties. C'est juste Rose Weasley…

.- Ah oui Weasley, bien sûr. Il a fallu qu'elle tienne de sa mère celle-la.

.- Non, mais elle a raison. Elle, elle va bien voir ses grands-parents, même les moldus.

.- Je…

.- Je sais que tu vas me dire qu'Azkaban n'est pas une bonne place pour aller voir papi, mais j'l'aime bien moi. Enfin, je me souviens que je l'aime bien. Après, j'ai pas l'air bête moi. Je veux dire… J'ai que mamie 'Cissa sinon, parce que les parents de maman ben en même temps il sont morts et…

.- Il suffit ! s'insurgea Drago.

De quel droit son fils osait-il remettre ses décisions en cause. Il n'était pas encore en âge, bon sang, il n'avait que six ans. Ce qui normalement devait lui laisser encore quelques années avant d'essuyer quelque rébellion. Mais non. Il fallait croire que le gamin était précoce. Il devrait sans doute en parler avec Astoria. Si elle avait encore la moindre attention quant à l'éducation de leur fils.

Drago soupira. Il aimait beaucoup sa femme mais… En tant que représente Malefoy, elle était parfaite. Ses origines étaient pures comme l'eau de roche, sa beauté féérique. Rien à redire. Comme mère par contre… Elle était aimante certes mais les difficultés que rencontrait leur mariage la rendaient distante. Heureusement que leurs elfes de maison avaient un minimum d'éducation, pour lui inculquer quelques notions. Plus l'école d'éveil. Sinon, il aurait banni son fils, car il n'aurait pas laissé un rustre représenter le futur de sa famille. Enfin… Presque. Et dire que ces elfes avaient de l'instruction grâce aux lois progressistes qu'avait fait passer Granger. Il l'aurait presque remerciée. Enfin, il ne fallait exagérer non plus. Penser à Granger – qui se nommait plus justement Weasley, à présent – lui rappela la cause de sa présente colère. Cette Rose Weasley était vraiment trop… Fouineuse. Pas que ce soit étonnant. Toutefois il ne fallait pas laisser ceci se propager. Elle pourrait donner de vraiment mauvaises idées à son fils. Comme aller rendre visite à Lucius. Réellement.Et ça…

Non, c'était mauvais.

oOo

La jeune femme pesta violemment, évita avec habileté un porte-parapluie fourbement

posé sur son chemin - tous des traîtres! - et appuya son coude sur la poignée de la porte de son bureau. La pile pantagruélique de dossiers qui tenait tant bien que mal, et surtout dangereusement en équilibre, dans ses bras s'ébranla légèrement, laissant échapper un hoquet d'horreur à sa détentrice. Cependant, Merlin dut intervenir, car elle tint bon. La femme souffla légèrement et repoussa le battant de la porte de son dos. Entrant à reculons dans son bureau, où trônait fièrement une plaque indiquant en lettres d'un doré incertain:

« Hermione Weasley-Granger, sous- directrice du département d'application des Lois Magiques »

... Elle déposa enfin son fardeau.

.- Tous des feignants. Mince, les stagiaires sont quand même censés servir à quelque chose non ?

Hermione se laissa tomber dans son fauteuil et se servit un verre d'eau.

.- Bah… Il vaut toujours mieux se fournir toute seule, ils ne trouveraient pas les bons documents.

Une tête passa par l'embrasure de la porte.

.- Hermione, tu devais rendre le rapport sur les abus sur les biens des gobelins hier matin dernier délai. Miranda est furax.

.- Par Morgane, Jenny, je veux bien moi, mais où tu veux que je trouve le temps avec de tels incapables !

Elle se leva furieusement et commença à piocher avec rage dans les multiples dossiers obscurcissant son bureau qui fut dans un autre temps d'une certaine élégance.

.- Je sais. Calme-toi, je n'y peux rien. Je fais le secrétariat moi, et je le fais bien. Et je fais même parfois des extras pour toi.

.- Oui… oui. Désolée. Tiens, prend ça, ce n'est pas encore complet, mais c'est tout ce que j'ai pu retrouver, Miranda devra s'en contenter. Avec l'énorme dossier du moment, je n'ai plus vraiment le temps pour les projets mineurs…

.- Qui aurait cru t'entendre dire ça Hermione. Toi pas le temps ?

.- Eh oui. Avec la vie de famille… Vivement que mes enfants soient à Poudlard, car j'ai du mal à gérer ma carrière en plus du reste...

La jeune secrétaire fit un pas timide dans le bureau, et referma discrètement la porte. Penchant la tête sur le côté, ses lèvres étirées vers la gauche en une grimace, elle demanda :

.- Encore des problèmes ?

Hermione soupira et un sourire fatigué adoucit quelque peu son visage sérieux.

.- Oui. Non. Je ne sais pas. Tu sais… J'aime Ron. J'aime Rose et Hugo. Ils sont ce que j'ai de plus précieux. Mais…

.- Je le savais. Il y a un « mais ».

.- Comment n'y en aurait-il pas un ? Je… je ne me reconnais pas. Je suis une carriériste tu sais. Les rôles de femme au foyer, épouse et femme aimante ne sont pas très ajustés pour moi. Je les aime. Tu sais que je suis prête à tout pour eux. Mais depuis que j'ai repris le travail je…

.- Tu entrevois les autres possibilités.

.- C'est ça.

Hermione poussa un profond soupir. Encore un. Elle aimait discuter avec Jenny. De sept ans sa cadette, celle-ci occupait ce job de secrétaire à mi-temps. Plus pour l'argent que pour l'amour du métier. À côté elle vivotait. Changeait d'orientation d'étude comme de chemise. Pouvait partir sur un coup de tête. Suivre ses passions. Et pour ça, Hermione l'enviait. Et grâce à ça, Jenny la comprenait.

.- Tu as le droit d'être égoïste, tu sais ?

.- Tu trouves mon attitude égoïste ?!

.- Non. Je n'ai pas employé le bon terme. Je veux dire, et pas dans le sens péjoratif : pense un peu à toi.

.- C'est-à-dire… s'enquit la jeune femme, incertaine.

.- Tu as toujours énormément donné. Toute ta vie. Tu t'es sacrifiée, a pris des risques immenses, et plus que tu ne le crois, en aidant Harry Potter. Là, tu n'étais pas prête à t'engager si jeune, mais tu l'as fait, car c'était ce que Ronald voulait. Tu as eu des enfants et as sacrifié ta carrière. Pourquoi les autres n'endureraient-ils pas un peu pour ton bonheur ?

.- Je…

Hermione se tut. Elle avait déjà pensé à ce que disait Jenny. Dans ses moments bas, elle avait envisagé, de très rares fois, de tout laisser tomber et de suivre ses envies. Mais elle avait trouvé ses pensées monstrueuses. Mais à présent que quelqu'un les énonçait, réellement, à voix haute… Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais à ce moment une note de service volante entra dans son bureau. Elle la saisit machinalement.

Hermione,

Je sais que votre travail est harassant, mais cessez donc de prendre un tel retard. Certes, notre dossier sur la révision des peines à Azkaban est capital, mais pour les rapports de routine, vous devriez être capable de les rendre à temps.

Par ailleurs, dites à Jane de retourner poser sa personne à l'endroit qui est supposé lui procurer sa paie. Si elle voulait finir psychomage, je ne vois en aucun cas la raison de sa présence dans notre cabinet.

Son absence a donc fait patienter plusieurs visiteurs. Bref, nous parlerons de ces quelques désagréments plus en détail demain.

Miranda.

Jenny haussa les sourcils en direction de sa supérieure et amie.

.- Miranda, grinça Hermione.

.- Merde.

.- Hum hum.

.- J'dois me tirer c'est ça.

.- Je crois bien, répondit malicieusement Hermione.

.- Elle est furax ?

.- Légèrement échauffée.

.- Re-merde.

.- Allez, fonce.

Jenny se retourna et posa sa main sur la poignée.

.- On finit notre discussion plus tard ?

.- Peut-être, je ne sais pas. J'ai promis à Ron de ne pas rentrer tard et…

.- Oublie. Ce soir, tu sors.

.- Mais…

Mais Jenny était déjà sortie. Hermione se cala confortablement contre son fauteuil, tentant de faire le vide dans son esprit. Esprit trop embrouillé à son goût. Elle préférait les choses compartimentées. Bien rangées. Logiques. Et ce n'était pas le cas. La poisse.

Son calme tout relatif fut de nouveau interrompu par l'ouverture de la porte. Elle n'avait pourtant aucun rendez-vous pour cet après-midi. Elle pivota sur son fauteuil, et faillit en dégringoler quand elle vit s'avancer, digne et assez méprisant, un homme qu'elle n'avait pas vu depuis moult années. Et aurait préféré ne pas revoir.

Drago Malefoy s'avança d'un pas tranquille, une main sur la canne à tête de serpent héritée de son père, l'autre nonchalamment glissée dans sa poche. Il adressa un maigre signe de tête à la jeune femme et prit place sur le seul autre siège de ce bureau envahi pas les papiers : un vieux carton. La situation semblait profondément irréaliste, aussi Hermione ne se gêna pas pour observer à souhait. Elle ne pouvait être que dans un rêve. Drago Malefoy, sur un carton ? Dans son bureau ? Elle devait sans doute être très fatiguée dans ce cas-là. Hermione songea alors à demander des vacances. Oui, ce serait génial. Et elle partirait aux Caraïbes avec Luna et Ginny. Elle avait bien envie de rire. C'est ce qu'elle fit.

Malefoy haussa un fin sourcil.

.- Toujours aussi perchée Granger, à ce que je vois.

Le rire cessa immédiatement.

.- Quoi ?! T'es… Enfin, tu es vraiment là ? Réel ?

.- Oui, ton plus cher fantasme se réalise bel et bien dans notre réalité terrestre. Tu es en train de revoir ton digne Adonis…

Hermione s'étouffa violemment.

.- Toi aussi tu es totalement halluciné mon vieux. Enfin, ça fait un partout. Maintenant, vient le plus important… Qu'est-ce que tu fous là ? Car si c'est pour le boulot – je n'ignore pas que nous bossons à la même enseigne – , je te signale que tu aurais pu retenir ton envie malsaine de n'irriter, et frapper à la porte de ma collègue, Miranda Howitt. Ta lucidité aurait fait deux heureux.

.- Où cela deux, très chère ? Je n'aurai pu me consoler de la tristesse de t'avoir manquée.

.- Tu es un peu taré comme type tu sais…

.- Il paraît.

Hermione croisa ses bras, tentant de se donner contenance. La présence de cette fouine albinos dans son bureau, son antre, n'était pas pour la réjouir. Si le travail était une manière de fuir le quotidien, il ne devait pas laisser réapparaître tous les fantômes du passé. Or Malefoy en était un. Pas aussi détestable qu'il n'y paraissait, après tout il n'était pas tombé dans le mauvais camp à l'issue de la guerre, mais c'était toujours une fouine. Or une fouine n'est jamais un animal agréable à voir. Elle le toisa donc de toute la hauteur qu'elle put.

.- Je répète. Quelle est la raison de ton odieuse visite.

.- Tout de suite les grands mots, Grangy.

.- Ce sera Mrs Weasley-Granger pour toi.

.- Alors, tu as gardé ton nom de moldue.

.- Malefoy, je te préviens, si tu oses recommencer à m'insulter, je te rappelle que nous ne sommes plus à Poudlard, mais au Ministère, et que je suis haut placée.

.- Pas autant que moi ma chère.

Grognement.

.- Allez, avoue, tu as accolé ton nom de jeune fille pour ne pas être totalement associée à la belette. C'est d'une tristesse tout de même. Vous vous êtes mis ensemble, suivant la logique, sans jamais avoir cherché ailleurs.

.- Malefoy, si c'est tout ce que tu as à dire, ce qui est, je le souligne, insignifiant et creux, tu peux sortir.

Hermione se leva de son fauteuil – à contrecœur – et tendit la main en direction de la porte.

.- Non, en fait je dois vraiment te consulter. C'est… important, se résigna à dire Malefoy.

La jeune femme se rassit.

.- Tu sais que tu n'as pas de rendez-vous.

.- Un Malefoy n'en a pas besoin.

.- Une fouine si.

Sourire narquois.

.- T'as pas beaucoup évolué, Granger.

.- Comparativement à ta fixité latente, je me considère comme déjà bien avancée.

.- Très drôle. Toujours est-il que je suis venu pour…

.- Tu n'as pas de rendez-vous.

Hermione esquissa un large sourire. Elle observa avec délectation un léger tic nerveux agiter le coin de la bouche de son meilleur ennemi.

.- Merlin Granger, je t'ai dit que c'était important !

.- Justement, ça risque de prendre sur mon temps de travail, vu que ça doit être long. Prends un rendez-vous.

.- Accorde-moi cinq minutes, lâcha-t-il avec effort.

.- Non. Tu m'as dit que c'était important. Cela mérite donc un long moment. Et si ça ne l'est pas, et que ça prend vraiment cinq minutes, ça n'a rien à faire dans mon bureau.

Malefoy la fixa avec fureur. Cette fille avait le don de le pousser à bout. Et il était sûr qu'elle y prenait un malin plaisir. Pourtant il avait fait des efforts aujourd'hui. Non ? Plus que d'habitude, au moins. Il concéda avec lassitude :

.- Ok. Quand peux-tu me prendre en rendez-vous ?

.- Je suis over-bookée là. Dans trois mois, ça te va ? demanda Hermione, un sourire resplendissant fendant son visage.

.- Pardon ? Par Salazar, Granger tu te fous de moi ?!

.- Que nenni.

.- Bon…

Il passa nerveusement une main dans ses cheveux.

.- Je t'invite à prendre un verre ce soir. Je pense que ça ne doit pas t'arriver tous les jours, alors saute sur l'occasion.

Une vague lueur provocante dansait dans ses yeux. Du serpentard tout craché. Hermione déglutit difficilement. À vouloir jouer avec le feu on pouvait se brûler. Et la voilà obligée de quitter le cocon réconfortant de son bureau. Elle repensa à sa discussion avec Jenny. Se mordit les lèvres. Bougea quelques papiers sur son bureau. But une gorgée d'eau. Puis lâcha :

.- C'est d'accord. Attends-moi dans l'atrium à sept heures. Possible que je sois avec une amie.

Évitant le regard triomphant de son ennemi, elle le congédia. Le ventre semblable à l'essoreuse de son lave-linge..

oOo

Hermione attrapa d'une poigne ferme le bras de Jenny et l'entraîna dans les toilettes des femmes, par chance désertes.

.- Hééé ! Par Morgane, Hermione qu'est-ce que tu fous ?!

.- J'suis dans la mouise.

Haussement de sourcils. Jenny, après vérification préalable de l'état du comptoir, se hissa dessus, balançant ses jambes dans le vide.

.- Développe.

.- Je sors ce soir.

.- Ben ouais, avec moi. Contente que tu ne tentes pas d'esquiver.

.- Nan ce n'est pas ça. Le souci c'est...

Jenny plissa son front, regardant son amie d'un air incertain.

.- T'es encore enceinte ? Attends, t'as fait le test aujourd'hui, dans ces chiottes ?! Buârk.

.- Mais non ! merci Merlin.

.- Alors… Tu sors ce soir et… ça n'aurait pas un rapport avec le digne représentant de ma maison qui est venu te voir ?

.- Pff… Serpentarde va.

.- Et fière de l'être ! se réjouit Jenny en levant ses doigts en « v ». Ok, je sais, c'est ringard. Toujours est-il que…

.- Je sors avec lui ce soir. Et toi aussi.

.- Gnéé ? Enfin, moi ça me va, je n'ai pas de griefs particulier contre lui. Mais toi ? Tu n'es pas censée l'abhorrer jusqu'à la vingt-cinquième génération ?

.- Si justement.

.- …

.- Il me tourne en bourrique. C'est Salazar en personne.

.- … - air amusé -

.- Je suis faible.

.- … ?

.- Je le hais.

oOo

To be continued... or not?

Bref laissez-moi votre avis sur ce petit début! Les critiques sont plus que bienvenues (on ne commence jamais assez tôt à s'améliorer!).

À... la semaine prochaine? Avec un peu de chance, oui! )

Olivia, alias Stellmaria (comment ça je m'inspire d'À la croisée des mondes? Si peu... ')