Disclaimer : Les personnages appartiennent exclusivement à J.K. Rowling et l'histoire est le fruit de l'imagination de ma très chère Ptyx. Vous l'avez donc compris, je ne suis que la traductrice. Rendez-vous sur mon profil pour avoir accès à l'histoire originale en anglais et par la même occasion aux autres magnifiques fics de Ptyx ainsi que d'autres traductions de ses histoires.

Beta : Julielal, que je remercie pour sa relecture !


Reluctant Survivor

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Chapitre 1 : Les survivants

« Potter ? Qu'est-ce que… ? »

Harry sursauta : Snape avait finalement repris entièrement connaissance. Harry était fatigué d'attendre là, assis sur une chaise, au pied du lit de Severus Snape à Sainte-Mangouste. Deux jours auparavant, Snape avait émergé de son coma et ses proches et amis avaient été autorisés à être présents dans sa chambre. Cependant, personne n'était venu lui rendre visite, excepté McGonagall et Harry. Ses amis, s'il en avait, étaient tous probablement des Mangemorts et étaient trop occupés à être pourchassés par les Aurors. McGonagall, la Directrice de Poudlard, ne pouvait pas rester longtemps à Sainte-Mangouste. A la surprise générale, Harry avait proposé de rester avec lui.

C'était le moins qu'il puisse faire pour la personne qui avait sauvé sa vie, mais la vérité était que Harry avait une autre raison de rester.

« Snape. »

« Que s'est-il passé ? »

« Vous vous êtes jeté devant moi et avez pris l'Avada Kedavra que Voldemort avait lancé vers moi. »

« Je sais cela, Potter. Ce que je ne comprends pas c'est... pourquoi suis-je en vie ? A moins que vous ne soyez mort également, et que nous soyons en enfer. Je ne serais pas surpris si nous y étions. »

Harry leva les yeux au ciel.

« Mais pourquoi est-ce que j'ai voulu que vous vous réveilliez bon sang ? »

« Je n'en ai pas la moindre idée, mais si vous ne répondez pas à ma question, je… aahhh ! »

Snape essaya de se lever et échoua, trop désorienté pour être capable de bouger. Harry plaça une main sur son bras.

« Restez où vous êtes. Vous avez été dans le coma pendant plusieurs jours et vous avez seulement commencé à reprendre conscience hier. »

« Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis vivant », répéta Snape.

« Lorsque le sort de mort vous a frappé, vous êtes tombé, de toute apparence mort. Mais un phénix a surgi du ciel, s'est posé à côté de vous et… »

« C'est insensé. Personne ne survit à un Avada Kedavra… Merde. J'aurais dû m'en douter. Cela doit avoir un lien avec Albus. Il a dû créer un Horcruxe pour moi ou inventer un autre stratagème. »

« C'est possible ? »

« Je ne sais pas, Potter, mais Albus n'a jamais cessé de se mêler de ma vie, même après… »

Harry vit un air affligé passer sur le visage de Snape et il savait que ce n'était pas dû uniquement à la peine physique.

« Reposez-vous, vous êtes encore trop faible », dit Harry, avec sa main qui reposait toujours sur le bras de son ancien professeur.

Snape ferma les yeux et s'endormit à nouveau. Harry retourna vers sa chaise située au pied du lit de Snape et continua de l'observer.

Snape, ancien Mangemort, ancien Maître des Potions et enseignant de Défense contre les Forces du Mal. Snape qui avait raconté à Voldemort la prophétie, entraînant donc la mort des parents de Harry. Snape, le meurtrier de Dumbledore. Et maintenant Snape, celui qui l'avait sauvé de Voldemort et qui avait été sauvé apparemment par le phénix. Combien de mystères étaient cachés derrière ce visage impénétrable, parfois troublé par de fortes émotions que Harry ne pouvait pas déchiffrer ?

Snape devint agité et se démenait dans le lit. Un cauchemar, pensa Harry. Il en avait eu assez bien hier. Harry avait entendu plusieurs fois Snape supplier Dumbledore de ne pas lui demander de faire ça, ou alors revivre des séances de Cruciatus et autres sortilèges de magie noire. Maintenant Snape semblait revivre un instant assez douloureux.

« Lily… Pardonne-moi… Je ne savais pas. »

Harry se mordit la lèvre et ressentit un sentiment de dégoût. Snape… et sa mère ?

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Harry fut réveillé par une secousse sur son épaule et une voix insistante.

« Debout, Potter. »

Harry grogna.

« Quoi, Snape ? Fichez-moi la paix. »

« Où est ma baguette ? »

« Je l'ai cachée afin d'empêcher qu'il ne vous la prenne », répondit Harry d'un ton hargneux.

Snape demeura calme pendant un moment.

« Je vois. Je suis prisonnier ici. Nous sommes à Sainte-Mangouste, je suppose ? »

« Ouais. »

« Donc ils vont me conduire droit à Azkaban. Pourquoi êtes-vous ici ? Pourquoi ne faites-vous pas la fête avec vos amis, donner des interviews à la Gazette du Sorcier, câliner votre petite amie ou créer de la pagaille ? »

« Parce que ça serait trop ennuyant, Snape, et je préfère nettement rester près de l'homme que je déteste le plus au monde en attendant qu'il reprenne conscience. »

« Si vous faites cela pour vous donner bonne conscience ou par sens du devoir, laissez tomber. Rien de ce que j'ai pu faire pour vaincre Voldemort n'a été fait pour vous. Vous pouvez y aller. Laissez-moi seul. »

« Je sais ! Je sais que ça n'était pas pour moi. C'était pour ma mère, n'est-ce pas ? Vous l'aimiez. »

Le visage de Snape montra de la surprise, puis de la peine et finalement de la colère.

« Ce ne sont pas vos affaires. »

« J'aurais dû le savoir. Dumbledore me l'avait pratiquement dit, mais j'étais trop jeune pour comprendre. »

« Et vous êtes plus mature maintenant », dit Snape, d'une voix lasse et assez éloignée de sa méchanceté habituelle.

Harry n'avait même pas remarqué la légère insulte.

« De quoi avait-elle l'air ? Personne ne me parle d'elle. »

Snape secoua la tête.

« Ce ne peut être que l'enfer. Pourquoi autrement serais-je ici, en vie, malade et obligé d'écouter les questions du fils de James Potter à propos de sa mère ?»

Harry s'enfonça dans sa chaise, découragé.

« Je voulais seulement savoir de quoi elle avait l'air. »

« Potter, chaque personne qui vous la décrira vous donnera une description différente. Vous ne saurez jamais comment elle était. »

« Merci beaucoup. J'aurais dû savoir que vous me donneriez des réponses très instructives. »

Snape soupira.

« Et vous pensez être si mature. »

Harry ne répondit pas et le silence se poursuivit. Lorsque leurs regards se rencontrèrent, Snape dit : « Elle était intelligente, drôle et… », Snape évita le regard de Harry, « ... elle était la seule personne qui était assez courageuse pour venir me parler. J'ai toujours été… »

« Bizarre ? »

Snape le fusillait du regard et ne répondit pas.

Lupin avait dit que Lily était très populaire. Harry pouvait comprendre pourquoi un garçon comme Snape -- Harry se rappela l'avoir vu dans la pensine, maigre et pâle comme une plante qui ne voit jamais le soleil -- pouvait tomber amoureux d'une fille comme Lily. Harry ne voulait pas demander plus de détails ; ça serait indécent.

« Reposons-nous, d'accord ? Je suis fatigué. »

Harry retira sa robe et mit une chemise de nuit. Snape ne détourna pas ses yeux de lui, et soudain, Harry se sentit gêné. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi -- après tout, ils étaient tous les deux des hommes -- mais il était trop fatigué pour y réfléchir. Il se glissa en dessous des couvertures et se retourna pour faire face à Snape, qui était toujours en train de le fixer dans la pénombre.

« Potter, dites-moi juste une chose », dit Snape d'une voix basse et contrôlée, « Vous me détestez. Vous m'avez toujours détesté et vous m'avez accusé d'être responsable de la mort de Dumbledore. Alors... »

« Non. Je ne vous rends pas responsable de la mort de Dumbledore. Je m'en veux à moi-même. »

« Qu'est-ce que c'est encore que cette absurdité ? »

« Vous pensez que je ne le sais pas ? Mes amis et moi-même avons fait assez bien de recherches afin de trouver le médaillon et détruire le sortilège. Et nous avons découvert que la potion que j'ai forcé Dumbledore à boire était un poison pour lequel il n'y avait pas d'antidotes. Dumbledore allait mourir de toute façon. Par ma faute. »

Harry ferma les yeux, mais les ouvrit lorsqu'il entendit Snape grogner.

« Ne soyez pas stupide. Albus était mourrant depuis qu'il avait essayé de détruire le sortilège de l'horcruxe contenu dans la bague et avait été frappé par les sortilèges de protection. Je pouvais seulement retarder sa mort, mais il n'aurait pas résisté plus longtemps. En sachant qu'il ne lui restait que quelques mois à vivre, il s'est investi corps et âme dans la recherche des horcruxes, et il savait très bien qu'il ne survivrait pas. Il était conscient que Voldemort avait ordonné à Draco de le tuer et que j'avais été contraint de faire un Serment Inviolable avec Narcissa. Il m'a fait promettre que je devrais le tuer lorsque le moment serait venu, en d'autres mots, lorsqu'il l'avait décidé. Et je lui ai obéi, comme je l'ai toujours fait. »

Chaque mot de Snape faisait battre le cœur de Harry plus rapidement. Harry n'avait aucune raison de douter de lui. Il savait combien Dumbledore pouvait être persuasif et autoritaire. Lui-même avait été obligé de promettre une obéissance aveugle à Dumbledore, ce qui l'avait conduit à contraindre le Directeur à boire une potion qui entraînerait sa mort. Harry savait que ce que Snape lui disait était la seule explication qui ait du sens. Durant une année entière, il avait détesté Snape encore plus que Voldemort. Et maintenant il réalisait à quel point il s'était trompé.

« Je suis désolé », réussit-il à dire à l'homme qu'il avait autrefois exécré.

Snape ferma les yeux.

« Je le suis également Potter. Plus que vous ne pouvez l'imaginer. »

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Au quatrième jour, Snape semblait se sentir mieux, ce qui voulait dire qu'il avait récupéré sa totale capacité à lancer des piques.

« Vous n'avez rien de mieux à faire ? », demanda-t-il. « Vous ne devriez pas étudier ? Poudlard n'a pas encore réouvert ? »

« Je ne vais pas y retourner », répondit Harry.

« Vous êtes fou ? Vous ne vouliez pas devenir un Auror ? »

« J'ai changé d'avis. »

« Potter, ce n'est pas parce que vous être l'enfant chéri et que vous avez sauvé le Monde de la Sorcellerie une fois de plus que vous pouvez... »

Harry ne lui laissa pas finir sa phrase.

« Ça suffit ! Epargnez-moi vos sermons, d'accord ? Au fait, vous avez tort, comme toujours. Je n'ai sauvé personne. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Regardez votre Marque des Ténèbres. »

Snape fronça les sourcils. Puis il retira son bras droit des couvertures, retroussa la manche de sa chemise de nuit et observa sa Marque. Elle était plutôt pâle, mais n'avait pas disparu. Juste comme la première fois que Voldemort avait été vaincu.

« Comment… »

« Je ne sais pas Snape, je ne sais pas comment. Dumbledore, mes amis ainsi que moi-même avons détruit les six horcruxes : Le journal intime de Jédusor, la bague des Gaunt et le médaillon de Salazar Serpentard, la coupe de Helga Poufsouffle, le diadème de Rowena Serdaigle et le serpent Nagini. Et nous avons tué Voldemort. Toutefois, d'une façon ou d'une autre, il est toujours en vie. »

Une étrange lueur étincela dans les yeux de Snape, qui étaient jusqu'alors impénétrables et sans vie.

« Il y a un autre horcruxe toujours intact. »

« Je suis un horcruxe », dit Harry hargneusement.

Snape souleva le haut de sa cage thoracique, son visage se déforma sous la surprise.

« C'est trop effroyable pour être conçu. »

« Mais c'est la vérité. Hermione m'a prévenu à propos de cette éventualité, mais je n'ai pas voulu la croire. Finalement, c'est la seule explication possible. »

Snape repoussa les couvertures et s'assit au bord du lit.

« Potter, sortez-moi d'ici. Partons dans un endroit sûr, juste vous et moi. »

« Mais vous n'avez pas encore complètement récupéré ! »

« Il n'y a pas de temps à perdre. Transplanez avec moi, maintenant. »

Harry passa sa main dans ses cheveux indisciplinés, ne sachant que faire. Puis Snape l'attira contre lui.

« Transplanez, maintenant, sinon je vais devoir prendre des mesures plus extrêmes. »

« Retirez vos mains de moi », dit Harry, en colère, et ressentit un étrange regret en voyant Snape tressaillir. « Faisons cela correctement, d'accord ? Vous êtes malade et si vous vous désartibulez, vous serez bien avancé. »

Harry montra à Snape un parchemin avec une phrase écrite par Aberforth Dumbledore, puis tint fermement le bras de Snape et se concentra sur sa maison à Pré-au-Lard.

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à suivre...

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