Bonjour à tous !
Je me suis enfin décidée à poster mes « œuvres » sur ce site de renommée qu'est .
Je tiens à remercier AstoriaGreengrass qui fait une fabuleuse correctrice, et qui m'aide beaucoup lors de mes pertes d'inspiration.
Je vous laisse découvrir ce premier chapitre, en espérant qu'il vous plaira ;)
Et comme j'ai une certaine avance sur cette fic, je pense poster à peu près une fois par semaine.
Chapitre I : Vision volée.
« Tu dois… quoi ?! » demanda Ron en s'arrêtant au milieu du flot d'élèves qui se déversait dans les couloirs en cette fin de journée, alors que la cloche sonnant la fin des cours venait de retentir.
Hermione s'arrêta à son tour pour se retourner vers son ami qui provoquait désormais les jurons des élèves derrière lui qui ne pouvaient pas passer, bloqués par le rouquin.
« Ron avances, tu bloques tout le monde. » dit-elle patiemment.
Le Gryffondor sembla retomber sur terre. Il jeta un coup d'œil derrière lui, le temps de voir la carrure massive de Millicent Bulstrode le fusiller du regard, l'œil noir et la canine acérée, avant de rejoindre sa camarade d'un pas précipité.
« Tu dois quoi ? » répéta-t-il plus
simplement, reprenant le fil de leur discussion.
« Faire ma
ronde avec Malefoy. » répéta Hermione à son tour, baissant la
voix comme désireuse de ne pas être entendue.
« Mais…
pourquoi ? » demanda le rouquin sans comprendre.
« Je ne sais
pas. Apparemment Pansy est malade, et comme il faut forcément que
les préfets soit par deux pour leur tour de garde. C'est comme ça
depuis toujours, un préfet ne peut pas faire son tour de garde tout
seul, parce que s'il lui arrivait quelque chose, … »
« Oui je
sais Hermione, je suis préfet aussi, tu oublies ? » coupa Ron. «
Et moi ? Je vais être tout seul ! »
« Tu le feras avec les
Serdaigles, vous aurez juste deux fois plus de ronde à faire vu que
vous devrez faire la tour de Gryffondor et la tour des Serdaigles.
»
« Mais pourquoi Dumbledore ne m'a pas convoqué moi aussi ?
» continua Ron.
« Parce que tu avais cours, et qu'il a dû se
dire, à raison, que j'allais t'en parler. »
« Mais… pourquoi toi ?! Il sait pertinemment que tu détestes Malefoy ! Il le fait exprès ou quoi ? Il parait que les Serdaigles s'entendent bien avec les Serpentards, c'est lui qui aurait dû faire son tour avec les Serdaigles, pas moi, et… »
Ron se lança alors dans une explication détaillée de pourquoi il n'était pas logique que Dumbledore ait choisi Hermione pour accompagner Malefoy, mais la jeune sorcière n'écoutait plus. Au « il sait pertinemment que tu détestes Malefoy », l'esprit de la jeune fille avait pris une toute autre direction que celle que lui indiquait les paroles de son ami. Oui, elle détestait Malefoy. Ce roi des Serpentards dégoulinant de fierté et d'orgueil, ce blondinet pédant qui n'avait pas une once d'intelligence. Elle le détestait, lui et ce qu'il représentait : les fiers sangs purs. Tous des Serpentards, bourrés de préjugés et d'idéaux qui dataient de l'an 1000, des lâches, des traîtres, qui se pavanaient tels des paons au milieu de la basse cour. Aucun de ces imbéciles ne représentaient quelque chose, ils étaient tous le pâle reflet d'une famille riche et n'existaient qu'à travers elle. Autant dire qu'ils ne symbolisaient qu'une goutte dans un océan.
Oui, elle détestait Drago Malefoy. Et pourtant, depuis une grosse semaine, à chaque fois qu'elle pensait au Serpentard, elle le revoyait, nu, à côté de la piscine qui sert de baignoire aux préfets, prêt à s'enfoncer dans l'eau écumeuse qui miroitait à ses pieds. Elle l'avait surpris par hasard. Elle avait simplement voulu prendre une douche, et s'était aperçue que la porte de la salle dans laquelle se trouvait la « baignoire piscine » était entrouverte. N'ayant encore jamais pris de bain, Hermione avait voulu essayer et elle n'avait pas été déçue. Elle était à peine entrée, qu'elle l'avait vu, pâle silhouette presque fantomatique, observant les bulles de savon crépiter pendant que la piscine se remplissait. Et elle était restée là, à le regarder, tétanisée. N'importe qui de censé aurait détourné le regard, aurait même poussé un petit cri de surprise avant de sortir en s'excusant. Mais elle, non. Elle avait suivi du regard le bras du garçon remonter jusqu'à son torse qu'il frotta doucement, délicatement, avant de venir loger sa main dans son cou dans l'optique de le dénouer partiellement, rejetant légèrement la tête en arrière pour faire craquer ses vertèbres. Elle l'avait détaillé, dans toute son intimité, incapable de détacher son regard des muscles saillants qui décoraient le torse du Serpentard, surprise de le trouver aussi athlétique, aussi… séduisant. Tous ses gestes paraissaient gracieux, souples. Ses muscles roulaient sous sa peau à chacun de ses mouvements, et la douce lumière diffuse qui régnait dans la pièce les mettait agréablement en valeur. Merlin qu'elle l'avait trouvé beau. La faible lueur des bougies l'entourait d'un halo doré et le rendait terriblement sexy. Elle se surprit à imaginer Drago se tourner vers elle, se rendant enfin compte de sa présence ; alors, au lieu de hurler au voyeurisme, il s'approchait d'elle, calmement, sûrement, jusqu'à arriver à son niveau ; elle imaginait ses deux yeux gris, froids, se planter dans les abîmes de ses déclinaisons chocolats, un sourire arrogant, un de ses si détestables sourires arrogants, se dessinant sur ses fines lèvres monstrueusement désirables ; il lui disait qu'elle lui devait une compensation et elle acceptait sans rechigner d'ôter ses vêtements à son tour ; et elle se voyait, nue, enlaçant doucement le si haïssable Serpentard qui venait de lui attraper les lèvres dans les siennes et qui lui offrait son corps le temps d'un bain.
Et puis elle était revenue brusquement à la réalité lorsque Malefoy avait commencé à glisser dans les méandres de l'eau moussante et parfumée. Tous les réflexes qu'elle aurait normalement du avoir directement en entrant dans la pièce, à savoir s'esclaffer et sortir, se déclenchèrent alors, trente secondes après, trente secondes trop tard durant lesquelles elle avait eu le temps d'étudier toute la physionomie intime de Drago Malefoy. Elle avait alors plaqué sa main devant sa bouche en poussant une légère exclamation qui n'avait pas échappé à l'attention du Serpentard. Leurs regards s'étaient croisés l'espace d'une fraction de seconde, et rougissante, elle était sortie de la pièce en claquant la porte. Depuis ce jour, elle ressentait un poids énorme au creux de son estomac. Un sentiment de dégoût à l'idée qu'elle avait pu s'imaginer dans les bras de ce… veracrasse. Et en même temps, elle ne pouvait se cacher son excitation à chaque fois qu'elle retournait dans les douches des préfets, son envie de rouvrir la petite porte qui donnait sur le bain pour le voir encore une fois.
Désormais lorsque le trio parlait de Malefoy, Hermione laissait son esprit se remémorer la morphologie du garçon dans ses moindres détails. Il lui était même arrivée de faire des rêves dans lesquelles elle se rappelait la scène en question, mais au lieu de partir, elle entrait dans la pièce et plongeait dans le bain avec lui, il la prenait alors dans ses bras afin de l'embrasser avant d'entreprendre de caresser son corps tout entier. Par contre, lorsqu'elle croisait la cause de son excitation et de sa gène dans les couloirs, elle évitait soigneusement ses yeux, et intimait à ses deux amis de ne pas le provoquer. Le pire restait les cours de potions, dans lesquels elle ne pouvait s'empêcher de l'observer, petit crétin à la moquerie facile et à l'orgueil démesuré. Elle admirait ses mains manier avec grâce les ingrédients et les ustensiles, ses yeux gris pâles plongés dans le contenu de son chaudron, et plus rien ne semblait la préoccuper, si bien qu'elle avait de plus en plus de mal à réussir ses propres potions.
Elle n'était pas amoureuse de lui ! Il était simplement le premier homme… garçon qu'elle voyait nu. Et si elle en croyait les livres qu'elle avait lus sur le sujet, il était normal que cela procure une sensation d'envie et d'excitation. Donc ce qu'elle ressentait était tout à fait normal ! Rien de plus banal, tout cela finirait par passer. Mais il était encore trop tôt pour qu'elle se sente d'attaque pour une confrontation en seul à seul avec Malefoy. D'autant plus qu'il savait qu'elle l'avait vu…
«
Hermione ? Tu m'écoutes ? »
« Hein ? Oui ! Ron, je ne sais
pas pourquoi il a décidé que ça serait moi, peut-être qu'il
pense que je suis la plus qualifiée pour lui rappeler son rôle de
préfet au cas où il voudrait enfreindre le règlement, ou peut-être
qu'il souhaiterait que pour une fois Serpentard et Gryffondor
travaillent main dans la main. »
« C'est ce que je viens de
dire ! » s'indigna Ron, mais il n'insista pas là-dessus. Se
penchant vers le visage de la jeune fille, il lui demanda, stupéfait
: « Tu rougis ? »
A cette question, le teint de la jeune fille prit une couleur encore plus cramoisie. Oui, elle rougissait. Elle venait de s'imaginer travaillant main dans la main, au propre comme au figuré, avec Malefoy, et elle n'avait pu retenir une vague de chaleur envahir ses joues.
« Ooo, c'est ridicule » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour Ron.
D'ailleurs, ça ne s'adressait pas du tout à Ron. Il était évident qu'elle n'avait jamais parlé à ses amis des sensations bizarres qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle croisait Malefoy, elle n'avait même pas évoqué sa vision volée du garçon nu. Le Gryffondor fronça tout de même les sourcils en se penchant un peu plus vers elle.
« Ridicule ? Qu'est-ce qui est ridicule ? »
«
Rien ! » répondit-elle, un peu plus violemment qu'elle ne
l'aurait voulu. « Je… ça me stress cette ronde, je n'ai
aucune envie de passer deux heures entières en compagnie de cet
amoureux des sangs purs. »
« Ça je veux bien te croire »
acquiesça Ron.
Et il se tut, semblant avoir oublié le fait qu'Hermione ait rougi deux secondes plus tôt pour rien. En réalité, et elle allait s'en rendre compte, Ron cherchait ses mots.
« Hermione… » Commença-t-il.
La jeune fille sentit son estomac se nouer en entendant le ton grave qu'employait son ami. Savait-il ? Avait-il remarqué son comportement… anormal ? Voyant qu'il hésitait à continuer, la jeune fille lui lança un regard interrogateur qu'il ne croisa pas.
« Oui ? »
«
Tu… tu es sûre que ça va ? »
« … oui, oui, je vais bien »
répondit-elle après un court moment de silence. « Pourquoi ? »
«
Eh ben… avec Harry, on trouve que tu es… bizarre depuis quelques
temps. »
« Bizarre ? Comment ça bizarre ? » demanda-t-elle sur
la défensive, ses tripes se serrant un peu plus.
« Ben… je ne
sais pas comment te dire, mais… par moment, tu es… ailleurs, tu
nous écoutes plus, et une fois que t'es redescendue sur terre, tu
deviens limite agressive. Comme là par exemple. Et tu vois, tu
rougis pour rien, tu marmonnes des trucs pour toi, tu m'agresses…
»
« Je t'agresse pas ! » répondit-elle vivement… un peu
trop vivement peut-être. « Je ne t'agresse pas » répéta-t-elle
plus calmement en hachant la phrase.
Ron l'observa pendant un moment avant de reprendre.
« Alors, tu es sûre que ça va
? »
« Oui » répéta-t-elle, imperturbable.
Elle ne pouvait pas leur raconter ça… c'était… bizarre. Intime…
« Sûre ? » répéta une voix derrière eux.
Les deux Gryffondors se retournèrent pour faire face à Harry qui venait de les rejoindre alors qu'ils avaient enfin réussi à se faufiler dans une des cours intérieures du château. Hermione soupira et répéta une troisième fois que tout allait bien, avant de prendre place sur un banc, face au château, rejointe presque immédiatement par Harry. Ron, lui, resta debout, souriant à quelqu'un qui se trouvait derrière eux, et ses deux amis n'eurent pas besoin de se retourner pour savoir à qui ils avaient à faire.
« Je vous
laisse » dit-il « Natalie m'attend. »
« 'muses toi bien »
lança Hermione avec un sourire auquel il répondit par un clin
d'œil.
Une fois qu'il se fut éloigné, Harry se tourna vers la jeune fille, une expression décidée sur le visage. Hermione comprit tout de suite de quoi il comptait lui parler. Elle jeta les yeux au ciel, se détournant et soupirant. N'en avaient-ils pas fini avec leur interrogatoire à quatre sous ?
«
Ron t'as demandé ? » commença Harry.
« Oui, et je lui ai
répondu que j'allais bien. » répondit Hermione sèchement.
«
Hermione, ce n'est pas la volonté qui manque mais on ne te crois
pas. »
Elle ne répondit pas, plongeant ses yeux chocolats dans l'océan vert émeraude de son ami.
« Écoute, je n'ai pas parlé avec Ron de ça parce que… je ne voulais pas le mettre mal à l'aise, mais… Ce ne serait pas le fait qu'il sorte avec Natalie qui te mette dans cet état ? »
Encore une fois, elle ne répondit pas, partagée entre l'envie de rire de soulagement, et la perplexité. Ron… c'est vrai qu'elle avait ressenti une pointe de jalousie lorsqu'elle l'avait vu avec Natalie pour la première fois, et qu'elle avait voulu disparaître lorsqu'il leur avait annoncé qu'il était amoureux, mais… elle avait toujours pensé que ce n'était que de l'amitié. D'ailleurs, ce n'était que de l'amitié ! Ron ne restait plus beaucoup avec eux depuis quelques temps, il mangeait à la table des Serdaigles, passait ses soirées dans le parc, Harry et Hermione était un peu mis à l'écart, et la jeune Gryffondor s'était sentie délaissée. Il est vrai qu'elle avait toujours ressenti un certain pincement au cœur lorsque Ron s'éloignait pour rejoindre sa belle, mais rien à voir avec de la jalousie maladive. D'ailleurs, pour preuve, elle avait fini par s'y habituer. Désormais, elle l'encourageait presque lorsqu'il les quittait. Elle était heureuse pour lui, vraiment. Mais pourquoi Harry lui demandait cela ? Pensait-il qu'elle était amoureuse de Ron ?
« Où est-ce que tu veux en venir ? » questionna-t-elle. « Tu crois que… enfin, tu ne penses tout de même pas… Harry, je ne suis pas amoureuse de Ron ! »
Le Gryffondor la regarda pendant un moment, avant de dessiner un léger sourire sur ses lèvres, comme pour lui montrer qu'il la croyait.
« Ne t'énerves pas,
c'était juste une supposition. Vu que Ron et toi, ça a toujours
été « je t'aime, moi non plus », j'ai pensé que… »
«
Mais, Ron c'est… c'est Ron ! C'est vrai que j'ai été
jalouse au début, mais pas parce qu'il sortait avec cette fille.
Il passe beaucoup de temps avec elle, c'est dur de ne pas se sentir
oubliée…
« Hmm » répondit Harry, avant de regarder son amie avec insistance.
« Alors qu'est-ce qui ne va pas ? »
Hermione baissa les yeux sur ses mains bleuies par le froid qu'elle frotta l'une dans l'autre pour se réchauffer.
« Hermione ? » insista Harry. « On
veut juste t'aider tu sais. Ça fait drôle de te voir comme ça,
pas sûre de toi, … »
« Pas sûre de moi ? » répéta
Hermione. « Comment ça ? »
« En cours de potion, tu… tu fais
n'importe quoi ! Rogue jubile depuis le début de la semaine à
voir « Melle-je-sais-tout » rater toutes ses potions, et ça ne
semble pas te troubler plus que ça. »
La Gryffondor ne répondit pas. C'est vrai qu'elle ratait toutes ses potions, mais ce n'était pas vrai que ça ne la troublait pas. Ça la troublait d'ailleurs d'autant plus qu'elle les ratait à cause de Malefoy. Elle ne pouvait pas s'empêcher de le regarder, de voir ses fines mains pâles découper les ingrédients, ce qui l'amenait à faire n'importe quoi. Et une fois de plus ses idées bifurquèrent et elle revit pour la centième fois de la semaine le corps de Malefoy, son torse, ses bras, ses jambes, son entre-jambe… Il fallut qu'Harry passe une main devant ses yeux fixés dans le vide pour qu'elle revienne à la réalité.
« Écoute… »
finit-elle par répondre. « C'est juste que… je suis préoccupée
en ce moment d'accord ? Ça va passer. »
« Préoccupée ?
Pourquoi ? » Insista Harry, désireux d'en savoir plus.
Hermione lâcha un soupir. Devait-elle lui dire ? Après tout il était son ami. Elle avait besoin de se confier, elle avait besoin d'entendre quelqu'un lui dire que c'était normal, qu'il avait déjà ressentit ça. Mais elle était persuadée que ce n'était jamais arrivé à Harry. Enfin, elle voulait l'entendre dire que le physique seul ne compte pas, que Malefoy était une ordure de la pire espèce. Elle voulait l'entendre… Mais en même temps, si elle le lui disait maintenant, il lui demanderait pourquoi elle ne lui en avait pas parlé le jour même, et elle se retrouverait bien embêtée. C'est vrai, pourquoi ne le lui avait-elle pas dit ? Après tout, ce n'était pas de sa faute, elle n'avait pas voulu le voir nu. Oui, elle pouvait lui confier. Il était son ami, elle pouvait tout lui confier.
« Harry… je… c'est idiot. C'est… c'est ridicule ! Ce n'était même pas de ma faute… »
Le Gryffondor la dévisageait, en silence, semblant comprendre qu'elle avait besoin de remettre ses idées en place et de trouver ses mots pour enfin lui partager avec lui ce qui lui pesait. Mais les idées d'Hermione n'arrêtaient pas de changer dans sa tête. Elle avait décidé de tout lui raconter, mais à peine avait-elle commencé, qu'elle se disait qu'Harry allait lui demander pourquoi ça l'avait mise dans un tel état, il allait se en conclure que si elle ratait ses potions en cours, c'était à cause de Drago, il allait forcément penser qu'elle avait un faible pour lui. Alors que pas du tout, cette vision l'avait totalement bouleversée. Elle avait vu Drago tel qu'elle n'aurait jamais du le voir. Et elle l'avait trouvé séduisant. Terriblement séduisant. Elle s'était même imaginée des choses avec lui, des choses qui lui avaient plu, qu'elle avait presque… espéré ! Et… c'était ça qui la gênait. Cette impression de s'être auto-souillée. Plus elle réfléchissait, plus elle se persuadait que Malefoy avait été un fantasme, rien d'autre ! Et son envie de le revoir nu à chaque fois qu'elle entrait dans les douches, rien de plus normal ! Qui dirait non à une vision fantasmatique ? Alors que devait-elle confier à Harry ? La comprendrait-il ? Comprendrait-elle, elle, s'il lui avouait avoir fantasmé sur Pansy Parkinson après l'avoir vu nue ? Oui… en tout cas, elle ferait tout son possible si elle voyait que ça le troublait. Elle soupira, comme pour rassembler tout son courage.
« J'ai… Jeudi dernier, je suis… » Commença-t-elle avant de soupirer à nouveau. « J'ai vu quelque chose que je n'aurais pas du voir. » débita-t-elle, comme si le déballer le plus vite possible pouvait la soulager plus.
Harry fronça les sourcils et posa une main sur son épaule pour la mettre en confiance.
«
Quelque chose de… troublant ? Dangereux ? »
« Non non, pas
dangereux ! Hm… »
Elle ouvrit la bouche pour lui dire la phrase qu'elle avait sur le bout de la langue, mais sa mâchoire se crispa. Elle se voyait en train de prononcer les mots dans son esprit, mais elle n'arrivait pas à l'articuler. Ça ne voulait pas sortir. Alors elle enfouie son visage dans ses mains en poussant un gémissement d'énervement. Ce n'était qu'une phrase !
« Herm… »
« J'ai vu
Malefoy nu ! » finit-elle par s'exclamer, comme si le fait
qu'Harry prenne la parole l'avait totalement débloquée.
Voila ! C'était fait. Un silence s'installa, et nerveusement, elle se mit à rire, suivie par Harry, qui paraissait soudainement soulagé, mais intéressé.
« Nu ? » répéta-t-il comme s'il n'arrivait pas à y croire.
Comme si on venait de retirer le bouchon qui bloquait le flot de paroles d'Hermione, elle lui raconta ce qui s'était passé une semaine plus tôt, en omettant certains détails, comme ses pensées par exemple. Elle lui avoua tout de même qu'elle n'avait pas pu bouger, choquée par une telle vision avait-elle précisé.
« Et il t'a vu ? »
demanda Harry comme pour confirmer ce qu'elle venait juste de
dire.
« Oui. Enfin, je crois… »
« Et… alors ? » demanda
Harry un étrange sourire sur les lèvres, comme s'il s'apprêtait
à exploser de rire.
« Alors quoi ? » répondit Hermione
redoutant la question.
« Eh ben… tu sais ! Comment est bâti le
fameux Drago Malefoy ? »
Hermione ne put empêcher ses joues de s'empourprer. Après tout, c'était justement la réponse à cette question qui avait fait partir son esprit là où il n'aurait jamais dût aller…
« Il est plutôt pas mal figures-toi » dit-elle en se redressant.
Pas mal… Tsss, quel bel euphémisme. Il était torride oui ! Une bombe. Elle doutait même qu'Harry soit aussi bien bâti que lui. Son torse était légèrement musclé, juste ce qu'il fallait. Des tablettes de chocolats naissantes le tapissait, sans être trop prononcées, comme elle l'aimait. En y repensant, elle ressentit à nouveau le chatouillement dans le bas ventre qui lui était désormais familier, et à cette pensée, son cœur s'accéléra. Il fallait qu'elle arrête d'y penser, ça devenait réellement malsain !
«
Pas mal ? Musclé ? » la relança Harry.
« Oui… »
« A
ouais, je le voyais plutôt gringalet… »
Hermione haussa un sourcil à cette remarque. Parce qu'il s'était déjà imaginé la façon dont Malefoy était bâti ?
« Et… autrement ? »
insista-il, avant de reprendre en voyant le regard sceptique que lui
lançait Hermione. « Ben, tu l'as vu nu ou pas ? »
« Harry !
» s'écria-t-elle, outrée
« Quoi ? C'est une info à savoir
! Ce serait marrant qu'il en ait une toute petite ! » Répondit-il
avec un grand sourire.
« Ooooooo ! » s'exclama-t-elle en se
levant du banc, scandalisée.
Harry ne put s'empêcher d'éclater de rire devant son regard furibond au milieu de son visage cramoisi.
« Ça va Hermione, je t'embête plus » la tranquillisa-t-il. « Enfin, tu me rassures, je m'attendais à une histoire beaucoup plus grave, vu que tu ra… »
Et il s'arrêta au milieu de sa phrase pour poser sur son amie un regard d'incompréhension. Hermione sentit une brique tomber au milieu de son estomac. Elle savait que la question fatidique allait tomber…
« Mais… tu rates tes potions à cause de… ça ?! »
Elle regarda Harry pendant quelques secondes, ses joues commençant sérieusement à la brûler, avant de s'exclamer :
« Oh, ça
va Harry ! Tu peux comprendre que ça me gène ! Comme le cours de
potion est le cours le plus… Serpentard, je ne peux pas m'empêcher
d'y repenser. »
« Et ça t'as empêché de réussir tes
potions ? » répéta Harry, ne semblant toujours pas comprendre.
«
Eh ben oui. »
« Mais Hermione… au contraire, tu devrais t'en
amuser au lieu de te sentir gênée ! »
« M'en amuser ? Je ne
vois pas ce que ça a d'amusant… »
« Moi ça m'amuserait
»
« Mais Harry ! Tu es un garçon, c'est normal, tu n'aurais
sans doute pas eu la même réaction que moi. »
« Tu veux dire
qu'il t'a fait de l'effet ? »
A nouveau, Hermione s'empourpra, et elle regarda Harry scandalisée, sans répondre tout de suite. Durant le cours laps de temps qui se déroula entre la question et la réponse, Harry regardait Hermione de plus en plus bizarrement, comme si elle avait soudain décrété que désormais, elle se baladerait avec un entonnoir sur la tête et des sacs plastiques aux pieds. Non, ça elle ne pouvait pas le lui dire. Surtout maintenant qu'il la regardait comme si elle était folle.
« Non ! » finit-elle par crier, faisant tourner les rares visages d'élèves présents dans la cour.
C'était faux. C'était assurément faux. Il lui avait fait de l'effet. Elle avait senti tout son corps frissonner, son bas ventre la chatouiller, et cette image qu'elle avait eu de lui la déshabillant avant de la prendre dans ses bras. Elle… elle avait eu… envie de lui ! Envie de Drago Malefoy… Quelle horreur ! Et Harry la regardait, comme s'il décryptait tout ce qui se passait dans la tête de la jeune fille.
« Enfin, un peu… » Se reprit-elle
en remarquant que sa réponse précédente n'était pas crédible.
« Mais ce n'est pas lui qui m'a fait de l'effet, mais le fait
de le voir nu. C'était la première fois que je voyais un garçon
tout nu ! Tu aurais réagi pareil en voyant Parkinson à poil. »
«
Peut-être, mais elle m'aurait pas empêché de réussir… »
«
Tes potions ? Tu les rates tout le temps, ne me fait pas rire. »
Coupa Hermione, cassante.
« … t'es pas obligée d'être
désagréable. » rétorqua-il avec un sourire.
Hermione lui lança un regard noir auquel il répondit par un sourire amusé. Apparemment, il trouvait cette situation plus amusante qu'autre chose, ce qui n'arrangeait pas la jeune Gryffondor. Elle voulait l'entendre dire que ça allait passer, mais apparemment, il préférait la titiller sur le sujet…
« Alors… tu te sens
gênée c'est ça ? » questionna-t-il comme s'il ne l'avait
pas compris.
« On peut arrêter de parler de ça ? »
«
Hermione, tu prends ça trop au sérieux ! Au contraire, tu devrais…
»
« Harry, s'il te plait. » insista-t-elle en se rasseyant à
côté de lui sur le banc.
« Je dis ça pour t'aider, tu sais…
»
« Harry ! Déjà que ça me pèse de devoir faire ma ronde de
ce soir avec lui… »
« Ta ronde ? »
Elle lui raconta alors la discussion qu'elle avait eu avec Dumbledore quelques heures plus tôt, ce à quoi Harry répondit par un grand sourire amusé, tant par la cocasserie de la situation que par la gêne d'Hermione. Il lui conseilla de prendre les devants et d'emmerder Malefoy directement, après tout lui en aurait fait autant, mais Hermione rejeta l'idée sans concession. Puis ils remontèrent au château, pronostiquant sur la soirée extraordinaire qu'allait passer la préfète.