BonjOur à tOus,

je suis désolé d'avoir mis aussi longtemps pour poster la suite mais entre les révisions & les examens j'avoue que je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire... Mais à présent que le plus gros est passé j'ai pu prendre le temps d'écrire la suite de cette petite fiction. Suite & FIN d'ailleurs ! :)

Alors j'espèr' que ce dernier chapitre vous plaira. Cependant il est vrai que ce chapitre contraste plutôt bien avec les deux autres -enfin à mon avis... Mais j'espère que cela ne va pas trop vous déplaire...

bOnne LecTur'

:)


Citation Hell de Lolita Pille :

"Je n'ai envie de rien, je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas dormir, je ne veux pas rester éveillée. Je n'ai pas faim. Je ne veux pas être seule, je ne veux voir personne. J'ai l'impression d'être en sursis. Je suis juste complètement défoncée."

"L'espoir renaît au fond du gouffre. Ré-illusionnée"

"Nous sommes la même âme dans deux corps et, quand ceux-ci s'unissent, nous ne formons plus qu'un. Pendant six mois, je ne suis pas sortie. Je n'ai rien bu, rien pris. Aucun manque. Je me suis rassasiée en dévorant sa peau, mon besoin de débauche s'est consumé à la flamme de ses yeux"

"Nous nous jouons de la comédie de la vie, mais nous sommes plus morts que vifs. Des Cadavres animés"

"Elle voulait se salir, elle en avais besoin, mais ça la tuait. Elle prenait de plus en plus de saloperies, et je m'y suis mis aussi, pour que ça ne l'éloigne pas de moi et aussi parce que j'en avais besoin pour tenir avec tout ce qu'on buvait et les endroits où on allait. Je craquais doucement, mais je ne l'aurais jamais laissé."


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"Vous ne me tuerez pas, je suis déjà morte..."

New York Unité Spéciale.

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Chapitre 3

Mortelle Addiction

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Deux mois s'écoulèrent.

Deux mois pendant lesquels je ne fus qu'une espèce d'ombre qui erre sans but dans les rues mouvementées de New-York, sombrant dans une déchéance que j'avais, malgré tout, évité d'aborder jusque là. Je suis défoncé du matin au soir et du soir matin, je mélange toutes sortes de drogue, fumant, sniffant, buvant même certaines. Je ramène de plus en plus de filles que je baise avec insolence, dégradant parfois leur corps et leur âme. Je les prends dans tous les sens qui me plaisent selon mes envies du moment. Elles n'osent me tenir tête et certaines viennent même en réclamer. J'empoisonne le monde avec plus d'aigreur que jamais, ne songeant qu'à ma propre personne. Qui me cherche me trouve et mes mots sont tel le venin du plus dangereux reptile et je mets à genoux n'importe quel adversaire osant me défier. Ma réputation se fait plus hargneuse, on déverse à mon propos un flot de paroles haineuses et méprisables que j'accepte avec délice. Car je me régale de ces gens soucieux des apparences et ravis d'avoir quelqu'un comme moi pour se sentir mieux après tous les coups bas et les hypocrisies qu'ils se permettent.

Deux mois pendant lesquels je tente, par tous les moyens possibles, d'oublier le corps d'Hermione Granger. Vain succès. Elle m'obsède. Nuits et jours. A chaque minute de ma misérable existence. Je ne dors pratiquement plus et même lorsque le sommeil me rattrape je ne rêve que de nos deux corps mêlés, de nos deux peaux collées l'une à l'autre par la sueur, de nos deux respirations essoufflées... Elle me hante. Je n'ai pas cherché à la revoir, je n'ai pas voulu provoquer une rencontre, même en sachant exactement l'endroit où elle vivait…

Jeff me tend une paille et la carte du café sur laquelle repose quatre barrettes de poudre blanche. Je sniffe automatiquement la drogue qui se faufile dans mes veines déjà bien emplies de substances en tous genres.

-Les mecs, déclare Pansy en se rasseyant à notre table après s'être rendu une bonne demi-heure dans les toilettes en bonne compagnie. Vous voyez le mec là-bas ?

-Celui que tu viens de baiser férocement, ricane Andrew tout aussi défoncé que moi.

-Exactement ! Il va à une soirée avec ses potes et nous propose de se joindre à eux. Ca vous tente ?

Blaise me jette un coup d'œil furtif, j'en fais de même avec Andrew et Théo tandis que Malicia et Jeff acceptent déjà l'invitation. Je finis par hausser les épaules.

-Il semblerait que nous n'ayons, de toute façon, rien d'autre à faire pour ce soir…

Et nous voilà, dix minutes plus tard, accompagnés d'une bande de gens tout aussi défoncés que nous, à une soirée d'inconnus dans une espèce de palace qui fait tâche au milieu des immeubles.

Lorsque nous arrivons, la soirée bat déjà son plein. Sur les marches qui mènent à l'entrée, des dépouilles d'être humains ont piteusement échouées –seuls ou accompagnés- vomissant à gorge déployé l'alcool accumulé. Mais ceci est qu'un faible reflet de ce qui nous attend. A l'intérieur règne un véritable carnage. Cadavres de bouteilles se mêlent aux corps inanimés bien que vivants d'hommes et de femmes soumis par la dépravation. Mégots de cigarettes et de roulées aux substances autres que le tabac débordent des cendriers à grand renfort de cendres poussiéreuses.

Dans le deuxième salon, à l'étage, une assourdissante musique fait danser une foule nombreuse. Je m'y mêle juste pour la traverser et accéder ainsi à un canapé dont je vire rapidement les occupants et sur lequel je m'affale, rapidement rejoint par Théo, Blaise et Jeff. Il semblerait que nous ayons perdu les autres en route mais ils nous retrouveront bien plus tard, à moins qu'ils ne soient déjà trop occupés pour simplement nous rechercher…

Des filles au déhanché fiévreux nous lancent de nombreuses œillades emplies d'arrières pensées et, n'y tenant plus, Blaise et Jeff finissent par les rejoindre, nous laissant seuls, Théo et moi. Nous ne parlons pas. On nous propose des bouteilles de bière que nous buvons à grandes gorgées. Et nous observons l'ambiance régnante.

Alors que l'ennui me guette sérieusement, que j'ai rejeté déjà au moins une bonne dizaine de filles, et que je comprends de moins en moins ce que je fiche ici, mes yeux se posent sur une nouvelle venue au centre de la scène de danse. Je la reconnais aussitôt et c'est alors comme si mon cerveau se réveillait après un long coma, comme si mes poumons étaient relâchés après une trop forte pression. Je me redresse brusquement, à présent assis bien droit sur le canapé miteux, et je sens, à mes côté, Théo s'interroger.

« -Regarde au milieu de la piste, je lui lance sans quitter Hermione du regard. »

Il ne répond pas de suite mais se redresse pour venir à mon niveau.

« -Tu plaisante ?! finit-il enfin par articuler. Ca ne peut pas être Hermione Granger ça… Elle est… waouh…

Un étrange sourire de fierté me surprend. J'avais raison. Elle éblouit. Elle attire les regards. Elle donne envie aux mâles et rend verte de jalousie les filles.

Quelques mecs pots de colle viennent se frotter à elle mais l'ignorance de leur présence dont elle fait preuve les refroidit finalement plutôt vite et ils laissent leur place à d'autres. Mes poings se serrent ostensiblement et une rage intense et subite m'envahit étrangement, me foudroyant presque tant elle est inattendue. La voir au milieu de ses hommes me dégoûte à un point tel que je me sens capable du pire. Théo le sent bien et cela l'amuse.

« Et bien Drago, c'est bien la première fois que je te vois aussi énervé pour une fille… Tu sais que tu donnes l'air d'être accro comme ça ?!... Mais… si tu veux mon avis, peut-être devrais-tu aller la libérer de ces clowns ?... »

J'hésite un court instant mais me lève finalement d'un bond et parcourt très rapidement les quelques mètres qui me séparent d'Hermione. Un seul regard me suffit à faire déguerpir tous autres tentateurs et je l'attrape par la taille pour l'emprisonner dans une étreinte de fer. Elle ne se débat nullement et plante un regard amusé dans le mien.

« -Et bien, Malefoy, tu ne leur laisse guère de chance de m'avoir on dirait.

-Au moins, moi, tu ne m'ignore pas semble-t-il…

-Parce que tu es bien le seul mec ici présent auquel j'avais envie d'accorder un temps soit peu d'importance… chuchote-t-elle au creux de mon oreille.

-Tu savais que j'étais ici ?

-Je l'ignorais… Jusqu'à ce que je te vois affalé sur ce canapé en entrant dans la pièce. Finalement… je ne suis pas sûre de regretter d'avoir été amené ici de force.

-Qui donc a osé ? je plaisante.

-Mes chères et adorables cousines et leur bande d'amis… ironise-t-elle »

Elle tourne la tête pour désigner deux filles, sans doute un peu plus jeune que nous, blondes à faire tourner la tête, filiforme à souhait mais sans charme renversant. Je préfère nettement le corps d'apparence frêle qui est collé au mien.

« -Malefoy ?

-Oui ?

-Pas que je n'apprécie pas ça dans certaines circonstances mais… tu me fais mal là… »

Perdu dans mes pensées, je ne me suis pas aperçu que mon étreinte c'était nettement resserrée autour de sa taille et qu'en effet elle devait commencer à étouffer. Je relâche légèrement la pression tout en en conservant suffisamment pour l'empêcher de m'échapper si l'envie lui prend subitement. Nous dansons langoureusement en gardant le silence durant quelques instants. Jusqu'à ce que ses mains glissent lentement sous ma chemise et que ses ongles s'amusent à me griffer légèrement dans le dos. Je me penche un peu plus, mes lèvres picorent son cou pour finalement venir mordiller son oreille.

« -Et si on allait ailleurs, je finis par murmurer.

-C'est une idée qui mérite réflexion… »

Elle pose ses lèvres dans mon cou et les y laisse quelques secondes, je sais déjà qu'un beau suçon va apparaître. Lorsqu'elle s'arrête, elle se détache doucement de mon torse tout en attrapant une de mes mains et m'attire alors vers l'extérieur. Jetant un regard en arrière, je croise celui amusé de Théo qui en profite pour me faire un clin d'œil ironique.

Hermione et moi sortons rapidement de la maison et nous nous retrouvons tous deux, seuls, dans le silence d'une rue calme. Je l'observe marcher, quelques mètres devant moi, de sa démarche élégante et féline. Elle est éblouissante, même vêtue d'une simple jupe longue noire qui flotte délicatement autour d'elle, portée ainsi par le vent, et d'un corsage rouge sang fermé dans son dos par des lacets. Ses cheveux, attachés en un chignon bordélique laissent échapper des mèches dont la couleur semble varier sous les néons. Elle finit par se retourner, un grand sourire aux lèvres qui vient me frapper en plein visage.

« -J'ai quelque chose qui cloche ? demande-t-elle, amusée

-Tu souris.

-Est-ce si étonnant que cela ?

-Et bien… actuellement j'aurais tendance à dire oui.

-Actuellement ?

-Il y a quelques années je n'aurais absolument pas trouvé étrange… »

Elle ne répond rien et m'agrippe brusquement la nuque pour attraper mes lèvres dans un baiser passionné. J'y réponds instantanément, passant un bras dans son dos pour l'attirer au plus près de moi.

« -Et si on allait chez moi ? je finis pas proposer lorsque nos lèvres se quittent.

-Pourquoi pas chez moi ?

-Parce que chez moi tu ne pourras pas me mettre à la porte. »

A ma plus grande surprise, elle éclate de rire.

« -Alors allons-y !

-A la moldu… ou à la sorcière ?

-Je ne suis pas sur de pouvoir me retenir suffisamment si nous prenons le temps d'aller à pieds ou même en voiture jusque chez toi… susurre-t-elle en croquant mon lobe d'oreille »

Il ne m'en faut pas plus pour réagir. Je transplane. Et nous atterrissons directement sur mon lit. Rapidement, nos vêtements se retrouvent à terre et la nuit de sexe qui s'ensuivit fut encore meilleure que la première, deux mois plus tôt…

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C'est un poids sur mon bras qui me sort de mon sommeil. J'ouvre difficilement les yeux et ais tout d'abord conscience de mes muscles endoloris avant de sentir une odeur délicieusement féminine bien qu'alourdie par la sueur et la chaleur provoquée par la nuit passée. Tournant la tête, j'aperçois Hermione, roulée en boule et positionnée sur mon bras gauche. Elle dort encore profondément, sa respiration produisant un léger souffle sur ma peau. Je roule légèrement sur le côté pour me rapprocher d'elle et instantanément elle se blottit contre mon torse, libérant ainsi mon bras. J'en profite alors pour enrouler l'autre autour d'elle et la serrer un peu plus contre moi.

Les minutes passent et ce n'est que lorsque les premiers rayons du soleil percent mes rideaux et viennent taper contre nos visages que la belle endormie daigne remuer et papillonner des paupières. Elle finit par ouvrir complètement les yeux et se décale, quittant l'abri de mon étreinte.

« -Salut, chuchote-t-elle en souriant

-Salut. »

Un silence un peu gênant s'installe. Elle semble réfléchir sur la démarche à prendre puis finit par se lever brusquement, emportant les draps avec elle. Je l'observe s'activer autour du lit pour récupérer ses vêtements et se rhabiller à toute vitesse –trop vite puisqu'elle s'emmêle les pieds dans sa jupe et se retrouve face contre sol.

« -Granger ?... j'ose questionner, amusé.

-Quoi ? cria-t-elle en me surprenant.

-Pourrais-tu m'éclairer sur ce que tu es en train de faire ?... »

Elle se redresse complètement et me fusille du regard tout en sembla hésitante –ce qu'elle cherche à cacher malgré tout.

« -Je rentre chez moi !

-Tu rentre chez toi ?!...

-Exact !

-Tu te souviens qu'on avait dit qu'on venait chez moi pour que tu ne puisses me mettre à la porte ?

-Je me souviens parfaitement de cela oui. Mais je n'ai jamais dit que je ne pouvais pas me mettre moi-même à la porte ! »

Je soupire un coup, me redresse de façon à m'asseoir correctement sur le lit et la regarde s'agiter encore un peu. Mais lorsqu'elle arrive à la porte je murmure quelques mots et j'attends, un sourire cynique collé au visage. Sa main appuie sur la poignée qui refuse alors de s'ouvrir.

« -Malefoy…

-Quoi donc, Granger ?

-Dis-moi que tu te fous de moi là.

-Je ne vois vraiment pas pourquoi tu dis ça… »

Elle ne dit rien pendant un instant puis finit par se retourner pour me jauger.

« -Malefoy…

-Quoi donc, Granger ?

-Tu sais que je peux quand même l'ouvrir cette porte ?... »

Je ne réponds pas, ferme les yeux et lorsque je les rouvre je suis juste à côté d'elle et je lui attrape le bras -alors qu'elle venait d'ouvrir la porte- et je la plaque contre moi. Elle lève alors vers moi des yeux furibond. Nous nous défions du regard un long moment jusqu'à ce que, ne le supportant plus, je m'empare férocement de ses lèvres. Elle passe ses bras autour de mon cou, m'enserrant contre elle de façon brutale et faisant, par la même occasion, glisser les draps au sol. Je la soulève, elle passe ses jambes autour de moi et je la plaque brutalement contre le mur. C'est violent, presque bestial même. Après une morsure de sa part, le sang se mêle à nos langues. Mon dos est rapidement recouvert de griffures tandis que la pression que j'exerce sur son poignet va sans aucun doute laisser la belle trace d'un bleu. Et j'entre en elle sans aucune douceur, m'enfonçant au plus profond, me retirant et recommençant avec une brusquerie qui ne semble absolument pas la déranger. Et alors qu'elle atteint l'orgasme, elle plante ses dents dans mon cou, étouffant un cri apparemment sans précédent.

Une fois le plaisir consommé, nous nous écroulons sur la moquette, exténués, en sueur.

« -C'était bon… souffle-t-elle.

-C'est toujours bon quand c'est toi et moi.

-Bien sur, rit-elle, je suis une bête de sexe moi !

-Hey ! C'est ma réplique ça ! »

Nous échangeons un étrange et sincère sourire.

« -Tu veux toujours partir ?

-Je dois dire que ton studio me plaît…

-Et encore… tu n'as pas encore vu la salle de bain… je lui signale d'un air espiègle.

-Que ceci est intéressant… »

Elle se relève alors avec souplesse et vitesse, me tend la main et nous nous retrouvons rapidement dans la salle de bain pour renouveler ce que nous faisons déjà depuis la nuit passée.

* * * *

Les jours passent. Les semaines passent. Les mois passent.

Et elle est toujours là.

La plupart du temps nous restons bloqués dans mon studio à ne quasiment rien faire d'autre que de baiser inlassablement, avalant de quoi récupérer des forces de temps en temps et parlant à peine dans nos moments de répits. Nous prenons plaisir à être à deux et nous consumons un désir intense qui nous prend aux tripes et refuse de nous laisser souffler. Nous restons prisonniers dans un monde de pulsions et d'appétits sexuels à satisfaire. La lassitude nous est inconnue est nous n'avons de cesse de découvrir la moindre parcelle du corps de l'autre.

Ensemble, j'ai l'étrange sensation que nous revivons, que nous renaissons. Jusque là nous avancions dans un brouillard de solitude intense, il était impossible à quiconque de passer outre la coquille formée autour de nous au fil des années et des évènements inattendus de la vie. Mais entre nous deux un lien est parvenu à se créer et à se consolider, nous en ignorons la raison et ne cherchons surtout pas à comprendre quoique se soit. Tout se passe au jour le jour. Drogue et alcool semblent nous laisser en paix, c'était la détresse et l'envie de se détruire qui les amenaient jusqu'à nous mais à présent, à deux, on est apaisé.

Assis, le dos contre la tête du lit, cigarette d'une main, je fais glisser les doigts de mon autre main sur la peau douce d'Hermione, allongée sur le ventre, regard figé sur mon visage.

« -Malefoy ? demande-t-elle après de longues minutes de silence.

-Umh ?

-Je voulais te poser une question…

-Je t'écoute.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle me demande, me redresse un peu plus afin de l'observer correctement. Elle mordille négligemment l'un de ses ongles l'air un peu gêné et à présent elle ne regarde plus qu'un point imaginaire sur mon torse.

« -Comment ça, qu'est-ce qui s'est passé ? »

Elle se redresse alors entièrement et s'assoit en tailleur face à moi.

« -Et bien… Je voulais dire, qu'est-ce qui s'est passé pour toi… après la Guerre ? hésite-t-elle un peu.

-Après la Guerre ?...

-Oui Malefoy, après la Guerre, ne me dis pas que tu t'es fait subir un sort d'oubli ?! ricane-t-elle.

-Non, non… Je… après la guerre… »

Je garde le silence, réfléchissant à la réponse à donner.

« -Comme tu le sais parfaitement, mon père était le bras droit de Tu-sais-qui et a été tué lors de la Bataille Finale par Lupin…

-Oui… Je m'en souviens parfaitement… J'ai eu l'honneur de recevoir un peu de sang de ton père lorsqu'il a éclaté… ironise-t-elle m'obligeant à la fusiller du regard.

-Quoiqu'il en soit, lorsque Potter ait parvenu à mettre fin au règne de Tu-sais-qui, les aurors se sont amusés à vérifier les contenus de chaque maison des familles de mangemorts… Et comme tu peux t'en douter le Manoir Malefoy était particulièrement… intéressant à ce niveau là…

-Pour n'en pas douter, c'est sur que je n'en doute pas… murmure-t-elle amusée en évitant mon regard.

-Quoiqu'il en soit… ! je poursuis en ignorant sa remarquer et en la fusillant du regard, une fois encore. Ils ont absolument tout confisqué, le Manoir y compris… Ma mère et moi nous sommes donc retrouvés sans rien, surtout que, lorsque la famille de mon père a appris que j'avais en réalité été agent double pour le compte de l'Ordre, notre réputation et notre domination sur les sangs-purs en a pris un sacré coup…

-Je m'en souviens vaguement oui… En fait, pour tout te dire, les aurors en ont beaucoup parlé fut un temps…

-Ce n'est pas étonnant… Ils ont toujours détesté les Malefoy tous autant qu'ils sont… En tout cas, après toute cette histoire, ma mère n'a eu qu'une envie : changer totalement de vie. Tout recommencer… C'est donc pour cette raison que nous avons débarqué ici, à New-York. A l'aide d'un sort, ma mère est parvenue à nous recréer un univers. C'est ainsi qu'elle est subitement devenue une éditrice de renom et moi… et bien je suis sensé être avocat… Mais, comme tu as dû t'en apercevoir, je préfère nettement m'amuser… De toute façon, ma mère a tellement bien réussi qu'on a tout le pognon que l'on veut.

-T'amuser ?... »

Sur le coup je ne sais que répondre mais m'aperçois finalement que je ne souhaite lui mentir.

« -En effet, ce n'est pas tellement l'amusement qui m'a poussé à vivre cette vie de débauche… Mais, vois-tu, j'avais beau avoir une chance de recommencer à zéro, la Guerre a malgré tout laissé des cicatrices qui persistent… Je ne suis pas parvenu à accepter l'idée de n'être plus personne. J'étais entré dans l'Ordre du Phénix pour essayer de devenir quelqu'un et voilà que finalement, non seulement je revenais au point de départ, mais finalement je tombais bien plus bas… Je n'ai pas pu supporter le fait de ne plus vivre en Angleterre, près de gens que je connaissais… Et puis… j'ai toujours eu cette tendance à l'autodestruction… Celle-ci m'a accompagné jusqu'ici… »

Je m'arrête tandis qu'elle continue de m'observer comme absorbée par mon histoire –ce qui m'étonne mais je n'y prends pas garde plus ça.

« -Et Pansy Parkinson, Blaise Zabini et Théodore Nott ?

-Eux aussi voulaient –et devaient- changer de vie. Tu sais, après la Guerre, être fils et filles de mangemorts n'étaient pas particulièrement amusant… »

Le silence s'installe à nouveau. Elle semble être perdue dans ses pensées. J'attrape délicatement son poignet et l'attire contre mon torse, elle passe aussitôt ses jambes autour de moi et mes bras viennent l'entourer. Je la sens alors se mettre à trembler pour une raison que j'ignore.

« -Hermione ?

-Quoi … ? marmonne-t-elle

-Tu es sûr que ça va ?...

-Ummmh…

-Hermione ?

-Quoi… ?

-Que s'est-il passé pour toi après la Guerre ? »

A peine avais-je terminé ma phrase qu'Hermione se détachait de moi pour subitement se retrouver au bout du lit, l'air furieux et légèrement paniqué. N'y comprenant plus rien, je tends la main ce qui a pour effet de la faire reculer plus encore.

« -Hermione ?

-Quoi ?!

-Je peux savoir ce qu'il t'arrive ?

-Mais… Il ne m'arrive rien du tout… »

Elle croise les bras sur sa poitrine et détourne le regard. Elle se lève, fait quelques pas dans la chambre, revient vers le lit, se réinstalle près de moi.

« -As-tu connu le nombre exact et le nom de tous les morts qu'il y a eu au cours de la dernière bataille ?... me demande-t-elle alors subitement »

Je réfléchis un instant, cherchant dans mes souvenirs une réponse à sa question.

« -En fait, après la Bataille je ne me suis pas vraiment intéressé de près aux morts. Il me semble pourtant, si mes souvenirs sont bons qu'il y a eu à peu près trois cents de morts.

-Trois cent cinquante-six très précisément… Enfin juste au cours de la Bataille Finale. Je ne compte pas les morts qu'il y a eu tout au long de la Guerre…

-Bien sur, j'ironise –ce qui me vaut une nouvelle fusillade de ses yeux chocolats, ne fais pas attention à ce que j'ai dis, continue… »

Elle hésite un moment mais se décide malgré tout à reprendre.

« -Et après la Bataille ?

-Comment ça après la Bataille ?

-Connais-tu les morts d'après la Bataille ?

-J'avoue que j'ignorais qu'il y en avait encore eu après… Et puis, pour être franc, dès le lendemain j'avais cessé de me tenir au courant de tout ce qui pouvait concerner la Guerre et le monde sorcier….

-Ils furent au nombre de sept et faisaient tous partis de la même famille : Arthur, Molly, Bill, Charlie, Percy, George et Fred Weasley. C'est arrivé deux semaines après ce que nous pensions être la fin de cette ère de tuerie… »

Je reste stupéfait en entendant l'énonciation de la famille détestable et pitoyable des rouquins. Jamais je n'avais entendu parler de leur mort, j'étais persuadé qu'ils vivaient tous heureux, qu'ils avaient agrandi cette famille avec un nombre incalculable de mioches et amenant sans aucun doute de plus en plus de sang impur.

« -Que… Que s'est-il passé ?

-Représailles ! Cinq mangemorts étaient parvenus à s'échapper suite à la Bataille. Ils ont attaqué les Weasley alors qu'ils rentraient tout juste au Terrier. Ron, Ginny et moi n'avions pas encore eu la permission de sortir de l'hôpital. Ils ont été retrouvés tout juste quelques heures après le massacre. Molly voulait organiser une grande soirée pour fêter la victoire… Mais au lieu d'être une nuit de joie, ce fut une nuit de tristesse…

-Que sont devenus les deux derniers Weasley ?

-Tu ne me pose pas la question pour Harry ?

-Même sans vouloir me tenir au courant des nouvelles de l'autre monde il m'a été impossible d'ignorer la mort de Potter… En fait, c'est Pansy qui me l'a appris. Cependant j'ignore de quoi il est mort… »

Elle ferme les yeux quelques secondes, semble reprendre une respiration apaisée avant de poursuivre.

« -Juste avant qu'il ne reçoive le sort de mort, Voldemort est parvenu à atteindre Harry… Sur le coup, cela ne lui a causé aucun dommage, ce n'est que bien plus tard qu'il a réalisé les dégâts de ce sort… Pendant six mois il a vécu l'horreur d'une torture continue… Un jour c'était comme si il recevait des Doloris en continu, le lendemain on pouvait voir des entailles apparaître sur tout son corps, déchirant son épiderme profondément mais évitant systématiquement les endroits pouvant provoquer la mort, et le jour suivant une nouvelle torture le prenait. Il était impossible de le soulager. On a tout essayé. De nombreux médicomages, mages puissants et autres sorciers n'ont eu de cesse de chercher un remède. En vain… Il m'a même supplié demandé… de mettre fin à ses jours… Mais il s'est avéré que le sortilège le protégeait de l'Avada Kedavra ainsi que de toutes tentatives de morts moldues… »

De légers frissons la parcourent alors qu'elle revit ces douloureux moments. Moi-même, j'ai beau avoir haï Potter de toutes mes forces, jamais je ne lui aurais souhaité cela. Et je me défends bien d'avouer à Hermione que je connais très bien le sortilège qu'il a subi et qu'il existait bien un remède… Remède qui requière une excellente connaissance de la Magie Noire, ce qui ne devait pas du tout être le cas des sorciers auxquels ils ont fait appel.

« -Alors, reprend-t-elle, après la quasi-totalité de la famille Weasley et Harry, je peux t'affirmer que le moral des proches n'allaient pas fort du tout. Et alors que le monde sorcier fêtait le retour à une vie plus sûre, plus libre, nous, nous plongions droit dans l'Enfer qu'est la perte d'êtres chers…

-C'est ce qui t'a fait plonger dans la déchéance que je te connais ?

-Pas de suite… J'ai d'abord commencé à me renfermer sur moi-même c'est vrai. Mais malgré tout il me restait encore Ron et Ginny…

-Que s'est-il passé pour eux ?

-Nous avons retrouvé Ginny sur la tombe d'Harry plusieurs semaines après la mort de celui-ci. Elle avait de multiples bleus, la plupart de ses os se sont révélés cassés et son sang avait eu raison de la blancheur de la pierre tombale… Un peu plus loin gisait son balai… Le lien fut vite fait. Elle avait volé le plus haut possible et s'était ensuite laissée tomber dans le vide. Dans une lettre qu'elle avait quand même pris soin de nous adresser, à Ron et moi, elle expliquait à quel point il lui était impossible de continuer à vivre dans un monde où Harry et sa famille n'en faisait pas parti… »

Un nouvel arrêt de sa part coupa son récit. Ses yeux avaient beau être –selon ce que je me rappelais d'elle du temps passé- désespérément secs, sa respiration faisait transparaître la difficulté que représentait ce retour en arrière.

« -Pour Ron ce fut le coup fatal…

-Lui aussi a mis fin à sa vie ?

-Non… Il a juste… complètement perdu la raison. La folie s'est emparée de lui, le dévorant au plus profond de l'être qu'il était… J'ai tenté de m'occuper de lui au début mais ça a été un échec cuisant et j'ai fini par le faire interner… »

Elle s'arrête à nouveau et se lève brusquement pour se rendre dans la salle de bain. Je peux alors l'entendre vomir et une gêne particulière me prend aux tripes. Gêne que je ne connaissais pas jusque là mais qui me fait sentir mal. Très mal. Pour elle. Pour tout ce qu'elle a enduré. Je croyais ma vie minable et désastreuse. Je ne connaissais pas la sienne. Tétanisé dans ce nouveau mal être je n'ose pas faire le moindre geste jusqu'à ce que j'entende de l'eau couler. Là, je me décide enfin à la rejoindre.

Lorsque j'entre dans la pièce d'eau, je trouve Hermione assise dans la douche sous un puissant jet d'eau. En caleçon, je la rejoins et m'installe à ses côtés, passant un bras par-dessus ses épaules pour l'attirer contre moi. Et alors, sans signe avant-coureurs, elle éclate brutalement en sanglots. Je ne prononce pas un mot, me contente de resserrer un peu plus mon étreinte. Et c'est ainsi que nous restons, sans bouger, elle pleurant, moi fixant un point invisible sur le mur d'en face, durant de longues minutes.

C'est finalement elle qui rompt le silence, une fois ses pleurs modérés.

« -Peu de temps après ça, j'ai rencontré d'anciens amis moldus. J'ai commencé à sortir… Drogues et alcools ont été un moyen pour moi d'échapper à la dure réalité d'une existence sans ceux qui avaient été mes meilleurs amis et ma seconde famille… Mes parents ont tout fait pour essayer de me sortir de là mais j'ai fini par les fuir… après leurs avoir dit les pires horreurs possibles… Ils sont morts il y a trois ans. Et j'ai hérité d'une fortune dont j'ignorais l'existence… Et maintenant je vis avec des cousines qui, de toute façon, n'en n'ont rien à faire de ce que je mes folies et préfère s'éclater… Il fallait que je fuie l'Angleterre… »

Encore une fois le silence nous accueille longuement.

« -Je comprends mieux maintenant, je murmure finalement.

-Qu'est-ce que tu comprends mieux ?

-Que l'étincelle qui animait tes yeux du temps de Poudlard se soit entièrement évanouie…. »

* * * *

De nouveaux jours s'écoulent. De nouvelles semaines…

Et tout a changé. Changé pour revenir au début.

Parler du passé, des évènements de l'après-guerre, a fait rechuter Hermione dans une nouvelle spirale autodestructrice. Et je l'y ai suivi, y plongeant moi-même à pieds joints. Nous avons repris le chemin des boîtes de nuit, avons retrouvé nos vieilles habitudes comme ci rien ne s'était passé entre deux, comme si les quelques mois où nous nous étions retranchés, seuls, chez moi, dans une histoire que nous espérions différentes, n'avait été qu'une simple parenthèse dans nos vies de dépravés. Alcools et drogues sont redevenus nos meilleurs amis et même si nous sommes à deux, nous ne sommes plus tout à fait vivants. A nouveau, nous ressemblons à deux automates et tous nos gestes sont automatisés par une décadence démesurée. La seule différence existante entre nos vies avant notre rencontre et maintenant c'est que nous ne couchons plus à droite à gauche. Pas que nous avons décidé d'un commun accord d'être fidèle, juste que nous doutons pouvoir trouver meilleur partenaire tant nos deux corps paraissent composés de tel sorte à formé un parfait assemblage. Baiser, fumer, se droguer, tel est redevenu notre quotidien.

Une descente aux enfers qui continue mais qui ne se fait plus en solitaire.

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Elle a intégré le groupe que je formais avec Pansy, Théo, Blaise, Jeff, Andrew et Malicia, sans aucun problème. Les anciens Serpentards l'ont rapidement adopté, surtout après qu'elle leur ait montré qu'elle tenait bien mieux l'alcool qu'eux tous réunis.

Début de soirée au Bloody's Coffee et déjà les verres s'amoncèlent à notre table –toujours à la plus grande joie du patron qui semble plus qu'enchanté de l'arrivée d'Hermione et des défis qui ne cessent d'être lancés, lui permettant d'augmenter sa recette.

« -Vous n'êtes qu'une bande de mauviette, lance Hermione d'une voix enjoué dû à l'effet de l'alcool. »

Elle attrape un autre verre plein qu'elle avale d'un seul coup avant d'orner son visage pâle d'un large sourire moqueur.

« -J'abdique Hermione, répond Blaise –sans doute celui qui, finalement, l'apprécie le plus. J'ignore où tu fais passer tout ça mais je n'arrive décidément pas à te suivre. Et je vais te dire… »

Il ne peut finir sa phrase, un haut le cœur le surprends subitement et il s'enfuit en courant jusqu'aux toilettes sous les rires de tous. Je me tourne vers Hermione.

« -Toutes mes félicitations, je crois bien qu'il n'avait pas dégueulé depuis cinq bonnes années à cause de l'alcool ! »

Elle me rend mon sourire de fierté et s'empare brutalement de mes lèvres pour un baiser passionné, rapidement rompus par les toussotements et les ricanements des cinq autres. La soirée se poursuit ainsi, entre rires et fausses bagarres, et, une heure plus tard, nous partons la terminer dans une fête organisée au dernier étage d'un immeuble de cinquante étages, non loin du bar.

Dans l'ascenseur alors que Théo et Andrew ont repris les moqueries adressées à Blaise, pas vraiment en forme mais le cachant bien, Hermione et moi, adossés au fond de la cabine, ne participons guère aux autres conversations. Me tournant vers elle, j'aperçois son regard perdu dans le vague et je suis frappé par la douleur et la tristesse qui semble avoir subitement pris possession de son visage. Malheureusement, ce n'est pas la première fois que je suis témoin de ce brusque changement d'attitude. Cela se produit régulièrement lorsqu'elle pense que personne ne l'observe. Nos deux mains enlacées me permettent de l'attirer plus près de moi et elle se reconnecte immédiatement à la réalité.

« -Est-ce que ça va ? je me permets quand même de lui chuchoter malgré la connaissance que j'ai de sa réponse.

-Oui bien sur, sourit-elle, hypocrite sans que je puisse lui en vouloir. »

J'hausse les épaules, signe que je n'y prête pas plus attention que ça alors que la vérité est toute autre puisque je ne cesse de m'interroger sur ces changements d'état sans oser pousser trop loin la curiosité. Il faut dire, de toute façon, qu'entre nous la communication a été coupée il y a déjà quelques temps. En fait, notre dernière conversation remonte précisément à celle qui m'a permis de connaître la vie qu'elle avait vécue après la Bataille Finale. Ce jour là, je me suis aperçue à quel point elle avait été brisée et, même si je l'avais réellement souhaité, je n'aurais pu l'aider à se relever. C'est pourquoi j'ai préféré plonger avec elle, au moins elle se tue pas seule…

L'ascenseur arrive enfin au dernier étage et nous sort tous deux de nos pensées. Nous entrons alors dans un immense appartement où règne une ambiance festive. Avant que je n'ai pu faire un pas de plus, Théo m'attrape le bras, arrêtant Hermione dans la foulée puisque sa main est toujours emprisonnée dans la mienne.

« -J'ai une surprise pour vous… annonce-t-il sur un ton de confidence.

-Qu'est-ce que tu nous as encore trouvé ? »

Il ne répond pas de suite et sort cherche quelque chose au fond de ses poches. Il finit par tendre la main dans laquelle se trouvent quatre petites pilules d'une étrange couleur rosâtre.

« -Qu'est-ce que c'est que ça ?

-Ca, mon vieux, c'est la toute dernière trouvaille en termes de drogue dure provenant tout droit de l'autre côté…

-Intéressant… Quels en sont les effets ?

-Tu crois vraiment que je vais tout te dire maintenant ?!... Pour faire court et ne pas trop en dire… c'est… surprenant !

-Pour ne pas trop en dire, ce mot convient tout à fait, je marmonne

-Ce que je peux vous dire d'autre c'est que l'effet est différent pour chaque personne et ce en fonction de l'état dans lequel on est… »

Hermione, qui n'a rien perdu de la conversation se rapproche un peu plus et tend la main pour attraper l'une des gélules.

« -Je ne suis personnellement pas contre de nouvelles sensations ! déclare-t-elle avant d'avaler le comprimé. »

Sans perdre une seconde de plus, je l'imite, sous le sourire ravi de Théo qui en fait de même. Les effets sont cependant bien longs à apparaître et ce n'est qu'au beau milieu d'une danse effrénée avec de belles inconnues –ayant perdu Hermione entre temps- qu'ils se font connaître. J'ai tout d'abord très chaud, j'en viens même à retirer ma chemise, puis, petit à petit, ma vision se trouble et je commence à voir de différentes couleurs. Une douce chaleur m'envahit et je peux affirmer ne jamais m'être senti aussi bien… Cependant, une autre sensation fait son apparition. Il s'agit plutôt d'un besoin… Besoin d'être avec Hermione. Bousculant les trois filles qui avaient continué de danser autour de moi –collé à moi plus exactement- je regarde autour de moi, cherchant l'ancienne Gryffondor.

C'est un cri d'effroi qui me signale alors sa position. Non loin de là sur la piste de danse, Hermione est à terre, tremblante, complètement effrayé, tournant la tête dans tous les sens. Le cri était le sien. Je me précipite vers elle.

« -Hermione ? Hermione, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu as ? »

Elle dirige un regard trouble dans ma direction.

« -Ils sont là… souffle-t-elle avec panique. Ils sont tous là…

-Qui ça 'ils' ? De qui parles-tu ? »

Elle ne répond pas, elle a déjà dévié son regard. Autour de nous, un étrange silence s'est installé et les regards de convives se sont tous tournés vers nous. Certains paraissent inquiets, d'autres ricanent, ce qui me rend complètement furieux. Apparaît alors Blaise, Pansy et Théo qui se précipitent à mes côtés.

« -Qu'est-ce qu'elle a Drago ? me demande Pansy

-Si seulement je le savais…

-Je pense savoir, déclare Théo en parlant plus bas de façon à ce que seuls nous puissions entendre, c'est surement la drogue que je vous ais filé tout à l'heure. Souviens-toi, l'effet est différent, elle agit en fonction de l'état dans lequel on se trouve… Et si tu veux mon avis, les visions qu'elle a prouvent qu'elle ne doit pas du tout être en bonne état…

-Ca je m'en doutais bien avant que tu nous donne tes foutus pilules ! »

Je le fusille du regard. Blaise s'apprête à ajouter quelque chose mais Hermione ne lui en laisse pas l'occasion.

« Laissez-moi, hurle-t-elle de nouveau, faisant sursauter quelques personnes. Laissez-moi tranquille ! »

Elle se relève promptement, se met à courir jusqu'à l'ascenseur et avant que je n'ai pu amorcer le moindre geste, elle se faufile à l'intérieur et les portes se referment. La suivant, je m'y précipite.

« -Il monte, me signale Pansy. Il n'y a rien d'autre que le toit après, Drago…. »

Un brusque sursaut de panique me monte à la gorge. Je le ravale et me retourne. Les yeux de tous sont toujours rivés sur moi.

« -Ce n'est rien, une simple crise, continuez donc à faire la fête ! »

Il n'en faut pas plus pour détendre l'atmosphère et, une fois la musique rallumée, tout le monde reprend là où il s'était arrêté.

« -C'est bon, je m'occupe d'elle ! »

Cette fois, je me suis juste adressé à mes amis qui se regardent, semblant se questionner sur la démarche à suivre.

« -Je m'en occupe ! je répète.

-D'accord… si tu as besoin d'aide…

-Je sais où vous trouver. »

Derrière moi, les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je m'y engouffre. En cinq secondes à peine je suis à mon tour sur le toit de l'immeuble. L'air frais qui me surprend semble alors supprimer les derniers effets de la drogue de Théo.

Je regarde tout autour et mes yeux finissent par tomber sur la silhouette d'Hermione. Penché au dessus de la rambarde, elle regarde vers le bas. Précautionneusement, je m'approche d'elle.

« -Hermione ? je prononce d'un ton faussement calme.

-Oui ? »

Sa voix montre que, comme moi à l'instant, le vent frais a permis de faire disparaître les effets de la drogue. Elle se retourne vers moi et plante un regard embué de larmes dans le mien.

« -Qui voyais-tu, Hermione ?

-Eux. Harry, Ron, Ginny, mes parents… Même Molly Weasley… Ils étaient tous là… Et ils n'étaient pas contents…

-Ils t'ont… parlé ?

-En quelque sorte. Leurs voix résonnaient dans ma tête. Je peux presque les entendre encore…

-Pourquoi ne sont-ils pas contents ?

-Ils ont honte de ce que je suis devenue…

-Hermione… Ce n'est rien. Ce n'était qu'une vision. Allez viens, on va rentrer à la maison, d'accord ? »

Je lui tends la main. Elle m'observe un instant. Semble réfléchir. Et soudain, au lieu de faire ce que je lui demande, elle se retourne et monte sur la rambarde avant que je ne puisse l'arrêter.

« -Tu ne comprends rien, n'est-ce pas ?!...

-Non, je lui accorde à présent peu sûr de ce que je dois faire. Non, en effet, je ne comprends pas tout. Mais si tu voulais bien descendre on pourrait essayer d'en discuter…

-On ne discute pas Drago. »

Je frissonne en l'entendant, pour la première fois, prononcer mon prénom.

« -Toi et moi on baise. Toi et moi on se drogue. Toi et moi on se dégrade. Mais on ne discute pas. C'en est hors de question.

-Alors qu'est-ce que tu veux ?

-Je sais surtout ce que je ne veux pas… Et je ne veux pas vivre… »

Entendant ces mots, mon cœur semble rater un battement. Je monte alors à mon tour sur la rambarde et lui attrape les épaules pour la tourner vers moi.

« -Tu as tenu jusque là… Tu peux continuer, tu n'es pas faible.

-Oh mais si je suis faible. Ginny en revanche a été forte.

-Elle s'est tué Hermione ! Elle a préféré mettre fin à ses jours plutôt que d'affronter la vie, aussi dure soit-elle !

-Mais au moins elle ne se ment pas… murmure-t-elle.

-Que veux-tu dire par là ?

-Elle ne fait pas semblant, elle ne sourit pas à tout le monde pour faire croire que tout va bien, elle n'utilise pas tous les substances existantes qui permettent de faire croire à un autre univers où le faux-semblant de la joie règne… Je ne peux plus vivre comme ça, Drago. Je ne suis plus rien, j'ai le sang remplie de drogue et d'alcool à longueur de journées et plus encore lorsque la nuit tombe. Je ne vis plus depuis bien longtemps. Certes mon cœur bat et mes poumons fonctionnent… Mais mon esprit s'est fissuré en même temps que la mort d'Harry, puis plus encore lors de celle de Ginny, pour finalement mourir avec la disparition de la dernière once de raison de Ron… Tous ceux qui composés ma vie sont morts, je ne comprends même pas ce que je fais encore ici… »

Elle se tait, regarde vers le bas, les larmes coulant toujours le long de ses joues. J'avale difficilement ma salive.

« -Et… Et moi ?

-Quoi toi ?

-Peut-être pourrait-on essayer de cesser tout ça… Ensemble on a qu'à arrêter la drogue, l'alcool, les soirées, toute cette mascarade. On part à deux, loin de toute cette folie, dans un endroit calme. Et on se reconstruit… »

Un surprenant sourire sincère fend ses lèvres. Elle pose délicatement sa main sur ma joue et y fait doucement glisser ses doigts dans une agréable caresse.

« -Nous ne le pourrions pas, même avec la plus grande volonté. Nous incarnons l'autodestruction… Elle ne nous lâchera pas… La seule solution c'est celle à laquelle je songe sérieusement… Nous sommes la déchéance incarnée… »

Elle se tait. Le silence de la nuit noire qui nous entoure semble brusquement pesant, comme si le ciel lui-même semblait n'attendre qu'une fin aussi sombre que lui. Pas de happy end pour les monstres de dépravation que nous sommes devenus.

Je soupire. Baisse les yeux, les relèvent. Nos regards restent figés l'un dans l'autre un long moment. Finalement je m'empare avec brusquerie de ses lèvres. C'est un baiser où se mêlent haine, rage, tendresse, passion… Mort.

Elle fait un pas sur le côté, m'entraînant avec elle. Et un autre. Le sol se dérobe sous nos pieds. Et nos deux corps mêlés entament leur chute.

Il y avait elle. Il y avait moi. Il y a eu nous.

Et c'est ensemble que nous nous écroulons. Ensemble que nous trouvons la force de laisser la vie se dérober. Ensemble que nous tombons profondément dans l'abîme de l'oubli…

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FIN

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...

Triste ?

Vous deviez vous en douter pour ceux qui ont lu Hell...

Inattendu ?

J'espère vous avoir au moins un p'tit peu surpris.

Reviews ?

J'attends vos impressions... :)

J'espèr' que cela vous a plu.

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Maintenant en ce qui concerne mes fictions sous mon autre pseudo pOmmE-vErtE : ayant mon dernier exam' demain matin je vais rapidement pouvoir me remettre à écrire. Je vais donc reprendre Les Merveilles mais je ne posterais que lorsque j'aurais bien avancé voir même quasiment fini afin de pouvoir mettre deux à trois chapitres par semaine...

Une autre nouvelle à présent. Si vous avez lu Souvenirs d'une Amnésique, sachez qu'une sorte de suite à cette fiction est en cours de préparation, reprenant un personnage que j'ai moi même créé et que l'on m'a un peu reproché de ne pas avoir suffisamment développé. Pour plus d'infos, me demander x)...

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Merci en tout cas d'avoir lu Dévotion Empoisonnée.

N'oubliez pas la p'tite review avant d'partir ;)

Bisous

.blOody-Dirk.