Le petit cahier noir

Notes : Me voilà de retour beaucoup plus vite que prévu, la faute au film 'le liseur' qui a titillé mon imagination. Cette histoire est toujours du point de vue de Severus (on ne se refait pas.) qui est toujours désigné comme Severus Snape et non Severus Rogue.

Les italiques correspondent à ce que Severus écrit. Les italiques entre «» correspondent à ce que sa 'mystérieuse' (hum) correspondante lui répond.

Cette histoire est déjà écrite, il y aura 9 chapitres en tout. Je posterai 2 chapitres par jour.

Si vous aimez, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire. Je répondrai à chacun.

Disclaimer : Tous ces personnages appartiennent à J-K Rowling.... Malheureusement pour moi…

Chapitre 1 : Jane Eyre

J'ai reçu ce petit cahier noir aujourd'hui, d'une source anonyme.

Un cahier tout ce qu'il y a de plus banal, que j'ai ouvert en tremblant.

Pour me trouver confronté à une succession de pages blanches.

Celles-ci me narguent depuis des heures.

Je regarde ce cahier et cette plume qui osent me défier avec une certaine appréhension.

Car je sais que je vais finir par céder.

Par briser le silence qui s'est installé dans ma tête.

Alors j'écris :

Lorsqu'on commence en général un journal, on indique en premier : la date. Mais même cette simple information m'a échappé. Le compte des jours a fini par me filer entre les doigts. Et je ne sais plus si je suis là depuis un an ou un siècle. Les jours défilent, identiques et j'ai fini par ne plus m'en soucier. A quoi bon ? Je sais que je vais passer le reste de mon existence enfermé dans ce lieu. Ma vie se résume désormais à quatre murs gris et au bruit de la mer que je devine à travers la petite meurtrière.

Je ne comprends pas pourquoi on m'a envoyé ce cahier. Je suis en prison. Qu'est-ce que je pourrais avoir d'intéressant à écrire.

Ma cellule, dont je suis le seul habitant (sans compter les cafards) fait 3m sur 3m. Niveau mobilier, je dispose d'un matelas décrépi posé sur une armature métallique ainsi que d'un lavabo et de toilettes ayant vécu de meilleurs jours.

Cet endroit est sombre et tellement humide que l'eau suinte à travers les murs. La lumière n'y pénètre que quelques minutes par jour. Et il y fait toujours froid.

Chaque jour paraît durer 100 ans.

Je passe mes journées dans un état que l'on peut qualifier de semi comateux. Désormais même mes propres souvenirs ne me font plus passer le temps.

Le garde me réveille pour que je prenne mes repas. Et deux fois par semaine, j'ai droit à une douche froide.

La mort me semble préférable à cette existence. Mais, je n'ai pas le droit de mourir, voyez-vous. Ils ne me laisseraient pas. Ce serait considéré comme une échappatoire. Et un meurtrier comme moi, n'a pas le droit d'échapper à quoi que ce soit.

Je referme le cahier et pose soigneusement sur mon lit ma seule possession.

Y écrire m'a demandé une énergie considérable.

Je décide de dormir un peu.

Dormir, après tout, c'est mieux que de fixer le vide.

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Le lendemain, le garde revient.

« Quelqu'un a un admirateur on dirait. » dit-il, d'un air sardonique avant de déposer un colis devant moi.

J'attends que la porte de la cellule se referme avant de m'autoriser à poser les yeux sur le paquet.

Je pourrais l'ouvrir bien sûr, mais ce qu'il y a à l'intérieur décevra peut-être mon attente.

Je préfère donc me contenter de le regarder.

D'attendre.

De supposer.

Et de retrouver des sentiments de ma vie d'avant.

Oui, pour l'instant, l'observer est suffisant.

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Mes mains me démangent.

Mon cœur bat fort contre ma poitrine.

Je regarde le paquet d'un air avide.

Je sens qu'il n'y a plus d'autres alternatives.

Alors j'ouvre le carton, avec d'infinies précautions.

Et je découvre mon premier trésor : une couverture d'un jaune vibrant en laine épaisse.

Je reste là à la fixer, la bouche ouverte, pendant un temps infini.

J'aurais déballé un vaisseau spatial que je ne serais pas moins surpris.

En tout cas, elle fait effectivement figure d'ovni au milieu de ma cellule.

Un peu hagard, je m'installe sur le lit et je la drape autour de moi.

Une chaleur qui me paraît surnaturelle m'envahit soudain.

Si je ferme les yeux je pourrais peut-être même m'imaginer ailleurs.

La joie que je ressens me paraît tout à fait pathétique.

Si j'en suis réduit à être extatique lorsque je reçois une couverture c'est que je suis vraiment tombé bien bas !

Je lève les yeux au ciel, me lève d'un bond et découvre fiévreusement le contenu du reste du paquet :

- Un oreiller

- Un calendrier

- Un livre

L'objet le moins intéressant pour moi, mais néanmoins le bienvenu, va bientôt rejoindre la couverture sur mon lit.

J'observe ensuite le calendrier. Celui-ci est tout ce qu'il y a de plus banal.

Voilà qui ne m'avance pas beaucoup, me dis-je en le feuilletant d'un air circonspect.

Puis tout à coup, une date me saute aux yeux.

Une date entourée de rouge.

Lundi 11 octobre 1999

A côté est écrit en majuscule : 'AUJOURD'HUI'

Mes genoux tremblent tellement que je finis par m'asseoir lourdement sur le sol glacé.

Voilà ce qu'on appelle un cadeau empoisonné.

Une simple date qui me redonne une dangereuse sensation d'existence.

Je respire profondément.

Il faut vraiment que je me calme.

On aura tout vu, un simple calendrier réussit à me met dans un état quasi apoplectique !

Je n'ose même pas regarder le livre, vu mon état mental déficient, je risquerais de fondre en larmes !

« Totalement ridicule » je murmure d'une voix voilée, avant d'empoigner le livre.

'Jane Eyre' de Charlotte Brontë.

Je hausse un sourcil dubitatif.

Bon… Va pour 'Jane Eyre' me dis-je, en ouvrant le livre.

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Je lis 'Jane Eyre' jusqu'au soir.

Lorsque je fais la connaissance d'Edward Rochester, un petit sourire persistant s'installe sur mon visage.

Et je comprends pourquoi on m'a donné ce livre.

Edward Rochester aurait tout aussi bien pu s'appeler Severus Snape.

Mais de Jane, moi, je n'en ai pas.

Je n'en ai même jamais eu.

Je soupire puis pose mes yeux sur le petit cahier noir.

Je suis alors saisi d'un terrible pressentiment.

Je l'attrape et relis fébrilement ce que j'ai écrit.

A mesure que je me relis, un sentiment d'effroi, m'envahit.

Ces cadeaux qui tombent trop juste et qui arrivent un petit peu trop à point nommé me semblent être une drôle de coïncidence.

Il n'y a qu'une façon de vérifier mes doutes.

Je prends la plume et j'écris, en tremblant, sur le cahier : Qui êtes vous ?

Une réponse s'affiche soudain : « Vous avez fait vite ! »

J'avais raison. Quelle impudence !

Me prenez-vous pour un imbécile ?

« Mais pas du tout ! C'était un compliment. »

Je n'ai que faire de vos compliments ! QUI ETES VOUS ?

« Je vais vous laissez deviner, cela vous occupera l'esprit. »

C'est vous qui m'avez envoyé ces 'objets' je suppose ?

« Evidemment. »

Pourquoi ?

« D'après ce que vous avez écrit, je pense que vous en avez grand besoin. »

On ne vous a jamais dit que c'était extrêmement indécent de lire les pensées privées des autres !?

« Ce n'est pas de ma faute si vous avez pris ce cahier pour ce qu'il n'est pas. »

C'est-à-dire ?

« Je vous ai envoyé ce cahier pour que l'on puisse communiquer, pas pour consigner vos pensées intimes.. »

Je n'ai AUCUNE envie de communiquer et surtout pas avec vous.

« De ça je m'en doute, mais admettons que vous n'ayez rien de mieux à faire… »

Admettons, en effet…

Vous êtes extrêmement irritante.

« Comment savez-vous que je suis une femme ? »

Je l'ai deviné.

« Comment ? »

Le livre : c'est un livre écrit par une femme pour les femmes.

« Ça vous plaît ? »

C'est le premier livre que j'ai lu depuis deux ans, à votre avis ?

« Vous aimez ! »

Un extrême challenge vu que, à ce stade, même un livre de Gilderoy Lockhart m'aurait contenté.

« Vous n'avez plus aucune attente à ce que je vois. »

En effet. Pourquoi m'avez-vous envoyé ce livre ?

« Je vous l'ai dit, pour vous occuper. »

Pourquoi CE livre ?

« Parce que je pensais que vous pourriez vous identifier. »

Et si je suis Rochester, vous qui êtes-vous dans l'histoire ?

« Moi ? »

Oui vous, qu'est-ce que vous voulez ?

« J'aimerais comprendre. »

Comprendre quoi ?

« Vous. »

Pourquoi !?

« Parce que je n'y arrive pas. »

Vous n'avez rien de mieux à faire ?

« Pas vraiment, je travaille au ministère. »

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire

Je suis sûr que si vous cherchez bien vous trouverez un imbécile à harceler au ministère.

« Je n'en doute pas, mais pourquoi me donnerais-je cette peine, j'en ai déjà un sous la main, ici même. »

Des insultes maintenant. On ne vous a pas informée qu'on n'attrapait pas les mouches avec du vinaigre.

« Je pense que vous préférez de beaucoup le vinaigre au sucre. »

Qu'est-ce que vous en savez ?

« Je suppose c'est tout »

Un conseil : Arrêtez de supposer cela ne vous réussi pas du tout.

« Je pourrais arrêter de supposer si vous répondez à mes questions… »

En quel honneur ?

« Je pourrais vous apporter un objet pour chaque réponse que vous me fournirez ? »

Laissez-moi réfléchir : Non.

« Qu'est-ce que vous voulez alors ? »

J'ai la tentation de répondre 'qu'on me laisse tranquille' mais je sais très bien que c'est un mensonge et elle aussi. La vérité c'est que je suis totalement à sa merci, mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir.

Je veux avoir la possibilité de ne pas répondre à une question si je n'en ai pas envie. Et à chaque réponse que je donnerai je veux deux objets de mon choix et une question en retour.

« Si vous choisissez les objets ce ne serait plus une surprise. »

Parfait ! Je déteste les surprises.

« Et moi j'adore ça. Si on disait un objet par question et une fois sur deux vous pourrez choisir lequel. Et je veux que vous répondiez la vérité, interdiction de mentir. »

Moi, mentir ? Quelle idée !

« Hum ! »

Posez votre question, agaçante créature.

« Pourquoi avez-vous tué Dumbledore ? »

Ah. C'est donc ça…

Voyons, on se connaît à peine… Posez une autre question !

« Pourquoi avez-vous rejoint les mangemorts ? »

Vous êtes journaliste ?

« Répondez à ma question d'abord ! »

Posez-en une autre !

« Mettez-y un peu du vôtre, on arrivera à rien sinon. »

A qui la faute ? Vous commencez par la fin, je ne vais pas répondre à ces questions en premier alors que je n'ai aucune idée de qui vous êtes.

« Je suppose… Bon… Pourquoi détestez-vous Harry Potter ? »

Parce qu'il me rappelle son père.

« Et alors ? »

On avait dit UNE question.

« C'est une réponse intelligible que je demande. »

Posez de meilleures questions dans ce cas.

« Montrez-moi, c'est à vous. »

J'ai déjà supposé avec succès que vous êtes une femme. Vu le livre que vous m'avez envoyé vous êtes soit une sang-mêlé soit une née moldue. Vu votre mentalité je suppose que vous ne devez pas avoir plus de 10 ans.

« Ah ah …Posez votre question, gros malin. »

Avez-vous un quelconque rapport avec le monde de la presse ?

« Non. C'est pour moi seule que je pose ses questions. Maintenant me donnerez-vous une réponse un peu plus élaborée ?»

Demain… Peut-être.

« Très bien, dans ce cas vous recevrez l'objet de mon choix demain. Au revoir. »

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment !