Epilogue
La Tête entre les mains, les coudes reposant sur la table en bois de la salle à manger, impassible, Drago était prostré dans cette position depuis plusieurs heures, sans même se rendre compte que le temps s'écoulait toujours. Dans son esprit, une image tournait en boucle, telle une vidéo que l'on aurait mis en mode 'répétition'. L'image bouleversante d'une jeune femme lui souriant avec un amour débordant avant de clore ses yeux, les paupières trop lourdes pour rester ouvertes, pour ne plus jamais devoir les rouvrir. Il n'avait pu s'empêcher de crier, de lui hurler de se réveiller, de l'insulter pour la faire réagir, il l'avait même prise par les épaules pour la secouer, s'attendant à ce qu'elle le regarde à nouveau avec un froncement de sourcils et une réplique cinglante en contre partie. Mais rien ne s'était passé. Son corps mou était bel et bien sans vie et rien ne pourrait la ramener parmi les êtres vivants. Son esprit s'était évaporé, quittant la Terre ferme pour partir là où elle seule pouvait accéder, laissant une simple carcasse abimée, défigurée presque tant le changement de ces derniers mois avait était abrupt, violent, fulgurant. Pourtant, il avait continué de la trouver belle, avait pris soin d'elle, était resté chaque minute de chaque journée à ses côtés, espérant vainement qu'un miracle se produise… Aucun miracle n'était venu. Et depuis son départ pour l'au-delà et son explosion -grand mélange de colère dû à ce qu'il trouvait être une réelle injustice et d'une tristesse telle qu'il n'en avait jamais connu auparavant- il était là, complètement abattu, dans cette cuisine où il avait pris plaisir à lui préparer de bons petits plats, se découvrant une étrange passion pour la cuisine. De l'étage lui parvenaient les pleurs d'un garçon de quelques mois mais il n'avait nullement ni l'envie ni même le courage d'affronter le regard triste du fils qu'il avait eu avec cette femme qui avait tant compté pour lui.
Ce ne fut que lorsque le soleil se coucha derrière la mer qu'il sembla se réanimer légèrement, redressant légèrement la tête. Son regard se posa alors sur un carnet aux couleurs d'un rouge sang éclatant mêlé à des courbes d'un noir profond. Elle le lui avait confié peu de temps avant de se laisser emporter par la Mort, déclarant avec un amusement non feint qu'il s'agissait là de toutes ses pensées et qu'il avait l'autorisation de le lire uniquement quand elle ne serait plus pour ensuite en faire ce que bon lui semblait. Il avait essayé de sourire sans tristesse ni amertume pour lui répliquer que dans ce cas là il ne pourrait jamais le lire… Vaine tentative de croire encore à une solution. D'une main fébrile, il l'attrapa, caressa longuement la couverture avant d'oser l'ouvrir. Il se plongea alors dans le récit d'une vie. Le récit de sa vie où s'entremêlait la sienne à lui ainsi que tous ceux qui avaient eu une place particulière ou qu'elle avait simplement côtoyé dans des circonstances étranges ou malheureuses. Captivé par tous ces mots tracés par cette femme dont il avait été si proche et dont il découvrait malgré tout, non sans apprécier cela, certaines parcelles de sa personnalité. Il n'aurait su dire si cette lecture l'apaisait quelque peu ou si, bien au contraire, agrandissait sa peine, mais quoiqu'il en soit, il poursuivait sans relâche. Lorsqu'il arriva au bout, de nouvelles heures s'étaient écoulées. Il resta un long moment les yeux rivés sur les derniers mots qu'elle avait écrit avant de faire tourner toutes les pages blanches qu'il restait –étonnement, mais il fallait reconnaître qu'elle avait une écriture fine et petite qui ne prenait guère de place.
« Lis le lorsque je ne serais plus là et fais en ce que bon te semble ». Les mots d'Hermione résonnaient en écho dans sa tête tandis qu'une idée se frayait un chemin jusqu'à ses synapses. Il fit alors apparaître un stylo et commença à écrire sur une nouvelle page, à la suite de celle qui avait été sa femme.
« Vendredi 8 Décembre 2oo6.
Partie. Elle s'en est allée. Elle est partie, définitivement, complètement, totalement.
Disparue. Morte ! Elle est morte…
Elle m'a laissé. Elle m'a abandonné…
L'horreur de la Magie Noire a eu raison de son corps, de son cœur, de son esprit. Quatre mois se sont écoulés depuis que j'ai révélé au monde sorcier notre relation pour la sauver, du moins le pensai-je à cet instant. Mais des semaines durant, l'intérieur de son être a dépéri… Elle a souffert comme jamais auparavant. Je le sais, je l'ai compris, je l'ai vu. Car jamais bien évidemment elle ne l'aurait avoué à quiconque, considérant cela comme une réelle faiblesse. Elle mourrait et ne se considérait que comme quelqu'un de faible… Je la connaissais cependant suffisamment pour m'apercevoir de la souffrance qui, par moment, alors qu'elle pensait passer inaperçue, tiraillait violemment les traits fins de son visage parfait. Et j'étais, durant toute la durée de cette dévorante 'maladie' comme un miroir à ses ressentis, à ses sentiments, souffrant quand elle souffrait, riant quand elle riait –bien trop rarement malheureusement, devant tendre quand elle-même le devenais ou, à l'inverse, dévoilant toute la folle violence qui nous caractérisait si bien, dans une union plus que parfaite…
Et souffrant. Encore. Toujours. A jamais.
Rester forte, telle avait toujours était son credo. Ne montre aucune faiblesse, refusant d'être prise en pitié –le pire affront que l'on pouvait lui faire, gardant cette image d'une femme glaciale que rien ne touche et qu'elle avait mis tant de soin à modeler… Ne pleurant pas une seule fois sur son sort ou alors, même moi, je ne l'ai pas vu. La tête haute, le regard fier, et une motivation de plomb à cacher tous problèmes… Quel foutu caractère elle avait !...
Elle se battait pour la vie. Pas pour la sienne. Non, pour celle des autres. Pour les siens notamment… Ses fameux amis, cette deuxième famille… Mais elle se battait également pour toutes les personnes inconnues qu'elle considérait comme étant des victimes innocentes de la Guerre. Pour la Paix et la Liberté. Je n'ai jamais compris cela. Je n'ai jamais voulu comprendre ça.
La Liberté… Qu'est-ce donc que la Liberté à laquelle vous aspirez tant ?! A laquelle, elle aspirait tant ?! Il s'agit là d'un terme qui m'est inconnu. Dès ma naissance j'ai été emprisonné, conditionné, pour ne penser qu'à la manière de mes parents, qu'à la manière de notre maître… Je ne suis finalement que leur pâle imitation…
Il me paraît malheureusement trop tard pour songer à changer, ne serait-ce qu'un peu, mes opinions… Si Elle n'est plus là pour le voir… »
De nouveaux pleurs lui parvinrent, le sortant de ses pensées, de ses souvenirs. Poussant un soupir, il referma le carnet, laissant le crayon à l'intérieur et, tout en l'emmenant avec lui, monta à l'étage. Il ne pouvait pas ignorer éternellement son propre fils…
Poussant délicatement la porte de la chambre de Maximilien, il s'approcha de l'enfant qui, une fois qu'il fut penché au-dessus de lui, lui lança un regard implorant derrière un voile de larmes et tendit ses bras. Drago l'attrapa. Cela ne calma pourtant pas l'enfant et le jeune homme ne put s'empêcher de croire qu'il avait parfaitement compris le drame qui venait de se passer dans la chambre d'à côté. Le gardant contre lui, Drago essaya de le calmer du mieux possible et finit par l'emmener dans une autre pièce, et le déposa sur un grand lit, s'installant à ses côtés. Le petit Maximilien Granger-Malefoy leva ses yeux vers lui. L'un était d'un gris métallique enivrant, l'autre d'une couleur caramel chaleureuse. Ses quelques cheveux d'un blond presque blancs se dressaient en pagaille sur son crâne et lui donnaient un air malicieux. Si petit, il promettait pourtant déjà d'être un mélange charismatique de ses deux parents. Dans un sourire mélancolique, il rouvrit le carnet et se remit à écrire.
« Trop tard ai-je dit ?!... Certes elle n'aura pas l'occasion de voir chez moi un quelconque changement si je m'efforce à cela, mais cependant, je ne dois pas omettre la magnifique partie d'elle-même qu'elle m'a laissé, me faisant, il y a déjà plus d'un an, le plus beau des cadeaux… Et je ne gâcherais ni cet être, preuve irréfutable d'une vie à présent passée, ni cette chance qu'elle m'offre de construire un futur où je n'irais pas droit dans le mur. Il sera le digne fils de sa mère. Mélange parfait du tempérament de la femme que j'ai connu et de celle qui a partagé ma vie plusieurs années durant. Car je jure que je lui inculquerais ce en quoi elle, elle croyait. J'espère qu'il développera les qualités qu'elle possédait et que j'aimais tant ainsi que ses défauts qui pouvaient faire d'elle cette femme incroyablement horripilante –mais, bien sur, s'ils n'avaient pas été là, ça n'aurait pas été pareil !
Hermione a été la femme de ma vie. Ce fut trop court à mon goût mais ce fut intense et surtout ce fut vrai. Pas de mensonges, pas de cachotteries, pas de faux-semblants. Ce fut une histoire comme il n'en existe que trop peu. Nous avions beau être complètement différents l'un de l'autre, cela ne nous empêchait d'être entièrement, totalement, irrémédiablement, accros l'un à l'autre. Elle a bouleversé ma vie, illuminé mon horizon, m'a rendu meilleur sans doute, au moins un peu. Elle l'ignorait mais, depuis que nous nous sommes installés ensemble, il y a de ça des années, je n'ai pu me résoudre à tuer qui que ce soit, excepté lorsque je n'avais réellement pas le choix, autant dire que ce n'est pas arrivé aussi souvent qu'on pourrait le croire. Aussi incroyable que cela puisse paraître –et je ne doute pas que personne de son camp pourrait croire une telle chose. Mais ce n'est que la stricte vérité. Je ne pouvais tout simplement pas être faire mourir quelqu'un qui pour elle reviendrait à une perte difficile. Si elle avait su comme j'ai pu me préoccuper de son bien être à elle avant tout autre chose… »
* * * *
Posté sur les marches menant à la porte d'entrée du Terrier, leur nouveau refuge après la destruction du quartier général au 12 Square Grimmaurd, Harry broyait du noir. Jamais le monde ne lui avait paru aussi noir. Depuis des mois, tout allait de travers. Non seulement, Lord Voldemort, ses Mangemorts et surtout sa Magie Noire grignotait de plus en plus de territoire, tuant de plus en plus de moldus –même si les membres de l'Ordre faisait leur possible pour évacuer ses derniers ou les protéger, de toute façon, le secret du monde sorcier n'existait plus réellement même si personne n'en parlait vraiment. Mais qui plus est, ils n'avaient toujours pas eu la moindre nouvelle d'Hermione, disparut plusieurs mois plus tôt, emmenait par un Drago Malefoy bien trop proche. Lorsque la bataille s'était terminée –avec des pertes douloureuses, la première réaction d'Harry par rapport à la situation de celle qu'il avait toujours considéré comme sa propre sœur, fut d'entrer dans une colère qui, selon Ginny pour détendre l'atmosphère, resterait dans les annales. Le Survivant s'était senti trahi à un point tel que jamais il n'aurait cru ressentir ça. Il en voulait à Hermione, aurait même voulu la gifler si cela lui avait été permis. Puis les semaines étaient passées… Et le fait de n'avoir aucune nouvelle de la jeune femme avait commencé à l'angoisser, s'inquiétant de plus en plus. Il aurait tant aimé savoir si, au moins, elle allait bien. Son absence lui pesait terriblement. Il voyait également Ron sombrait lentement dans une triste dépression, n'ayant aucune rancune envers sa meilleure amie souhaitant juste la revoir, il s'en voulait terriblement car il aurait pu empêcher Malefoy de l'embarquer, il n'aurait eu qu'à tendre le bras… Mais trop stupéfait, il n'avait rien fait. Depuis ce jour, c'était à peine si lui et Harry s'adressaient la parole, chacun préférant se morfondre dans son coin.
Dans son dos, la porte s'ouvrit et Ginny vint s'installer aux côtés d'Harry, fixant également l'horizon. Elle ne dit rien, se doutant que cela ne servirait à rien. Elle voulait simplement être auprès de l'homme qu'elle aimait plus qu'il ne pourrait l'imaginer. Tous ces mois qui venait de passer, amenant une nouvelle terreur plus paralysante que tout ce qu'avait pu faire Voldemort auparavant avait détruit le moral des troupes de l'Ordre. Mais pour Ginny, une autre angoisse lui nouait les entrailles, tant et si bien qu'elle s'en trouvait malade par moment, obligé de courir, le plus discrètement possible, jusqu'à la salle de bain pour faire ressortir le peu de nourriture avalée. Cette peur provenait du fait qu'au fil des semaines, elle sentait Harry lui échapper. Il ne la touchait qu'à peine, dès qu'il le faisait elle avait l'impression qu'il la prenait pour de la porcelaine sur le point de se briser, il ne dormait que rarement et, lorsque c'était le cas, ce n'était pas quand elle-même était dans le lit, il ne prenait la parole que pour donner des ordres et partait presque à chaque mission, préférant ne pas rester au Terrier. Pour Ginny, la disparition d'Hermione était un double coup dur. Non seulement elle souffrait de la perte de son amie mais devait également endurer la peine d'Harry –sans parler de son frère qui n'allait pas mieux. Soudain, alors qu'elle laissait s'écouler une larme solitaire le long de sa joue, Harry lui prit la main et la serra dans la sienne, réellement, sans retenue. Puis, il tourna la tête vers elle et, dans un geste délicat du pouce, fit disparaître la larme.
- Pourras-tu m'excuser Ginny… murmura-t-il alors.
La rouquine ne sut répondre tant sa gorge était nouée. Alors, il continua.
- Je sais que je n'ai pas été parfait durant les mois précédents, surtout avec toi… Je… La disparition d'Hermione et sa… trahison, que je daignerais lui pardonner malgré tout rien que pour la revoir, me font vraiment beaucoup de mal… Je ne parviens pas à mettre de côté cette souffrance pour avancer, surtout avec ce qui se passe… Jamais je n'ai été pessimiste et pourtant là… Je n'arrive pas à imaginer la fin de cette Guerre avec une victoire pour le Bien… Et je n'ai de cesse de me demander ce que ferait Hermione à ma place, je suis sûr qu'elle, elle aurait toutes les réponses, elle saurait quelles décisions prendre pour mettre fin à la folie meurtrière de Voldemort… Mais elle n'est pas là… Et… je commence à me dire que… il faudrait que je me rende à l'évidence… Elle ne reviendra pas… ?!
Sa voix se brisa. C'était trop difficile à accepter, il voyait cette perte d'espoir comme une défaite de trop. Face à lui, Ginny ne contenait plus ses larmes qui coulaient à présent sans barrières le long de ses joues blanches. Ne pouvant parler tout en soutenant le regard perdu d'Harry, elle baissa la tête vers leurs mains liées.
- Non, Harry… Je ne pense pas, en effet, qu'elle reviendra… Je peux juste espérer qu'elle aille bien… Je suis persuadé, étrangement, que Malefoy l'ai emmené dans un endroit où elle doit être en sécurité, avec Maximilien… Et qu'ils sont loin de la Guerre… J'espère vraiment…
Brusquement, alors qu'elle terminait tout juste sa phrase, une fusée éclairant rouge s'éleva dans le ciel, à la bordure de la forêt, à la bordure de la fin du territoire du Terrier, au fin fond du jardin agrandi pour accueillir d'autres petites maisons ainsi que des tentes pour un nombre important de sorciers. Tous ceux qui étaient d'ailleurs dehors l'aperçurent, tout comme Molly, Tonks et Lupin qui étaient dans la cuisine. Instantanément, Harry s'empara de sa baguette, imité par Ginny, et ils se levèrent d'un bond.
- Une attaque ? demanda vivement Lupin qui venait précipitamment de les rejoindre sur le perron.
- Je n'en sais rien… souffla Harry, alerte cependant.
Personne ne bougea pendant de longues minutes. Le silence pesant sur le jardin fut si impressionnant que même ceux n'ayant pas assisté à la fusée sortirent sur l'herbe, dans la fraîcheur de la soirée. Soudain, une deuxième fusée, toujours rouge, illumina le ciel sans nuage, au même endroit que la précédente.
- Je vais voir, déclara Harry.
D'un pas rapide, il se dirigea vers l'endroit d'où semblait provenir les deux fusées éclairantes, suivit par Ginny et Lupin, tous les autres préférant les laisser faire, gardant malgré tout leurs baguettes en main au cas où il s'agirait d'une attaque.
Lorsqu'ils atteignirent le point de départ des fusées, ils furent stupéfaits de découvrir un cercueil –qui, aussi glauque que cela puisse paraître, pouvait parfaitement être qualifié de magnifique, d'un noir profond aux bordures argentée.
- Si c'est une blague, déclara Harry d'une voix sèche, elle est de très mauvais goût. Et si c'est de la part des Mangemorts… Je n'aime pas ça du tout…
- Harry, regarde…
Penchée au dessus de la tête du cercueil, Ginny pointait du doigt un petit dessin, presque invisible. Il s'agissait d'un Lion entremêlait à une Serpent. La jeune femme lança un regard étonné au Survivant qui passa lentement deux doigts sur l'image. Il déglutit difficilement, soudain pris d'un mauvais pressentiment. Alors, délicatement, Ginny entreprit de dégager le couvercle pour leur laisser apercevoir l'intérieur. Là, admirablement enroulée dans un tissu de soie ne laissant que la tête découverte, Hermione Granger donnait l'impression de dormir paisiblement.
- Oh Merlin ! s'exclama Ginny d'une voix faible, sur le point de s'effondrer.
- Le salopard ! grinça Harry dont les poings se serrèrent imperceptiblement. Il l'a laissé crevé… !
Alors, pris d'une fureur incontrôlable, il se tourna vers la forêt et se mit à hurler dans le vide.
- MALEFOY ! MONTRE-TOI, MALEFOY ! JE SUIS SUR QUE TU ES ENCORE LA ! ESPECE DE SALOP ! MALEFOYYYYYYY !
- Harry ! le coupa brutalement Ginny, presque effrayée par son attitude mais venant de remarquer quelque chose. Regarde ça…
Du cercueil, près de la tête d'Hermione, elle fit émerger un carnet. Harry le reconnut immédiatement puisque c'était lui qui le lui avait offert des années auparavant. Subitement calmé, du moins en apparence, laissant bouillir sa colère à l'intérieur, il attrapa le carnet que lui tendait Ginny. Il l'ouvrit avec une délicatesse rare et entreprit de lire les premières lignes à voix haute, le cœur serré.
« Lundi 19 Septembre 2oo5, 5h36.
J'ignore ce qui me pousse à ouvrir ce cahier, offert par un de mes meilleurs amis il y a maintenant plusieurs années, et à y inscrire ces mots… Je crois que je veux essayer d'expliquer ce qui se passe, ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons, ce qui nous pousse à agir, ce qui nous motive, comment nous vivons, ce que nous sommes devenus au fil des années… Ou peut-être ai-je juste envie de laisser une trace de mon passage dans ce monde de folie.
Quoiqu'il en soit, lorsque je ne serais plus de ce monde et que ce journal tombera entre d'autres mains que les miennes, cela pourra peut-être permettre à faire connaître la réalité, si dure soit-elle, de ce que nous avons vécu… En plein cœur de la Guerre !
Je m'appelle Hermione Jean Granger et aujourd'hui même je viens d'atteindre l'âge de 25 ans. »
Ginny renifla négligemment, les larmes de nouveau au bord des yeux. Harry n'était pas mieux, mais parvint à le cacher mieux que cela.
- Nous devrions peut-être… murmura finalement Lupin, retourner là-bas et emmenait le cercueil…
Harry hocha la tête, Ginny referma le 'lit' où reposerait éternellement son amie puis le lycanthrope lança un sort de lévitation et, enfin, tous les trois prirent le chemin du retour. En traversant le jardin, leurs mines sombres firent clairement comprendre qu'il ne s'agissait pas de n'importe qui et beaucoup même songèrent à la troisième branche du Trio de Poudlard. Un silence religieux les accompagna. Une fois arrivés à l'entrée du Terrier, le regard qu'ils lancèrent aux membres les plus proches valait mieux que mille explications. Molly, Tonks, même Lavande, ne purent retenir leurs larmes, les frères Weasley, la gorge nouée et le regard voilé, aidèrent Lupin à installer le cercueil sur le côté de la maison. Impassible, Ron ne bougea pas, intérieurement détruit. Son regard croisa celui d'Harry et les deux virent les dégâts irrémédiables que causaient la mort de leur amie de toujours –comme s'il n'y avait jamais eu d'avant-Poudlard.
S'apercevant qu'il n'avait pas lâché le journal qu'avait entrepris d'écrire Hermione, il le feuilleta rapidement. Ce fut une écriture différente qui attira son attention. Alors, une nouvelle fois à haute voix, il se mit à lire les mots rédigés par Drago Malefoy, sans aucun doute à leur encontre.
« Mon cœur a sombré à l'instant même où ses yeux se sont fermés à tout jamais. J'aurais préféré souffrir mille maux plutôt que de faire face à la douleur irréelle et insensée de la perte de la femme aimée. Oui, j'ai aimé Hermione. Bien plus que je n'aurais pu m'en croire capable. Elle était tout pour moi. Si seulement j'avais pu échanger ma place avec elle… Il n'y a que ce fils qu'elle m'a donné qui m'empêche dès à présent de mettre fin à mes jours. Alors, pour lui, je vais réagir, me réanimer et lui donner la vie qu'il mérite. Mais une part de moi restera morte, brisée.
La Guerre est loin d'être finie. Vous devrez vous battre comme jamais encore auparavant. Ce sera dur mais, et je sais que ces mots vous étonneront, je vous souhaite sincèrement de réussir, de gagner, de vaincre. Hermione croyez en vous, en Potter surtout. Elle avait une foi incroyable en lui alors, Potter, si tu lis ces lignes, et je sais que tu les liras, bats-toi, ne te laisse jamais abattre, tel est son message de là où elle est à présent, j'en suis persuadé.
En ce qui me concerne, je pars. Loin d'ici, loin de l'Angleterre, quelque part où personne ne pourra me retrouver. Vous ne me reverrez jamais.
Je vais offrir à Maximilien une vie loin de la Guerre, si possible avec le moins de Magie possible.
Je m'offre une nouvelle vie.
En souvenir d'Hermione. »
Fin...
Et valà... C'était l'épilogue de Journal de Guerre.
Revirement de situation en ce qui concerne Drago... J'espère que cela ne vous aura pas déplu mais après tout sa réaction final amène un petit rayon de soleil et je vous laisse imaginer une sorte de happy-end pour lui et son fils -même si la perte d'Hermione est difficile.
J'espère vraiment que cette histoire vous aura plu et transporté comme il se doit. Je suis, en tout cas, ravie de l'avoir partagé avec vous :)
Un grand, grand merci à tous ceux qui m'ont suivi depuis le début & qui, en plus, ont eu la patience d'attendre plus d'un mois que je termine enfin cette fiction.
Pour ceux qui ont laissé un review en anonyme merci également -sachez que j'aime répondre aux reviews & ça me frustre de ne pas pouvoir directement vous répondre alors soyez sûre que vos reviews sont parfaitement apprécié :).
Sinon, je peux dès à présent vous dire que j'ai un autre projet déjà bien entamé. J'ignore quand je le posterais mais ce sera sans aucun doute sous mon autre pseudo : pOmmE-vErtE (je reviens aux sources si j'puis dire lol)_ Donc j'espère vous revoir sur cette nouvelle fiction qui sera, certainement, bien plus joyeuse que celle-ci ;)
Bisous Bisous
Merci encore ! :)
!bloody-dirk!