Hello ! J'espère que vous n'avez pas oublié cette histoire ! Il faut dire que j'ai mis tellement de temps à traduire ce 3ème chapitre que vous auriez des excuses.
Plusieurs raisons à ce délai : d'une, j'ai privilégié 'Casting Moonshadows', autre histoire que j'aime beaucoup. Deux, j'ai eu moins de temps pour la traduction et trois, la longueur des chapitres. Mais ça je le savais avant de commencer, donc c'est pas vraiment une excuse !
J'espère que l'histoire continuera à vous plaire.
Petit coucou à Justine : je ne t'ai pas envoyé le chapitre cette fois-ci parce que je pense que tu as mieux à faire que de corriger une fic ! Biz et bon courage à toi.
Petite précision : étant donné que je n'avais pas répondu aux (nombreuses !) reviews au fur et à mesure (honte sur moi), les réponses se trouvent à la fin de ce chapitre. Merci à tous pour avoir pris le temps de laisser un petit mot, c'est super sympa !
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Chapitre 3 : Sortir avec Remus Lupin.
Remus Lupin était comme la bise en hiver. C'était la conclusion de James après la première semaine de réelle connaissance sans vraie réelle connaissance de Remus Lupin. À la fin de la deuxième semaine, James fut fier d'ajouter une autre observation à sa liste pratiquement vide. Remus Lupin ne souriait jamais. Maintenant, James n'était pas particulièrement réputé pour ses dons d'observation. Il connaissait bien les personnes dont il se souciait bien sûr. Il connaissait Sirius et Peter, et il connaissait même Evans même s'il n'arrivait pas à utiliser cette connaissance à son avantage pour la courtiser, sans trop qu'il comprenne bien pourquoi. Mais sinon, James ne faisait jamais beaucoup attention aux gens, comme la couleur de leurs chaussures ou s'ils étaient allés se faire couper les cheveux récemment. Donc, noter que Remus Lupin ne souriait jamais était presque un exploit en soi pour lui. Il ne l'aurait même pas remarqué s'il n'avait pas raconté la fameuse blague. La blague sur les souaffles et les véracrasses et douze banshees en rut ; la blague que James racontait rituellement chaque année avec quelques variantes et qui lui valait toujours des explosions de rires. C'était la blague du siècle.
Et Remus Lupin n'avait même pas esquissé l'ombre d'un sourire pendant que James racontait la fantastique blague.
Ce fut après cet incident que James commença à remarquer que Lupin ne souriait pas du tout. Il n'était pas en permanence bougon ou renfrogné, mais il ne souriait pas non plus ; en fait, il ne souriait jamais quand il disait merci, et il ne souriait jamais quand il gagnait cinquante points de Mcgonagall pour avoir réussi un sort particulièrement difficile, et il souriait encore moins quand Sirius lui rapportait un grand morceau de gâteau au chocolat du déjeuner, bien qu'il offrait de le partager avec les trois autres.
C'était un problème majeur, décréta James, mais rien que Sirius ne puisse résoudre. Parce que Sirius était un farceur extra-ordinaire et que son enthousiasme exubérant et ses tours idiots entrainaient toujours les gens à l'hilarité. Remus Lupin ne souriait jamais, mais James ne doutait pas que Sirius briserait rapidement la glace après la très attendue sortie à Poudlard ...
"Il s'est endormi", chuchota Sirius en baissant les yeux sur Remus.
Habituellement ils s'asseyaient plutôt vers le fond de la classe, mais grâce à l'insistance de Sirius (accompagnée de geignements éhontés), les garçons avaient accepté de s'asseoir avec Remus Lupin, à peu près au centre de la classe.
Inutile de dire, que Remus n'avait montré aucun signe de joie ou de mécontentement. Il avait simplement regardé les trois Maraudeurs, ouvert ses notes et s'était assis sur le seul siège libre, à côté de Sirius. Il s'était même fait un devoir d'ignorer le cri de joie de Sirius et son étreinte rapide.
"Ne lui en veux pas," répondit James avec un bâillement, "Binns a décidé de se surpasser aujourd'hui. Même Evans est en train de somnoler."
"Il était vraiment fatigué ce matin" remarqua Sirius tout en repoussant avec affection une mèche rebelle du front de Remus. Instantanément, quelques filles à côté d'eux commencèrent à chuchoter, et Sirius leur lança un clin d'oeil effronté en réponse, ce qui déclencha chez elle de nouveaux gloussements.
James roula des yeux. "Moi aussi je le serais si j'avais dû transporter un gros tas comme toi jusqu'à l'infirmerie hier."
Sirius soupira rêveusement, ignorant les ronflements sonores de Peter de l'autre côté de James. "Je me suis trouvé dans ses bras tout le long jamie-boy .. comme c'est romantique."
"Très, si tu ne tiens pas compte du fait que tu as mis du sang partout sur sa plus belle écharpe, complètement démoli son bras déjà blessé, et que tu l'as peloté en public," répliqua James avec un sourire et une bourrade. "Tu es un vrai charmeur Black. D'où est-ce que tu tiens ça ?"
Sirius mit une tape sur la tête de James. "Ferme la. Au moins mes charmes marchent. J'ai obtenu qu'il vienne au match, pas vrai ? Evans ne peut toujours pas te supporter;"
James lui tira la langue comme un gamin. "Elle m'aime et tu le sais. C'est juste qu'elle prend un peu son temps.""
Sirius ne répondit pas de son insulte habituelle, optant pour observer pensivement la joue exposée de Lupin. Il semblait être obsédé par le grain de beauté sous l'oeil de Remus – un étrange fétichisme qu'il avait développé tout récemment. "T'aurais pas du rouge à lèvres sur toi ?"
James regarda Sirius, ébahi. "Est-ce que j'ai l'air du gars qui trimballe du rouge à lèvres ? Va assouvir tes fantasmes de Drag Queen avec quelqu'un d'autre vieux. Je ne vais certainement pas t'encourager dans cette voie."
"J'ai du rouge à lèvres si tu veux Sirius" offrit Alice, la fille assise devant eux en se retournant, rougissante quand Sirius lui dédia un gracieux clin d'œil. James crut entendre craquer les jointures de Franck Longbottom – tous les deux commençaient à sortir ensemble et Franck semblait du genre protecteur.
"Alice, ne les encourage pas pour l'amour de Merlin !" lança Lily avec colère à ses côtés, ce qui ne parvint qu'à faire glousser Alice un peu plus. "Ils vont probablement lui lancer un sort pour qu'il écrive des mots obscènes sur le visage des gens."
"Bonne idée Evans, mais non" commença Sirius en examinant le rouge à lèvre d'Alice avant de se mettre au travail sur le visage de Lupin. Tous trois le regardèrent avec des expressions inquiètes à divers degrés, tandis que Sirius traçait soigneusement des lignes sur la joue de Remus afin de dessiner une paire de lèvres parfaite. 'Ça aurait pu être pire' pensa James tandis que les filles levaient les yeux au ciel et se retournaient. James s'était vraiment attendu à ce que Sirius applique sur lui-même ou sur Lupin ce truc cireux.
"Je ne vois pas" constata James pensivement. Il regarda Lupin de près, essayant de comprendre ce qu'il y avait de drôle à appliquer du rouge sur la joue d'un mec pendant qu'il dormait, et trouva que les tentatives d'humour de Sirius étaient plutôt déroutantes (et absurdes).
Sirius fit mine de l'ignorer, reposant le rouge d'Alice et se penchant encore plus près, de façon à ce que son front repose contre le haut de la tête de Remus. "Il sent bon" commenta-t-il en se rapprochant encore et en passant son nez dans les cheveux de Remus, "Il sent la savonnette et le chocolat … et ça sent vraiment" Sirius inspira profondément, " vraiment très bon..."
James fit mine de vomir.
Sirius fit reposer sa tête sur ses bras de façon à ce que lui et Remus soient face à face. "Il à l'air si triste …" il passa son doigt sur les lèvres de Lupin. "Je me demande pourquoi …"
"Peut-être parce que tu le tripotes pendant qu'il dort."
Il ne sourit jamais pourtant … même pendant qu'il est éveillé" répliqua Sirius dont la douceur du ton masquait le coup vengeur qu'il envoya dans les tibias de James. "Je me demande à quoi il ressemble avec des lèvres relevées. Hum …" plissant les yeux pour mieux se concentrer, Sirius plaça l'un de ses doigts sur le coin des lèvres de Remus et le releva doucement.
James ricana, tentant avec difficultés de contrôler son rire. "Ça change tout son visage je dirais. Mais et l'autre côté ? Lève celui-là aussi ou sinon il a l'air d'un idiot... "
'Ne traite pas d'idiot mon Lupinou, et il dort sur ce côté" répliqua Sirius tout en essayant de glisser son autre index sous la joue écrasée de Remus. "Attends … je l'ai … j'y vais !" dit Sirius triomphalement tandis que ses doigts fabriquaient un sourire tordu et perturbant sur le visage de Remus. "T'en penses quoi ?"
"On pourrait le rendre permanent," dit James sournoisement. "Avec l'aide de quelques sorts ou peut-être d'un marqueur magique," Sirius se retourna et ils échangèrent des sourires facétieux. "Mam dit que si on fait la moue suffisamment longtemps, elle restera en permanence. Tu pourrais avoir un petit ami souriant et enjoué pour le reste de ta vie. Qu'est-ce que tu en dis ?
"J'en dis que tu aurais de la chance d'être en vie et encore plus d'avoir un petit ami" répliqua Remus en ouvrant lentement les yeux, au grand dam de James et de Sirius. Comme il se redressait, James comprit finalement la plaisanterie – les cheveux de Remus étaient tout emmêlés par le somme, ses vêtement habituellement nets, étaient légèrement froissés et son col était retourné. Il y avait un baiser au rouge à lèvre sur sa joue droite.
Il ressemblait à Sirius quand il avait bu plus que de raison – inconscient du rouge sur sa joue et complètement échevelé.
James percevait toute l'ironie de la situation tandis qu'il essayait de contrôler son rire.
Sirius semblait dans une position identique, s'autorisant un léger ricanement avant de faire courir une main timide dans ses cheveux et de produire un sourire étincelant sous l'intense regard de Lupin. 'Jour mon pain en sucre. Tu as fais une bonne sieste ?"
"Non" répliqua Remus avec humeur en se redressant. "C'est un peu difficile quand mon visage sert de pâte à modeler."
Durant leur toute première semaine, Sirius était venu trouver James avec un livre d'images de son cours d'histoire des Moldus et avait déclaré à James que Remus ressemblait beaucoup à un tableau de Mona Lisa. En effet, celui-ci ne fronçait jamais les sourcils même si il était visiblement agacé, mais il ne souriait pas non plus – comme si ses lèvres étaient prises dans une sorte d'étrange déni et avaient décidé de ne plus du tout réagir.
James se dit que Lupin n'avait rien de Mona Lisa, et qu'il n'était pas dans un déni quel qu'il soit, mais n'était tout simplement qu'un foutu grincheux. 'M. je me fous de ta gueule', serait un surnom qui conviendrait parfaitement à Remus Lupin. Malheureusement, cette attitude ne faisait que renforcer Sirius dans son désir pressant d'embrasser Lupin, et James se rendit compte que Sirius pensait à cela parce que son ami fixait les lèvres de Lupin depuis un bon bout de temps. James lui envoya une claque sonore sur la tête et lui dit d'arrêter de se conduire comme un enfoiré de pervers.
"Désolé" s'excusa Sirius sans en penser un mot. Pas que ça ait de l'importance, parce que Remus avait décidé de ne pas faire attention à lui de toutes façons, et avait recommencé à prendre diligemment des notes comme s'il n'avait jamais arrêté. "Qu'est-ce qui est arrivé au bras de mon bébé ?" demanda Sirius qui détestait visiblement être ignoré.
L'infirmière les avait informés que le bras de Lupin serait totalement guéri dans un jour ou deux, et rien de plus malgré leurs prières. Sirius se sentait encore un peu coupable pour d'avoir aggravé l'état d'un bras déjà blessé ; James le savait même s'il ne lui en avait rien dit. Sirius passa un doigt léger sur le bras bandé de Remus, dessinant un petit cœur avant de lever les yeux sur Remus et de sourire gaiement.
"Il est cassé" dit Remus en constatant l'évidence.
"Comment ?" pressa Sirius en se penchant tout contre Remus. "Est-ce que quelqu'un t'a frappé ? Tu es tombé ? Je ne peux pas supporter que mon petit bout soit blessé comme ça ! Je devrais rester tout le temps à tes côtés pour te protéger !"
"Bien sûr " répliqua Remus d'un ton ennuyé, "Faudrait juste que tu restes conscient un peu plus de quinze minutes."
James, incapable de résister plus longtemps, éclata de rire. "Génial !" cria-t-il ente deux hoquets, appliquant des claques dans le dos de Remus comme s'ils étaient les meilleurs amis depuis toujours. Enfin, il se disait que puisque Remus et Sirius sortaient ensemble à présent, ils devaient être amis par le fait. "J'adore ce garçon !" s'écria James en essuyant une larme.
"Et moi je l'aime plus que toi !" répliqua Sirius férocement. Il avait le visage soudain rouge vif et un nerf battait au niveau de sa tempe. '"Beaucoup plus que toi, c'est incomparable ! Des tonnes et des tonnes plus !" Il souffla et tourna son siège pour le rapprocher de celui de Remus d'une manière possessive.
"Monsieur Blue, s'il-vous-plait, taisez vous pendant les cours."
Sirius prit son air buté et laissa tomber un bras possessif autour des épaules de Remus. "C'est moi que ma citrouille préfère", dit-il en agrippant Remus par les épaules pour lui planter un baiser sur la joue. James dut se mettre le poing dans la bouche pour s'empêcher d'éclater de rire quand il vit que les précédentes expériences de Sirius, avaient transféré (dans sa jalousie) le rouge à lèvres d'Alice, aux lèvres de Sirius devenues rouges rubis. Sirius ignora superbement James, complètement inconscient du rouge de ses lèvres tandis qu'il faisait la moue (le look lui allait plutôt bien de l'avis de James – il aurait été parfait dans les bars obscurs de Londres). On entendit des murmures, des gloussements et des chuchotements de filles et pour une raison connue de lui seul, même Lupin ne prit pas la peine d'informer Sirius au sujet de ses mésaventures de rouge à lèvres. En fait, Remus se contenta de lever un sourcil, essuya sa joue et retourna à sa prise de notes. Ce fut à cet instant que James décida qu'il aimait bien Remus Lupin et sa discrète propension à une conduite cynique. Bien sûr, James réalisa aussi une demi-heure plus tard que, aimer Remus Lupin pouvait lui valoir une queue de salamandre sortant de son pantalon, ce qui n'était vraiment pas drôle.
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James ne voulait pas se vanter ( bien que secrètement il aimait ça et qu'il en faisait, en douce, l'un de ses passe-temps favoris), mais après le réveil de son troisième œil et de ses fantastiques dons d'observation, il était lancé. Durant la même semaine que sa fantastique découverte sur Lupin, James découvrit une chose au sujet de son meilleur ami qu'il n'avait jamais remarquée en presque quinze ans d'amitié : Sirius était un abruti geignard et pleurnicheur.
Enfin, la partie abruti n'était pas si nouvelle, pas plus que la partie pleurnichard, James devait bien l'admettre. Sirius était les deux assez souvent, quelquefois même simultanément. En fait, James avait découvert tout ceci quand ils avait cinq ans. Sirius avait pleuré et pleuré pendant une heure en réclamant les brownies de la maman de James, jusqu'à ce que finalement elle eut pitié de lui et lui ait fait deux plaques entières à ramener chez lui. Il n'avait jamais partagé, et plus tard James surprit même Sirius essuyant ses larmes avec un sourire sur son visage qui disait -je vous ai bien eu, espèce d'idiots sentimentaux !'
Donc oui, Sirius était un connard pleurnichard patenté, mais James ne l'avait jamais vu comme un connard geignard jusqu'à ce jour précis dans le dortoir, quand il trouva Sirius assis face au miroir, au désespoir, et pour une fois, ne chantant pas les louanges de son physique à tomber.
James entra dans le dortoir pour trouver Sirius assis sur le sol en face du miroir et faisant une moue impressionnante ; ses longs cheveux attachés en deux queues de cheval le faisaient ressembler à une écolière qui ferait une overdose de testostérone. James sut que son meilleur ami allait se mettre en mode pleurnichard/déclamation dans la minute où il vit Sirius bouder d'insatisfaction. Aussi il retira prestement ses chaussures et chaussettes et essaya de gagner son lit sur la pointe des pieds, priant Merlin que Sirius soit trop immergé dans son marasme pour le remarquer.
"Jaaaaaaaammmmmeesss !'
James maudit son destin et tout autre objet trainant dans le dortoir, particulièrement les chaussettes rouges de Peter.
"Je pense qu'il doit y avoir quelque chose de bancal avec mon nez !' gémit Sirius en saisissant le dit nez en signe de désespoir. "Il doit être trop long. Je pense qu'il gêne !"
James ne voulait même pas savoir ce que le nez de Sirius pouvait gêner. "Il est parfait Sirius" répondit James, espérant que son ami ne poursuivrait pas sur le sujet tandis qu'il laissait tomber son sac sur son lit.
"Alors c'est peut-être mes yeux !" se désespéra Sirius. "Peut-être que je louche depuis toujours et que personne ne me l'a jamais dit !"
James jeta un regard accusateur à son oreiller comme si tout ce qui concernait Sirius était de sa faute. Ce point noir en haut paraissait particulièrement fautif. "Sirius, il n'y a rien qui cloche chez toi. Pas physiquement en tout cas.'
"Mais je suis intelligent aussi !" s'indigna Sirius. " J'ai les meilleures notes dans toutes les matières et c'est moi qui joue les meilleurs tours et je joue au Quidditch ! Je suis parfait !"
James leva les yeux au ciel.
"Alors pourquoi est-ce que Remus ne m'embrasse pas ?" gémit Sirius en tombant sur le dos avant de se lover sur lui-même. "Qu'est-ce qu'il y a de si repoussant chez moi qu'il ne veuille pas m'embrasser ?" Sirius émit un son désespéré du fond de sa gorge et leva les yeux sur James avec des yeux gris brillants. "Ça me rend dingue James ! Pourquoi est-ce qu'il ne m'embrasse pas ? Il n'a donc pas compris qu'il m'excite ? Je vais finir par être complètement engourdi du bas si je ne reçois pas un peu d'aide bientôt dans le coin !"
James frappa sa tête contre la tête de lit. Plusieurs fois. "Sirius, rappelle toi cette liste qu'on a faite des choses dont on ne devait jamais parler ? Ajoute ça dessus s'il te plait."
"On s'est déjà embrassés ! " Geignit Sirius, ignorant complètement les tourments de James. "Dans le train ! Il m'a embrassé là bas, alors il devrait avoir envie de recommencer non ?" Soudain ses yeux s'agrandirent d'horreur. "James, et si je n'étais pas bon ? Si cette fille de l'année dernière … Amanda ou Aria … ou .. je ne sais plus son nom … et si elle n'embrassait pas comme un poisson, mais que c'était moi ! James, et si il pense que je suis nul pour ça et ne voulait jamais recommencer à m'embrasser ?"
James aurait voulu faire remarquer que les poulpes n'étaient pas des poissons, mais il était trop occupé à essayer de s'ouvrir le crâne. La torture auto-infligée à sa tête fut interrompue quand Peter s'immisça dans leur discussion avec un avis inutile, sans surprise : "tu pourrais essayer de l'embrasser toi plutôt ; ajouta Peter en laissant tomber son sac sur son lit " Ça accélèrerait les choses.'
"Génial ! Pourquoi je ne l'embrasse pas ? S'exclama Sirius sarcastique en balançant sa main en l'air. "Espèce d'idiot Peter, tu penses que je n'ai pas déjà essayé ? Il est toujours en train de faire quelque chose, comme étudier ou lire ou alors, il est on ne sait où. Comment est-ce que je peux l'embrasser dans ces conditions ?"
James et Peter échangèrent des regards perturbés. "Euh … tu pourrais lui demander ? Offrit Peter avec hésitation.
Sirius les regarda comme s'il leur était poussé une deuxième tête. "Je pourrais lui demander ? Ça ne m'étonne pas que vous soyez célibataires tous les deux ! J'ai besoin d'une atmosphère romantique ! Il faudrait qu'on se penche l'un vers l'autre, il y aurait un feu d'artifice et des bougies et des étoiles et … et … du rouge !"
"Du rouge ?"
"Du rouge," affirma fermement Sirius, bras croisés sur la poitrine. "Mais quelque chose de très viril. Je pense que ça devrait être le thème de notre premier rendez-vous non ?"
Des années d'expérience avaient appris à James que quand Sirius donnait l'impression de poser une question ou de demander une confirmation, c'était un leurre. Il élaborait simplement ses plans et vous forçait à les accepter, sans tenir compte du fait qu'ils vous semblaient sensés ou non. Malheureusement, des années d'expérience n'avaient rien appris à Peter, et dans un souci de paraître sage et utile, il ignora les mouvements de tête frénétiques de James et se lança dans un avis sur l'amour :
"Tu ne devrais pas plutôt demander à Lupin ce que lui aime ?"
James grogna, sentant déjà les prémisses d'un tremblement de terre prochain.
"Enfin, c'est ce que les filles aiment " continua Peter, toujours aussi inconscient. "Comme quand James sortait avec cette blonde ... elle aimait les fleurs non ? Et cette autre ... Maddy ... elle aimait aller chez madame Pieddodu parce que l'ambiance y était plus agréable ou un truc comme ça."
James fixa le visage de Sirius avec appréhension – d'un rouge qui avait tendance à s'accentuer – et se cacha la tête sous son oreiller fautif (parce que c'était toujours de sa faute) pour éviter de nouveaux dommages à son cerveau.
"Tu sais Pete, je crois que tu pourrais bien avoir raison."
La tête de James se redressa si vite qu'elle en heurta le montant du lit. Toutes ses craintes concernant un dommage de cerveau furent renforcées ; James était persuadé que, soit il était devenu débile, soit il faisait un rêve bizarre, parce que Sirius venait juste d'approuver une suggestion de Peter.
"Je veux dire, c'est vrai que je dois faire une bonne première impression et ..." Sirius se redressa avec un sourire diabolique, "Ce sera le meilleur moyen d'obtenir de lui ce baiser. Je vais rassembler tout ce qu'il préfère dans le plus parfait des rendez-vous qu'on ait jamais vu, et il tombera tellement fou amoureux de moi qu'il n'arrivera plus à se passer de mon corps !" Sirius laissa échapper un cri de triomphe, bondissant de son lit et attrapant son cahier de transfiguration plutôt vide et une plume abîmée. "Descendons dans la Salle Commune pour lui demander ce qu'il aime. Vous venez ?"
"Et pourquoi moi ? Demanda James décidant déjà qu'il n'allait pas céder à la folie de Sirius et à sa passade ridicule sur Lupin. Il avait déjà obtenu le rendez-vous pour Sirius ; il n'avait plus d'obligation quelle qu'elle soit.
"Je ne vais pas t'aider cette fois ! C'est pas moi qui vais sortir avec lui !"
Sirius leva un sourcil. "James : laisse moi te rafraichir la mémoire. Vingt quatre mai. Lily Evans. Douleur. Et tes parties intimes. Pleines de boutons rouges."
James sentit le sang refluer de son visage. "S-Salle Commune tu disais ? Pourquoi est-ce qu'on perd notre temps ici ?"
La salle Commune était toujours bondée pendant les soirées, et il fallut quelque temps aux maraudeurs pour trouver Remus Lupin qui semblait désirer disparaître dans l'ombre. En fait, le garçon avait été jusqu'à pousser l'un des divans dans le fin fond de la pièce, et faisait tranquillement ce que James présuma être ses devoirs, les pieds allongés devant lui, dans une attitude très désinvolte. Pour tout dire, n'eussent été les cris enthousiastes de Sirius 'mon petit cake' et 'rayon de miel', James aurait complètement ignoré Lupin pour se tourner vers des personnes plus colorées et animées.
"Mon coeur, quelle est ta couleur favorite ?" demanda Sirius en s'installant sur le bras du canapé de Lupin pendant que James et Peter en étaient réduits à prendre un siège à côté du garçon.
"Noir," répliqua Lupin sans lever les yeux. James remarqua une large barre chocolatée sur le livre d'Arithmancie de Lupin, et pensa que le garçon était anormalement déprimé pour quelqu'un qui mangeait tellement de sucre aussi régulièrement.
Sirius rougit et gloussa. "C'est un vrai dragueur !" dit-il à James avant de se baisser pour embrasser Lupin sous l'oeil droit, juste sur son grain de beauté.
Lupin, à son crédit, semblait totalement indifférent au flirt lourd et envahissant de Sirius. Il se contenta d'essuyer son visage là où Sirius l'avait embrassé et continua à écrire ses runes et constellations compliquées.
"Et les fleurs ? Tu aimes les fleurs ?" demanda Sirius en ouvrant son cahier. Le moment était historique pour James et Peter, qui n'avaient jamais vu le visage de Sirius plissé par la concentration en combinaison avec le fait de prendre des notes.
"Dis-moi lesquelles …"
"Celles avec des épines" répliqua Remus et James n'arriva pas à décider d'après son ton s'il était sérieux où s'il plaisantait.
"Des roses alors ?" demanda Sirius en martelant le genou de sa plume. "Est-ce que d'autres fleurs ont des épines ? Et ta chanson préférée ? Ton film préféré ? Tu aimes danser ? Ta nourriture préférée ? Tu t'es déjà défoncé ? Allez chaton, ne sois pas coincé." ricana Sirius. "Hé ça rime," remarqua-t-il avant de décider qu'une mélodie rendrait ses vers plus colorés et il se mit à chanter.
Remus regarda James qui lui lança un sourire embarrassé et un regard qui disait "Je suis désolé qu'il soit con à ce point là, mais de grâce, réponds lui ou je me suicide."
Lupin soupira et décocha un hochement de tête imperceptible à James. "Pourquoi est-ce que tu me poses toutes ces questions Black ? " demanda-t-il, ses yeux ambre ayant le pouvoir inquiétant de regarder à la fois Sirius et ses devoirs. "Repose cette plume. Ça ne vaut vraiment pas le coup d'écrire des romans sur le sujet."
Sirius leva les yeux de ses notes et bouda. "Mais bébé, je voudrais mieux te connaître."
Lupin fronça les sourcils. "Pourquoi voudrais-tu me connaître ?" demanda Remus et même James le regarda incrédule, parce qu'il était sûr que Lupin n'avait mis aucun cynisme dans ses mots. Il avait posé la question comme s'il ne comprenait réellement pas les motifs de Sirius. James était sûr que même Peter avait la bouche ouverte d'incrédulité à côté de lui. C'était comme la fois où Lupin avait demandé à James pourquoi il aidait Sirius – l'une de ces choses que vous faites sans vraiment vous poser de questions, mais une fois faite, n'avait pas vraiment de réponse.
Sirius cligna rapidement des paupières, penchant la tête de côté, un peu comme un chien essayant de deviner pourquoi son maitre ne voulait pas jouer avec lui et l'avait pourtant visé avec le fichu bâton. Tu marches à côté de tes pompes idiot' disait clairement son expression, mais les paroles de Sirius furent adoucies, quoique légèrement condescendantes, "j'ai craqué pour toi espèce d'enrhumé du bulbe !." le ton acerbe de sa voix disparut cependant rapidement, et il retrouva aussitôt son sourire abruti, entourant d'un bras, les épaules de Remus. "Passons, tu ne m'as jamais dit quel était ton groupe favori. Est-ce que tu aimes la musique Moldue aussi ? Tu es sang mêlé non ? J'aurais aimé ..."
James soupira bruyamment et regarda Peter. Il savait que tous les deux pensaient grosso modo la même chose : qu'est-ce qui n'allait pas dans le cerveau de Remus Lupin et pourquoi ?
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A présent, comme mentionné ci-dessus, James allait de découvertes en découvertes. Après tout, il en avait fait deux en l'espace de deux petites semaines. Non pas que James les recherchait, il n'espionnait pas et n'observait pas non plus chacun de leurs gestes. Il était bien trop occupé à lorgner du côté de Lily Evans pour en avoir le temps de toutes façons. Ce qu'il fit par contre, ce fut de surveiller tout problème ou signe de trouble potentiel. Malheureusement pour James, lors de la sortie de Poudlard, il n'était pas vraiment sûr de qui il devait surveiller. Sirius, son frère d'armes, pratiquement un membre de sa famille, et comparse farceur ? Ou bien Remus, le garçon qu'il connaissait à peine et comprenait rarement malgré l'admiration qu'il avait pour son sens de l'humour ? Cela n'avait pas d'importance de toutes façons, conclut James, parce qu'il était le chef : l'homme que tout le monde allait trouver quand on avait besoin d'aide ou d'un avis. Donc, le jour du premier rendez-vous de Sirius à Poudlard, James l'avisa sagement d'être 'Tout sauf lui-même pour l'amour de Merlin. Il te trouve déjà très énervant.'
Sur le moment, Peter avait aussi gentiment ajouté Sirius avait un 'gros cul' dans ce jean et que sa chemise faisait ressortir ses tétons.'
James ne pensait pas non plus qu'un flacon entier d'Eau de Cologne et deux mèches de cheveux dépassant de son menton n'allaient en rien rendre Sirius plus masculin. Ceci dit, James était sur le point de se joindre à Peter pour un fou rire hystérique, quand il remarqua le visage rouge de son meilleur ami et le regard presque embarrassé qu'il adressait au miroir.
"Oh" avait dit James réalisant que Sirius faisait un effort réel pour se faire beau.
Ainsi vint pour James, la découverte fortuite et observation perspicace numéro trois. Sirius Black aimait vraiment Remus Lupin. Comme dans aimer. Aimer dans le sens de Peter et de sa routine du petit-déjeuner de galettes de pommes de terre. Aimer comme ce que James faisait quand il voyait Lily Evans se pencher pour ramasser un crayon. Comme dans le sens de Rusard avec Miss Teigne son chat bien aimé. Bon d'accord, peut-être pas dans ce sens là d'aimer, mais James savait que la façon d'aimer de Sirius n'était pas simplement le genre normal, mais qu'il y avait un 'aimer' significatif dans son amour pour Remus et que c'était très voisin de ce que ressentaient tous ces gens dans leurs amoures quotidiennes.
Donc oui, à un certain point de leur premier rendez-vous à Poudlard, Sirius était passé de l'état de vouloir un petit ami, à celui de réellement aimer le petit ami qu'il avait déjà mais ne connaissait qu'à peine. Toute la matinée, Sirius avait été aux petits soins pour ses chaussures, ses vêtements, ses cheveux – pas parce qu'il était vaniteux ou un imbécile fini. Enfin peut-être un peu, mais surtout, Sirius désirait que ça marche vraiment et faire une bonne impression. Cette découverte, à la différence des précédentes, fut considérée comme une percée. En fait, James la rangea en numéro un, ex æquo avec la découverte que Peter pouvait péter 'somewhere over the rainbow' sans fausses notes et que Lily Evans dormait sans soutien gorge. Étant donné la portée phénoménale de la découverte, James décida d'arrêter la rigolade, donna un coup de coude à Peter pour qu'il arrête aussi, puis tapa amicalement Sirius dans le dos pour s'excuser de la taquinerie.
'"Ça va aller mon vieux" avait dit James d'un ton rassurant, parce que c'était la seule chose qu'il pouvait dire sans avoir l'air d'une femmelette. En signe de repentir, James, d'un coup de baguette, avait même arrangé les cheveux de Sirius. C'était important après tout, que le premier rendez-vous de Sirius se passe bien ...
''Tu es très beau" dit Sirius sincèrement, en voyant Remus qui les avait rejoints sur le chemin de Poudlard.
Ce n'était pas la première fois que Sirius le voyait en vêtements Moldus, mais c'était bien la première fois que Remus était 'en couleurs' – une jolie veste verte, qui rappela à Sirius les pommes du jardin de Madame Potter, sur une chemise d'un blanc éclatant. Il portait aussi un pardessus noir et une écharpe pour se protéger du froid, mais ce qui avait presque fait saigner du nez Sirius à la minute où il avait vu Remus était le feutre noir. C'était trop sexy pour le décrire et l'esprit tordu de Sirius se mit à imaginer des images de Remus nu, ne portant rien d'autre que cet adorable chapeau.
Le pantalon noir était toujours là cependant et Sirius se demanda s'il pourrait convaincre Remus de porter un jean pour une fois, rien que pour apercevoir ce petit cul des plus délectables.
"Je t'ai apporté des … heu .. une fleur' dit Sirius en poussant la dite fleur sous le nez de Remus. 'Mais fais attention, il y a encore des épines … je n'ai réussi à en cueillir qu'une. Désolé. Tu savais que les roses de notre serre, ces foutues satanées petites vicieuses, attaquent les gens ?'
"Je le savais oui," répondit Remus distraitement en prenant la fleur de Sirius, "Elles mangent de la chair humaine aussi à l'occasion". Il sortit sa baguette de sa poche et avant que Sirius n'ait le temps de protester, lança d'un rapide coup de baguette, un sort de guérison en direction des myriades de coupures sur les mains de Sirius.
"Merci" murmura Sirius avec embarras en enfonçant ses mains dans ses poches avant de suivre les autres dehors. "Est-ce que j'aurais du apporter des chocolats aussi ? Tu avais l'air d'en avoir déjà beaucoup, alors j'ai pensé que tu n'en voudrais peut-être pas d'autres. Mais si tu préfères, on pourrait commencer par aller chez Honeydukes ?"
"C'est bon" assura Remus en enfonçant une main dans sa poche tandis que l'autre (pour le plus grand plaisir de Sirius) tenait toujours la rose.
Sirius se mordit les lèvres, observant Remus du coin de l'oeil. "Est-ce que je peux voir ta main gauche ?" Sous le regard interrogateur de Remus, Sirius gloussa un peu et haussa les épaules. "Tu sais, l'entrainement de Divination …" offrit-il sans conviction, "Je voudrais voir si on est compatibles et si …. nos lignes de cœur concordent … ?"
Remus tendit sa main pour l'inspection.
"Mars est anormalement brillant et je vais mourir d'une indigestion de véracrasses et d'une sévère diarrhée." Tout en parlant, il regardait Sirius, les yeux scintillants légèrement dans les rayons du soleil. "J'ai suivi Divination pendant un semestre."
"En fait ta main dit quelque chose de totalement différent," corrigea Sirius avec espièglerie, tout en regardant de près la paume de Remus et en chantonnant pensivement. "Elle dit que tu seras conquis par un très bel homme brun et charmant, figure toi. Et …" Sirius déplaça sa main, de façon à ce qu'ils soient paume contre paume, et entrelaça leurs doigts ensembles. La main de Remus était chaude dans la sienne, sa fermeté rassurante. "Elle dit aussi qu'on a l'air du parfait couple romantique à son premier rendez-vous."
Des fusées de toutes les couleurs éclatèrent autour d'eux, déclenchant des cris de surprise parmi les gens qui les entouraient. L'une d'elles en particulier, une rouge, éclata sur la jupe d'une Serdaigle, provoquant ses cris stridents. Sans se démonter, Sirius sourit, savourant l'expression de surprise sur le visage de Remus. Bon, ce ne fut pas tant une expression qu'un rapide clignement d'yeux, mais Sirius se réjouit néanmoins de sa réaction.
"James et moi nous les avons charmées pour qu'elles se déclenchent chaque fois que nous dirons le mot 'rendez-vous'" Il ricana tandis qu'un nouveau paquet de fusées éclataient autour d'eux, atteignant quelques spectateurs au passage et en faisant s'enfuir quelques autres.
"Génial non ?" s'exclama Sirius souriant de toutes ses dents devant sa réussite et il décida que prononcer encore une fois 'rendez-vous' serait un bon moyen de démarrer les festivités. Son estomac abritait de bien plus grandes explosions rien que par le fait de se trouver avec Remus ; toutes d'un rouge viril et d'un jaune scintillant, mélange de joie et d'excitation, et d'un désir désespéré et indicible. Malheureusement, celles-ci étaient les plus grosses fusées qu'on pouvait trouver chez Zonko, aussi Sirius devait-il se contenter d'une grandeur médiocre.
"C'est un joli sort" approuva Remus après s'être repris et avoir retrouvé son expression neutre habituelle. Sirius remarqua que Remus s'était légèrement rapproché pendant le spectacle des fusées, de telle façon que leurs mains entrelacées frôlaient leur manteau tandis qu'ils marchaient. S'il avait eu des ailes, Sirius se serait déjà envolé avec les hippogriffes.
Le sort s'était avéré véritablement très compliqué, et James avait hésité à aider Sirius à le réaliser. Quelque chose à propos d'en faire trop au tout premier rendez-vous et de faire fuir Lupin à jamais – Sirius n'avait pas vraiment compris les détails vu qu'il était trop occupé à arranger ses cheveux pour être parfait en ce jour particulier. De toutes façons, James ne racontait que des conneries.
"Salut Rosmerta !" cria Sirius à la barmaid en entrant aux 'Trois Balais'. Quelques têtes se tournèrent vers eux et Sirius vit qu'ils fixaient leurs deux mains serrées à lui et à Remus. Il ne la lâcha pas cependant, gardant un légère pression sur la main de Remus et dédiant à chacun un sourire de défi jusqu'à ce qu'ils regardent ailleurs, secouant la tête en signe d'exaspération et d'amusement. Sirius ne pouvait jamais rien laisser passer sans réagir.
"Comme d'habitude Sirius ? Ou sont tes amis ?" demanda Rosmerta tout en préparant le cocktail habituel de bièraubeurre.
"Ils sont dans le coin" répliqua Sirius distraitement tout en conduisant Remus vers les sièges du fond pour s'assurer un peu d'intimité. Il tira courtoisement une chaise pour Remus, qui le regarda bizarrement et se déplaça pour s'asseoir à côté de lui. "Je m'en suis débarrassé pour la journée, pour que mon Soleil et moi puissions être tranquilles tous les deux pour la journée."
'"Soleil ? Oh ?" Rosmerta regarda leurs mains jointes et dédia un regard de sympathie à Remus en déposant leurs consommations. "Je ne t'ai jamais vu par ici avant. Je présume donc que c'est votre premier rendez-vous ?"
Des fusées éclatèrent partout dans la pièce.
"Est-ce que c'est tellement évident ?" demanda Remus d'un ton sarcastique en posant son menton dans sa main et en soupirant.
Le rendez-vous se passe plutôt bien, pensait Sirius. Une fois qu'ils eurent réussi à réparer toutes les tables et à ranimer Rosmerta, les chose s'étaient déroulées plutôt gentiment. Personne n'avait mentionné le mot r-e-n-d-e-z-v-o-u-s , et tout le monde leur avait laissé suffisamment de place au cas où Sirius aurait eu d'autres choses insensées planifiées dans sa manche. Ils parlèrent pendant deux heures entières ; bon, Sirius parlait et Remus faisait occasionnellement un commentaire éclairé qui rendait Sirius hystérique. Sirius n'était même pas sûr que Remus faisait ça pour qu'il rie mais à la fin, il n'avait plus aucun contrôle sur la bulle de joie dans sa poitrine ni sur les larmes qui s'accumulaient autour de ses yeux d'avoir ri si fort. Sirius n'en était pas sûr, mais il pensait que le visage de Remus paraissait moins inexpressif que d'habitude ...
Plus tard, ils se rendirent chez Honeydukes où Sirius se dépêcha d'essayer d'étendre sa veste sur une petite flaque de boue en face de l'entrée. Fort heureusement pour sa luxueuse veste de cuir, Remus s'empara fermement de sa main et murmura sèchement : "j'ai pas encore de seins qui me soient poussés Black" et "remets cette veste". Sirius céda bien sûr, mais seulement parce que son esprit malade et tordu avait commencé à imaginer un Remus à la voix rauque dans les situations les plus inappropriées – aucune quoi qu'il en soit, n'impliquant le moindre bout de sein. Le fait que Remus n'avait pas lâché la main de Sirius depuis lors, ne faisait rien pour arranger les choses ; bien au contraire. Sirius était trop hébété pour le dire. Tellement hébété que lorsqu'il se pencha pour un baiser (c'était le moment pensait-il), les lèvres de Sirius se retrouvèrent en quelque sorte collées à l'encadrement de la porte. Cela prit quarante cinq minutes pour libérer la langue de Sirius de la glace, durant lesquelles tout le monde dut passer par la fenêtre pour entrer et ressortir du magasin. Pauvre Marlene McKinnon qui était assez … lourde dirons nous pour son âge, et qui se retrouva coincée au milieu du passage sans avoir accès à aucun chocolat jusqu'à ce que le problème de langue de Sirius ne soit résolu.
Ils s'étaient même aventurés jusqu'au bureau de poste par hiboux, juste pour le plaisir parce que Remus ne semblait vraiment pas très désireux de visiter la cabane hurlante sans que Sirius ne comprenne pas bien pourquoi. Il avait bien tenté d'insister et de supplier et de gémir, mais alors, la main de Remus avait dérivé sous la chemise de Sirius et bougé d'une façon tellement tentante qu'elle avait laissé un Sirius pantelant ne sachant plus que bafouiller des 'oui bijou' et 'Oh Merlin, Oh Merlin, embrasse moi là, là, tout de suite !' bien sûr, il n'avait pas exprimé cela à haute voix. Il ne voulait pas apparaître trop dépendant ou se retrouver avec la langue collée sur une autre porte.
Cela avait été drôle néanmoins, surtout quand Sirius avait découvert que beaucoup de chouettes avaient une particulière affinité envers Remus et le sollicitaient pour être caressées.
"Tu es comme cette comédie musicale Moldue qu'on a vue en classe !" s'exclama Sirius tandis que lui et Remus caressaient un hibou particulièrement grand et majestueux, leurs doigts se frôlant intimement. "Comme le Docteur Dolittle ! Il pouvait parler aux animaux et tout ! Qu'est-ce que tu crois que ces oiseaux disent ?"
'"Enlève ta main de mon entrejambe' répliqua Remus pince-sans-rire, et Sirius en rit tellement qu'il en tomba presque à la renverse sur le sol couvert de fiente.
Plus tard, le propriétaire leur demanda gentiment de partir, quand quelques unes des chouettes les plus jeunes, commencèrent à se battre entre elles pour attirer l'attention de Remus. Sirius plaisanta en disant qu'elles prenaient Remus pour leur 'moman'.
C'était sans aucun doute le meilleur rendez-vous que Sirius avait jamais eu, ce qui ne voulait pas dire grand chose étant donné qu'il n'en avait eu que très peu. Mais être avec Remus n'était pas tant qu'avoir un rendez-vous, mais simplement être avec un ami et passer du bon temps. Il était facile de parler avec lui parce que Remus ne semblait pas juger chaque mot qu'il disait, ou n'attendait pas des compliments idiots de sa part, du style 'ton cou est long comme un bambou' ou 'ton nez est aussi droit qu'une carotte'. Ce qui fit qu'à la fin de la journée, Sirius n'avait aucune envie de retourner au dortoir avec le reste de l'école.
"Restons encore un peu" murmura Sirius dans l'oreille de Remus, en les entrainant tous les deux loin de la foule des élèves qui s'en retournaient tous vers le château. "On peut rentrer plus tard … je connais un passage secret qui mène directement au château."
Sirius frémit un peu sous l'intense regard de Remus et se demanda si c'était le bon moment pour quémander un autre baiser : ici, au milieu de l'entière population de Poudlard. Il allait tout de même suivre son idée quand Remus se détourna pour regarder la silhouette du château sous le soleil couchant et Sirius se retrouva, les lèvres en avant, à embrasser le vide. Au moins, il s'était pris un vent et non pas la porte cette fois ci.
"Viens. Je connais une grotte d'où l'on a une superbe vue sur le soleil couchant." Sirius tira Remus par la main et commença à courir, trainant un Remus réticent derrière lui. "Si on a de la chance, on ne se fera pas prendre." Ils grimpèrent la colline et, dans leur hâte, heurtèrent des mottes de terre et envoyèrent de petits cailloux rouler dans la pente.
"Et si on est pris, on pourra dire que notre retenue sera notre deuxième rendez-vous !" Sirius sourit à Remus qui avait suivi Sirius avec une surprenante bonne volonté et courait à ses côté. "James et moi avons trouvé cette grotte l'année dernière ; c'est un endroit génial pour stocker du whisky de feu et des clopes. Mcgonagall ne viendra jamais chercher par ici !"
"Je suis préfet, "répliqua Remus, en s'arrêtant à l'entrée de la caverne.
"Ouais mais t'es aussi mon petit ami. Donc tu ne peux pas moucharder." avança-t-il avec un sourire effronté. "Accio cigarettes" Sirius attrapa le paquet avant qu'il ne vole trop loin et en porta aussitôt une à sa bouche. "On a loupé le coucher de soleil. J'espérais qu'on pourrait l'admirer ensemble ... pour le côté romantique et tout ça ..."
Remus s'assit, jambes écartées et légèrement pliées devant lui. "J'aime les étoiles" dit-il doucement en se penchant en arrière sur ses mains pour regarder le ciel. C'était la première fois que Remus disait autre chose qu'un commentaire sarcastique. C'était peu de choses, mais c'était la seule part de Remus qu'il avait livrée sans que Sirius ait à lui ôter de la bouche, aussi Sirius la rangea-t-il dans un coin de sa mémoire comme une souvenir précieux.
Sirius observa le profil de Remus pendant un long moment, assis là dans un silence inhabituel et fumant sa cigarette. Au clair de lune, la beauté de Remus semblait presque impalpable, faisant battre le cœur de Sirius un peu plus vite et devenir son souffle bruyant et précipité. C'était ce qu'il désirait, ce qu'il désirait vraiment, embrasser Remus.
Il n'en avait pas été sûr au début ; quand James avait suggéré que Sirius sorte avec Remus, il ne s'était pas attendu à grand chose. La seule raison pour laquelle Sirius avait accepté, était parce qu'il était malade et fatigué d'être seul, de n'avoir personne qui le comprenne ou qui l'écoute. Sirius savait que même James ne le prenait pas au sérieux la plupart du temps ; il insistait encore pour prétendre que Sirius traversait une période après tout. Sirius ne s'était pas attendu à grand chose quand il avait commencé, pas grand chose sauf peut-être un peu d'amusement. Même après la première rencontre avec Remus dans le train, c'était l'excitation de rencontrer quelqu'un d'aussi dangereux et d'aussi beau qui l'avait poussé. Ensuite, tout ce qu'il avait désiré c'étaient quelques baisers et peut-être une première baise. Mais à présent …
" C'est moi là bas " pointa Sirius en soufflant une bouffée de fumée à travers ses narines. "Tu vois ? C'est l'étoile la plus brillante. Génial pas vrai ?" Il ferma les yeux, se sentant en paix et engourdi de sommeil d'un seul coup. "Je prévois d'acheter une moto un jour, de la charmer pour qu'elle vole et alors de m'en faire éclater les tympans juste pour emmerder ma mère tu vois. On pourra aller là-haut tous les deux, très haut, et on pourra admirer du dessus toutes ces étoiles au lieu de l'inverse. Ça serait pas génial ?"
Sirius sentit une main chaude se poser sur sa joue, et il ouvrit les yeux pour voir Remus l'observer avec ses yeux d'ambre au regard doux, si doux et mystique. Avant même que Sirius ait eu le temps de demander, Remus se pencha pour placer un baiser léger, presque gentil contre les lèvres de Sirius.. il n'était pas aussi passionné que le premier, mais le baiser laissa Sirius légèrement étourdi et avide tandis qu'il enroulait ses doigts dans la chevelure de Remus et l'attirait encore plus près de lui. Putain, oh putain de merde , enfin ! Il y eut un soupçon de langue contre ses lèvres et Sirius répondit, hors d'haleine juste pour retenir Remus.
" Putain" murmura Sirius en touchant ses lèvres et en fixant Remus d'un air ébahi, Remus qui à présent fumait la cigarette qui était entre les lèvres de Sirius quelques secondes auparavant. "Putain". La fumée s'envola au dessus de leur tête avant de disparaître lentement au loin, offrant à Sirius la vue magnifique des lèvres humides de baiser de Remus.
"J'étais bien ? Je veux dire … le baiser n'était pas si horrible pas vrai ?"
Remus prit une dernière bouffée et écrasa la cigarette sur le sol. "Ça pourra aller avec un peu de pratique." Sirius eut une expression de carpe, avant de noter la légère lueur dans les yeux d'ambre de Remus. "Espèce d'enfoiré, tu m'as eu !" Il tira Remus brutalement par le col, pour l'attirer face à lui, nez contre nez. " Ça été le plus beau rendez-vous que j'ai jamais eu" murmura-t-il d'une voix rauque, entrainant Remus dans un autre baiser alors que la dernière fusée éclatait dans le ciel en une gerbe de rouge et d'or.
Remus, je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi pour de bon.
A suivre …
xxXxx
réponses aux reviews :
Zaria Strange : C'est vrai que ce Sirius est particulièrement déjanté ! Et on adore ça ! C'est tout le talent effectivement de Children of the Shadows. J'espère que la suite t'a plu.
NesrineArseneBalthazarAnenome : Encore désolée d'avoir tant tardé et j'espère que la suite répond à ton impatience. Comme tu le vois, Sirius est toujours aussi barge mais Remus a entrouvert une porte ...
Gazi : Alors comme ça tu craques sur les petits noms de Sirius pour Remus ? C'est vrai qu'il est craquant !
Merci Gazi ! À bientôt pour le 4ème j'espère.
sandrine : Je suis contente que la fic te plaise ! Je vais essayer de mettre moins de temps pour le 4ème
Leyya09 : oui, je compte bien continuer jusqu'au bout de l'histoire. Mais je ne donne pas de délai, vu la longueur des chapitres. Merci pour ta review.
Shoupito : Merci pour l'auteur. J'avais beaucoup aimé aussi cette histoire quand je l'avais lue.
Jubei-Kazuki : Je pense avoir été plus longue que tu n'aurais souhaité ! Petite précision, il s'agit simplement d'une traduction, la fic n'est pas de moi. Je n'ai malheureusement pas assez d'imagination ni de talent pour écrire une telle histoire ! J'espère que la suite te plaira tout autant.
Bloody dawn : tu avais raison pour les situations loufoques : le coup des fusées chaque fois qu'est prononcé le mot 'rendez-vous', c'était pas mal dans le genre ! Mais l'histoire prendra aussi un côté beaucoup plus grave et sombre par la suite.
Célia : lol ! Super que ça te plaise autant ! Je vois tu as bien discerné le côté sombre qui peut se cacher derrière l'attitude de Remus. Et je suis bien d'accord avec toi : Children of the shadows écrit vraiment très bien.
Sasuga : merci pour la review. J'espère que tu vas continuer à aimer.
Chocogrenouille : Ah ben finalement je peux te répondre de cette façon ! De rien pour la dédicace, c'est bien le moins pour une revieweuse aussi fidèle et pertinente ! Ces trois premiers chapitres sont en effet très drôles du fait de l'attitude de Sirius et de l'observation un peu narquoise qu'en fait James.
Merci pour la remarque sur le R/L, je corrige sur ce chapitre. Bizz.
C. : Merci, merci. Heu, tu veux dire le Remus de Children of the Shadows ! Lol ! Et t'as encore rien vu !
Alana chantelune : Merci pour ton petit mot et j'espère que cette fois-ci tu iras au bout de la lecture. C'est vrai qu'au début, les choses avancent lentement. Mais ça nous laisse savourer les pitreries de Sirius et l'attitude toute en mystère et en réserve de Remus. A bientôt j'espère.
Loulou2a : alors tu les trouves horribles ces surnoms ? Lol ! Ben moi je trouve ça très mimi ! Heu .. enfin je plains quand même un peu aussi Remus, surtout qu'il est vraiment à l'opposé de toute cette démonstration ! Mais c'est ce qui fait le charme de ce Sirius !
Elfoy-Malana : complètement taré tu l'as dit ! Et ça continue dans celui-ci ! Remus fume, hé oui ! Et Sirius aussi comme tu l'as peut-être lu. Bah, qu'est-ce que tu veux, Sirius joue son rebelle et Remus a peut-être des soucis à oublier ...
En ce qui concerne la traduction, c'est plutôt amusant de chercher une traduction à des expressions typiquement anglaises. Quelque fois on trouve un truc pas mal mais c'est pas toujours le cas malheureusement. Merci pour la remarque sur les poursuiveurs. Je vais corriger en mettant ce chapitre en ligne. Voilà ce qui arrive quand on ne prend pas le temps de vérifier la traduction dans les bouquins !
Marie Ouin-Ouin : Hé bien merci beaucoup pour la review, mais il faut rendre à César ... en l'occurence à Children of the Shadows, l'auteure de cette histoire que je ne fais que traduire, tous ces compliments. Tout le monde aime bien ce Sirius totalement barje j'ai l'impression. C'est vrai qu'on le voit rarement à ce point là !
Meg-la-cacahuete : exactement ce que je disais au-dessus. Il fait craquer tout le monde le Sirius !
Psykomouak : heu .. subtilité et délicatesse sont des mots je crois qui ne font pas partie du vocabulaire de Sirius, comme on peut encore s'en rendre compte dans le chapitre 3 ! Lol ! Merci pour ta review et j'espère que la suite te plaira tout autant.
Marjorie59 : Alors là tout à fait d'accord avec toi pour la drague de James ! Lui qui se croit beaucoup plus fort et qui se demande ce qui cloche dans son approche de Lily ! Pfff ! Sont pas aidés tous les deux !