Chapitre 4
Le reste de cette nuit resta pour Blake comme suspendue entre le rêve et la réalité.
Comme dans un rêve, les brumes du plaisir dilataient ses pupilles, son corps n'était plus à lui et il se pliait aux caresses du colonel sur ses cuisses et son ventre, il gémissait, se tordait et se détendait, et lentement, sans qu'il ne s'en rendit compte, il écarta les jambes, supplique silencieuse de celui qui n'en peut plus.
Un sourire aux lèvres, Olrik se pencha sur lui et lui murmura à l'oreille ;
-Dis-moi ce que tu veux, je veux te l'entendre dire !
-Vous, c'est vous que je veux.
Et comme promis, tout se fit en douceur et Blake s'abandonna dans les bras expérimentés de son ennemi. Après une brève douleur, le plaisir reprit le dessus et le colonel ayant de la vigueur à revendre plein les reins, ses timides gémissements, retenus par des restes de bienséances anglaises se changèrent vite en cris d'extase à chaque va-et-vient, ses doigts s'agrippant au dos d'Olrik, les ongles lui déchirant la peau. Et après ce qui lui sembla une éternité d'abandon, ils jouirent ensemble dans un même mouvement, criant le nom de l'autre.
Leur muscles se relâchèrent, se séparèrent. Le colonel roula sur le dos à côté de Blake et tous deux fixèrent, essoufflés et en sueur, le plafond dans un intense silence post-coïtal.
Les jambes entrelacées, leurs cœurs reprirent un rythme normal. Sans dire un mot, Olrik se tourna vers Blake, il regarda un moment l'expression de bien-être qu'il avait su causer sur le visage du blond puis l'enlaça à la taille et l'attira vers lui.
Déjà dans les yeux du capitaine la fatigue revenait, renforcée par leur ébat et il se laissa faire bien volontiers. Il le laissa faire aussi lorsqu'il se leva et se rhabilla avant de revenir à côté de lui encore nu.
Un baiser.
Et il s'en était allé comme il était venu, happé par la nuit.
Le lendemain, le soleil se leva sur se qui semblait être un jour tout à fait ordinaire dans la vie de Francis Blake et de Philip Mortimer.
Ils prirent leur petit-déjeuner ensemble et discutèrent de choses et d'autres avant de partir travailler.
Tout était normal.
Mais Blake savait que la prochaine fois que leur route croiserait celle d'Olrik, il ne verrait pus l'adversaire plein de hargne, le mercenaire sans scrupules qu'il avait touours été pour lui mais à la place, se serait celui qui lui avait fait connaitre l'extase, il se le représenterait nu, ses mains sur lui.
Il n'en avait que plus hâte.
FIN