Bonjour,

Dans ce nouveau recueil, vous trouverez des OS écrits lors des 24H du FoF [Forum Francophone] : la journée du 14 Juillet 2o11, de ooho1 à 23h59, des thèmes étaient donnés toutes les deux heures et le but était donc d'écrit des OS dessus. Je n'ai pas fait la journée entière mais j'ai malgré tout quelques écrits à proposer -au moins trois qui vont être postés au long de la journée. Il ne s'agit pas vraiment d'une fiction mais il n'empêche que les OS se suivent quand même...

Chaque titre correspond au thème que j'ai choisi de traiter !

Pour ceux qui liraient actuellement ma fiction Origines, rassurez-vous elle n'est pas arrêtée ! La suite ne devrait pas tarder à arriver.

.Bonne Lecture.


Titre : Chocolat.

A la manière d'un vieux tourne-disque rayé, la phrase que la jeune femme qui lui faisait face venait de prononcer n'avait de cesse de tourner en boucle dans sa tête. Figé dans une expression de stupéfaction totale, Drago Malefoy n'arrivait tout simplement pas à croire que cela puisse être réel. Il était tout bonnement improbable qu'une telle chose puisse lui arriver à lui, lui qui s'était si longtemps considéré comme maudit, perdu. Il n'avait jamais cru à un avenir et s'en était pourtant découvert un sous la forme d'une étonnante brunette au caractère bien trempé doublé d'une fragilité désarçonnant qui pouvait apparaître dans de rares occasions. Elle lui avait offert de nouvelles perspectives alors même qu'il se croyait fini, piégé dans un univers qu'il n'avait pas choisi. La rédemption lui fut accordée –ce qu'il eut bien des difficultés à accepter, croyant tout d'abord être obligé de s'abaisser, de courber l'échine devant des personnes qu'ils avaient si bien appris à haïr. Mais elle lui avait relevé la tête c'était bien plus fort et plus respecté qu'il s'était finalement relevé.

Tout dans sa désormais nouvelle vie était loin de lui être familier. Il devait faire des efforts chaque jour qui passait. Il avait appris à moduler son comportement, calmer ses éclats réguliers, devenir plus respectueux envers la majorité de la communauté sorcière et côtoyer des personnes qu'il avait méprisé des années durant. Et il s'y était plié du mieux qu'il le pouvait. Tant qu'elle restait à ses côtés, il avait l'impression d'être invincible et que tout pourrait lui réussir. Pourtant, voilà qu'un nouveau coup de massue lui atterrissait sur le crâne, mais le pire consistait dans le fait que c'était elle qui venait de l'abattre. Comme il ne réagissait toujours pas, elle passa rapidement sa main devant ses yeux et, de sa voix douce mais autoritaire, elle le ramena vers lui, vers la réalité.

« Drago, lança Hermione Granger d'un ton quelque peu impatient. Je ne doute pas que tu ais entendu, mais je vais le redire encore une fois. Je suis enceinte ! Et maintenant, j'aimerais beaucoup que tu dises quelque chose à ton tour.

- Je… C'est que… Et bien…

- Ah oui, tu m'aides beaucoup là… Et sans bégayement, ça donne quoi ?

- Arrête un peu veux-tu ! répondit-il enfin, plus agressif qu'il ne l'aurait cependant souhaité. Laisses-moi encaisser la nouvelle et après je pourrais peut-être dire quelque chose, mais pour le moment je ne sais pas quoi te répondre ! »

Agacé, il se leva prestement et tourna le dos à la jeune femme, s'éloignant d'elle pour se rapprocher de la baie vitrée qui donnait sur leur jardin. Ce dernier était en fleur, montrant la beauté que le printemps faisait renaître, aidé par Hermione qui s'était découverte le jardinage comme nouveau passe-temps, plusieurs mois auparavant. Etonnement, cette vision le calma un peu. C'était un problème récurrent dans leur couple, les disputes pouvaient éclater à n'importe quel moment de la journée comme de la nuit. Entre lui et son caractère explosif, et elle et son irrésistible besoin de tout contrôler, il leur arrivait assez régulièrement de trouver des points de désaccord. Etrangement, il s'agissait aussi de ce qui les rapprochait le plus. Après chaque engueulade, ils se retrouvaient toujours. Ils n'avaient même jamais besoin de se pardonner quoique ce soit, au fond, ils se comprenaient parfaitement. Et ils étaient, de toute façon, bien incapable de se passer l'un de l'autre.

« Avoir un enfant n'a jamais été dans mes projets, Hermione, soupira-t-il après quelques minutes de silence. Je ne me sens même capable d'être un père ?... Je serais sans aucun doute pitoyable. Un enfant portant mes gênes ne pourra que causer du tort plus tard… Alors comment peux-tu songer à le garder ? Et puis tu sais pertinemment l'exemple de père que j'ai eu. Lucius était… dur, froid, cruel. Je n'ai jamais eu droit au moindre mot d'encouragement ou de félicitation. Imagine un peu que je sois comme lui avec notre enfant ? La situation dans laquelle tu te trouveras sera terriblement difficile et tu finiras forcément par me quitter. Tu oseras partir, toi… Et je n'ai nullement envie de te voir me quitter… »

Bouleversé par les paroles de l'homme qui partageait sa vie depuis près de six ans déjà, Hermione Granger se leva et, lentement, s'approcha de la haute silhouette aux cheveux d'or. Tendrement, elle s'appuya contre son dos, passant ses bras autour de son torse pour le serrer contre elle. Silencieuse, elle écouta les battements de leurs deux cœurs. Au bout de longues minutes, elle le fit tourner de sorte qu'il lui fasse à nouveau face. Elle leva les yeux vers lui et posa ses deux mains de chaque côté de son visage.

« Tu n'es pas Lucius, murmura-t-elle avec une infinie douceur. Tu n'as, au fond, jamais été comme lui. Regarde ce que tu as accompli jusqu'à présent. Regarde la vie que tu mènes. Tu as su faire les bons choix aux bons moments. Tu n'as plus rien à envier à qui que ce soit, tout t'a réussi finalement. Alors, franchement, je ne vois aucune raison pour que, une fois père, tu répètes les faits et gestes de ton père… Nous ne sommes pas simplement l'addition de gênes transmis par nos parents, la moindre décision prise dans notre vie fait ce que nous devenons par la suite. Peu m'importe ce que tu oses penser de toi, le plus important c'est la manière dont moi je te vois. Et tu es un homme merveilleux, Drago Malefoy ! »

. . .

Les semaines, puis les mois, s'écoulèrent. Petit à petit, Drago Malefoy se fit à l'idée d'être père. Il voulait tant le bonheur d'Hermione qu'il cachait désormais toutes les craintes qu'il pouvait avoir, et ce pour mieux se préoccuper d'elle et de l'enfant qu'elle portait. Cependant, il découvrit bien vite que, lors d'une grossesse, tout n'était pas tout rose.

Hermione, têtue comme elle était, avait tenu à poursuivre son travail au Département de la Justice au Ministère de la Magie jusqu'à la dernière limite de temps possible. Mais elle mettait tant d'ardeur dans son travail, s'investissait tant dans chacune de ses affaires, qu'un beau jour, c'est à l'hôpital que Drago fut appelé pour récupérer sa compagne. Paniqué, on lui avait alors appris que la grossesse d'Hermione comportait des risques. Une histoire de placenta qu'il n'avait guère compris, ni même vraiment cherché à comprendre, trop occupé à souhaiter la voir et la serrer dans ses bras. Une fois qu'il l'eut retrouvé, le soulagement s'empara de son esprit, jusqu'à ce que le médicomage leur apprenne qu'Hermione se devait de rester immobilisée durant les cinq mois qui lui restaient. Si la jeune femme pesta, supplia, pleura, hurla même sur le pauvre homme qui prit bien vite la fuite, Drago resta stoïque. Mais s'il ne dit rien, c'est parce qu'il comprit alors que les mois à venir risquaient de lui paraître long, vraiment très long…

Et il n'eut que trop raison.

Les hormones délirantes associées à un aussi fort tempérament, ça créé des étincelles dont il se serait bien passé. Cependant, Hermione était une femme particulière et, alors qu'elle avait toujours eu le chocolat en horreur, elle décréta un beau jour qu'elle souhaitait en manger autant que possible. Drago crut qu'elle délirait mais le regard qu'elle lui lança lui prouva bien le contraire. Elle était extrêmement sérieuse.

A six heures du matin, pas avant, pas après, elle réveillait Drago. Elle mettait dans sa voix une gentillesse irrésistible, dans ses gestes des caresses si tendres que l'on ne pouvait y résister et dans son sourire pointait un charme à faire flancher le cœur le plus dur. Alors, sans perdre un instant, l'ancien Serpentard se levait, les yeux difficilement ouverts, et passait une bonne demi-heure dans la cuisine à lui préparer des crêpes ou des tartines de pain recouvert de chocolat. Il n'oubliait pas non plus de préparer le lait chocolaté. Il lui portait ensuite tout ça au lit, servit sur un plateau recouvert d'images de chocolat.

Le midi lorsqu'il rentrait –depuis l'annonce de son repos forcé, il n'avait plus jamais déjeuné avec ses collègues, craignant le courroux d'Hermione qui n'en pouvait plus de rester enfermée-, elle lui laissait toujours le temps de préparer un véritable repas. Puis, lui faisant toujours le coup des yeux de biche, elle lui demandait le plus aimablement du monde –sauf qu'il savait très bien que tout refus entraînerait une horrible crise-, de rajouter un peu de chocolat fondu sur sa nourriture. Steak haché au chocolat, omelette au chocolat, hamburgers au chocolat, pâtes au chocolat. Tout y passait. En fin de compte, trop écœuré pour avaler quoi que ce soit, Drago finissait toujours par grignoter un sandwich sur le chemin du retour.

En fin d'après-midi, avant de reprendre le chemin de la maison, il pensait systématiquement, et ce même s'il risquait à tout instant de s'effondrer de fatigue, à passer par la boutique du chocolatier d'Hermione. Là, il faisait quelques folies, ne prenant jamais la même chose. Il mélangeait les goûts et les couleurs, certain que de toute façon le chocolat, qu'il soit blanc, au lait ou noir et agrémenté de divers parfums, primerait toujours sur les autres saveurs. Au moins, lorsqu'il rentrait, il était toujours certain de satisfaire Hermione et d'obtenir quelques minutes de repos.

Sauf que vers dix-neuf heures, il était systématiquement ramené à la dure réalité par des cris et des pleurs. Alors, il passait plus d'une heure à consoler, tant bien que mal, la future mère, persuadée d'être énorme et absolument repoussante. Elle n'avait dès lors de cesse de lui demander ce qu'il faisait avec elle, qu'il y avait tellement de filles magnifiques qui couraient les rues, qu'elle acceptait de lui rendre sa liberté pour qu'il court les retrouver… Et ça n'arrêtait pas durant de longues minutes qui lui paraissaient être une éternité. Pour lui, tout ce qu'elle disait n'avait absolument aucun sens. Il la trouvait magnifique, plus encore depuis, qu'en effet, elle avait pris quelques kilos. Enceinte, il la trouvait resplendissante et il aimait ce ventre qui gonflait au fil des mois, prouvant le développement de leur enfant. Il était juste heureux, totalement et irrémédiablement heureux. Et il n'avait de cesse de le lui dire.

Mais lorsqu'enfin la crise passait, Hermione levait des yeux encore humides vers lui, et dans un sourire timide, elle lui réclamait du chocolat.


Qu'avez-vous donc pensé de ce premier petit OS ? -j'ai plus l'habitude d'écrire d'aussi courts "chapitres" xD.

Bon pour être tout à fait honnête, je suis loin, très loin, d'être satisfaite de ces OS... Ils sont trop courts à mon goût et pas assez... sombres en comparaison à mes autres fictions postées sous le pseudo Bloody-Dirk (cela dit, je peux supposer que ça va en faire respirer certains xD). Tout ça pour dire qu'il est possible quand dans les jours à venir je les reprenne, les retravailles et les reposte donc (je ferais en sorte de vous alerter par une note à la fin).

Il est fort probable qu'il y ait encore des fautes mais il n'est pas encore passé entre les mains de ma correctrice, ça viendra sans doute plus tard...

Je posterais le deuxième OS dans quelques heures.

Et désolé pour ceux qui ont reçu une première alert', je suis une vraie girouette quand je m'y mets et j'avais finalement décidé de supprimer ce recueil... Et puis maintenant je vous le remets xD -mais je prendrais le temps de tout réécrire quand même x)

Bisous Bisous

Petite review ? ;)