Annonce de l'auteur :
Le Self Insert c'est quand on s'introduit dans un univers, soit dans un personnage qui existe déjà, soit dans un personnage inventé...
Chapitre 1 : "... mais pas aujourd'hui, y a cours de transplanage."
J'ai eu une grosse envie.
C'est mon hommage aux dix ans que j'ai consacré dans ma vie à Harry Potter.
Ca va être un peu long comme fic.
Va y avoir du sang. Du meurtre. De l'amour (ou pas).
C'est nous qui avons rêvé de la lettre à onze ans.
Je vous souhaite une bonne lecture et j'espère que tout le monde se reconnaîtra en mon personnage :)
PS: Je ne pense pas que les dialogues en anglais sont nécessaires à la compréhension. Si jamais, je pense qu'il s'agira du seul chapitre où l'anglais apparaît.
Un jour, le Self Insert dominera le monde…
Mais pas aujourd'hui, aujourd'hui il y a leçon de transplanage.
Pour bien comprendre le début de l'histoire, il faut comprendre qui je suis.
Une fille banale née en 1994. Je ne suis ni très grande, ni très mince – voire pas, en fait. Mais je suis une femme, ou presque. J'en ai pris le corps et cela fait quand même assez longtemps. Genre à dix ans, mes seins ont commencé à pousser. J'ai ma taille définitive, ma culture, enfin bref.
J'avais dix-sept ans.
Il n'y avait plus que deux mois à attendre pour que j'atteigne l'âge adulte.
J'attendais à l'arrêt de bus le plus désertique qu'on puisse trouver à Genève. Pas un chat, deux voitures en l'espace de cinq minutes, et encore. Pour passer le temps parce que j'avais raté le bus précédent, je lisais Harry Potter six, le gros pavé que j'avais redévoré la nuit passée et que j'avais transporté avec moi dans le but de me faire une scoliose vu son poids dans mon sac.
Passons. Ils en étaient à la leçon de transplanage.
Pour qu'on puisse bien comprendre ce qui m'est ensuite passé par la tête, il faut songer au fait que j'ai découvert Harry Potter à mes six ans. J'ai grandi avec, quoi. J'ai attendu la lettre quand j'avais onze ans, comme tout un tas de gens.
Il est donc normal de parfois attraper un bout de bois par terre et faire semblant de jeter un sort, l'air convaincu, puis d'examiner l'instant de silence avant que toute l'assemblée éclate de rire. C'est encore plus naturel, quand on lit la leçon de transplanage, de l'expérimenter à notre tour.
Je me suis levée, motivée par l'ennui, gardant le livre ouvert entre mes mains pour pouvoir lire la marche à suivre, ai tourné sur moi-même en me concentrant sur les trois D. Destination : Harry Potter (ben oui). Détermination : on y croit. Décision… eh bien, cessons de réfléchir, on tourne et puis on débarque chez eux.
J'ai essayé une fois, puis une deuxième. La troisième fois, j'ai fermé les yeux.
Ça a été le cauchemar. Quelque chose appuyait sur mes poumons, les compressait pour en vider tout l'air qu'ils contenaient. Comme si on me rétrécissait, changeait de forme tout en m'étouffant. J'allais tout juste ouvrir la bouche pour pousser un cri quand tout s'arrêta et ma plainte se transforma en gargouillis.
Le silence m'entourait. J'étais dans une pièce chaude et humide. Craintivement, j'ouvris les yeux et une vague de murmures se répandirent autour de moi. J'étais plus à l'arrêt de bus. J'étais dans une taverne miteuse. O.K.
Est-ce qu'on m'avait assommée puis kidnappée ? Était-ce l'œuvre d'un pédophile ? Je suis un peu vieille pour ce genre d'attaques. Et puis, surtout, je me tenais debout sans grande peine, ça ne concordait donc pas avec la perte de conscience.
Autour de moi, des gens vêtus de capes et de chapeaux pointus m'observaient avec des yeux ronds. Devant eux, des choppes fumantes reposaient. C'était le genre de boissons qu'on ne trouvait pas chez les Moldus.
Moldus, oui. De toute évidence, j'avais débarqué chez les sorciers.
Je tentai de garder mon calme, d'analyser la situation et de calmer les vertiges qui suivaient mes battements de cœur irréguliers.
- Hey kid ! m'interpela le barman édenté. Did you just aparate ?
Je tournai la tête vers lui et sentis des sueurs froides descendre le long de mon dos puis mes mains commencer à trembler. Tom le barman, j'en étais quasiment sûre.
- A-aparate ? bégayai-je sans trop comprendre le mot.
- You know, répéta-t-il en fronçant les sourcils. A-pa-ra-te.
Aparate. Bon, de toute évidence, j'étais à Londres, au chaudron baveur. Du moins, on aurait pu croire que j'étais en train d'en rêver.
Je restai calme en tentant de faire abstraction des regards insistants portés sur moi et fermai les yeux pour me concentrer. Mes jambes tremblaient comme après avoir couru un marathon. J'ai jamais couru de marathon.
J'étais à l'arrêt de bus, puis je m'étais amusée à transplaner. Peut-être – je dis bien peut-être – avais-je réussi. Mais j'avais été amenée dans un endroit un peu surréaliste où on parle anglais.
Tous ces gens, dont celui que je devinais être Tom, m'avaient vu transplaner. L'autre type m'accusait d'avoir « aparate ». Aparate signifiait peut-être transplaner ?
Alors que je tentais de reprendre le contrôle de mes jambes pour porter un appel à l'aide au barman, la porte s'ouvrit sur les rumeurs de la ville au dehors et un géant barbu s'insinua dans la taverne, suivi par un petit garçon brun extrêmement maigre et binoclard. Mon cœur se mit à battre si vite que des petits points noirs vinrent obstruer ma vision.
Un éclair violet attira mon attention. Le turban de Quirrel. Voldemort était ici. Oh bon sang de merde !
Je titubai contre les tables en tentant de rejoindre Hagrid, mais ce dernier avait déjà attiré l'attention de Tom et le garçon avait posé ses yeux sur moi. Je m'immobilisai, complètement tétanisée en comprenant que je ne devais pas être bien loin de la crise de panique. Ce n'était pas Daniel Radcliffe, du moins, pas tout à fait. C'était Harry, mon Harry, celui que je voyais entre les lignes. Celui qui s'était inspiré de l'acteur mais qui n'avait pas suivi ses traces.
- Good Lord, dit le Barman en fixant Harry qui se retourna aussitôt vers lui, is this… can this be… ?
Le Chaudron Baveur était redevenu silencieux, observant la réaction de Tom.
- Bless my soul, chuchota-t-il distinctement. Harry Potter… what an honour…
Il se précipita de l'autre côté du bar et attrapa ses mains pour les secouer avec vigueur.
Dans un même mouvement, l'ensemble du Chaudron baveur s'était levé pour se précipiter à sa rencontre. Je tentai de me faufiler dans la masse de sorciers exagérément grands pour arriver à la hauteur de Hagrid qui me dépassait de quatre – que dis-je ! - six bonnes têtes.
Je tirai sur son manteau de fourrure avec hargne, de peur qu'il m'ignore, sans interruption, jusqu'à ce qu'il tourne ses yeux sombres de son protégé pour les poser sur moi.
J'avais beau savoir qu'il était l'homme le plus gentil de la terre, je déglutis. Putain qu'est-ce qu'il était impressionnant.
- I-I… I have to talk to Dumbledore, le suppliai-je avec mon accent terriblement français. I have to talk to him ! It's very important !
Je continuai mes supplications au moyen de « Please, please, please » incessants jusqu'à ce qu'il pose une main terriblement lourde sur mon épaule et se penche pour me murmurer quelque chose d'incompréhensible mais qui se voulait rassurant.
Harry saluait à présent le professeur Quirell avec une politesse attendrissante, mais presque aussitôt Hagrid l'arracha de ses griffes et nous entraîna dans l'arrière cour où Harry m'observa avec une curiosité frôlant l'indécense.
- Who's that ? demanda-t-il d'une voix aigue.
Je constatai avec désarroi que je faisais sa taille. Peut-être même étais-je plus petite. Bon sang, étaient-ce tous des géants dans l'univers de JKR ?
- Harry, stay with her, dit-il dans un grognement.
- Okay, but…
- Just don't ask, Harry. Kid, ajouta-t-il à mon attention, I'm gonna send a message to Dumbledore. Stay here and you two wait for my return.
J'étais au bord des larmes mais acquiesçai en choeur avec Harry. Il tapota la brique magique et sous mes yeux apeurés s'ouvrit le passage conduisant au Chemin de Traverse. Harry sembla s'émerveiller de ce simple aperçu. Moi, j'en avais encore plus la nausée.
Je gardai mon regard résolument fixé sur mes chaussures mais Harry était d'humeur bavarde. Normal, tout allait bien pour lui.
- What's your name ? demanda-t-il.
- Anna, répondis-je simplement.
- I'm Harry Potter.
- I know.
- It's weird, continua-t-il, les sourcils froncés, désignant le pub d'un mouvement de tête. Everybody… they all know me…
- You are famous, dis-je d'une voix tremblante. Even I know you.
- Why ?
- Ask Hagrid.
Je ne m'inquiétais pas de ma syntaxe. Je n'avais qu'à parler avec un étrange anglais pour qu'il me laisse tranquille. Ce n'était pas dans ses intentions. Je me laissai glisser sur le sol, le dos collé contre le mur de brique fraiches, et il m'imita. Je me retins de lever les yeux au ciel.
- How old are you ? fit-il, intarissable.
- Seventeen.
Il me fit les yeux ronds et ce fut mon tour de froncer les sourcils.
- You lie.
- No, I don't.
Il éclata alors de rire et je croisai mes bras sur le sixième tome, vexée.
Nous restâmes silencieux jusqu'au retour de Hagrid, un quart d'heure plus tard. Il me fit un sourire encourageant tout en me faisant signe de le suivre, laissant Harry seul dans l'arrière cour pour échapper à l'emprise des clients.
De ce que je compris, Hagrid négocia une chambre avec Tom jusqu'à l'arrivée de Dumbledore. Il m'y conduisit tout en me jetant un regard vachement surpris, le genre qui vous met trop mal à l'aise.
À cet instant précis, je commençai à me sentir mieux. Je le compris quand la pensée me vient que peut-être j'allais occuper la même chambre qu'Harry dans le troisième. Tout était d'une propreté impeccable mais d'apparence miteuse. C'était parfait. La fenêtre donnait vue sur Londres Moldu et quand je m'approchai du lit avec l'intention de m'y coucher pour reprendre mes esprits, je décelai dans un angle une petite bibliothèque.
Peut-être que je pourrais me calmer pour encore une heure, le temps que Dumbledore arrive, d'après ce que m'avait dit Hagrid en partant.
Je remerciai Tom d'une toute petite voix et il m'adressa un sourire chargé de pitié puis me laissa seule dans la pièce.
Je me couchai sur le lit et fermai les yeux.
Mon esprit était en ébullition, ébauchant toutes les explications possible en anglais scolaire pour lui faire comprendre que je n'étais pas à ma place.
Il ne s'était écoulé qu'une demi-heure depuis mon arrivée au chaudron baveur. Mais le transplanage et le stress avaient suffi à me rendre aussi fatiguée qu'après une nuit blanche. Je me réveillai après un sommeil très léger en entendant quelqu'un frapper à la porte et sans même prendre la peine de me demander où j'étais, je me précipitai, l'angoisse au ventre, pour ouvrir la porte sur Albus Perceval Wilfrik Brian Dumbledore.
Je me sentis liquéfiée en un instant.
C'est comme croiser une idole dans la rue. Pas comme ce qui était arrivé tantôt. Rencontrer Harry ou Hagrid, à cet instant précis, voire même Voldemort m'aurait mise dans le même état. Une grande chaleur me monta aux joues comme je restais pétrifiée sur place, incapable de dire la moindre chose.
Le problème était que cette idole n'avait jamais eu d'image autrement que dans mon esprit. Le plus grand de tous les personnages. Ainsi pouvais-je le décréter au moyen de ma faible culture. Le plus sage, le plus humain, le plus malicieux. Un grand mage.
J'avais limite envie de m'incliner. Il était grand, terriblement grand, et une nouvelle fois je fus frappée par ma petitesse dans ce monde où tous les sorciers semblaient terriblement hauts, même les garçons de onze ans. Sa barbe s'emmêlait dans la ceinture qui retenait sa robe et on devinait sa silhouette longiligne au dessous des superpositions de tissus, même en ce qui était vraisemblablement un jour d'été. Mais ce furent ses yeux, avant tout, qui m'avaient fait le plus grand des effets. Harry avait toujours eu l'impression d'être observé au rayon X. J'étais tout à fait d'accord avec lui. C'étaient deux pupilles extrêmement claires, d'un bleu électrique, cernées par d'originales lunettes en forme de demi-lunes.
Quelle autre impression pouvais-je ressentir qu'un respect terrible et écrasant ?
- Who are you, girl ? dit-il d'une voix douce.
Je repris aussitôt mes esprits, me retenant à grand peine se sursauter et je m'esquivai pour lui laisser l'accès libre à la chambre.
Sa démarche était presque dansante. Sans faire de cérémonies, il s'installa sur le lit, me laissant par accès de galanterie le siège en cuir qui faisait face à la cheminée. Tiens, une cheminée. Je ne l'avais pas remarquée.
- My name's Anna, dis-je d'une toute, toute petite voix.
Dumbledore sourit, me faisant rougir.
- Where are you from ?
- From Switzerland, sir.
- Est-ce que tu préfèrerais, alors, qu'on discute en français ? Oder in Deutsch ? dit-il, souriant d'avance à ma surprise.
Je restai bouche bée, proie à un soulagement incommensurable. Je crois que je ne me serais pas sentie mieux si j'avais gagné l'Euro-million.
- O-Oh oui monsieur ! Je ne savais pas que vous parliez français !
- Et pourtant, oui.
- Je ne devrais pas m'étonner, pourtant. Vous êtes certainement le plus grand de tous les sorciers. Après Merlin, bien sûr. Enfin, je crois, bégayai-je.
Il eut un petit rire et je me sentis ramollir dans mon siège.
- Je suis désolée de vous avoir fait venir, monsieur, dis-je en me redressant.
- Tu devais avoir une excellente raison, Anna.
- Je pense, oui…
- Parle-moi un peu de toi, fit-il avec un sourire pétillant. Tom m'a dit que tu avais transplané directement dans le Chaudron Baveur. Pourtant, il est rare qu'une sorcière de ton âge en soit capable. De plus, c'est interdit.
- Je… Excusez-moi de vous contredire, monsieur. Je ne suis pas une sorcière. Je ne pense pas avoir transplané, et… et même si c'était le cas, ça ne peut pas être interdit puisque dans votre monde j'ai la majorité… enfin, c'est vrai que je n'ai pas passé mon permis…
- Tu as dix-sept ans ? me coupa-t-il, abordant la même expression surprise que Harry un peu plus tôt.
- Pourquoi est-ce que ça semble étonner tout le monde ? dis-je en fronçant les sourcils.
- Tu n'en as pas du tout l'air.
Je restai un instant immobile, pas tout à fait sûre d'avoir compris où il voulait en venir. Puis je me souvins de la taille de Harry et ce monde qui semblait trop grand. Je me redressai comme sur un ressort et cherchai un miroir des yeux. Il devait forcément y en avoir un. Au moins dans la salle de bains. Je m'y précipitai. Une fenêtre éclairait la pièce et quand j'aperçus mon reflet dans le miroir, je faillis défaillir.
C'était moi, moi avec six ans de moins. Moi avec une bouille d'enfant, des cheveux courts coupés au carré, qu'on devinait encore blonds et dépourvus de coloration. Pas la moindre trace d'acné tardive, pas de plis autour de la bouche. J'arrivais tout juste à m'observer dans le miroir. J'étais minuscule.
Dumbledore apparut sur le seuil de la porte et je me retins à grand peine de crier. J'étais prête à fondre en larmes, désormais, mais le grand mage posa une main sur mon épaule en fixant ses yeux dans les miens :
- Est-ce que tu veux bien me raconter ton histoire ?
J'hochai timidement la tête, la lèvre tremblante.
Nous étions en l'an 1991. Je n'étais pas encore née. J'avais dix sept ans et j'étais dans le corps d'une enfant de onze ans.
Mais plus important encore, tout me semblait bien partit pour que je vive l'aventure aux côtés d'Harry.
- Si j'ai bien compris, murmurait Dumbledore presque pour lui-même, brandissant le sixième tome dans une main gauche encore intacte, ce livre raconte les évènements qui se produiront dans cinq ans ?
- C'est exact.
- Tu as transplané ici, sans l'avoir jamais fait, en faisant au même temps un saut dans le passé…
- Disons plutôt que j'ai transplané dans votre monde, le corrigeai-je.
- Il faut encore que je vérifie la théorie de l'autre monde, dit Dumbledore. Ce serait tout à fait possible que le monde sorcier et le monde Moldu que tu as connu se soient côtoyés tout ce temps.
- Cela m'étonnerait, monsieur. Dans ce tome que vous tenez, il y a un pont de Londres qui s'effondre à cause des Mangemorts. Je ne crois pas que ça s'est passé dans l'année 1996 que j'ai vécue.
- De plus, tu n'es pas encore née.
- C'est à peu près ça, grimaçai-je.
- Je pourrais te prendre ce livre ? J'aimerais l'étudier un peu.
- Sans vouloir vous offenser, monsieur, dis-je avec sérieux, vous avez plutôt intérêt à le faire. Je suis omnisciente des évènements qui vont suivre. Je peux vous donner toutes les informations et les conseils pour vous permettre d'éviter les morts ou les erreurs qui peuvent se produire par la suite. Vous donner même de l'avance et peut-être permettre à Harry de vivre une véritable adolescence…
- C'est étrange de voir l'âme acérée d'une adulte brillante dans un corps d'enfant innocent, commenta-t-il en plissant ses yeux avec malice.
Je rougis face à ce compliment.
- Est-ce que vous pourriez m'aider à retourner chez moi ? demandai-je avec espoir. Une fois que je vous aurai donné toutes les informations nécessaires pour réécrire l'histoire de façon moins… sanglante.
- Je ne sais pas comment le faire, avoua-t-il. Il faut bien admettre que ton cas est sans précédents.
- Vous m'en direz tant, marmonnai-je. Je suis en train de vivre une véritable fanfiction Self Insert de mauvais goût…
- Je te demande pardon ?
Je lui expliquai brièvement de quoi il en retournait et il laissa échapper un rire.
- Pauvre Harry, dit-il dans un soupir. Il est célèbre même chez les moldus, maintenant.
J'éclatai de rire. J'imaginais bien la tête d'Harry dans le septième tome si on lui annonçait que même les moldus le connaissaient, dix-neuf ans plus tard. Qu'il était devenu une véritable icône. Il en ferait une dépression.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? lança-t-il alors, me faisant sursauter.
- Pardon ?
- Je peux te faire parvenir une lettre d'inscription à Poudlard dans la soirée, répondit-il. Nous avons des fonds, à Poudlard, pour les enfants qui n'ont pas les moyens de se payer leur scolarité. Bien sûr, il faudra acheter les objets les moins chers mais tu n'y verras aucune différence. Je pourrais te laisser aussi un petit quelque chose pour que tu puisses t'acheter des vêtements et des affaires personnelles. Je te payerai aussi ta chambre d'ici la rentrée. Tu prendras le train pour venir à Poudlard, tout comme les autres élèves.
- Mais… je ne suis pas une sorcière ! m'exclamai-je, horrifiée à l'idée d'être envahie par tout ça, tous ces sortilèges et cette magie alors que je peinais à réaliser que je me trouvais face à Dumbledore.
- Écoute-moi bien, Anna.
Il se pencha en avant, l'air extrêmement sérieux. Je me tus, prenant petit à petit conscience du pétrin dans lequel je m'étais emmêlée.
- Tu n'aurais pas pu transplaner si tu n'étais pas une sorcière. Je ne sais pas si tu as vécu des choses étranges dans ton enfance, quand tu étais en colère ou quand tu avais peur…
- Je ne sais pas, soufflai-je.
- … mais il est certain que tu es des nôtres. De plus, si vraiment Voldemort prépare son retour, tu ne peux pas rester livrée à toi-même. Aux yeux de la société, tu n'as que onze ans. Ce serait inhumain de te laisser vagabonder ci-et-là sans le sou. L'endroit où tu seras la mieux protégée sera Poudlard.
- Voldemort m'a vue, dis-je alors, me rappelant de la présence de Quirrel, effrayée à la mention du plus grand méchant aux côtés de Dark Vador.
- Voldemort ?
- Le professeur Quirrel le cache derrière sa tête, répondis-je du tac au tac, peu soucieuse de paraître crédible ou pas.
- Derrière sa…
- Quirrel a fait un voyage en Albanie cet été et y a rencontré Voldemort, qui se cachait là-bas. Je ne saurais pas vous dire s'il est possédé ou pas, je ne me souviens plus trop des détails. Mais ne cachez pas la pierre philosophale là-bas. Voldemort va tenter de l'attraper à la fin de je ne sais plus quel examen…
Dumbledore porta une main à sa tête, tentant d'assimiler toutes ces informations sorties de nulle part.
- Je l'y cacherai, finit-il par dire après un instant de réflexion. Je cacherai quand même la pierre.
- C'est vrai que Voldemort ressortira affaibli de son combat avec Harry…
- Avec Harry ? s'étonna-t-il.
- Vous ne croyez quand même pas qu'avec une saga portant son nom, il resterait sans rien faire quand un mage noir tente de s'approprier la pierre !
- Je ne le connais pas encore, gloussa Dumbledore.
- Moi je le connais, répondis-je, même très bien. La vie qu'il va mener ne va pas du tout être saine. Bien sûr, il y a un Happy End. Mais il va développer beaucoup de mauvais côtés et passer de très mauvais moments. Cette façon qu'aura le monde de tourner autour de lui le rendra égocentrique et il se renfermera sur lui-même. Vous ne verrez pas ça dans ce livre-ci, ajoutai-je en pointant du doigt le Prince de Sang-mêlé. Sa sixième année sera en quelque sorte une délivrance. Il pourra vivre une adolescence à peu près normale pendant un an.
Mais vous risquez de ne pas aimer la fin, manquai-je de dire. Je lui laissai le loisir de vivre le choc en secret dans son bureau et de s'en remettre au calme.
- Je ne peux que vous conseiller quelque chose, achevai-je mon discours en baissant la voix. Ne le maternez pas trop. Vous allez beaucoup vous attacher à lui, mais ce n'est pas ça le problème. Non, ce qui causera du souci, c'est que vous voudrez le protéger de la prophétie.
Dumbledore hocha la tête, cachant avec brio son ébahissement. Son regard se fit vague tandis qu'il réfléchissait à mes révélations, passant une main dans sa barbe en entortillant une petite mèche.
- Tu aimes ces livres ? demanda-t-il alors en me prenant au dépourvu.
Je répondis en bégayant.
- B-Bien sûr ! J'ai découvert Harry Potter quand j'avais six ans. J'ai été folle amoureuse de Harry toute mon enfance, jusqu'à mes onze ans en fait. Enfin bon j'ai grandi. Mais j'aimais tellement cette série que mes parents devaient me cacher les livres pour me donner un semblant de vie sociale… Vous imaginez bien que ça n'a pas marché…
Il souriait. Heureusement que je ne lui avais pas dit que mon dernier coup de cœur était sur Drago Malefoy. Rougis pas, Anna. Heureusement que ce n'était qu'un gosse, pour l'instant. Un gosse insupportable.
Oui, mais moi aussi j'étais une gosse. Oh le cauchemar…
- Alors pourquoi est-ce que tu n'en profiterais pas ? dit Dumbledore.
- De qui ?
- De quoi, plutôt, gloussa-t-il. De ce monde que tu as tant chéri. Viens à Poudlard. Tu apprendras à maîtriser tes dons.
- J'en ai rêvé, marmonnai-je, on en a tous rêvé. On a tous attendu la lettre à nos onze ans.
- J'en suis désolé alors, dit Dumbledore tout bas.
- Vous n'y êtes pour rien. Mais je ne peux pas faire ça… j'ai une famille et des amis.
- Je comprends.
- Je ne sais pas ce qu'il adviendrait d'eux, murmurai-je. Mais Poudlard… ça a toujours été ma deuxième maison. Du moins les livres, je m'y sentais toujours bien. Même quand il fallait affronter Voldemort.
- C'est à toi de décider.
Un simple regard de sa part me suffit pour me rappeler ce à quoi j'avais aspiré étant enfant. Croiser le mage dans les couloirs et gonfler la poitrine de fierté s'il nous salue. Rigoler dans la salle commune avec nos amis, connaître le quotidien d'Harry, Ron et Hermione, aller en cours, visiter la bibliothèque et rire en silence avec Hermione quand on fait nos devoirs, maudire Rogue quand il a le dos tourné…
- J'accepte.
J'aurais peut-être dû réfléchir aux conséquences.
PARCE QUE le self insert n'est pas apprécié à sa juste valeur !
Reviewez ! N'hésitez pas à me faire part de vos délirer Self Insert ! x3
Merci d'avoir lu,
Ninywho.