Voici le chapitre 2 où j'explicite un peu plus la psychologie (si je peux dire ainsi^^) de Cesca !

J'ai commencé le chapitre 3, ce sera un POV Sirius vraisemblablement intitulé « Hot N' Cold » !

Fini le blabla, enjoy !

DISCLAIMER : l'univers HP appartient à J.K. Rowling pour l'instant seulement Cesca m'appartient.


Feels like home (1)

POV Francesca:

Le 1er septembre, j'arrive à la gare de King's Cross vers 10h30, je me dirige vers les quais 9 et 10 et aperçois le mur entre les deux auquel je m'adosse mine de rien suivant les instructions de Lily.

Je me retrouve ainsi devant un large espace, occupé par quelques familles faisant leur adieu, au fond duquel se trouve un train rouge. À ma gauche, un panneau indique « Quai 9¾, départ du Poudlard Express à 11h ».

Je suis au bon endroit, et à l'avance pour une fois!

- « Maman, elle est belle la dame… »

Je me tourne vers la voix enfantine et je souris à la petite fille se cachant dans les jupes de sa mère. Ce matin, je me suis habillée à la moldue et dans le style anglais, pour ne pas détonner, mais avec soin : on a qu'une occasion de faire une bonne première impression ! Je porte une robe courte, simple, rouge, à col rond sur des leggings noir et des bottillons gris sans talon m'arrêtant à mi-mollet. Plutôt classe, sans être trop tape à l'œil.

Je me dirige vers le train avec tout mon attirail lévitant derrière moi et me suivant; à quoi bon être une sorcière gitane de 17 ans si on n'en profite pas ?

Entrée dans la locomotive, je me rends directement dans le dernier compartiment : j'étais la première arrivée du groupe. En les attendant, je me remets à penser à cette joyeuse bande insouciante, pleine d'une joie de vivre qui est tellement précieuse surtout par les temps sombres qui court et cette guerre qui plane. Moi-même, je m'efforce souvent d'alléger l'atmosphère où je me trouve – je déteste les situations déprimantes, je les ai en horreur – et, à ce que j'en avais compris, les maraudeurs se sont fixé le même objectif !

James a fait bonne impression sur moi. Il semble être un garçon attachant avec de belles valeurs, sur qui on peut compter, qui a une belle gueule – fait non-négligeable – et qui est fou amoureux de Lily : j'ai bien vu les regards qu'il lui lançait ! Quant à elle, elle peut bien se mentir à elle-même, elle fond littéralement pour le beau brun à lunette. Elle devra juste dépasser sa façade de monsieur m'as-tu-vu !

Ce qui m'amène à parler de Sirius.

Ahh Sirius…

Outre son physique désirable de play-boy, j'ai eu comme l'impression de me redécouvrir en le rencontrant. D'avoir renouée avec une partie de moi-même, de l'avoir toujours connu ! Vraiment étrange… Alors que je songeais à lui, le vrai Sirius Black apparait devant mes yeux se substituant à mon fantasme.

- « Cesca ! »

- « Sirius ! » dis-je d'un ton de petite fille surexcitée avant de lui sauter dans les bras.

Sirius, c'était aussi ça : le non-contrôle total de mes émotions. Comme si rencontrer quelqu'un qui me ressemblait tant inhibait toute retenue, déjà que normalement j'en avais bien peu…

Merlin qu'il est beau, autant que dans mon souvenir ! Et sa voix… Grave, caressante… On n'a jamais prononcé mon nom avec autant de sensualité; en deux syllabes seulement, il est fort !

Étant dans ses bras je vois de près ses prunelles incandescentes argentées, ses cils drus et noirs d'une longueur à rendre les filles jalouses, son nez droit, son menton volontaire assez anguleux couvert d'une fine barbe d'un ou deux jours, ses cheveux mi-longs d'un noirs d'encre et cette mèche rebelle lui tombant dans les yeux, son teint halé, son corps ferme –je vais m'arrêter là, j'en aurais pour des pages complètes – bref sa splendeur.

- « Alors, prête à entrer chez les griffons ma belle ? » me demande-t-il en se reculant.

- « Mets-en, j'ai même mis une robe de couleur rouge en anticipation de ce moment ! » je rétorque en riant, et voyant James au loin : « Jamiiiiiiiiie »

- « Cesca, tu es en forme ! » me dit James en rigolant de me voir si excitée. « Tu me fais penser à Sirius ! Si je l'avais écouté, on aurait été ici à 8h » dit-il en me faisant une accolade chaleureuse.

- « Même pas vrai ! » dit le concerné. « J'aurais été prêt à 6h du mat' ! » rigole-t-il.

James et moi, on s'esclaffe. Entre-temps, la porte du compartiment s'ouvre.

- « Oï Remus » le salue James d'une bourrade, ma foi aussi virile que peut être une bourrade.

- « Salut James, content de te voir mec ! ». Puis « Patmol ! » enchaîne le nouveau venu donnant à Sirius le même type de bourrade à laquelle avait eu droit James.

Une telle complicité semble unir ces trois-là et il est mignon…

Comme d'habitude, ce que je pensais est sorti tout haut :

- « Tu es mignon, tu dois être un maraudeur ! »

Médusé et un peu gêné, ledit Remus répond :

- « Euuh… Oui, on a pas eu le plaisir d'être présenté, Remus Lupin ! »

Il dégage une grande sérénité, il semble plus terre à terre que les deux autres.

- « Francesca Djuric, fraîchement débarquée de Durmstrang. Alors, tu es le sage du groupe ? » dis-je lui serrant la main.

Avant qu'il ne réponde, la porte s'ouvre une nouvelle fois.

- « Peter ! » s'exclament les trois comparses en chœur avant de l'assaillir de témoignages d'affection.

Je regarde le nouveau venu; il est plutôt quelconque physiquement mais semble sympathique. Lorsqu'il arrive face à moi, je me présente avec le sourire :

- « Francesca Djuric, tu es le quatrième maraudeur je suppose ? »

- « Tu supposes bien princesse » me dit Sirius d'un ton joyeux, « voici Peter Pettigrew et le quatuor d'enfer auquel personne ne résiste est à nouveau réuni ! »

Je souris à ces paroles et après avoir serré brièvement la main de Peter, je lâche d'un ton blagueur, pour faire réagir James :

- « Vivement que Lily arrive, ça manque d'hormones féminines icittes ! »

- « Oh oui, vivement Lily ! » dit James rêveusement.

Et, bien sûr, la porte s'ouvre à cet instant sur une Lily tout rouge ayant entendu la dernière remarque de James.

Je suis fière de moi, j'ai toujours eu un excellent timing !

- « Lily ! » lui dis-je avant de lui faire un gros câlin.

Oui, je suis très exubérante ce jourd'hui ! Enfin, encore plus que d'habitude, car je suis naturellement très expressive avec un caractère aux extrêmes.

C'est soit tout blanc soit tout noir avec moi, rarement gris ! Remarquez, les beaux yeux à Sirius pourraient me faire changer… Je dois arrêter l'ironie, moi.

- « Comment ça va ma grande ? Passée une belle fin d'été ? Et ces quatre zigotos ne t'ont pas déjà converti au crétinisme j'espère ? » me demande Lily en me retournant la marque d'affection.

- « Ça va très bien, je suis ici finalement ! Je sens que j'aurai ma place à Poudlard, j'ai vraiment hâte. Pour la fin de mes vacances, les espagnols sont chauds : c'est tout ce que je dirai devant ces messieurs ! »

- « Ah come'on Cesca, tu penses comme un mec anyway … Tu peux parler devant nous, on peut comprendre » lance Sirius d'un ton sérieux. Trop.

- « Touché ! »

Et on éclate tous de rire.

Il m'a déjà cerné après seulement quelques heures passées ensemble?!

On s'installe tous les six dans le compartiment, rangeant nos valises en les réduisant, et le train démarre.

Les discussions vont bon train, je fais connaissance avec le reste du groupe; surtout avec Remus étant assis à ma gauche et qui est d'un naturel apaisant me mettant immédiatement en confiance. Sirius s'est assis à ma droite d'office et Lily me fait face, assise entre James et Peter.

Lors du trajet, Lily doit s'absenter pour ses devoirs de Préfète-en-Chef avec son homologue de Serdaigle, un gus du nom de Douglas Dashwood.

Je songe alors à comment je me sens à l'aise, pour l'instant, parmi les maraudeurs et Lily malgré ma différence; les gitans n'étaient pas des sorciers conventionnels. Ils étaient même très mal considérés par les sorciers qui ont peur de leur magie envoutante, de ma magie. La différence fait souvent peur et engendre la méchanceté…

Mais, avec eux, je me sens déjà acceptée après seulement deux rencontres et ce n'est pas qu'à cause de mon physique avantageux ou de ma facilité déconcertante à créer des liens, bien que peu solide habituellement. Non, c'est plus fondamental ce qui m'unit à eux. Je suis simplement bien. Comme si tout était à sa place, que moi j'étais à ma place et que je rentrais au bercail. Enfin.

Et je m'endors sur l'épaule de Sirius sur ces pensées.

[…]

POV Sirius :

Son souffle chaud dans mon cou me fait paradoxalement frissonner. Je baisse les yeux sur elle…

Merlin qu'elle est belle !

Endormie, elle semble tellement vulnérable, elle réveille un instinct protecteur que je n'ai pas, à priori, avec les filles. Est-ce que je l'aime? Je ne crois pas, c'est seulement la deuxième fois qu'on se voit, faut pas déconner… Ce que je ressens pour elle est loin de ce que ressent Cornedrue pour sa Lily – on en a discuté durant l'été – mais comme on dit there's something about her…

Interceptant le regard de James sur nous, je lui souris doucement, je sais qu'il me comprend.

[…]

POV Francesca :

Je me réveille et la première chose que je croise est le regard clair et attendri de Sirius.

- « Avoir une si belle vue au réveil, c'est signe que tout va bien dans le meilleur des mondes » je murmure câline à son attention, ce qui le fait rire doucement.

Je regarde autour de nous : Remus lit, Peter dort la tête contre la vitre et James et Lily discutent tranquillement.

Cette dernière, s'apercevant de mon réveil :

- « Tiens, hello belle-au-bois-dormant ! Black est confortable ? » me demande-elle, narquoise.

- « Il est parfait… »

- « On me le dit souvent ! »

- « … Dans un rôle d'oreiller » complété-je.

- « Hey ! » fait semblant de s'offusquer Sirius. « En fait, tant que je suis dans ton lit ça me va ! » me souffle-t-il aguicheur, ce qui me fait bien rire.

- « Cesca, tu viens aux toilettes ? On doit aller se mettre en tenue sorcière, on arrive bientôt ! »

- « Je te suis Lily-Jolie ! »

Et nous partons nous changer. Dans les toilettes, je me renseigne sur les mecs célibataires du château. Il n'est jamais trop tôt pour se renseigner sur ce sujet !

- « Il y en a des vraiment pas mal… Mais j'avais pensé que Sirius et toi… Vous développiez quelque chose ? » me dit-elle d'une voix non-assurée.

- « Non. Sirius et moi, c'est non » et Lily fût surprise par mon ton catégorique. « On est trop semblable. Et puis, j'ai l'impression que si je plonge avec lui, ce sera définitif et que je perdrai mes ailes. Je peux pas me permettre ça » expliqué-je en m'adoucissant.

- « Tu ne peux pas ou ne veux pas ? »

- « Les deux, Lily, les deux ! C'est dans ma nature. »

Et on revient au compartiment pour rejoindre les garçons. Aussitôt assis, le train arrive en gare et s'arrête. Tous les élèves débarquent dans le chaos; James, Sirius et Peter en profitant pour foutre un peu plus le bordel sous le regard blasé de Remus.

- « Suis-moi Cesca » me dit Lily, exaspérée devant tant d'immaturité. « Tous les premières années ici ! » s'exclame-t-elle avec un sonorus bien senti.

Plus loin, je vois Dashwood – je suppose – faire de même. Il est vachement mignon !

- « Donc, première année, suivez-nous sur le sentier. Par la suite, on traversera le lac en barque pour atteindre le château. Profitez de la vue car, à moins de devenir Préfet-en-Chef, ce sera votre seule occasion de voir cette vue spectaculaire ! » dit Lily à la jeune assemblée, attentive.

Je veux voir ça !

On marche en rang longeant la forêt jusqu'à la rive d'un grand lac noir, puis, je prends une barque enchantée en compagnie de trois premières années à l'air un brin nerveux mais toutes mimis selon moi !

On aperçoit alors notre destination finale. Et quelle vision… Cette vision du château, illuminée, surplombant le lac, restera à jamais gravée dans ma mémoire. J'ai su à partir de ce moment que la nomade en moi s'était trouvé un port d'attache, tout du moins, en pensée.

Arrivés sur la terre ferme, on est tous accueilli par la jeune professeur McGonagall et nouvelle directrice de Gryffondor, selon ce que Lily m'avait dit.

Elle n'a pas l'air commode, Sir' a raison lorsqu'il dit qu'elle semble avoir un balais dans le cul !

Elle nous mène dans une salle vide, non loin de la Grande Salle à entendre les bruits de conversation des élèves dans la salle adjacente.

- « Tout d'abord, bienvenue à Poudlard ! Ce soir aura lieu le banquet de début d'année mais, avant cela, nous assisterons à la cérémonie de répartition. Un par un, je vous nommerai, vous vous avancerez alors et coifferez notre choixpeau magique qui vous répartira selon vos qualités intérieures dans une des quatre maisons représentant Poudlard : Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard. Cette cérémonie est très importante car votre maison deviendra votre seconde famille. Les préfets respectifs attitrés à votre maison vous expliqueront le reste. Sans plus tarder, placez-vous en rang ! » discoure-t-elle.

Elle nous conduit dans une salle, au plafond magiquement infini, bondée d'élève installés à quatre tables représentant chacune des maisons. Au centre de la pièce trône un tabouret sur lequel repose un vieux chapeau rapiécé. Celui-ci se met à chanter des vers vantant les vertus des quatre fondateurs et de leurs représentants.

Puis, McGonagall commence à appeler chaque élève sur sa liste. Bientôt, elle nomme :

- « Djuric, Francesca ! »

Je m'avance vers le tabouret, je sens tous les regards sur moi. Je cherche Sirius des yeux, trouve son regard confiant, lui fait un clin d'œil et coiffe le choixpeau.

« Tiens, une gitane ! » me dit-il et je sais être la seule à l'entendre. « Deux maisons pourraient t'accueillir : Gryffondor dont tu as le courage, la témérité et la fierté démesurée ou bien Serpentard qui rejoint ton côté ambitieux, calculateur et ta volonté de tout contrôler. »

Je choisis Gryffondor mon vieux !

« Ok alors ! » rit-il. « GRYFFONDOR ! » dit-il tout haut.

Et je rejoins ma nouvelle famille, tout sourire. La répartition se poursuit qui laisse ensuite place au discours du directeur et au festin sans que je me débarrasse de ce sentiment d'irréalité : j'avais une maison !

Un sentiment nouveau s'épanouissait en moi. Égoïstement, j'avais appris toute ma vie à ne créer aucun lien profond, à les fuir même et à ne m'attacher à aucun lieu. Mais Poudlard me donnait des envies de rébellion, j'avais une maison maintenant : je serais à jamais une Gryffondor.

La nomade – l'aigle solitaire que j'avais toujours été – s'est trouvé un nid.

(1) : titre d'une chanson de Chantal Kreviazuk