Je ne possède pas Rurouni Kenshin ou Le Seigneur des Anneaux.

(Sinon je serais riche, et je pense que je serais au courant...)

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Du sang, tout autour de lui était rouge sang ou noirci par les canons. Des corps parsemaient le sol, tordus de manière grotesque. Il y en avait tant que marcher était difficile.

Il savait que beaucoup de ces corps au sol n'étaient qu'à peine des enfants. Et beaucoup étaient ses victimes.

Mais vraiment... Était il plus âgé qu'eux ? Dix-neuf ans, oui… il l'était. Tout juste. Mais il savait aussi qu'il n'avait aucune expérience de la vie. Il n'avait vécu qu'entouré de morts, après tout. Tomoe avait été la seule depuis son maître qui lui ait permis de grandir, ne serait-ce qu'un peu. Ces enfants avaient peut-être vécu plus que lui malgré leurs vies plus courtes. Ils avaient vécu selon leur idéaux, sur des champs de batailles, pas dans l'ombre des nuits de Kyoto, tuant des hommes qui avaient le dos tourné.

Toba Fushimi. Ce serait sa dernière bataille, les patriotes n'avaient plus besoin de lui. Il allait partir. Où ? Il n'en savait rien, il n'avait plus de but, plus d'utilité. Peut-être visiterait-il le Japon, pour voir le pays dont il avait participé au changement. Tout pour échapper à l'odeur de mort, de sang, de chair brûlée, de poudre à canon, de boue et de cendre... N'importe où, pour faire n'importe quoi, mais loin d'ici. Loin de ça.

« Himura-san ! »

Il se retourna, les yeux vides, le visage encore couvert de sang et de boue. L'homme hésita, pas à cause du sang, tous avait le même visage, mais à cause du regard.

Qui était cet homme déjà ? Il portait la tenue des patriotes de Choshuu. Kenshin ne se souvenait pas de lui. Il n'avait jamais dut le rencontrer, sa mémoire des visages étant excellente. C'était nécessaire dans un métier tel que celui d'assassin. Seuls les visages de ses victimes étaient flous, se fondant les uns dans les autres, indistincts, telle une image accusatrice de l'ensemble de ses actions. Deux visages étaient nets pourtant. Tomoe et Kiyosato Akira. L'homme qu'elle aurait dû épouser, son premier bonheur.

L'homme se reprit.

« Himura-san, Katsura-san m'a demandé de vous faire passer un message.

Il connaissait son nom, comme tous les autres.

- Nous avons gagné cette bataille décisive, la victoire est à nous. Vous êtes libre. »

L'homme anonyme, le simple soldat qui aurait pu mourir, comme tant d'autres avant lui, vit une chose qu'aucun autre patriote ne pourrait, plus tard, prétendre avoir vu. Il vit le masque de glace se briser, l'expression de douleur le remplacer, et les premières larmes que le jeune homme s'était autorisé à verser depuis ses quatorze ans, excepté lors de la mort de Tomoe. Devant lui, Battousai avait disparu, remplacé par un jeune homme, encore un enfant, brisé par la guerre. Comme tant d'autres.

Cet homme comprit une chose importante alors. Qu'importe les talents au sabre, la reconnaissance des supérieurs hiérarchiques... Dans une guerre, tous souffraient. Pas toujours hantés par les mêmes fantômes, mais cet enfant, comme lui-même, ne dormirait plus paisiblement avant bien longtemps.

« Allez, venez Himura-san... Partons d'ici. Les hommes vont fêter notre victoire. Quittons cet endroit. »

Himura Kenshin essuya la lame de son sabre sur son hakama et remit son arme dans son fourreau. Il jeta un dernier regard au champ de bataille, puis il partit, ignorant l'homme, ignorant la fête. Le saké, ce soir, aurait le goût du sang.

Il disparut, sans faire attention où il allait, en priant seulement de pouvoir être ailleurs.

Il passa sa première nuit libre sous les étoiles, dans la forêt, assit contre un arbre. Seul l'épuisement lui permit de s'endormir, mais même dans son sommeil, il ne pouvait échapper au sang et aux cris. Qu'aurait il donné pour être ailleurs, pour avoir à nouveau un but.

Il avait fait un serment à Tomoe. Après la guerre il trouverait un moyen d'aider les gens. Avec ou sans son sabre ? Aider sans tuer ? Ce serait le mieux, pour sa propre santé mentale. Aider pour ne pas sombrer dans la folie meurtrière de l'Hitokiri. Aider pour mieux le fuir. Pour se fuir soi-même.

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« Nàmo mon frère, mes rêves m'ont dit que quelque chose s'est produit en ton domaine qui a troublé le repos des morts ? »

Nàmo, Arratar maître des cavernes du domaine de Mandos où réside les morts se tourna vers son frère, soulagé pour une fois que les rêves aient annoncé son embarras à Irmo. Lui même avait le don de vision, mais parfois il souhaitait que son frère soit moins omniscient. Le monde de la mort était quelque chose qu'il gardait secret pour ses propres raisons... Mais aujourd'hui, il craignait qu'il ne lui faille demander conseil à sa famille. Près de son frère se tenait Estë la douce, guérisseuse de Valinor, et son soulagement s'accrut.

Vairë, sa tendre épouse, arriva alors, suivie de Tulkas. Sans doute ce dernier était-il venu pour une simple visite. Il appréciait pouvoir admirer les grandes tapisseries de guerres et de combats épiques de sa femme. Mais son opinion serait appréciée à propos de ce problème particulier.

« Nàmo, cher époux, voici les tapisseries que vous m'avez demandé.

- Merci Vairë. Je crois que cela nous donnera plus ample explication sur ce qui a pu se produire. Suivez-moi, frères et sœurs. »

Les Valar suivirent Nàmo avec une expression légèrement confuse, tandis qu'il les guidait à travers les cavernes où reposaient les morts. Ils arrivèrent à une salle isolée où seule une silhouette flottait. Ses yeux étaient fermés, et tous surent qu'ils ne s'ouvriraient pas.

« L'âme de cet humain est entrée dans le royaume des morts alors que son corps n'est pas mort. Son esprit désire tant le repos qu'il a pénétré mon domaine. Or, cette âme appartient à un monde que nous n'avons pas bâti. Il ne peut rester ici. Je pourrais renvoyer son âme vers son corps, mais tant qu'il souhaitera autant mourir, mais qu'il ne trouvera pas de raison de s'ôter la vie, il continuera à revenir ici.

- Voici sa vie telle que j'ai pu la tisser. »

Vairë étendit les tapisseries qui flottèrent autour de la fine silhouette. Les cinq Valar l'observèrent un moment. Estë fut celle qui donna son avis en premier.

« La blessure de son âme est très grande. J'ignore s'il sera possible de la guérir. Cependant, il pourrait être possible de lui redonner l'envie de vivre. Je crains toutefois que sa pauvre opinion de lui-même ne se mette en travers de ceci... Il lui faudra des années avant qu'il ne trouve ce qu'il lui faut. Il l'a trouvé une fois, uniquement pour le perdre...

- Irmo, peut-être as-tu une proposition ?

- Actuellement, le renvoyer dans son monde aurait peu d'effet, je le crains... Cet homme est un guerrier et un visionnaire. Pour vivre, il lui manque un but. Crois-tu qu'il pourrait trouver des réponses en terre d'Arda ?

- L'envoyer sur Arda ? Son esprit est instable et sa force est grande. Il possède des pouvoirs que lui même ignore, car en son monde, ceux-ci ne peuvent s'épanouir. Sauron pourrait tenter de l'influencer. Son existence est incompréhensible pour moi... Il possède des pouvoirs trop puissants pour être ignorés. La force d'un dragon, les pouvoirs d'un Maia... Souhaites tu libérer sur Arda un tel être ? Il reste un humain, son esprit peut être corrompus ou brisé.

- Cet enfant est déjà brisé. Cependant, ses codes moraux sont trop forts pour qu'il tombe sous l'emprise d'un objet tel que l'anneau unique. Je crois qu'il saura reconnaître l'esprit malsain de Sauron.

- Qu'en penses-tu, Tulkas ?

- Son esprit est guidé par la voie de la lame. Je respecte son art du combat, sa vision de la guerre et son sens du sacrifice. Sa capacité à sentir l'énergie des vivants, et peut-être des morts qui sait, lui dira ce qu'il doit savoir sur les ennemis d'Arda. Il doit tuer des créatures réellement démoniaques s'il veut pouvoir affronter ses victimes humaines. Il lui faut pouvoir comparer sa guerre à une autre. Il aura alors assez de recul pour affronter ses actes et pour pouvoir juger les choix qu'il a accomplis pour ses idéaux.

- Très bien. Je vais guider son corps sur Arda et y replacer son âme. Je redoute néanmoins les conséquences que ce choix risque d'entraîner. »

La silhouette s'effaça progressivement et Nàmo commença les préparations.

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- Que se passe-t-il donc Elrond ? Je sais reconnaître quand vous avez quelque chose qui vous trouble mon ami.

- Un rêve ensanglanté Gandalf. En ces périodes sombres, ces rêves ne sont pas des signes de bon augure. Plus encore à la veille de votre périple.

- Ensanglanté ?

- Mais ce rêve est différent. La présence malsaine de Sauron ne le recouvrait pas comme un linceul. Tant de morts, mais aucune volonté maléfique.

- Une guerre de mortels alors, Elrond ?

- Je l'ignore, c'est comme si ce rêve n'était pas le mien. Peut-être l'ai je reçu par la volonté des Valar ? Quelque chose va venir Gandalf, qui nous aidera ou sera un ennemi de plus, ça je l'ignore.

- Un ennemi de plus serait notre perte.

- Je le sais. Je n'en ai que trop conscience. »

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L'odeur du sang, et de la peur. Il était entouré de chi maléfiques et effrayés. Il failli paniquer. Comment s'était il laissé encercler sans se réveiller ? Cela ne s'était jamais produit auparavant, ce genre d'erreur fatale est impardonnable pour un assassin.

Il ne sentait plus ses deux sabres contre lui, et il était allongé sur le flanc. Il était aussi ligoté. On l'avait déplacé et il n'avait rien senti. Quelque chose était anormal... Les chi maléfiques étaient nombreux et provenaient de la direction de grognements bestiaux, accompagnés de paroles incompréhensibles. Ce n'était pas du japonais. Les autres personnes devaient être dans la même situation que lui, à en juger par l'odeur de peur et leur silence. Il se risqua à ouvrir un œil.

Des monstres mangeaient autour d'un feu. Ils étaient difformes et affreux, puaient d'une manière abominable. Les sens sur-développés de l'ex-Hitokiri rendaient la puanteur insupportable. Des Yôkai, ou des Oni ? Il ne s'était jamais vraiment demandé s'ils existaient. Après tout il était celui qu'on appelait Oni, démon, à Kyoto. Quelle ironie, le démon humain s'est fait enlever par de vrais démons. Il en aurait rit s'il savait encore comment.

Il failli vomir quand il vit l'un d'entre eux en train de manger et qu'il réalisa que ce qu'il tenait entre ses mains était une jambe, celle d'un enfant. Leurs chi... Étaient presque trop pour lui. Emplie de haine, d'envie, non, de besoin de destruction et de sang. Kenshin dut calmer sa respiration. Ces besoins lui étaient familiers, et il était difficile de séparer ces auras de sa propre conscience. Ce n'était pas lui... Il n'était pas un de ces monstres... Il ne souhaitait pas tuer... Une folie qui n'était pas celle de l'Hitokiri menaçait de prendre le dessus. L'Hitokiri était sauvage et froid, calculateur, mais ce besoin de sang n'était que chaos... Le chaos qui vous envahissait au milieu de la bataille.

Il se détourna de cette vision d'horreur et regarda autour de lui. Il n'était plus dans une forêt. Au lieu de ça, il vit une végétation disparate et des rochers. Cela ressemblait plus à une végétation de montagne. La température était également plus fraîche, et à l'ombre son hakama avec ses deux haori et l'écharpe de Tomoe n'étaient pas suffisants pour lui tenir vraiment chaud. Il frissonna.

Ce mouvement rappela sa présence aux autres victimes. Une main se posa sur son épaule. Il se tendit, tourna son visage vers la personne, et ses yeux devinrent jaunes brièvement. Puis ils virèrent à leur couleur bleu-violet d'origine quand ils tombèrent sur une femme échevelée et terrifiée. Elle avait l'air de ces étrangers, une occidentale. En regardant autour de lui, il remarqua que les autres, femmes, enfants et hommes, étaient tous des occidentaux comme elle. Il était le seul japonais. Pourquoi ? Comment ? Cette situation avait de moins en moins de sens...

« Ça va jeune homme ? Ne bouge pas trop... Tant qu'ils croient que tu dors encore, tu n'es pas en danger. Dès qu'il verront que tu as repris connaissance tu seras le prochain. »

Ce n'était pas du japonais. Mais pourquoi comprenait il cette langue, alors ? Il hocha la tête pour lui montrer qu'il comprenait. Il chuchota sa question comme il le pu. Il comprenait, mais les mots ne lui venaient pas naturellement.

« Où... Sommes nous ? Que sont... Ils ?

- Quelque part dans les monts brumeux. Nous avons beaucoup marché, je ne sais pas exactement où nous sommes, mais nous allons vers le Nord.

- Les monts brumeux ?

- Oui. Depuis trois jours maintenant. Ils t'ont trouvé dans une forêt que nous avons traversée. Tu ne te réveillais pas.

- Qu'est ce... qu'ils sont ?

- Des orcs. Tu ne sais pas ce qu'est un orc ?

- Iie. Je veux... Dire... Non. »

La femme le regarda avec surprise et confusion.

« D'où viens tu jeune homme ?

- Kyoto... Japon. Un archipel à l'est...

- Il n'y a pas de mer qui ait un archipel important à l'est. Tu es un oriental de Rhûn ? »

Kenshin n'eut pas le temps de se demander ce que ça pouvait bien vouloir dire, une exclamation mauvaise se fit entendre du groupe d'orcs. Ils avaient finit par entendre leur conversation chuchotée. Inutile de rester plus longtemps allongé. Il s'assit comme il put et regarda l'un d'entre eux venir vers lui. Le groupe d'humain derrière lui s'agita de terreur, mais les monstres ne regardaient que lui. Ils avaient un regard aussi malsain que leur chi. Kenshin espéra grandement qu'il ne servirait que de repas, et pas de jouet de torture. Il vit son sabre entre les mains d'un des orques plus loin. Si seulement il n'était pas attaché... Ils n'auraient aucune chance.

Soudain, quelqu'un se jeta devant lui.

« Non ! Je vous en prie... Il est encore trop jeune... Je vous en supplie, tuez-moi, mais ne le tuez pas lui ! »

Le souffle de Kenshin resta bloqué dans sa gorge. Elle ne le connaissait pas... Pour quelle raison faisait-elle ça pour lui ? Et cela lui rappelait trop Kasumi-san, Akane-san et Sakura-san... Pourquoi ? Il n'était plus l'enfant qu'il était alors...

« Pourquoi ?

- Je t'ai vu dormir... Je n'ai même pas pu protéger un enfant des cauchemars... Je peux au moins essayer dans la réalité. Mon fils... Ils l'ont mangé, je n'ai rien pu faire. Il faut que je fasse au moins ça...

- Je ne suis pas un enfant... Ne... Faites pas ça !

- Tu es un enfant. Quand tu dors tu en es encore un. »

Le cœur de Kenshin se serra quand il se souvint que Tomoe lui avait dit la même chose pendant les mois qu'ils avaient passé ensembles. La créature leva son épée. Une épée grossière, laide et sale, à double tranchant. Loin de la beauté d'un katana. Un sourire sadique étira les lèvres noires de l'orc. Il abaissa la lame avec une force énorme. Du sang gicla sur le visage de Kenshin. Elle s'effondra sur lui. Cherchant encore à le protéger. Le jeune guerrier concentra toute sa discipline de son entraînement au sabre pour repousser les émotions que lui envoyait la créature.

Kenshin était figé. La femme respirait encore, il sentait son souffle dans son cou. Mais elle ne survivrait pas. Les humains derrière eux avaient commencé à pleurer de peur et d'horreur. Kenshin sentit l'odeur de sang et de boue qui recouvrait la femme, lui rappelant sa rencontre avec Tomoe. Pourtant cela ne recouvrait pas totalement une odeur épicée, une odeur d'herbe et de soleil.

« Votre nom ?

- Deorwen... Et toi jeune homme... Quel... Est ton... Nom ?

- Kenshin. Merci, Deorwen-san. Je n'oublierai jamais votre nom et votre visage. »

Les mots venaient plus facilement à présent. Kenshin sentit la bouche de Deorwen dans son cou s'étirer en un faible sourire, puis elle laissa échapper un soupir et plus aucun souffle ne vint réchauffer la peau du jeune homme.

Il sentit une rage profonde l'envahir, et il sut que ses yeux étaient devenus jaunes comme ceux d'un prédateur, car les créatures hésitèrent brièvement.

Ils se ressaisirent et s'apprêtèrent à pousser le corps de Deorwen pour accéder au jeune homme qu'elle protégeait. Leur plan fut coupé court cependant par une hache volante, qui explosa le crâne du monstre le plus proche de Kenshin.

Le jeune assassin avait lui même tranché des crânes, mais le crâne explosé d'un monstre est autrement plus répugnant.

Il entendit des cris de guerre à sa gauche. Il se tourna. En haut de la pente rocailleuse qui délimitait le chemin se tenait un groupe d'hommes. Des paysans, des vieillards ou des jeunes. Ils étaient peu nombreux et ne possédaient que des pics et des instruments de travail pour toute armes. Ils devaient être des survivants du village d'où venaient les prisonniers. Les orcs poussèrent des cris pleins de colère, et leurs ''sauveurs'' descendirent la pente et se jetèrent dans la bataille. Ce fut le début des cris, du sang, les hommes mouraient tous bien trop vite, quoi que plusieurs orques tombèrent également.

Kenshin ferma les yeux, chercha à se couper de tout. Il sentait l'Hitokiri chercher à prendre le dessus, l'odeur du sang le réveillait. Non ! Il fallait qu'il intervienne, ou tous seraient tués ! Mais il devait le faire sans devenir cette chose qui demandait sang et douleur... Cette chose qui n'était pas Battousai... Il laissa l'Hitokiri prendre le dessus. Le calme total et dangereux de l'assassin effaça toutes influences et émotions sanguinaires.

Quant il rouvrit les yeux, ils étaient dorés et dangereux, mais calmes. Il s'approcha de la hache qui avait été lancée plus tôt, et coupa les liens qui le retenaient. Une fois ses mains libres, il entreprit de se débarrasser du reste des liens qui le maintenaient prisonnier. Quand il fut enfin complètement libre, ce qui n'avait pas pris beaucoup de temps, il se jeta sur ses sabres qui avaient été abandonnés au sol. Il esquiva un coup et s'éloigna brièvement. Il glissa le wakizashi puis le katana dans l'obi de son hakama.

Les humains s'étaient regroupés et se faisaient massacrer. Leur férocité s'était depuis longtemps éteinte, remplacée par une peur incontrôlable. Les cris des derniers d'entre eux se firent entendre. Il avait mit trop de temps pour se libérer.

Une rage irrépressible envahit Kenshin et les résidus de doute et de sa conscience furent remplacés par la colère glacée de Battousai. Il s'approcha silencieusement, et, en un seul mouvement presque impossible à suivre des yeux, il dégaina son katana et trancha deux orcs sans laisser la moindre éclaboussure de sang noir le toucher. Les monstres se tournèrent vers lui. Il avait leur attention. Bien.

Les paroles qui vinrent ensuite furent presque murmurées, mais dans le silence soudain elles portèrent mieux que des cris.

« Normalement, je dirais... Que ceux... Qui tiennent à la vie partent maintenant. Mais aujourd'hui, je vais faire une exception. Je ne sais pas ce que sont les orcs, mais si vous pouvez saigner, alors vous pouvez mourir. »

Les orcs se ressaisirent et poussèrent des hurlements de rage. Les yeux du jeune homme, jusque-là cachés par ses longues mèches rouges sang se plantèrent dans ceux noirs et mauvais des créatures. Dangereux et froids comme ceux d'un loup. Sans haine ni animosité, ils dégageaient juste l'aura de danger que l'on pouvait ressentir face à certains animaux sauvages. Les orcs n'hésitèrent pourtant pas, et l'Hitokiri se dit qu'ils devaient être plus bêtes qu'il ne l'avait premièrement supposé pour ne pas se rendre compte qu'ils ne lui survivraient pas.

Les orcs se jetèrent sur Kenshin. Celui-ci disparu de l'endroit où il était une seconde plus tôt, et apparut au milieu de la troupe orcs, en tranchant trois d'un mouvement presque invisible. Un orc s'approcha derrière lui, il pivota en reculant. Il se retrouva le dos presque contre le corps du monstre, son sabre contre son flanc était plantée à la position exacte du cœur de la créature. Il ressentit une pointe de satisfaction en entendant le gargouillement que fit la créature avant qu'il ne la sente s'affaler sur sa lame. Il ressortit son arme, et, dans un nouveau pivot, il trancha la gorge de deux orcs.

Huit étaient morts en moins de trente secondes. Toba Fushimi avait été un bon entraînement, il devait l'admettre. Une hache se dirigeant vers sa tête de derrière lui, il se décala, pivota encore une fois, détacha la tête d'un orc, qui s'était approché, du reste de son corps. Il continua son mouvement en avant et planta sa lame dans la gorge d'un autre monstre, la retira, se retourna et planta sa lame sous la mâchoire du dernier orc, lame tournée vers lui. Il affermit sa poigne sur le manche de son arme, et tira, coupant le visage du monstre en deux en sortant son sabre. Il regarda froidement les corps au sol, fouetta l'air de son sabre pour retirer le sang de sa lame, puis il sortit de son haori un tissu blanc plié. Il essuya la lame de son sabre, révélant toute la beauté de l'arme et l'admirant un moment.

Puis la migraine arriva. Plus forte que jamais. Il serra les dents et attrapa son front d'une main en serrant. Il ferma les yeux de toute ses forces, tentant de son mieux de repousser Battousai à l'arrière plan et de redevenir Himura Kenshin.

Il rouvrit les yeux. Ils avaient à nouveau leur couleur bleu-violet. La migraine était toujours là, comme si quelqu'un utilisait l'intérieur de son crâne comme un tambour. Il exhala lentement et regarda autour de lui.

Il aurait du travail... Deux cimetières, un pour les humains, un pour les... Choses... Il rengaina son arme. Kenshin respira lentement en regardant le magnifique paysage autour de lui. Les chi sanguinaires avaient disparus, de même que ceux terrifiés, ne laissant plus que la nature sauvage, et malgré le massacre à ses pieds et les odeurs de mort, il poussa un soupir de soulagement.

Il s'éloigna à la recherche de quelque chose pour creuser les tombes.

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