Attention, ceci est le deuxième livre de mon histoire. Le premier livre est disponible à cette adresse : s/8274903/1/Harry-Potter-Une-tragicomedie


Chapitre 1 : L'invitation.

Durant le mois de juillet, Harry avait gardé le contact avec Ron : ils s'échangeaient du courrier presque quotidiennement, parlant de tout et de rien. Ils se remémoraient leurs souvenirs de Poudlard, décrivaient leurs activités respectives, et établissaient des projets pour l'année à venir. Harry n'avait jamais autant écrit de toute sa vie, lui qui tout au plus téléphonait aux gens, mais sa correspondance avec Ron le passionnait, et il pouvait passer des heures à la rédaction d'une seule lettre.

Pour s'envoyer leurs enveloppes fermées d'un cachet de cire, ils utilisaient Hedwige, la chouette de Harry, qui acheminait le courrier dans les deux sens. Ron avait bien à disposition un vieux hibou, mais celui-ci n'aurait pas été capable de faire d'aussi longs trajets ; sa famille ne se servait donc de lui que pour des envois dans le voisinage. Hedwige, d'ailleurs, semblait apprécier ces grands voyages.

Et puis un jour, Ron avait proposé à Harry de passer les trois dernières semaines de vacances chez lui, ce qui l'avait immédiatement enthousiasmé. Il lui fallait cependant convaincre ses parents…


« Loutry-Sainte-Chaspoule ? demanda Vernon, suspicieux. Et c'est où, ça ?
- Dans le Devonshire, annonça Harry avec appréhension.
- Quoi ?! s'écria Vernon en écarquillant les yeux. Si loin ?! Et comment comptes-tu y aller ? En train, tout seul ? Certainement pas !
- Non, non. Le père de Ron a proposé de passer me chercher. »

Le père de Harry haussa un sourcil d'un air encore plus méfiant. Harry comprit instantanément son trouble.

« En voiture, s'empressa-t-il donc d'ajouter. »

Mais cela ne suffisait pas : Harry sentait toujours les soupçons de son père, qui restait tendu dans son siège, le visage crispé.

« En voiture ? Mais il doit bien y en avoir pour huit heures de trajet aller-retour. Le père de Ron est prêt à faire cela ?
- Ben en fait, il doit passer à Londres pour son travail, et il a dit qu'il pourrait passer me prendre en rentrant. »

L'explication sembla satisfaire Vernon.

« Ah, lâcha-t-il simplement en s'affaissant dans son fauteuil. »

Ce qu'Harry avait raconté à son père n'était pas un mensonge, mais ce n'était pas pour autant la stricte vérité : la réalité était plus complexe, et n'aurait certainement pas plu à Vernon Dursley.

La mère de Harry, qui était jusqu'à présent restée silencieuse, prit alors la parole.

« Mais tu ne reviendras pas avant la rentrée ? demanda-t-elle, inquiète.
- Non, répondit Harry, gêné. Je resterai là-bas jusqu'à la fin des vacances, et les parents de Ron m'amèneront à la gare de King's Cross le 30 août, avec Ron et ses frères et sœurs. »

Pétunia hocha la tête.

« Je comprends, c'est plus pratique pour eux que de faire un aller-retour supplémentaire… »

Vernon était réticent à laisser partir son fils avec une famille de sorciers, et Pétunia à laisser partir son fils tout court. Mais ils n'osèrent pas lui refuser cela, ne voyant aucune réelle objection à ce voyage à l'autre bout du pays : à leurs yeux, Harry était suffisamment grand pour partir en vacances sans eux, et cette famille Weasley, dont Harry parlait tant, avait l'air charmante et chaleureuse.

« Très bien, annonça Vernon. Je te fais confiance mon garçon, mais pas de bêtises, c'est bien compris ? »

Harry hocha la tête en signe d'acceptation, un sourire idiot planté sur le visage. Il ne s'attendait pas à ce que ses parents acceptent aussi facilement, et pour tout dire il avait même craint un refus.

« En tout cas, lança Pétunia, c'est très gentil à eux de t'accueillir pendant trois semaines. Tu les remercieras comme il faut, et j'irai la semaine prochaine leur acheter quelques présents que tu leur donneras en arrivant là-bas. »

Vernon approuva de la tête les paroles de sa femme. C'était bien la moindre des choses à faire, et Pétunia saurait leur préparer un panier garni du plus bel effet.


Il ne restait qu'une semaine avant son départ pour le Devonshire, et Harry attendait ce moment avec impatience. Ron lui avait tant parlé de sa famille et du lieu qu'ils habitaient, le Terrier. Une maison de sorcier ! Un endroit qui recelait toute sorte de merveilles, aux yeux de Harry ! Ron restait modeste à ce sujet, affirmant que sa maison n'avait rien d'exceptionnelle, mais ce qui paraissait banal à un sorcier ne l'était pas forcément pour Harry, et les descriptions de Ron le faisaient rêver. Celui-ci, en effet, lui avait parlé de tous les objets magiques qu'ils utilisaient au quotidien, et de toutes les créatures étonnantes qui vivaient autours de chez eux.

Harry s'était évidemment garder de parler de tout cela à ses parents, n'évoquant qu'une ancienne ferme en rase campagne. Et comme d'habitude, ils ne voulaient pas en savoir plus ; la description que Harry avait fait de cette famille leur paraissait conforme à leurs normes, et cela leur suffisait.

Il y avait, pourtant, quelqu'un que ce départ n'enchantait pas : Dudley. Le frère de Harry lui en voulait un peu, non seulement de partir chez un ami de l'autre côté du pays alors que lui-même restait à Privet Drive, mais aussi parce qu'il finirait les vacances tout seul avec ses parents, sans son frère. Mais Harry ne s'en faisait pas trop : Dudley était parfois capricieux, mais s'en remettait toujours. Il finirait bien par pardonner à Harry de l'abandonner, tout comme Harry lui avait pardonné de partir en internat loin de Privet Drive un an avant que lui-même n'entre au collège. En attendant, ils enchaînaient les parties de Super Nintendo.


Cette semaine-là, Pétunia acheta comme prévu de quoi préparer un panier garni. Et pour faire bonne mesure, elle en fit un immense, contenant deux bouteilles de vin rouge bien choisies et deux de cidre, quatre terrines de lièvre et trois de sangliers, deux saucissons d'âne et trois de bœuf. Harry était tout simplement incapable de le soulever. À tout cela, Pétunia ajouta quelques boîtes de chocolat, « pour les enfants ».


Demain : Arthur Weasley.