THE RISE AND FALL
Les blas-blas de Xérès : BONJOUR A TOUS ! Cela fait tellement longtemps que je n'ai rien écrit que j'ai eu un moment peur de ne plus savoir comment faire ! Après ce désert littéraire, j'ai donc décidé de replonger dans l'aventure fanfiction. Pas seulement pour dépoussiérer mon cerveau mais aussi parce qu'une idée mijote depuis un certain temps dans ma tête et que je n'attendais qu'une étincelle de plus pour la concrétiser. J'espère que vous serez toujours aussi nombreux à me suivre que pour « La Voix des Morts » !
Quant à cette nouvelle fiction, il s'agira également d'un HGDM (mon couple préféré), mais le ton sera beaucoup moins gai que d'habitude. On sera en plein dans le drama et la violence, mais qui dit drama et violence dit aussi passion, déchirement, bref, tout ce qu'on aime, nous, les Potterheads.
J'ai hâte d'avoir vos avis sur cette nouvelle histoire. En attendant de vous lire, je vous fais des gros poutoux et vous souhaite une bonne lecture.
Disclaimer : Le pitch m'appartient mais tout le reste est et restera la propriété de notre bien aimée J.K.R.
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Chapitre 1 : Une journée en Enfer
Lorsque Draco Malfoy se retourna dans son lit, son bras heurta mollement une épaule nue et il sursauta. Il se redressa sur son séant, et les yeux écarquillés dans la nuit noire, tenta de discerner l'intrus. Avant de se souvenir de sa « soirée » de la veille. Comment décrire cette soirée, d'ailleurs ? Comment appeler une soi-disant fête se déroulant juste quelques mètres au-dessus d'un tas de Sangs-de-Bourbes et de traîtres squelettiques se vautrant dans des cellules de moins de trois mètres carré et baignant dans leur propre crasse ? Un gala de malfaisance, peut-être ? La belle ironie.
Draco avait gentiment obéi à ses parents et s'était préparé à recevoir tout le gratin du Londres maléfique. Cela faisait trois mois maintenant que Voldemort avait pris le contrôle du Ministère de la Magie et étrangement, personne n'avait encore levé le petit doigt pour l'en empêcher. Pas même Potter et sa bande de nazes. Non pas qu'il s'en plaigne. Plus un seul combat depuis des semaines, tout le monde ne s'en portait que mieux. Il aurait seulement préféré que les amis de son père choisissent un autre endroit que le Manoir pour conserver leurs proies et s'amuser avec.
Il avait donc enfilé un costume, avait serré des mains et écouté des conversations sagement. Il avait bu. Beaucoup. Espérant peut-être qu'il en oublierait l'ignominie de cette mascarade. Ensuite, Pansy Parkinson avait débarqué. Il était déjà ivre heureusement, sans quoi il n'aurait jamais pu supporter sa seule présence. Elle avait glissé sa main dans sa chemise à moitié déboutonnée, lui avait chuchoté une de ces phrases inutiles et vulgaires dont elle seule avait le secret, puis l'avait entraîné à l'étage pour se livrer à d'autres jeux encore plus vulgaires. Après ça, Draco avait gerbé son litre de champagne et puis … plus rien.
Draco se passa une main sur le visage, tentant vainement de dissiper le brouillard qui enveloppait tout son crâne. Un hurlement déchirant transperça la nuit, suivi d'un rire tonitruant, en provenance des entrailles du Manoir. Encore une pauvre fille qui allait prendre cher. Draco ramena ses genoux contre lui et laissa tomber son front sur ses rotules. Un autre cri. C'était insupportable.
A sa gauche, le frottement des draps indiqua que Pansy bougeait. Faites qu'elle ne se réveille pas, par pitié, supplia Draco en n'osant plus bouger d'un pouce. Mais aucun dieu ne semblait tendre l'oreille du côté du Manoir cette nuit-là et sa prière ne fut pas exaucée.
« Draco ? », roucoula la jeune fille en se tortillant pour s'approcher de lui. « Tu ne dors pas ? »
Dans sa bouche, la question n'était pas innocente. Pour Pansy, ne pas dormir signifiait « être en état de baiser ». Cette seule idée fit monter la bile dans la bouche de Draco. La seule chose dont il avait besoin maintenant, c'était d'être seul, de prendre une douche, de hurler à la mort, de tuer quelqu'un, de mourir, de rire, de pleurer et tout un tas d'autres choses. Mais pas de Pansy. Il tendit le bras gauche et la repoussa violemment au niveau de la cuisse.
« Dégage de mon lit, tire-toi », maugréa-t-il sans la regarder. Pansy le fusilla du regard.
« Arrête ton cinéma », aboya-t-elle. « Tu me fais le coup à chaque fois et pourtant tu reviens toujours vers moi. »
Le Serpentard ricana. « Erreur, tu reviens toujours vers moi et tu t'arranges pour me sauter dessus à un moment où je suis tellement imbibé d'alcool que je pourrais tout aussi bien me taper une otarie. »
Pansy le frappa sur le côté du crâne, si fort que son oreille gauche se mit à siffler après l'impact. « Espèce de connard », cracha-t-elle tout en rassemblant ses vêtements.
« C'est ça, et surtout ne te prends pas les pieds dans le paillasson en sortant. »
« Va te faire voir, Draco ! », hurla Pansy avant de claquer la porte de la chambre.
Le jeune homme entendit les pieds de Pansy frapper ostensiblement chacune des marches de l'escalier, puis la grande porte d'entrée du manoir claquer.
« C'est fait », marmonna le blond en reposant le menton sur ses genoux.
~o~
Lorsque Draco descendit pour le petit-déjeuner, ses parents étaient déjà attablés autour de l'imposante table en chêne massif de la salle à manger. Lucius Malfoy buvait un café noir tout en lisant d'un air pensif la Gazette du Sorcier, tandis que Narcissa se concentrait sur l'art de beurrer un toast grillé sans l'effriter. La une était consacrée à la soirée d'hier et l'on y voyait Lucius et Narcissa Malfoy, trinquant avec le nouveau Ministre de la Justice magique (Mangemort, bien entendu), un large sourire aux lèvres. L'odeur du café et du pain chaud n'ouvrit pas l'appétit de Draco. En fait, cela lui donna plutôt envie de vomir. Mais le petit-déjeuner était une institution chez les Malfoys. Peu importait ce que l'on avait fait la veille ou pendant la nuit, que l'on ait assassiné une demi-douzaine de Moldus ou que l'on ait descendu une bouteille et demie de vodka pure, il était impératif de se présenter frais et dispos au petit-déjeuner.
« Bonjour Draco, veux-tu un toast ? », demanda Narcissa, qui venait de réussir l'exploit de beurrer une tranche sans répandre la moindre miette. Elle avait même poussé le vice jusqu'à écrire un D calligraphié dans le beurre, avant de la lui tendre. Comment dire non à ça ?
« Merci … Mère », fit Draco, tout en se disant qu'il serait incapable de manger quoi que ce soit. Mais chez les Malfoys, on sourit, on remercie et on mâche gentiment.
« J'ai entendu Pansy partir très tôt dans la matinée », fit Narcissa d'un ton léger. « Il devait être quoi … (elle se tourna vers son mari, caché derrière son journal) quatre ou cinq heures du matin ? C'est ça, Lucius ? »
L'interpellé se contenta d'un « hmm », tandis que Draco soupirait.
« Pansy n'est qu'une pute », marmonna Draco. A ces mots, la bouche de Narcissa esquissa un « o » parfait et elle jeta un regard scandalisé à son fils unique. Lucius jeta un œil à Draco par-dessus la Gazette et laissa échapper un petit rire.
« Elle doit tenir ça de son père », plaisanta Lucius Malfoy tandis que sa femme se tournait à présent vers lui.
« Lucius ! », le réprimanda Narcissa. Son mari lui jeta un regard d'incompréhension totale.
« Pas plus tard qu'hier, tu disais toi-même-», commença-t-il.
« Je sais très bien ce que j'ai dit », se défendit Narcissa. « Mais ce n'est pas parce qu'une personne s'avère d'un naturel prompt à baisser ses sous-vêtements devant ses supérieurs qu'on doit pour autant se montrer grossier à table. »
Draco rit doucement. Parfois sa mère avait l'art de dire les choses … Lucius secoua la tête et se replongea dans sa lecture, les sourcils froncés. Narcissa saisit un autre toast, probablement pour réitérer son œuvre d'art et Draco mordit dans la sienne.
Alors qu'il venait de terminer sa tartine, Draco entendit son père grogner doucement.
« Incroyable, quelle honte », marmonna Lucius, toujours plongé dans la Gazette.
Sa femme l'ignora superbement, tout absorbée qu'elle était par l'étalage précis et régulier d'une cuillérée de marmelade.
« Vraiment honteux », réitéra Lucius, n'attendant visiblement qu'une chose : qu'on lui demande ce qui était si incroyable et si honteux.
Le toast craqua et une nuée de miettes se répandit sur le set de table de Narcissa, qui soupira en levant les yeux au ciel.
« Quoi donc, Lucius ? », demanda-t-elle tandis que Draco s'amusait de la voir regrouper les miettes du plat de la main pour en faire un petit tas bien net. Le blond pensa aux dizaines de prisonniers dans les caves du Manoir. Eux aussi étaient bien rangés. En petits tas homogènes. Il secoua la tête pour chasser cette pensée et réprimer une nouvelle nausée.
Lucius Malfoy aplatit la Gazette du Sorcier sur la table, détruisant au passage le petit tas de miettes de sa femme. Nouveau soupir de Narcissa. « Regarde ça », dit-il en désignant un article d'une page entière, avec photo. Celle-ci représentait une jeune fille assise en tailleur sur un tas de paille. Grave et pâle, elle fixait l'objectif. Ses grands yeux noirs semblaient manger la moitié de son visage maigre. Malgré le sort jeté sur la pellicule, censé faire bouger les images, celle-là ne bougeait pas. Ou plutôt la jeune fille ne bougeait pas, recroquevillée sur sa page, fixant toujours et encore le même point. Narcissa baissa les yeux sur le gros titre et lut à haute voix pour que Draco puisse en profiter également.
« LE DÉSHONNEUR DES ZABINIS », lut Narcissa en fronçant les sourcils. « Qu'ont-ils fait ? »
Lucius soupira et lui fit signe de continuer sa lecture.
LE DESHONNEUR DES ZABINIS
Chez Francisco et Clara Zabini, les squelettes ne semblaient pas cachés dans les placards, mais plutôt à la cave. C'est ce qu'on pu constater les agents du Ministère de régulation des créatures impures et des nés-Moldus, lors de la perquisition effectuée à l'hôtel particulier des Zabini, après réception au Ministère d'une lettre de dénonciation anonyme.
Nos journalistes n'ont malheureusement pas pu en savoir plus sur l'origine de la missive, mais il semblerait qu'un ami du Nouvel Ordre National ait décidé de lever le voile sur l'ignominie qui se terrait depuis maintenant 17 ans dans les sous-sols de cette demeure huppée du centre sorcier de Londres (voir photo). Cette jeune fille n'est autre que la sœur jumelle de Blaise Zabini, enregistré (à tort) comme le fils unique de la famille. Enfermée depuis sa naissance dans les sous-sols humides de l'hôtel, il semblerait en effet que cette enfant soit une Moldue née de parents sorciers, en d'autres termes une Cracmol. Par peur de l'humiliation suprême, les Zabini n'ayant pas dû constater le halo de lumière encadrant tout enfant sorcier à sa naissance, ils ont décidé de l'élever sous terre, dans le plus grand secret et dans le plus grand dénuement…
« Par la barbe de Merlin, mais c'est monstrueux ! », s'exclama Narcissa en portant une main à sa poitrine. « Une Cracmol chez les Zabini ! Et dire que j'ai servi des petits fours et du champagne à ces gens ! »
Draco pinça les lèvres, tandis que sa mère reprenait la lecture de l'article. Blaise Zabini était son meilleur ami depuis une éternité et il ne lui avait jamais rien dit. Il eut une pensée pour lui. Sa vie allait radicalement changer après ça. Voldemort n'allait certainement pas apprécier la cachotterie et ça allait être très dur pour Francisco Zabini de se racheter auprès de son maître. Il décida de lui envoyer un hibou dès qu'il sortirait de table. Avec un peu de chance, même si les parents de Zabini étaient foutus, le Seigneur des Ténèbres aurait peut-être la clémence d'épargner leur fils. Draco essaierait de plaider sa cause. Non pas que la vie de Zabini lui importait plus que cela. Mais Draco n'avait pas beaucoup d'amis qui l'acceptaient tel qu'il était, autant ne pas les perdre prématurément. Il se leva de table et se dirigea silencieusement vers la porte de la salle à manger.
« Où vas-tu ? », lui demanda son père alors qu'il posait la main sur la poignée.
« Je monte dans ma chambre », répondit laconiquement Draco.
« Tu ne comptes tout de même pas écrire une lettre à ton ami ? », l'avertit Lucius tandis que Draco se raidissait, vexé d'avoir été grillé aussi facilement. « Ces gens sont déshonorés. Mieux vaut ne pas afficher tes liens avec eux le temps que le Seigneur des Ténèbres décide de leur châtiment. »
« Mais … Blaise n'y est pour rien, lui », tenta le jeune homme sans succès.
« Ça, ce sera au Maître d'en décider. Point final », termina Lucius avant de lui tourner le dos. La discussion était close. Draco soupira et allait de nouveau sortir, lorsqu'on l'appela une dernière fois.
Quoi, encore ?
« Veux-tu bien aller dire à nos amis en bas de faire un peu de place ? Nous recevons d'autres invités dans la matinée. Tu seras un amour », minauda sa mère, sans vraiment lui laisser le choix. Un frisson de dégoût parcourut l'échine du jeune homme à ces mots. Avec son ton léger et détaché, elle venait tout simplement de lui annoncer qu'une nouvelle vague de prisonniers importants à interroger serait amenée très bientôt et qu'il fallait « faire de la place » à la cave. Faire de la place. Draco savait ce que cela signifiait. Et il ne s'agissait certainement pas d'agrandir les locaux.
Il se dirigea donc en traînant les pieds vers les escaliers qui menaient au sous-sol et en sentit les remugles acides de sueur, de saleté et d'urine lorsqu'il s'engagea dans le corridor. Quelques Mangemorts étaient déjà là, riant grassement à la vue d'un jeune homme étendu sur le sol, à moitié inconscient. L'un des Mangemorts semblait être sur le point de baisser son pantalon afin d'uriner sur leur victime (ce qui semblait être une activité extrêmement drôle aux yeux de ses camarades), mais Draco refusa d'être témoin du spectacle.
« HE, VOUS ! », beugla-t-il, faisant sursauter les bourreaux. « Au lieu de faire les malins, rendez-vous utiles. D'autres prisonniers arrivent ce matin, débrouillez-vous pour que tout soit prêt et pour que tout le monde puisse rentrer. »
« Et il veut qu'on fasse comment, l'avorton ? », répondit l'un des hommes d'une voix éraillée. « Il veut qu'on repousse les murs ? » Les autres éclatèrent de rire, comme si c'était la blague de l'année. Draco eut subitement envie d'un verre.
« Démerdez-vous », acheva-t-il en tournant les talons. L'autre lui cria quelque chose mais il avait déjà remonté l'escalier quatre à quatre pour fuir ce trou à rats. Une petite voix dans sa tête le traita de lâche, de dégonflé, mais il l'ignora et s'enferma dans sa chambre.
~o~
Draco se rendit compte qu'il s'était assoupi lorsque des coups répétés à sa porte le firent bondir de son lit. Il tenta maladroitement de remettre ses cheveux en bataille en place et ouvrit, pour tomber nez à nez avec son autre ami : Théodore Nott. Le jeune homme avait un large sourire aux lèvres et ce sourire s'agrandit lorsqu'il découvrit la mine de déterré de Draco.
« Haut les cœurs, mon cher Malfoy ! Aujourd'hui est un grand jour ! », claironna Théodore en entrant dans la pièce et en sautant à pieds joints sur le lit. Draco jeta un regard mauvais aux chaussures de Théo sur ses draps, mais son ami l'ignora et continua de prendre le matelas pour un trampoline.
« T'es con ou t'as pas lu les journaux ? », cracha Draco en se laissant tomber sur son lit dans l'espoir que cela empêcherait l'autre de sauter dessus.
« Quoi, tu parles de cette histoire de cracmol ? », fit nonchalamment Théodore en exécutant un dernier saut. « J'ai déjà pensé à ça et j'ai trouvé une solution. »
« Sans blague », fit le blond, sarcastique. Néanmoins intéressé, il se tourna vers son ami, attendant qu'il en dise plus.
« C'est simple », reprit Théodore en haussant les épaules. « On défend notre cher ami Blaise, on laisse ses parents tomber tous seuls comme des grands. Après tout, c'est pas sa faute à Blaise. On supplie ensuite tes parents de l'adopter. Il vient vivre ici et après ça, je m'arrange pour me faire également adopter par tes parents pour m'installer ici à mon tour. Et ce sera fiesta tous les trois, pour le restant de nos jours. »
Draco regarda Théodore, interdit. Ce type avait le don pour échafauder des plans tous aussi farfelus les uns que les autres. Mais l'idée d'avoir ses amis auprès de lui tout le temps était assez tentante. La vie serait moins pesante et ils pourraient éloigner Pansy lorsqu'il serait trop bourré pour le faire lui-même.
« Bah », fit Draco, défaitiste. « Ils voudront jamais. C'est quand même pas cette idée débile qui te met dans un état pareil, si ? »
« Ça ? Non ! », s'exclama Théodore joyeusement. « Ça, c'était juste une idée parmi tant d'autres ! Non, non, non, la vraie bonne nouvelle, elle est au rez-de-chaussée. »
Draco fronça les sourcils. « Genre ? »
« Genre, il faut que tu quittes cette pièce et que tu ailles voir ça de tes propres yeux. » Théodore hocha plusieurs fois la tête, comme s'il était persuadé que ce qui les attendait en bas allait illuminer leur journée. « Lève-toi et marches vers ton destin, mon pote. Crois-moi, tu ne le regretteras pas. »
Il se leva et attendit que Draco l'imite pour sortir de la chambre et se diriger vers les escaliers. Des clameurs lui provenaient du hall d'entrée. Il se souvint alors de l'arrivée des nouveaux prisonniers et se figea.
« C'est des prisonniers, la bonne nouvelle ? Non, parce que si c'est ça, dis-le moi tout de suite et je retourne me coucher. »
Théodore, vif comme l'éclair, lui saisit l'avant-bras. « Je t'ai dit que tu ne le regretterais pas, fais-moi confiance. »
Draco le suivit donc à contrecœur. Arrivés en bas, il vit une douzaine de nouveaux arrivants, agglutinés sur le sol de marbre blanc, tremblants de peur. Un Mangemort leur hurlait de se tenir en file indienne et ils s'exécutèrent en trébuchant, pieds et poings liés. Draco réprima son envie de fuir à toutes jambes et lâcha d'une voix qui se voulait méprisante.
« Et alors ? »
Théodore sourit et lui glissa à l'oreille : « Troisième tête en partant de la gauche. »
Draco compta silencieusement. Une tête, deux têtes … Le troisième prisonnier était une fille. Une fille aux cheveux tellement broussailleux qu'ils formaient un nuage brun autour de son visage. Au centre de ce visage, deux yeux noisette brillaient d'une lueur féroce et haineuse. On y lisait également une pointe de terreur. Cette terreur se mua en étonnement lorsque leurs regards se croisèrent, puis en rage. Draco recula d'un pas et faillit trébucher sur une des marches de l'escalier. Théodore éclata de rire et le rattrapa in extremis par le bras.
« Je t'avais dit que tu serais heureux de descendre. Souhaite la bienvenue à notre chère Hermione Granger. »
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« G… G… Granger ? », balbutia Draco sans comprendre. Pourtant, il n'y avait pas de doute possible. Ces cheveux en bataille, ce petit nez arrogant de Miss Je-Sais-Tout, ces yeux marron qui auraient pu le faire rôtir sur place. « Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ? », chuchota-t-il avec une pointe de panique.
« Elle vient prendre le thé, gros nigaud », railla Théodore, qui ne quittait pas des yeux la silhouette furieuse de Granger en contre-bas. « Elle s'est fait serrer alors qu'elle tentait de pénétrer dans le Ministère. Mais ne t'inquiète pas, j'ai parlé à ton père, il est ravi à l'idée de nous laisser l'interroger. Je dois dire qu'on a un paquet de comptes à régler avec elle, toi et moi. »
Draco se retourna vers son ami et le saisit par le col de sa chemise pour le ramener à l'étage.
« Eh oh, qu'est-ce qui te prend, mon pote ? », protesta Théo en se dégageant.
« Ce qu'il me prend ? », cracha Draco, furieux. « Tu te rends compte de ce que ça signifie ? »
« Un peu, ouais. On va enfin pouvoir faire payer à cette garce de nous avoir volé la vedette à Poudlard. C'est pas ce que tu voulais depuis l'âge de 11 ans ? », s'emporta son ami.
Draco ouvrit la bouche, interloqué. « Non mais tu t'entends ? On n'est plus à l'école, là. C'est la réalité ! On ne va pas torturer et faire souffrir cette fille juste parce qu'elle a un peu chahuté notre ego ? »
Le visage de Théodore s'assombrit et il ne sembla plus du tout d'humeur à plaisanter. « Serais-tu en train de refuser une mission confiée par tes supérieurs ? »
Draco sentit la situation lui échapper. Si on l'accusait de traîtrise, il se pouvait qu'il rejoigne très bientôt papa et maman Zabini aux rangs des parias. « J'ai pas dit ça », cracha-t-il en reprenant un air méprisant. « On fera ce qu'il faut mais on ne se justifiera pas en disant que c'est parce que Granger nous surpassait à l'école. On le fera parce que ce sont les ordres. Point. »
Théodore haussa les sourcils. « C'est d'un romantisme… », fit-il, sarcastique. « Bien chef, on suivra les ordres, chef ! », ajouta-t-il en se mettant au garde-à-vous. Il avait de nouveau les yeux rieurs et Draco se détendit. Il descendit quelques marches et s'arrêta juste à l'endroit qui lui permettait d'observer le hall sans se montrer complètement. Granger regardait toujours avec colère dans leur direction.
« Cette fille est un aimant à problèmes », continua Draco lorsqu'il sentit Théodore derrière lui. « Si elle est là, Potter et ses amis feront tout pour la récupérer. Y compris des trucs stupides et dangereux. »
« C'est une belle description de Potter, ça », fit Théodore, pensif. « Stupide et dangereux… »
Draco esquissa un rictus. Et dire que ce matin, sa vie lui semblait compliquée. Il semblerait que ce ne soit que le début.
La voix de Lucius Malfoy s'éleva dans la foule et prononça son nom, ce qui fit sortir Draco de ses pensées.
« Ah mon fils, tu es là », marmonna Lucius en le tirant par le bras pour le forcer à descendre jusqu'en bas. Théodore suivait, les mains dans les poches, l'air ravi. « J'ai besoin de toi pour une identification. »
Draco suivit docilement, jusqu'à ce que son père s'arrête … à un mètre devant Granger, dont le regard de braise se faisait de plus en plus menaçant. « Cette greluche n'avait pas ses papiers sur elle, mais j'ai ma petite idée. J'ai besoin que tu me dises si cette fille … », il empoigna les cheveux hirsutes pour approcher le visage de la Gryffondor de celui de son fils, « … est bien notre chère Hermione Granger. »
Draco regarda Hermione, puis son père et de nouveau Hermione. S'il lui demandait confirmation, c'est qu'il n'était pas sûr à cent pour cent. Peut-être qu'en mentant bien de manière convaincante, il pouvait encore sauver la situation. Il ouvrit donc la bouche pour pondre un bon gros mensonge, mais c'était sans compter sur Théodore.
« C'est elle, Monsieur Malfoy. Il n'y a aucun doute possible », fit Théo, très fier de lui. (Draco se sentit à deux doigts de l'étrangler.) « Draco et moi, nous avons passé 6 ans à supporter son horrible tête à Poudlard. C'est elle, immanquablement. »
Lucius Malfoy sourit d'un air satisfait, tandis que Draco se retenait de ne pas écraser le crâne de son « ami » sous une grosse pierre. Granger semblait avoir la même envie, tant la façon dont elle fixait Théodore Nott trahissait ses envies de meurtre.
« Parfait », fit Lucius Malfoy, ravi. Il se tourna vers un Mangemort, qui le suivait avec un carnet et une plume. « Notez ceci, je vous prie : Hermione Granger… Oui avec un H. H-E-R-M… Ah, donnez-moi ça, incapable ! » Il arracha le calepin des mains de son « secrétaire » pour noter le nom lui-même, non sans le gratifier d'un regard venimeux. Il reporta ensuite son attention sur son fils, qui tentait lâchement de battre en retraite dans sa chambre. « Draco, tu t'occuperas des interrogatoires. Tu la connais, elle, ses forces, ses faiblesses, tu sais ce qui lui fait mal… »
Draco ouvrit la bouche pour protester mais son père leva la main et fronça les sourcils. « Tu seras parfait, Draco. Et ton ami se fera un plaisir de t'aider, n'est-ce pas Théodore ? »
« Mais certainement, Mr Malfoy », répondit celui-ci avec un grand sourire. « Certainement. »
« L'affaire est donc réglée. » Lucius s'éloigna, l'air horriblement satisfait. Draco regarda à nouveau Hermione, qui le fixait non plus avec fureur mais l'observait étrangement. Comme si elle cherchait à fouiller dans ses pensées. Mais Draco n'eut pas le loisir de l'étudier plus longtemps. Un Mangemort empoigna la jeune fille et l'entraîna avec les autres prisonniers dans les sombres tréfonds du Manoir.
Lorsque tous eurent disparu dans l'escalier qui descendait à la cave, Draco s'autorisa à respirer profondément. Il était dans une merde noire.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Et voilà, fin du premier chapitre ! Qu'en pensez-vous ? Je continue ? )
A bientôt pour un nouveau chapitre (si vous êtes sages et que vous me donnez votre avis, of course). J'espère que vous avez pris du plaisir à lire ce premier chapitre et que vous serez au rendez-vous pour les suivants !
Bises
Xérès !